Mozart
Billets indélébiles
Les sonates pour piano de Mozart posent un problème intéressant. La plupart des grands pianistes négligent les indications de la partition, même authentifiées par le compositeur. Pourquoi? Que vaut-il mieux, une sonate suivant les indications du compositeur et jouée honnêtement ou exécutée d'une manière magistrale mais pleine de contre-sens?
En relisant l'excellent ouvrage de Robert Taub : playing the Beethoven Piano Sonatas (Amadeus Press, Portland, Oregon, 2002) je suis tombé sur une citation de Beethoven que j'avais oublié et qui illustre bien l'attitude du compositeur face aux altérations commises par des artistes illustres.
Vous devez pardonner un compositeur qui préfererait plutôt entendre son oeuvre, exactement comme il l'a écrite, qu'exécutée autrement, quelque soit la beauté du jeu.
-- Beethoven à Czerny, 12 février 1816
On ne saurait être plus clairs!
Extrait du blog du 10 mars 2007
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Tuesday, 15 January 2008
Chronique
Statistiques à mi-janvier
J'escomptais un net déclin après le faible nombre de visiteurs pendant les fêtes : étiage le plus bas 1098 au maximum; 934 au 15 Janvier. Mais ainsi que le pensaient des spécialistes des logs, il pensaient que cette chute était normal au moment des emplettes et des vacances. En effet, la moyenne est remontée au dessus de 1000 visiteurs, plus basse néannmoins que pendant les mois d'octobre et de novembre 2008, parmi les plus visités.
Il faut aussi tenir compte de l'irregularité de la publication des billets, dues, on le sait à des péripéties de santé, qui j'espère disparaîtront aux environ d'Avril 2008 et qui n'ont ,vous avez pu le constater, pas sensiblement la richesse ni la variété des billets. J'ai repris la "pêche" et avec elle une certaine férocité qui doit en choqier plus d'un !
La Flûte enchantée revisitée. La lumière en filigrane.
Ne disposant plus de la version de Hambourg, j'ai initié à un jeune débutant la flûte à celle de Levine à New York, que j'avais placée au dessous de celle de Horst Stein. Cela a été l'occasion de revoir la première partie et de constater qu'elle montre un aspect tout à fait authentique dans son aspect lumineux et jubilatoire et même supérieur à la version trop noire et cauchemaresque mise en évidence dans les décors d'un sinistre excessif. .
Bien, Levine manifeste une joie un peu excessive et des contrastes trop bruyants dans l'ouverture; mais il met en relief la puissance rythmique et dynamique, qui est bien éloignée de la transparence de la partition et sa nostalgie.
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Wednesday, 9 January 2008
Chronique
La flûte et le carillon
Hier j'ai vécu l'expérience d'immersion globale la plus révélatrice de ma vie. Pour en apprécier le sens je suggère à l'internaute la lecture (ou la relecture) de mon analyse de l'oeuvre dans le billet : la mort en filigrane, révisé (notes brunes).
Cela commença très mal. Le jeune homme dont je suis le mentor, de retard en retard, me fit attendre de 3 heures à 20 heures, avant de se rendre disponible pour la flûte. Moi et le pauvre Darek qui avait sacrifié toute sa journée pour attendre patiemment derrière les manoeuvres de l'HQD (la chaîne Marc Levinson). Tout cela pour apprendre qu'il voulait profiter du jet de son père pour rentrer, et qu'il ne voulait pas le manquer. Totalement inculte musicalement, il apprit avec effarement que la version de référence, dure 3heures et demi. Et sans entre actes sans diner; sans un moment pour se détendre. Une expérience que je n'ai moi-même jamais osé tenter, surtout assis sur les fauteuils inconfortables de mon auditorium.
- Si vous voulez, on remet cela à demain, on aura le temps.
- On remettra l'audition ni à demain, ni après demain, ni jamais!
- Mais mon frère veut vous souhaiter ses voeux et vous apporter quelques cadeaux.
- Il aime la musique?
- Je... Je ne crois pas.
- Qu'il vienne me voir, lui, un autre jour. Je ne veux pas perdre plus de deux minutes.
- Il parlemente affreusement gêné.
- Ne partez pas avec lui, ni avec quiconque, jet ou pas jet. Nous nous sommes préparés à vous présenter Mozart, on ne remettra pas, ici c'est Mozart qui compte.
- Il parlemente, puis finit par se décider. : Bon j'accepte, je reste.
