Théories des systèmes
Billets indélébiles
Système : une notion fourre-tout
*** LA THEORIE DES SYSTEMES
La notion de système est fondamentale à notre époque, car elle met l'accent sur les structures et les relations plutôt que sur la nature des acteurs. Elle est plus galiléenne qu'aristotélicienne. Dans mon cours au CNAM sur la TDS , j'avais dénombré plus de 80 définitions du mot système, y compris le système D, qui est son antithèse!
Il existe autant de théories qu'il y a de définitions du concept. La théorie la plus faible (c'est à dire minimale) définit le système S comme résultant du couplage entre l'univers U, ou ensemble des éléments de S, et la caractéristique A, ou ensemble des relations entre les éléments. Lorsque A est stable, et significatif, on la nomme "structure". De ce fait, un tableau, une architecture, une symphonie, un ordinateur, sont des systèmes. Mais ceux qui trouvent trouvent trop générale cette définition, due à Klir et Valach, font intervenir des notions de temps (Théorie des systèmes évolutifs de Vogel), d'interaction avec l'environnement, (systèmes ouverts ou sémi-ouverts), d'aléas et de chaos, ou enfin de complexité (systèmes héorarchisés) et de densité des relations (systèmes intégrés). Un système statique comme celui de Klir et Valach est nommé "assemblage systématisé".
La TDS est holistique, c'est à dire qu'elle se refuse à réduire le comportement d'un système à la simple analyse des parties qui le composent. La structure a un rôle déterminant, ainsi que l'ont montré les descendants de la Gestalt Theorie. J'ai dans un ouvrage datant d'un demi siècle, défini la validité de la TDS par rapport à l'analyse des système qui néglige les propriétés systémiques dues à la structure. J'ai émis l'hypothèse que plus un système est complexe, plus sa structure est rigoureuse, plus les éléments sont homogénéisés et de faible importance par rapport aut tout, plus les propriétés systémiques sont importantes. Par exemple un ordinateur obéit presque exclusivement à la TDS. La spécificité de ses composants est quasi nulle par rapport à la complexité des programmes et des logiciels. De même dans une bureaucratie, les règlements ont plus d'importance que le libre arbitre et le tempérament des agents. La bureaucratie est faite pour cela. En revanche, un gouvernement est largement tributaire du caractère et des convictions des ministres et des partis auxquels ils adhèrent.
Dans cette rubrique on explore des propriétés peu connues des systèmes qui influent sur le destin de notre planète : seuil de complexité au delà duquel le comportement du système devient incontrôlable (catastrophe, selon Thom), degré d'intégration et de centralisation, phénomènes de cercles vicieux (rétroaction positive) conduisant à des révolutions, modularité (échange standard des parties du système sans compromettre sa viabilité). La théorie des systèmes est complémentaire de la théorie de l'information. La TDS explore les organes, la TDI , les flux qui animent l'organisation.
Sunday, 14 June 2009
CHRONIQUE
Serendipity
En anglais cela signifie coïncidence heureuse entre évènements n'ayant aucun rapport les uns avec les autres. .. Carl Gustav Jung en a tiré une Théorie de la synchronicité, et Rupert Skedrake sa théorie des chmaps morphogénétique ou théorie des ondes de forme.
Après la civilisation de la peine, voici celle de la panne, me rappelait Marina. Il faut dire aussi que j’y ai mis du mien.
Lorsque je me réveille ce matin à 7H30, je trouve mon portable Nokia reposant paisiblement sur une flaque d’eau. Je suppose que pendant la nuit, encore abruti par le paracétamol, j’ai dû en me versant un verre d’eau, répandu un peu du liquide. Toujours est-il que la batterie avait pris de l’eau. J’ai séché comme j’ai pu et j’ai essayé de réveiller mon Nokia. Son écran s’alluma un court instant en me regardant d’un œil torve, et se replongea aussitôt dans le coma. Kaputt, comme son patron !
