Le dossier de l'entretien
Thursday, 18 September 2008
CHRONIQUE
Suite du livre de L.H.
Les commentaires, nombreux et oraux qui me sont parvenus m'ont encouragé à terminer si possible ce récit autobiographique. Sa lecture, loin de lasser a piqué la curiosité de maint lecteur et j'avoue que moi- même pendant que je transcrivais le manuscrit bleu, dont j'ignorais tout, me demandais comment ma relation ambigüe allait se terminer. Hé bien, voici de quoi nous nous satisfaire. Je signale aussi des transformations systématiques du style. Chemin faisant, j'en donnerai un exemple.
Chapitre septième
La correction
CETTE période de compréhension réciproque dura deux ou trois mois. Une brouille sérieuse y mit fin et il m'est assez pénible de l'évoquer.
J'avais entendu dire par Claude Gauthé (un fanatique d'opéra) que la famille de mon ami était nazie (modif : que la famille de Lasse avant des racines nazies). et que son grand-père maternel, chef d'un important "concern" avait été pendu à Nuremberg. Ses biens parvinrent cependant preques indemnes à ses héritiers et, à la reprise allemande, avaient considérablement fructifié. Il était facile de comprendre que la fortune de Lars Hall, s'était édifiée sur les fours crématoires. Je fus tellement troublé que je me mis à lancer des sous-entendus malveillants au jeune homme. Je sentis qu'il se tendait imperceptiblement pendant qu'il me rappelait que sa mère était allemande et qu'il ne souffrirait plus de telles insinuations..
Très généreux, mon ami m'avait offert son salon pour faire de la musique le Dimanche, où il était à Saint-Germain-en-Laye. Son électrophone, sans être exceptionnel, était meilleur que mon Webcor. Je lui répondis solennellement que je n'utiliserai plus le 136 dorénavant et que je saurais fort bien m'en passer à l'avenir? Il sourit alors à mes allusions et me dit sans se fâcher : " j'ai donné l'ordre au concierge de te remttre la clé quand tu la demanderas, pour le reste, fais ce que bon te semble". Son calme ne fit qu'accroître mon agacement et je lui lançai des mots qui dépassaient ma pensée.
Hélas ! Deux Dimanches plus tard je voulus lancer de la poudre aux yeux à une snob nommé P.B. joueur de golf et dont le père était président de la Deutsche Bank. Il avait noué des relations amicales avec Salacroup, et ne daignait pas me regarder sans me lancer un sourire moqueur. Je l'invitai au 136 avec cinq punaises bas-bleu et deux rats de bibliothèque, en laissant supposer que j'étais l'occupant légitime du somptueux salon. Un de mes anciens amis du lycée Carnot, un certain R.***, communiste sanglant, nous entraîna inévitablement dans la politique la plus partisane. Je commis l'imprudence et l'indélicatesse de parler des Hall et de leur fortune mal acquise. Ils ne se doutaient pas alors qu'ils se trouvaient chez lui ! Au plus fort de la discussion, la porte s'ouvre et qui vois-je? Lasse accompagné d'une poule. Muet de confusion je me maudis intérieurement.
Celle que je traitais injustement de "poule", était toute blonde et menue auprès de son amant qui semblait l'écraser de sa masse et de ses regards, elle avait des yeux presque violets et l'air d'une chatte effarouchée. En dépit de son élégance elle me fut très antipathique. Lasse lui, était d'un débraillé qui me fit honte. Tout décoiffé, sa mèche blonde barrant le front, sa beauté brutale et racée, était on ne peut plus déplacée au milieu de notre cercle de citadins intellectuels.
A mon profond soulagement, Lasse avec une infinie délicatesse ne fit pas allusion à sa qualité de puissance invitante et ne parut nullement étonné. Il demanda le plus naturellement du monde s'il pouvait se joindre à nous. A contre-coeur je présentai à mes hôtes celui dont nous venions de dire si grand mal. pour aggraver la situation, R*** le communiste haineux, entama une lutte verbale avec le présumé nazi. Mais Lasse, visiblement amusé, se plaisait à le coincer dans un réseau de contradictions. Devant son attitude méprisante, R*** s'échauffa progressivement et passa aux allusions personnelles. Il en devint insolent, voire même indécent, mais son adversaire, faisant le niais, encaissait fort bien. Exaspéré par le calme persistant de celui qui habilement le faisait sortir de ses gonds, notre communiste lança je ne sais quelle accusation ayant trait aux origines de sa mère.