- N'oubliez-pas qu'il n'a jamais vu un opéra, ni peut-être un concert, et qu'il prend un risque diplomatique. De plus il est ereinté, changeant sans cesse d'aéroport tout au long de la journée. Il a sacrifié des discussions très importantes avec son père, président d'une des compagnies. De quoi se faire mal voir! Cela implique une confiance totale que je me demande comment mériter.
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Thursday, 3 January 2008
La mort en filigrane
Révision du 10 janvier 2008
Autant les jugements dictés par une partition abstraite ou purement musicale sont relativement stables, autant ceux qui concernent les mises en scène et les interprétations résonant avec des connotations subjectives, sont sujettes à discussion. Il en est ainsi du jugement que j'ai émis le 3 janvier 2008. Je procède ici à des rectifications, les unes objectives, touchant l'oeuvre elle-même, les autres plus subjectives.
La version que j'ai choisie en référence, vient de paraître. Bien que sa distribution n'ait pas le prestige de celle de Ponnelle à Salzburg, de Levine, au MET, ou encore celle d'Ingmar Bergman, en suédois, elle présente une réalisation équilibrée, fusionnant à merveille les différents aspects de l'opéra, de l'operette populaire aux formes les plus sublimes et les plus impressionnantes de dramaturgie. C'est faux : la partie lumineuse, ludique féérique est déformée dans un sens cauchemardesque, il y a par exemple deux monstres, les charmants nounours et tigrons qui dansent au son de la flûte, sont des figures de cauchemar difficile à supporter, et d'un style qui a bien pris de rides car alors il était à la mode et passait pour contemporain.
Il est indispensable de la voir et de la revoir pour qui voudra comprendre ce billet. Il s'adresse à des connaisseurs très cultivés en dépit de ses souvenirs d'enfance. Les autres pourront se faire une mince idée de la subtilité presque machiavélique du compositeur; cachée sous une fausse simplicité. Auparavant je tenterai un bref survol des versions les plus célèbres et de la différence de leur esthétique. Ajoutons que les chanteurs étaient accomplis et célèbres en 1971 et que Horst Stein est un excellent kapellmeister traditionnel. Lieberman était au mieux de ses talents de producteur. Malheureusement la pâte un peu grossière des nuances est contraire à la texture diaphane, féérique et irréelle qui fait le mystère du son orchestral et vocal de la Flûte.
LEVINE. MET, New York.
Un pur enchantement qui grâce à l'imagination picturale de David Hockney évoque pour les amateurs d'art contemporain et pour les enfants, un monde magique et inquiétant de cryptes et de hiéroglyphes. Levine hilare comme une baleine, infuse la pêche aux musiciens. Je ne pense pas que dans quelques années les compositions picturales de Hockney se démodent. Il y a toute la différence entre un acteur majeur del'Art contemporain et un décorateur parisien à la mode.
Les défauts résident dans les qualités. L'Ouverture montre un pot-pourri pictural des symboles les plus mystérieux de l'Opéra et les thèmes pictureaux fusent comme la double fugue de la musique tantôt jubilatoire, tantôt franchement inquiétante.
Je passerai sur les licences politiquement correctes qui polluent l'équilibre Yin (noir, mal, féminin) Yang (blanc, bien, masculin)pour échapper à l'accusation de racisme, la blanche colombe Pamina, devient noire et le méchant noir Monostatos, devient un "homme de couleur différente".
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Chronique
Le nouveau "joke" de Richard Prince
Un médecin de famille, vient d'apprendre que son cousin vient d'être admis à l'hôpital à la suite d'un accident et lui remonte le moral. .
Mon cher ami, j'ai une bonne nouvelle, une excellente nouvelle à te transmettre. J'étais hier dans un coin reculé des environs de Dublin quand, après de laborieuses recherches, j'ai trouvé la tombe de mon trisaïeul ! Et elle été datée de 1892, ce qui correspond à la fin de l'inquisition révolutionnaire ! Si tu veux je te donnerai mon généalogue qui déterminera si tu descends de la famille Donati, alliée à Dante Alighieri, ou du grand cabaliste Luzzatto.
Ciao ! je dois te quitter, ma femme m'attend.
Clôture russe.
Reportons-nous aux différentes moutures de Montagnes russes et lisons l'interprétation correcte.
La contre-thèse de Kevin Bronstein II, la dénonciation des erreurs qui courent les journaux financiers.
Le clan Yang : homme fort : Ivanov.
Non, c'est Setchine, l'autre est la femme de ménage de Setchine. Ils se maneuvrent tous d'eux.
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Setchine, est en bons termes avec Poutine.