Me voici dans une boutique SFR qui vend également de l’Orange et du Bouygues ? D’un air compétent ils testent le moribond, mais il ne répond pas aux chatouilles, il est mort. Que faire ? C’est simple prendre le tout nouveau Nokia. Comme le précédent modèle de mon choix, il n’est fait que pour téléphoner, et ne peut photographier, ni jouer au jeu de go, ni entendre 10.000 titres de musique en conserve téléchargé, ni d’éplucher les pommes de terre. Le vendeur me vante le nouveau modèle, à mi chemin entre le mien et le célèbre Vertu, le portable pour milliardaires , soi-disant fabriqué par des artisans –horlogers anglais, pièce par pièce, montés sur des rubis ; Celui-ci coûte quand même 120 euros. Je veux récupérer 49 euros provenant de mes points orange, mais on ne peut pas admettre ma requête sans ma carte d’identité. Et celle-ci, je l’ai oubliée à Paris. Marie-Jo, mon employée de maison, l’envoie par fax. Mais le vendeur déclare ne pouvoir l’accepter, car il lui faudra une seconde copie pour être admise sur orange Que faire ? J’achète donc cette sublime merveille. On met la puce, et une surprise m’attend : tous mes contacts ont disparu, car ils ne figurent pas sur la puce ! Je me résous donc à surpayer le nouveau Nokia. J’ai passé pas mal de temps à mettre à jour la liste des contacts. Une fois que cette tâche ingrate une surprise m’attend. Mon vieux Nokia est sorti du coma et fonctionne parfaitement bien ! Le moribond était ressuscité. J’enrage car j’ai été trompé par le vendeur de SFR qui voulait me vendre un modèle onéreux, plutôt que de me remettre en route le mien. J’aurais gagné bien du temps précieux.
SENDIPITY
C’est comme je viens de le définir le terme qui désigne une coïncidence remarquable. C’est aussi le nom de mon logiciel.. Marina, hier, a été se dégourdir en se promenant à Bagatelle. Elle s’est assise auprès d’un type qui travaillait sur son ordinateur, entouré d'un tas de papiers étalés sur le banc.-- Il apostrophe Marina : n’êtes vous pas la sœur du professeur Lussato ?- en effet, mais comment le savez-vous ?
-je vous ai vu sur le blog de Bruno Lussato- que je suis tous les jours. J’ai été un de ses anciens élèves et ce serait un honneur de le rencontrer ! «
Le soir, notre homme était chez moi. Son nom est Marc Guihery et il se révèle aussi coopératif que compétent. Il examine mon Apple et trouve plusieurs solutions pour le rendre identique à l’original qui se trouve sur mon gros PC de Sony.. Mais la solution adoptée était instable, et il a passé plus d’une heure au téléphone ce matin tôt pour détecter la fausse manœuvre.
LE POINT SUR L’AIRBUS
Aujourd’hui les langues se délient et la télévision adopte un parler vrai ce qui n’est pas le cas des journaux. Mon diagnostic est confirmé : deux facteurs contradictoires, l’un propre à la dérive technologique, l’autre à la politisation et à la bureaucratisation de la France. La dérive technologique
La dérive technologique consiste a céder à la mode du tout électronique. L’homme est coupé de toute initiative, de toute prise sur le réel et son intuition ne profite pas au système. Le résultat est que tous sont tributaires des interprétations très sommaires de la machine qui apparaissent dans les écrans. Or vouloir traiter électroniquement, ce qui le serait plus efficace manuellement, non seulement est ruineux, contribuant à nourrir les fabricants et les vendeurs de logiciels, mais introduit des vulnérabilités excessives dans le tout-électronique. On en voit un exemple dans la robustesse des voitures japonaises qui sont très peu évoluées électroniquement, et la fragilité des voitures européennes dont l’électronique vieillit et tombe en panne. C’est ainsi que les meilleurs modèles de Mercédes n’ont pas de pannes mécaniques. Toutes les pannes sont dues à l’électronique.