Lars se leva lourdement, prit le bras de son amie et la conduisit à la chambre à coucher dont il referma soigneusement la porte, puis il vint se planter devant R*** en lui demandant presque timidement, comme pour ne pas l'inquiéter, de répéter ses paroles s'il avait quelque chose dans ses pantalons. L'autre, choqué par la vulgarité de l'expression, réitéra son insulte avec une fausse assurance. Répétée, elle sonna franchement odieuse. Le silence s'était établi dans le salon et paralysé par la peur je n'osais intervenir. Pourtant il ne semblait nullement fâché ! Il ôta la montre Rolex en acier qu'il porte toujours au poignet droit, se débarrassa de sa veste qu'il roula en boule, puis s'approcha négligemment du communiste. Il le souleva comme une poupée de chiffon le faisant reculer vers le grand canapé, à gauche de la fenêtre qui donne sur l'Opéra. L'autre manifestement terrorisé se laissait manipuler, fasciné.
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Wednesday, 17 September 2008
CHRONIQUE
Commentaires
Comme vous l'avez compris, la lecture inopinée des 85èmes pages de mon livre de LH m'ont donné envie de continuer la lecture. Je voudrais tout d'abord noter les transformations apportées au texte original.
J'en ai par endroits amélioré le style. J'ai acquis depuis 1962 une certaine habitude rédactionnelle n'est venu altérer forme et fond. , autant en profiter ! Mais rien qui ait déformé le sens ni même la forme de l'original. Par exemple j'ai évité les mots redoublés tout en gardant un langage vernaculaire.
Je n'ai pu non plus éviter de m'impregner de ce qui depuis a apporté de profondes résonances dans la suite de l'entretien.
Je commencerai par rapprocher le personnage de Lars Hall de ceux qui se transformèrent en contes et légendes, puis en ceux qui m'entourent aujourd'hui, tout en évitant de déflorer l'anonymat de ceux qui aujourd'hui me sont aussi chers que lui.
L'HISTOIRE
Un jeune homme malingre et en butte à la dérision de ses deux ainés. Le démon, en échange d'une vierge déflorée et au coeur arraché, tous les ans, accomplit lepacte de Faust. Le garçon (ici Hellewijn) montre sa cruauté et la chrysalide devient papillon. un splendide jeune homme, proche de Lars. Comme lui, il tuera ou asservira ses frères et captera leur fortune.
Aujourd'hui, le prototype N°1 (vivant et bien réel dans les limites de l'anonymat du blog) a sacrifié son aïné, comme on arrache les ailes et les pattes d'un papillon. Il ressemble à s'y méprendre à LH.
Le jeune Lars réussit à la cour, mais pas plus que Hellewijn il n'est capable de s'humaniser, contrairement à Faust. Il faut comparer aussi Lasse et ses frères aux deux frères de Das Klagende Lied ( par Boulez) de Gustav Mahler. Pas de rédemption.
La description des forêts et des bois, la nostalgie de celui qui a tué le père sous l'influence de la mère, forme la trame des 4 Balades de Brahms déjà étudiées dans ce blog. Le héros, Edward, ressemble à L.H. comme un jumeau.
Lasse est cruel et a des instincts sadiques, jeu du chat et de la souris. Mais il peut aussi être plein d'amour et de compassion pour l'auteur. Il en est de même pour le proto 1. Cruel, joueur, inhumain, il finit par se révéler capable de sentiment très profonds. La clé en est l'amour sans fond. Lasse a beaucoup aimé le jeune J. Aimé à l'infini. Ce sentiment se transfère en sens de la protection pour l'auteur (Prototype A).
Mais le prototype 1 n'a pas connu de Jurgen. Ce qui le transforme est la claire conscience d'être aimé au delà de toute expression. Il éprouve ce qu'est une dévotion exclusive sans compromission et résistant à toutes les rébuffades. Il change alors et devient capable de la plus émouvantes des tendresses. Aujourd'hui pour l'auteur, demain pour une femme digne de lui.
Il est à la fois fort et vulnérable, dur et séduisant.
L'auteur a vécu l'expérience évoquée par celui décrit dans le livre de LH. Sous l'influence décisive de son professeur, il s'est puissament musclé et doté d'une résistance à toute épreuve. Mais le mauvais sort a ruiné sa vie sans entamer sa volonté aux moments de répit.