Non il n'est pas en bons termes avec Poutine, ils se détestent. Setchine tient tout l'appareil policier, militaire, administratif des vétérans de l'ex KGB. C'est une force incontournable mais sans projet et dont le but est pouvoir et argent. Mais rêvant à la gloire passée de la Russie concrétisée par l'énergie.
Entre Setchine et du KGB et Medvedev. Le premier obéit au noeud sémantique Force de la terre régressif et autel, le second à Matrix.
Non. Le premier recherche l'argent et la grandeur de la Russie à condition qu'ils coïncident. Le second l'argent et l'argent, avec une touche libérale. Medvedev est moins dangereux que l'autre pour un Poutine à moins qu'il se crée une alliance avec Setchine, auquel cas on verra mordre l'ancien président. L'alliance entre Setchine et Medvedev est instable. Poutine est le plus fort.
Nicolas Patrouchev. En bons termes avec Poutine. A précédé Poutine au KGB. Non, à cause de cela. Patrouchev est peu important.
But d'Ivanov : un règlement de comptes entre Rosneft et Gazprom.
Le clan Yin. Medvedev, l'homme fort.Dr.Gal de Gazprom.Non, il n'est pas un homme à fortes convictions. Méfiez vous de l'eau qui dortGraf, un inconsistant, une femme de ménage.
Koudrine, un homme très fort, ainsi que Kostin.
FRIEDMANN Essaye de compenser son inculture. Il a déjà compensé, plus riche que Bill Gates.
La stratégie de Poutine. Question :
En, nommant Medvedev Poutine compte-t-il sur sa fidélité à terme? C'est absurde. Quand on a le pouvoir suprème, on le garde. Putine sera évacué au bout de quelques mois et invoquer sa popularité est naif; encore plus un prétendu réseau de terreur. Et s'il voulait se retirer et jouir de la vie, et surtout protéger son argent et sa protection?
Faux raisonnement. Putine croît qu'il conservera le pouvoir il le gardera.En dépit de ses lacunes (mais n'oublions pas de quelle situation il a hérité) c'était l'homme de la situation : ordre, fermeté, équilibre entre les factions). Il lui reste à accomplir toutes les réformes essentielles. Au moindre faux pas de ses adversaires il sortira du bois. Il pense donc conserver toutes les cartes de la popularité et le contrôle efficace. La politique de l'Europe.
A moins de dix ans, l'Europe sans la Russie est f.. La seule alternative est la création d'une Europe énergique, en circuitant la néfaste UE. Les Etats Unis comme d'habitude suivent les tactiques dont les conséquences sont favorables et les conséquences différées sont désastreuses. Pour Les Etats Unis, l'Europe est un adversaire (concurrence énergétique), tout étant bon pour séparer l'Europe de la Russie et ses liens traditionnels, en renforçant des idéologies communes (l'Islam) et les liens politiquement corrects avec l'Europe Méditérannéenne. Ce qui est tactiquement correct, et stratégiquement désastreux. On ne se soucie guère des dangers de l'Inde et de la Chine, adversaires idéologiques pervers. Les domaines encore christianisés sont en deshérence et on travaille dans Medusa et dans Matrix, à les faire régresser. On court au suicide.
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Sunday, 30 December 2007
Une trilogie initiatique
La Flûte Enchantée, (Mozart)
La Tempête, Shakespeare)
Le Deuxième Faust. (Goethe)
Ces trois chefs-d'oeuvre ont marqué durablement ma sensibilité pendant toute mon existence. Il m'a fallu une lente décantation pour en dégager les racines communes. Il serait beaucoup trop long pour n'en donner qu'un aperçu et une vie n'y suffirait pas. Pour épargner un laborieux travail d'approche à Alexandre et à ceux qui sont curieux d'en frôler la surface, je vais, au hasard, en évoquer quelques traits communs et les traces profondes qu'ils ont imprimé dans les tréfonds de mon inconscient. Je renverrai l'internaute aux très nombreux ouvrages et traductions. disponibles.. Nombreux, à l'exception de Faust I dont il n'existe aucune traduction potable bilingue autre que la prétentieuse adaptation de Malaplate (Flammarion).
La Flûte Enchantée
J'avais quinze ans lorsque j'assistai pour la première fois à Die Zauber Flöte à l'Opéra de Paris où elle faisait partie du répertoire. Le chef était Louis Forestier, qui tous les jours prenait son train à Asnières, pour aller au boulot (le chef de luxe était Georges Sebastian) la flûte c'était de la routine. Cela me permit de la voir vingt sept fois de suite.