L'ambiance anti-patrons
Mais il n’y a pas que cela. L’ambiance anti-patron et revancharde attisée par les syndicats fait passer le temps normalement réservé à la maintenance après celui employé à ces négociations syndicales où chacun, et en particulier les mieux lotis, défend sans pudeur ses privilèges sans se soucier du bien publice, ni m'ême de la simple conscience professionnelle. Or, depuis six mois, aussi bien dans les höpitaux que dans les écoles, dans les transports en commun, ou dans les bureaux de poste, le public et en particulier, les plus démunis, sont pris en otage. Cette attitude irresponsable est un des facteurs déterminants de la catastrophe de l'Airbus, qui pour être spectaculaire et très médiatisée est moins grave que les milliers de victimes mortes de l'absence de conscience professionnelle et de compassion de gens qui se disent de gauche !
La bureaucratie à la Française
Cette expression est due à Octave Gélinier, jadis membre respecté de la CEGOS, ancêtre des grands cabinets d'organisation et dont la réputation franchit les limites de sa société.
La France a la bureaucratie la pire d’Europe. Michel Crozier a passé le plus clair de son temps à l’étudier et son verdict est aussi pessimiste que sans appel. Dans une bureaucratie, la motivation des dirigeants et des employés est réduite , on s’épuise à lutter contre l’absurde. C’est ainsi qu’alors qu’une somme minime et un temps très court étaient suffisant pour assurer une sécurité, menacée depuis six mois, et que les Brésiliens agirent aussitôt, l'organisation bureaucratique d'Air France n'eut même pas conscience du problème.
La dérive américaine
Il ne faut pas pour autant encenser la vision technologique des Etats Unis. Ces gens sont tombés sur la tête. Un exemple simple : dans le même hôtel de luxe, dans les mêmes magasins les plus prestigieux, il fait 18° en été, alors que l’on atteint 37° à l’extérieur, et 28° l’hiver. Ceci, indépendamment des grippes et refroidissements qui guettent ceux qui ont oublié de se munir d’un pull en cachemire en été,
Mais, debout lâche voyageur ! Au lieu de te lamenter, relis « The painted bird » de Kosinski et tu sera heureux de vivre dans notre décennie. Sors, et profite de la nature, de la vie en famille, des plaisirs simples.
Tuesday, 19 May 2009
CHRONIQUE
Au fil des heures
UNE VIE DE CHIEN
Le temps se rétrécit. La seule manière de l'élargir est l'action. Vous vous souvenez sans doute de l'expression "une vie de chien"? C'est un informaticien sur les nerfs qui la répétait inlassablement.MAis cet esprit chagrin eût dû l'analyser correctement. En effet la vie d'un chien dépasse rarement les quinze ans, ce qui correspond à un sixième de la notre. Acceptons les conséquences de cette observation anodine. Elle signifie que pendant le même laps de temps d'horloge, ce qui pour nous est une heure, pour le chien est une demi-journée.
C'est que, comme l'a montré Paul Fraisse dans sa Psychologie du temps (PUF) le temps psychologique, le seul qui importe pour nous, ne se mesure ni au sablier, ni au chronomètre de précision. Il dépend du nombre d'évènements marquants écoulés. Par exemple vous voilà en train de vous bronzer au soleil, dans une douce béatitude, entre torpeur et rèverie diffuse. Ainsi s'écoule l'après midi dans les tropiques, jusqu'à ce que la nuit s'abatte à six heures, comme un couperet. Si le lendemain, ou un an après vous essayez de mesurer le temps écoulé, vous vous direz que c'est un agréable ... moment ! Un moment, c'est un instant, c'est du temps bradé. Les expressions populaires : "tuer le temps" ou "le jour le plus long", montrent le fossé qui sépare le temps de vie du temps d'horloge.
Prenons un exemple familier. Vous avez choisi un nouveau paradis de vacances, le Club Méditerranée à la Martinique ou un séjour de rève à prix réduit à Miami. Les deux premiers jours semblent durer une semaine, puis le temps file de plus en plus vite, et puis sans que vous sachiez comment, les vacances sont déjà finies. Cet effet est dû à la nouveauté du premier contact. Tout est nouveau, étonnant, mais après cela devient machinal et ne laisse plus de traces dans la mémoire..