QUARANTE ANS PLUS TARD
L'auteur est entouré de trois prototypes. vivants et qui l'entourent de leur affection. Le Prototype 1 ressemble à physiquement à LH. Le prototype 2 est aussi protecteur avec l'auteur que LH dans ses moments de solliicitude. Les deux prototypes parlent à voix basse. Leurs yeux sont fascinants et peuvent vous fixer pendant un temps considérable. De même que l'auteur donnerait sa vie à LH et se sent indigne de son amitié, il éprouve les mêmes sentiments auprès du prototype vivant N°2. Exactement les mêmes sentiments de familiarité, d'admiration, d'émerveillement.
Le prototype 3 est voisin de L.H dont il se rapproche par la chaude intimité.
Il manque dans le livre de LH un rôle de femme. Celle-ci, ne parut dans sa vie que voici quelques années, quarante ans trop tard pour un mariage qui eüt été idéal. Quarante ans ! Le temps de la préface de Faust
Nous en arrivons à présent à la fameuse dédicace. Lorsque je rédigeai, en 1972 le livre de LH, je créai, moi l'auteur, la micro-informatique. Je commençai une carrière solitaire et dépourvue de lecteurs et d'amis. LH je le rencontrai physiquement : c'était le jeune allemand blond, splendide et nazi qui nous menaçait pendant la guerre et qui me souriait avec tant d'affectueuse sympathie. Il m'eût aussi bien torturé et envoyé aux fours crématoires. Il chantait aussi bien que LH et que les jeunes nazis qui défilaient en chantant dans les rues de Tunis terrorisée par leur voix magnifique et scandée.
En y pensant, je m'aperçois que les quarante ans ont laissé des sillages opposés à celui du vieux Goethe. Celui-ci déplore et regrette ses amis de jeunesse et apprehende une foule étrangère qui ne comprendra pas son chant, à tel point qu'il scellera son manuscrit pour le soustraire au public de son temps.. L'auteur (moi) a vécu au contraire dans l'incognito, nulle foule ne lut l'Entretien. Scellé dans une armoire, nul n'en prit connaissance. Aujourd'hui, depuis quelques années, l'auteur est fêté, entouré d'amis chers et nouveaux, son manuscrit a été découvert et entre au département des manuscrits anciens à la Bibliothèque Nationale. Les honneurs ne font pas défaut même de la part du sommet de l'Etat, Que manque-t-il aujourd'hui à l'auteur?
La santé certes, sous l'effet d'une malédiction qui a frappé avec les pires souffrances le sort des prophètes. Car l'auteur a reçu en héritage l'esprit du cabbaliste Moshé Luzzatto. L'Apocalypse qui a déjà marqué les ouvrages de Thomas Mann, de Pierre Henry, de Dürer, l'a guidé. Il n'est contrairement à Goethe, sût de sa lente distillation de Faust II, que l'esprit soufflant spontanément, sans élaboration, sans aucune certitude quant à la valeur de son oeuvre. Goethe a fini Faust, Luzzatto n'achèvera pas la sienne, interrompue par la mort. Voici donc les liens entre les trois prototypes, et le projet Luzzattien.
Bruno Lussato
CHRONIQUE
Fin du livre de L.H.
J'ai reçu d'innombrables commentaires interessés ou intrigués par le début de mon étrange liaison avec L.H.et son recoupement avec deux amitiés surgies brutalement voici à peine deux ans. Deux jeunes russes, l'un mon pretecteur, l'autre mon disciple se fondirent en ce personnage particulier et oublié que j'ai décidé de faire revivre dans ce billet.
Vème Chapitre
Promenade en voiture
Le meilleur moyen de ne point se voir, entre amis, est de vivre sous un même toit. Je ne voyais Lasse que deux ou trois soirs fugitifs par semaine. Grand travailleur, plus grand sportif encore, son plaisir favori était de faire la chasse aux filles.Tout cela prend du temps. Je ne le rencontrais ni les jours de semaine, alors qu'il travaillait, ni pendant le week-end où il avait loué un petit pavillon à Saint Germain-en-Laye pour une maîtresse plus stable que les autres. Les soirs non fériés, il sortait avec une petite amie, où happé par une des innombrables relations d'affaires de sa famille.