La Reine de la Nuit était Mado Robin, et tout était chanté en français. Les décors dataient d'avant guerre et portaient de forts signe d'usure et des trous qui n'étaient en rien des étoiles. Mais pour l'enfant que j'étais, s'ouvrait devant moi un univers onirique de légende. J'adorais les transformations à vue, le feu, l'eau, le dragon en carton pâte, et par dessus tout le son du glockenspiel. Je crois même que c'est ce son argentin, ces clochettes adamantines qui expliquent ma fascination... Que je partageais avec Mozart lui même.
L'histoire est celle d'un basculement inattendu : la bonne devient la méchante, le méchant le bon etc. Il y avait de quoi se perdre.
LE PREMIER BASCULEMENT
Un prince japonais est attaqué par un méchant dragon qui fait hurler de rire tous les enfants de quatre ans. Les psy disent que ce sont les démons refoulés de notre inconscient. Trois dames en noir sauvent le héros, Tamino et le présentent à la gentille reine de la Nuit dont le méchant monstre Sarastro a kidnappé la ravissante fille : Pamina. Tamino contemple le portrait de la jeune fille, blonde et rose (dans les versions médusa, elle est noire et métisse), et tombe instantanément amoureux. Il jure de la délivrer.
La dolente Reine de la Nuit, se réveille et d'un air conquérant, déclare la guerre au monstre Sarastro, Tamino le vaincra et se mariera avec Pamina.
Tamino a une doublure : l'homme oiseau Papageno qui fait commerce d'oiseaux. Tamino est un homme d'idéal, prêt à mettre en jeu sa vie pour une noble cause. Papageno, hâbleur et menteur, aime la boustifaille, les filles et voudrait bine trouver sa femme-oiseau idéale Papagena. Les trois dames en noir lui remettent deux talismans : une flûte enchantée pour Tamino, symbole de la musique (celle de Mozart, bien entendu, pas celle des Rolling Stones!),le fameux carillon pour Papageno. Trois jeunes génies portant une plume d'oie montrent le chemin. Pour la petite histoire, notons qu'autant Mozart aimait les clochettes, autant il détestait la flûte!
LA TRANSITION
Le méchant Monostatos, noir libidineux (évidemment censuré par Médusa qui en fait un blanc. C'est Pamina la blonde qui vire au noir) essaie de violer la fille.. (Censuré) Ceci est conforme au récit de la Reine de la Nuit. Un serviteur d'un monstre (Monostatos) est un monstre lui même. La fille est sauvée par Papagena qui insiste dans le politiquement incorrect : elle a les cheveux blonds, les yeux bleus, les lèvres roses, le teint de pêche. Le texte est carrément désinformé par le libréttiste Médusa : on insiste : les yeux sont devenus marrons. Les fugitifs se sauvent, ils fuient le méchant Zarastro. De son côté Tamina arrive à trois pyramides et interroge.
LE SECOND BASCULEMENT
A la suite de sa quête auprès des prêtres des Pyramides, Tamino a une révélation : Zarastro est le sage, le vertueux, c'est la Reine de la Nuit qui personnifie le mal et manipule Tamino pour s'emparer de sa fille. L'ambiguïté atteint son comble, quand Pamina intercède auprès de Zarastro en faveur de sa mère "Elle est quand même ma mère! " "Ce n'est qu'une femme" déclare préemptoire Zarastro. Le politiquement incorrect s'aggrave, voici promu un sage sexiste!
LA VOIE MAÇONNIQUE
Jacques Chailley a accumulé les arguments et les détails les plus infimes, pour démontrer que la Flûte est un Opéra Maçonnique dans toute sa rigueur. Ce travail laborieux est contesté par des experts, mais nul ne met en doute la nature maçonnique de l'oeuvre. (On sait que Mozart était franc-maçon). D'ailleurs ce que l'on critique n'est pas le décodage maçonnique mais le fait de tout réduire à cet angle unique. Non seulement le scénario est maçonnique mais toute la musique porte l'empreinte symbolique non déguisé du rituel. Par exemple la suite de trois accords ne s'explique pas sans ce décodage.
Tout le scénario jusqu'à la fin montre les épreuves subies pour mériter le couple idéal, celui-ci seul pouvant porter la sagesse et digne de regner. Mais à côté de cet apologie du couple on trouve bien des propos racistes et misogynes candidats à la censure.
LE YIN ET LE YANG
L'opposition du noir (la Reine de la Nuit, Monostatos, la nuit et les ténèbres) et du jaune solaire éclatant (Sarastro) baigne toute l'oeuvre, mais elle n'établit aucune transcendance du mal. Le mal est le mal, c'est la barbarie, l'ignorance, et il s'oppose aux lumières et à la science.
La Tempête. (à suivre).
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