LE MOINEAU DÉPLUMÉ
La leçon à tirer de ces cas familiers, est qu'il faut que chaque heure se présente comme une journée miniature, pleine d'une nouveauté saisissante et irriguant une mini aventure. Je me souviens encore - et vous aussi peut-être car je l'ai noté alors dans un billet - de ce moment privilégié où totalement amnésique, je me promenais sous un beau soleil, gai comme un pinson, aux abords du Nom de la Rose, le célèbre fleuriste. En cheminant vers mon domicile, je vis un moineau déplumé qui trottinait gaiement et je le suivis. Il traversa l'avenue Georges V et se mit à fouiller, heureux, dans les poubelles d'Hédiard. L'esprit du moineau entra en moi, j'étais devenu moineau déplumé. Cette extraordinaire aventure, la banalité même pour un bien portant assailli par mille préoccupations, ne dura qu'une heure, mais une heure d'éternité.
LE CHAT DE SARLAT
Je me trouvais à Sarlat, au moment de ma convalescence (on venait d'enlever ma rate) et j'errais au hasard dans les vieilles rues parsemées de grosses pierres calcinées par un soleil de Printemps déjà très chaud. Je grimpai dans une ruelle en escalier qui aboutissait à une plateforme limitée par de vieilles murailles. Et tout au bord de l'escalier dormait un chat de gouttière. Il était visiblement béat, ventre offert aux doux rayons réconfortants. Je croyais même entendre son ronronnement satisfait. En m'entendant m'approcher il ne bougea pas mais tourna sa tête vers moi. Il était aveugle. Ses prunelles n'étaient que globes morts dénués d'iris et blanchâtres. Je fus saisi d'une immense pitié pour cette bête heureuse. Elle m'évoquait ma pauvre tante Renée, la complice de mon adolescence ,aveugle et pourtant d'humeur égale et souriante. Face à de tels malheurs, a-t-on le courage de se plaindre?
La vue est de tous les sens le plus précieux à mon avis. La surdité sépare des autres, Beethoven en savait quelque chose, mais il pouvait écrire ses partitions. Mais Bach devenu aveugle dût dicter l'Art de la Fugue et le dernier choral " Seigneur, je me présente devant ton Trône..." ou "Dans le désespoir le plus grand..." La vue autorise la lecture, l'imagination, le rêve, l'admiration pour les belles choses. Encore faut-il savoir transformer ,en images vivantes, en sons expressifs les caractères morts d'un livre. Mais songez que bien des lecteurs préfèrent un dialogue théâtral imprimé que son interprétation sur une scène de Théâtre. Cela a été mon cas. Point pour l'Avare, ou le malade Imaginaire qui ont trouvé leur interprètes définitifs, mais certainement les tragédies grecques ou dans la plupart des opéras de Wagner. Verdi est bien souvent trahi par le physique de ses interprètes, mais on ne peut lire Verdi, alors que la lecture de Wagner est hautement significative.
RETENIR LE TEMPS QUI FUIT
L'écrit est fait pour cela. L'oral est évanescent, le texte fixe l'instant capté dans une lettre d'amour, dans un journal, dans un sermon. L'improvisation est certes figée mais on peut avec de l'imagination, la faire revivre.
Mon blog, mes chers internautes, et de plus en plus un journal souvent à la limite de l'intime. Mais ce journal est condamné à périr. En effet dans dix ans, dans vingt ans, dans cent ans, l'évolution des standards et des logiciels interdira la lecture de votre pensée à la merci des serveurs. Et qu'on nous objecte pas le palliatif des disques de sauvegarde. Eux aussi sont tributaires de l'évolution des standards et de leur incompatibilité. Ou alors, il faudrait tout repiquer d'un standard à l'autre avant que le plus ancien devienne inaccessibe. C'est d'ailleurs le cas des enregistrements. Ils sont tributaires de la possession de lecteurs de cylindres, de lecteurs de 78 tours, de 33 tours et demain sans doute de nos CD actuels. Seules des maisons de disques spécialisées peuvent - à grand peine - se les procurer.