Une fois il m'invita avec une de ces sauterelles. Elle souriait sans arrêt pourmettre en valeur son ratelier. Lasse sans dire mot paraissait couver des yeux la poule, comme le chat fixe la souris. Ses lèvres étaient humides et entre-ouvertes, les prunelles sous les paupières mi-closes. Cela m'écoeurait et pour remplir ce silence pesant, je me lançai dans une de mes horripilantes conférences. Je suppose qu'elles traitaient de l'influence de la mort sur la Flûte enchantée,ou sur la découverte des gisements français d'uranium. La jolie fille murmurait machinalement " comme c'est curieux, comme c'est intéressant! " Elle semblait encore moins à l'aise que moi et avait perdu son air de séductrice. A la fin de cet insupportable diner, Lasse dans une boîte, précisant que de santé fragile, je garderais la chambre. L'ironie me parut évidente et me piqua au vif. Je m'abstins de le voir pendant deux longues semaines bien que j'en mourusse d'envie, mais la vanité blessée l'emportait.
Il prit enfin l'initiative de rompre les chiens : il vint me voir.. " Es-tu fâché contre moi?" J'allais répondre avec aigreur quand il se mit à rire. Il me proposa en signe de reconcilitation de passer avec moi le Dimanche prochain pour inaugurer sa nouvelle voiture, une Jaguar de sport. J'ai toujours ressenti une certaine aversion pour ces objets inesthétiques et inconfortables, et je le lui dis. De surcroît je souffrais de mal demer,et ce n'est pas sans appréhension que j'acceptai de l'accompagner à Versailles pour lui faire visiter le château.
Le bolide était d'un bordeau sombre et hideux, couleur que je détestaiis. Je m'assis séant surbaissé et dos courbé collé contre une série de boutons et de cadrans rébarbatifs. Lasse affectant de ne pas prendre garde à ma répulsion le vanta longuement les cactéristiques de son jouet, en les aaccompagnats de démonstrations : reprise foudrayante, réponse des freins, puissance des performances, que sais-je? ce qui se traduisait par une succession de départs précipités et d'arrêt à vous soulever le coeur. Sur l'autoroute de construction récente je découvris que ce n'était sûrement pas les peintures de Lebrun qui l'avaient motivé. Il conduisit à une telle vitesse, que vert d'appréhension je le suppliai de ralentir. Narines dilatées, il n'écoutait pas. Je n'osai insister de peur de lui faire perdre le contrôle de l'engin. Parvenu terrorisé à Versailles, j'eclatai et menaçai de revenir par le train. Lasse accepta docilement mes reproches et s'excusa tant et si bien, qu'il me persuada qu'il me conduirait aussi lentement que s'il transportait une cargaison d'explosifs.
Curieusement il prit un vif intérêt à la visite du musée; et au retour, Lasse démarra en douceur. Il conduisait en souplesse et la voiture était merveilleusement silencieuse. Presque reconcilié avec cette mécanique du diable je m'enhardis à demander à Lasse d'aller plus vite. Mal m'en pris car il se mit à conduire comme un fou. Il faisait mine de se précipiter sur un parapet, puis, in extrémis se faufilait entre les autos don , effrayés, les conducteurs faisant devant lui. Je passai par tous les stades du désorientement, de la rage impuissante à la terreur panique. Je souhaitais la présence du Signeur sous la forme d'un agent.Hé bien, non! Il avait beau brûler les feux; zigzaguer en ivrogne, aucun des motards qui habituellement pullulent distribuant des procès verbaux pour une pécadille, un stationnement interdit, que sais-je? pas un motard ne l'avait arrêté.
Le pire est qu'il jouait voluptueusement de ma frayeur commele chat avec la souris, ralentissant pour éveiller l'espoir, pour reprendre de plus belle. Enfin arrivé à l'hötel, le mal d'auto l'avait emporté sur le rage et la peur. Je montai aussitôt au 448 (ma chambre vieillote au dessus du café de la paix) et m'étendis tous rideaux tirés. Ma mère fut très alarmée de me vois dabs cet état et elle l'imputa " a quel dolce al cioccolato che hai mangiato hier sera ! Vedi, te l'avevo detto,non mi ascolti male ! Quando capirai una buona volte che sei al regime ? Ce n'était certes pas le moment de lui raconter mon aventure? Mon père fit une enquête " Il ne lui manquait plus que d'avoir de mauvaises fréquentations ! Et s'il nous a tout caché depuis le début c'est qu'il avait des arrières-pensées. Il ne se guérira donc jamais de sa sournoiserie !à ma mère) il ose aller jusquà Versailles avec un inconnu, un saligaud, peut-être un gangster? Car d'où le connaissons-nous? Maman opinant d'ailleurs: ces suédois, ils n'ont pas notre mentalité, " Sono strani....: " Si tu avais fait confiance à ta mère, je t'aurais aussitôt mis en garde... Mais sais-tu que u risquais un accident grave... et puis qui pouvait dire ce quui pouvait t'arriver aux mains d'un sadique pareil?
Sunday, 14 September 2008
CHRONIQUE
Anticipation
Je ne puis que rêver ce billet, car je me trouverai aujourd'hui à Bruxelles, en train de visiter la fondation d'UCCLE. Mais mes pensées seront avec vous.
LE LIVRE DE L.H.
En attendant
mes impressions de Bruxelles j'aimerais vous livrer des extraits d'un livret composé avant l'Entretien et qui a beaucoup ému mes amis. Il est surtout étroitement rattaché à la thématique de "dédicace". (Faust I I). L'auteur interrompt son travail en 1962 et pense le réécrire aujourd'hui. Mais le monde entretemps a changé. Il ne le reconnait plus, des banques réputées commme Lehmann Brothers solides et compétentes s'effondrent en quelques jours, lur valeureux personnel qui après avoir sué sang et eau toute leur vie, se trouve à la rue pour satisfaire quelques spéculateurs. C'est le système sur lequel nous sommes bâtis. Et le reste suit.
Le livre de LH, est un recueil de souvenirs orienté autour d'une jeune homme de 23 ans, que je retrouve aujourd'hui pratiquement à l'identique. J'en livrerai quelques extraits dans l'espoir qu'ils ne lasseront pas l'internaute.
Quelques mots sur l'apparence physique de ce livre de 148 pages. Il est relié en veau bleu ciel, bien passé à la lumière et que j'ai décoré en or fin sur le premier plat, par deux épis d'orge en or et de lettres découpées et contrecollées de basane d'ocre rose, la couleur de l'écriture étant bleu gris et brun rosé.Le papier est un merveilleux Richard de Bas (Auvergne) non ébarbé avec un tranche-fiils bleu ciel. L'écriture est tracée au rapidographe (je ne savais pas calligraphier en ce temps-là). Le verso de la première page porte la photo d'un jeune homme couché sur le ventre, les cheveux très blonds dont une mèche cache les sourcils, les yeux rêveurs et durs tout à la fois, les lèvres sensuelles. C'est Lasse Hall, beau -fils de la grande cantatrice Kirsten Flagstad qui fit périr dans des conditions atroces son deuxième mari Johangsen.
La relation des évènements qui marquèrent cette période pourrait être gënante par les suppositions que ne manqueraient pas de hasarder bien des esprits malveillants. ... Leur souvenir m'étouffaient et ces pages que je vous livre me restituent l'image d'un inconnu : moi; et d'un autre : celui à qui j'avais causé du tort et qui se montra mon meilleur, mon seul ami. Conscient de ma méprise, je me mis immédiatement à sa recherche et le retrouvai. Il me demanda de détruire toutes les notes décrivant notre rencontre. Mais ce me serait intolérable et mon récit sera assez évasif pour perdre toute couleur anecdotique. Ce qui se glissera entre les lignes,je serai le seul à le savoir et se perdra avec mon oubli.
Christiane Hall
... J'habitais alors au Grand Hötel,place de l'Opéra et était fasciné par Christiane Hall, une splendide créature qui sortait tout droit d'une légende nordique. Ce fut le coup de foudre. Ses yeux étaient d'un bleu trouble, tirant sur le vert, veloutés, des yeux pers. Elle semblait très voluptueuse, mais sans la moindre intention vicieuse, plutôt animale. ... Avant de partir elle me dit que son frère Lasse devait passer un an à Paris pour faire un stage et qu'il descendrait au Grand Hotel (celui où résidaient les grands chanteurs, et Georges Sebastian le spécialiste du grand Opéra) Je fus impressionné de connaître quelqu'un qui lui tenait de si près. C'érait un lien que je cultiverais en me faisant un ami de son frère, qui devait nécessairement lui ressembler.
Lasse Hall
... A ce moment précis on frappe. Je distingue dans le couloir un homme de haute taille dont je ne distingue que la silhouette dans la pénombre du couloir. Je prends congé d'un faux ami avec qui je m'ennuyai en compagnie, je rentre dans ma chambre du 648, découvre mon nouvel invité et un éblouissement me saisit. Pour me ressaisir je lui indique un fauteuil un peu défraîchi et l'inonde sous un flot de banalités ... Lui m'examine froidement comme pour me jauger, puis après un long silence, sourit. " Je parle mal le français et je le comprends à peine, pouvez-vous parler moins vite?" Je suis confus et je commande une glace, ou préfère-t-il un éclair au chocolat? Dieu que le service est lent dans cette usine... J'ai peur qu'il décommande et se ravise. Une fois le thé et les éclairs commandés, j'aurai le temps de lui parler, de le retenir.