LES ANNALES DU BLOG
Que faire alors? Il faut imprimer sur papier, et autant que possible du papier durable, susceptible de conserver les textes pendant des siècles. Voyez les livres d'heures médiévaux, les plus anciennes calligraphies chinoises consacrée à la poésie et au sacré. C'est pourquoi Michel s'est attelé à la tâche ingrate d'imprimer tout le blog depuis son origine à la mi-février 2007. Cela donne d'enormes fascicules mensuels que je fais dupliquer recto-verso chez un photo shop. En un second temps, je relirai les billets pour détecter les erreurs de frappe ou de style et porter mes corrections. En un troisième temps, je corrigerai sur le blog, toutes les planches déféctueuses. J'obtiendrai alors une sorte d'encyclopédie à mettre entre toutes les mains.
Lire la suite dans le corps du billet. J'y introduis des compléments et des
simplifications destinés à simplifier et à préciser, le passage sur la discothèque idéale.
Wednesday, 1 October 2008
CHRONIQUE
Fin de partie
Comme prévu, la journée qui s'annonçait dure se révéla difficile. Mon partenaire, pourtant aguerri et connu pour son calme olympien, était d'une humeur lugubre, harassé. Il me fit aimablement passer avant tous ses autres visiteurs (venus sans doute lui exprimer doutes et récriminations comme si le gouvernement était responsable de la crise mondiale venue des Etats Unis.) Paradoxalement il me donna des réponses encourageantes et sensées, qui montraient que sa lucidité n'était guère affectée par l'angoisse du temps. Ainsi j'ai remarqué qu'à son exemple bien des hommes nobles et sages, tirent actuellement une hauteur de vues inusuelle en temps deprospérité. Au moment du passage de la droite, j'entendis un de mes clients, tout admiratif de la voiture blindée qui lui était affectée comme président : que d'argent, que d'argent! (Comme ce général de Napoléon pour décrire la mer du nord s'exclama : que d'eau, que d'eau!)
Mais ce surplus d'argent au lieu de susciter des projets pratiques et une énergie juvénile au sein de la population, fut gaspillé en modèles technocratiques et en modèles clientélistes.
Oui, il est vrai que c'est en période d'intense crise, que nous sommes condamnés à sortir par le haut plutôt que de tourner en rond en se lamentant.
Mes clients, et les autres... me pressent tous de me donner une évaluation de la situation générale, et surtout des clés de compréhension.,en se souvenant que jadis je prédis qu'on en arriverait au moment où toutes nos ressources mentales et humaines étant dévorées, la chair arrivant à l'os, on assisterait à une fin de partie. ECHEC : récession et inflations sévères, MAT : toutes les pièces répandues sur le parquet. L'Apocalypse est la description de cette fin de partie où les asymptotes se rejoignent.
Le retour à la case zéro.
Lorsque, avec quelques autres, je mis en garde contre les risques de déferlement liés au gigantisme, et adhérai aux hypothèses des géopoliticiens qui admettaient les scénarios catastrophe, on se moqua de moi. Aujourdhui l'ombre de l'eclipse monétaire se précipite envers nous, comme la vague de froid et de nuit, zébrée d'éclairs, envahit la campagne pendant une eclipse totale de soleil. C'est effrayant à voir mais cela a le mérite de passer très vite. Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
Nous sommes à présent, sans oser le dire, à l'orée du gouffre. Mais non seulement le scénario-catastrophe est en train de se réaliser selon les modalités "normales" mais il se réalise dans les temp s prévisibles , et même avec un léger retard : le début de l'automne. Le temps s'accélère sans qu'on y prête attention.Le futur est déjà du passé. Les signes avant-coureurs sont tous au rendez-vous : panique, politique de l'autruche, mesures insuffisantes et contradictoires, mensonges et illusion à l'intention des populations.
Il nous faut donc d'urgence envisager les conséquences de la catastrophe, et essayer de retirer notre épingle du jeu.
Cela est d'autant plus difficile, que la globalisation, nous empêche de mettre en oeuvre des mesures locales, que les sanctuaires ont disparu et que le monde est devenu un château de cartes.
Les conséquences sont les suivantes :
1. Disparition du papier, le mot cède à la chose. La valeur intrinsèque l'emporte sur la convention. La remise au pas passe par une réhabilitation du troc.
Mais ne serait-ce pas une épouvantable régression que de devoir en revenir aux débuts du commerce, à l'échange des chameaux et des coquillages?
Il nous reste à créer des monnaies locales, comme au moyen âge, fondées sur des garanties physiques réelles.
2. Nous sommes pris dans un système de rétroaction positive, où l'inqiétude engendre l'angoisse, l'angoisse la peur, le peur la panique, la panique la violence et la guerre. Il suffit qu'un incident se produise et que des déposants veuillent retirer leurs avoirs d'une banque, pour que par un effet de panurgisme, les masses agissent de même, précipitant la faillte du système. Nous connaissons bien la rétroaction positive (ou cercle vicieux) car elle est utilisé e délibérément pour accroître les ventes ou les, économies d'échelle : 2+2 = 5, 5+5 = 15 etc... Plus une firme devient puissante, plus elle devient puissante. (De même, plus un glacier recule, plus il recule). Mais l'économie d'échelle obtenue par la fusion dédifférenciation est ruinée par l'acroîssement des dommages collatéraux. Plus la taille d'un hôpital augmente, plus il est difficile d'en contrôler les déchets et d'en faire respecter les règles. C'est notamment ce qu'a démontré une thèses que je présidais au CNAM est qu'il m'a été interdit de publier.
3. Nous essayons alors de réagir par une boucle de rétroaction négative. Mais pour qu'il y ait protection il faut que le temps écoulé entre la détection de la perturbation et sa compensation, soit très supérieur ou très inférieur à une demi-période du cycle à compenser. C'est ce qu'on appelle l'hystérésis de la rétroaction. Le phénomène est d'une extrême instabilité lorsque la compensation est égal à une demi-période de la fluctualtion cyclique. Or, la source obéit à des cycles irréguliers, et tôt ou tard elle se rapprochera de l'héstérésis proche de la demi-période. La seule parade, qu'utilsent les praticiens professionnels et de compenser les fluctuations au fur et à mesure qu'elle sont détectées (suivi en temps réel, celui adopté par les professionnels) ou par une réponse très longue (on s'assoit sur son paquet d'actions et on les oublie).La pire des attitudes est celle du grand public et des boursicouteurs qui adoptent une position médiane.
Que faire?
Par analogie avec la boucle systémique, on doit convertir ses liquidités et les papiers (actions,obligations) en produits de toute première nécessité et stockables
(riz,eau minérale, conserves) où vitaux (logement inaliénable, moyen fruste et robuste de transport, aide de santé).
Mais un grand nombre de détenteurs de capitaux ne peuvent convertir tous leurs actifs, devenus liquides et indépendants du système monétaire, en boissons ou en chauffage. On estime que bien que la plus grande masse de la fortune mondiale est partie en fumée, il reste dans les coffres comme dans les réserves un nombre considérable de richesses.
Les détenteurs de ces biens ont le choix entre les investir en produits immédiatement décodables et souvent tributaires de la mode (diamants, terrains, matières premières, pieces d'or, tableaux de maîtres célèbres comme Jeff Koons ou Damien Hirst) ou en biens durables qui survivront au bouleversement général. C'est alors que se créent les vraies opportunités.
Mais la deuxième option exige que l'on s'interesse à un champ spécifique de l'art et de la culture : art médiéval chrétien d'avant le XVIIIe siècle, art chamanique des esquimaux et des populations du thibet, bibliophilie humaniste.
Mais lorsqu'on est un amateur, et même un connaisseur, commentse prémunir contre les faux et les oeuvres médiocres? J'ai expérimenté les limites des conservateurs : faux Legers de provenance illustre, fausses peintures chinoises qui envahissent les musées (y compris le musée Guimet) etc. Ce n'est pas que les conservateurs et les experts soient incompétents. Tout simplement ils ne réfléchissent pas assez. Ainsi un makemono superbe de Wang Yan C'Hi que j'ai rendu à son marchand pour cause d'inauthenticité, s'est retrouvé exposé dans une salle aux draperies noires, édifiée pour lui au De Jung Museum du Golden Gate à San Francisco. C'était mon faux, livré à l'admiration de la foule. Lorsque j'en parlai au conservateur, elle reconnut aussitôt son erreur et rejeta le faux qui atterrit au Musée Guimet. Elle était confuse. Je la consolai : "combien de temps vous a-t-il fallu pour jauger ce rouleau? - Un quart d'heure répondit-elle, je me fiais à ma compétence et à mes réflexes. "
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Saturday, 7 June 2008
CHRONIQUE
Le karma existe-t-il?