Que s'est-t-il passé? J'étais simplement en présence de Christiane au masculin. La ressemblance était stupéfiante bien qu'ils ne fussent point jumeaux. Mais sur le moment, je fus sidéré : même chevelure blonde, épaisse, sans éclat, une mèche retombant sur le front. Je retrouvai les lèvres pâles et bien dessinées, assez charnues, les deux grandes incisives supérieures, un peu enfantines, le nez assez court, le front large et bas, le visage triangulaire et plein... J'étais d'autant plus surpris que je m'attendais de façon toute théorique à cette ressemblance. Il m'arriva par la suite de telles intuitions mais je ne m' y suis jamais accoutumé.
Lasse était vêtu d'un complet gris qui lui allait mal car trop strict. et négligé tout à la fois. J'étais vaguement troublé car j'éprouvais pour ce garçon (ou cet homme jeune?) un sentiment de curiosité passionnée et de répulsion physique. Par sa carrure massive, il faisait homme du peuple, mais son comportement était naturellement racé.
En me quittant, il me proposa de dîner avec une de ses amies, au Grand Hötel et on achèverait la soirée dans une boîte. D'instinct et sans réfléchir, je refusai vivement. Je regrettai aussitôt mon refus, peu conscient de mes mobiles. Gëne? Timidité? Répulsion? Nous nous fixames rendez-vous Mercredi à 17 heures, au studio, après ma leçon de piano.
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Monday, 12 May 2008
CHRONIQUE
Quid des images? Calligraphie et ordinateur
Mes chers amis,
vous vous souvenez avec quelle joie je reçus d'un de mes étudiants des cadeaux inespérés que je n'auraus jamais rêvé me payer : un équipement complet de Plasma grand modèle Pionneer, un ordinateur Sony, le plus puissant du marché, le VAIO VGN - AR61ZU,armé d'un processeur T8300j,de,4GB/Go de mémoiren un écran de 1920 X 1200 et Vista ®.
Cet engin fut reconfiguré d'après mon ancien Windows XP,et je dois avouer qu'à côté de mon vieux coucou de Sony, la rapidité des opérations sont impressionnantes. Tant bien que mal, j'appris à faire un billet sur mon bloc, puis le besoin d'illustrations se faisant jour, je demandai à Emmanuel Dyan, qui a mon bidule en double commandes à m'apprendre à insérer de nouvelles images, pas celles existantes, usées ( et trop nombreuses) mais celles que je prends au fur et à mesure à partir de mon coolpix. Il m'expliqua que c'était le cas de figure leplus compliqué, et qu'il fallait auparavant ranger au fur et à mesure les photos en dossiers et sous-dossiers pour économiser de la mémoire (!) . J'ai sous les yeux mon guide. Il comprend 23 étapes mais qui ne sont qu'un début car il en faudrait plus de 40 pages pour obtenir la maîtrise du cool pix. Le vrai problème, c'est Photoshop, ce régulateur d'images que j'ai utilisé depuis huit ans sans y penser. Aujourd'hui il est devenu d'une telle complexité de fonctionnement qu'Emmmanuel lui-même, s'emmêle les pinceaux. Pourquoi une telle complication demandai-je? Tout est comme ça, répond Dyan. En attendant, dégôuté je suis toujours sans images. Malheureusement mon ange gardien, Sandrine le Mao part pour de longues vacances en Grèce.C'est elle qui me faisait tout, même la mise en page et la typographie. Il me faudra donc attendre pour de nouvelles illustrations.
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Sunday, 13 April 2008
CHRONIQUE
LE DÉPART D'APRÈS BECKMANN
Texte vieux de quarante ans : Le départ, est un ouvrage de commentaires et de réflexions autour du tryptique majeur de Max Beckman peint juste avant la chute du régime nazi préfigure le problème qui empoisonne ma clarté d 'esprit pour tout ce qui traite du lieu de la première fondation. Allemagne, Belgique, Costa Rica etc... Le parallèlisme des deux séquences, montre que l'une , la plus ancienne, et la dernière quarante ans plus tard, sont en compétition stérile et ruineuse.
NOTE
Je sollicite encore votre patience car je n'ai pas encore assimilé l'insertion d'images sur le blog, ce qui rend encore plus austère. Mais demain Sandrine qui m'a dépanné sans relâche, m'apprendra à me rendre autonome.
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