C'est certainement un concept flou, composé de notions tout aussi imprécise comme " histoire qui bégaie" destin, ce soir à Samarcande, impossibilité d'échapper à un cycle immuable, comportement répétitif, évènement cycliques fatals etc...
Dans le droit fil du journal d'hier "faut-il le dire", je suis sans cesse confronté dans les affaires comme dans la vie courante à des phénomènes karmiques. Une exception : le milieu des affaires. L'argent domine tellement tout, que la seule dimension karmique se réduit à un style opératoire : impulsivité, préméditation, ruse ou agression.
J'ai été frappé de plein fouet dans ma carrière personnelle comme professionnelle par ces fatalités, et j'ai fini par comprendre que j'ai abordé la vie du mové côté. J'ai attendu mon âge et mon expérience pour comprendre, ce que tout un chacun répète, et pour découvrir des truismes. En cela peut-être suis-je proche de mon prétendu ancêtre Moché Luzzatto, le plus illustre cabaliste qui bien souvent, traversé par l'ouragan de la prophétie, en oubliait les réalités courantes. Ma mère, en revanche, issue de Florence (la famille des Donati descent d'une Donati, la femme de Dante Alighieri) était comme tous ses ancêtres - et moi-même hélas - dotée d'une incorrigible naïveté et d'un coupable désintéressement. Mon grand-père, médecin-colonel, la coqueluche de ces dames ne faisait pas payer ses patients, riches ou pauvres. Et comment faire bouillir la marmite? Ma pauvre grand-mère, Anna, en était réduite à demander aux riches, qu'ils aient la décence de payer leur consultation ! Tâche ingrate s'il en fût.
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Friday, 9 May 2008
CHRONIQUE
La guerre des monnaies aura-t-elle lieu?
On connait la pièce de Jean Giraudoux La guerre de Troie aura-t-elle lieu ? mis à part que c'est de l'effondrement monétaire dont il s'agit. On ne souvient que les géopoliticiens prévoyaient une véritable catastrophe le billet de banque, les actions, le papier monnaie ne valant plus, l'or confisqué et réquisitionné (cela est en train), seule la Suisse qui échappe à l'union monétaire se voit échapper à la catastrophe.
En revanche, de moins en moins nombreux les banquiers se posent des questions angoissantes. On entend dire que l'amérique est solide et vit en autarcie en dépit d'un pouvoir d'achat dont il faudra acquitter en pétrole et en exportations qu'on payera en monnaie de singe.
La première dérive aboutit en 1961 à la suspension de la parité de l'or entreposé à Fort Knox. La monnaie se mit à flotter. La mesure était prise à la suite de la guerre du Viet Nam. Mais le dollar jouissait encore d'un prestige certain qui le rendait attractif pour les investisseurs. Mais de dérive en banqueroute; le pire est arrivé. Cependant, aux Etats Unis,on jouit d'une certaine stabilité et elle fait illusion.En effet on confond le dollar à usage interne,à usage "domestique" qui est payé par les masses monétaires du monde et le dollar "foreign". qui est payé par la dette du monde.
Revenons-en à la catastrophe préconisée par les mauvais augures: elles signifierait l'incapacité de la force américaine à faire face au maintien du papier. Cela représenterait une préférence des investisseurs pour l'€ ou la mise en place de circuits parallèles gagés sur du métal précieux et situés en Suisse.
Reste le plus effrayant :l'incapacité de la Fed de contrôler et maintenir le dollar. Ce serait le scénario catastrophe qui devrait exploser à la rentrée.
Quoi qu'il en soit rien n'est sûr, même le marché interne américain subira une forte baisse de pouvoir d'achat.. Et pourtant, on nous dit que le monde occidental regorge de richesses non employées et sous-investies.
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