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je vous invite à écouter François Dumont, jeune français (21 ans) qui a joué cette sonate la semaine dernière au concours Reine Elizabeth : http://wm.streampower.be/skynet/kew/final_day4_candidat1.wmv
lien à entrer dans un lecteur, ou bien sur le site : http://www.cmireb.be/video/vod-session.php choisir day 10, finals françois Dumont.
Dominique
Pourrais-je en savoir davantage sur François Dumond?Merci. Et à propos que pensez-vous de ma version de la sonate. Le son est affreux car la compression internet dénature toutes les sonorités, mais pour un misicien ça ne pose pas de problème. Merci du renseignement et de votre réponse.
plus sur françois : ici : http://www.pianobleu.com/francois_dumont.html
Votre version, malgré le son affreux dû à l'enregistrement, montre, à mon avis, toute la différence entre un pianiste professionnel, et un amateur éclairé, quelque soit sa haute compréhension de l'oeuvre. Les doigts trahissent la pensée, l'articulation est défectueuse... et il faut être soi-même pianiste pour en saisir quand même la pensée, qui est d'une grande justesse d'intention. Bravo pour le musicien, l'homme intelligent et sensible. Le pianiste professionnel ne doit pas se contenter de bien penser, encore doit-il tout articuler, le jour fixé. Quelques innombrables heures de travail, de réflexion, séparent les 2 mondes...
Mais vous ne m'avez pas dit ce que vous pensiez de François Dumont ?
Je viens de parler à Laurent Cabasso, un excellent pianiste, excellant notamment dans le répertoire romantique. Il compte me donner son avis sur l'interpétation de Dumont. En revanche, il est critique sur mon interprétation, et assez proche de vos remarques. Il trouve que mon jeu est trop "boulé" à certains moments, trop dramatique aussi, avec des contrastes violents, et des notes accentuées, alors qu'il faut avoir dans l'oreille le son que donnent les pianoforte de l'époque. Je les connais bien aussi car j'ai eu un Tomkison superbe de 1802 sur lequel Laure Colladan a beaucoup joué. Mais certaines oeuvres, comme la sonate Op 106, transcendent l'instrument et le purisme n'est pas de mise. Il le faut donc égaliser mon jeu, mais je ne compte pas renoncer aux contrastes pour sacrifier à une mode. Mozart les a voulu, il a voulu tout cette violence. Il faut respecter son choix. Cabasso m'a fait remarquer que Dinu Lipatti joue trop romantique, mais qu'après tout cette sonate est préromantique. Tout cela, ce sont des mots, des étiquettes vides, Mozart ne savait évidemment pas ce que cela veut dire d'être romantique. L'oeuvre est ce qu'elle est, pleine de larmes, de révolte, de frissons, et de nostalgie. Appelons cela comme on voudra, quelle importance?
Ayant eu le privilège d'entendre Bruno Lussato dans le K 310, sa singularité est très subtile.Elle peut être celle des langues, du langage, ou tout simplement de l'art, de la culture donc de la pensée , c'est à dire celle qui ne s'échange pas contre la vérité, contre la réalité. J 'ai eu la chance d'entendre Arrau, Richter et Gulda en live dans cette sonate et la lecture rigoureuse et musicale de Lussato me renvoit à celle implacable mais si juste de Lipatti à Besançon en 1950. Quant au côté amateur, il en est tant que nous subissons en concert qu'il serait salutaire pour la musique de s'en abstenir. En définitive, la pratique est la source, l'essence et le fondement de tout savoir et la rigueur de Lussato est une voie pour nous permettre de progresser.
Voici mes premières remarques concernant la version de cet excellent jeune pianiste. Il contredit tout ce que j'ai pu écrire sur le sujet. En effet je soutenais la thèse que la fidélité à la partition est première, le son et l'interprétation seconde. Ce que Mozart disait quand il affirmait qu'il préférait une exécution moyenne mais fidèle à ses intentions qu'une virtuose mais prenant des libertés.
De toutes les versions que je connais, celle-ci est certainement la plus scrupuleuse à quelques détails près, techniquement irréprochable, et elle peut rivaliser avec les meilleures versions des séniors. Si elle était éditée, je pense que je pourrais la recommander comme version de référence.
Elle est plus conforme à la partition que celle d'Arrau et de Guillels, pour ne parler que des meilleures, et mes arguments contre la désinformation musicale, tombent. Il n'y a pas de désinformation.
D'où vient alors mon sentiment d'insatisfaction? C'est sans doute que le jeu du jeune Dumont me rappelle Duchäble, que mon maître, un élève de Pfitzner et collègue de Gieseking, appelait le style "machine à coudre" ou encore "conservatoire". D'une part l'articulation est défectueuse : les doigts jouent comme de petis marteaux, comme un yamaha électronique. Comparez le mouvement lent avec celui de Arrau, que je n'aime pas car il est sirupeux, affecté et trop lent, mais quel son, et quelle expression ! L'esprit de cette oeuvre, empreinte du drame le plus douloureux est absent, on entend une interprétation mécanique, des notes trop piquées. Le phrasé et les liaisons du dernier mouvement ne sont pas respectées et il manque le caractère haletant et tourbillonnant de l'oeuvre. De même, mais on ne peut le reprocher au pianiste, la fin du premier mouvement est beaucoup trop forte alors que Mozart exigeait un piano. En effet après la crise, l'énergie de l'oeuvre est épuisée.
En fait ce qui manque à cette interprétation est comme vous le dites justement : des innombrables heures de travail de réflexion, ... et des années de murissement. Laisser reposer, et reprendre plus tard pour oublier, jusqu'à ce que cela se décante et qu'on ne remarque plus cette articulation mécanique. On ne peut certes le reprocher à un jeune débutant, sa maîtrise technique est acquise, le temps fera le reste.
En ce qui concerne mon interprétation, je crois qu'un malentendu s'est instauré. En effet, je me destinais à la carrière de pianiste et j'ai eu la chance de bénéficier d l'enseignement des Marcian Thalberg, un professeur de Backhaus et collegue de Philips, et plus tard de Charles Rosen J'ai travaillé très dur et on ne m'aurait jamais permis d'interpréter une oeuvre comme la sonate ne la mineur en public, avant des années. C'était voici un demi-siècle. J'ai du malheureusement renoncer à cete carrière pour plusieurs raisons, dont la principale était le trac, mais j'ai continué à approfondir des partitions à la recherche du sens. En ce qui concerne cette sonate, vous devez prendre en considération le fait qu'elle n'est pas destinée à des virtuoses, mais à des "amateurs éclairés", qui lisent une oeuvre, comme on lit un livre. La notion de virtuosité n'apparut que plus tard, ou dans les concertos et autres oeuvres pour grand public. La lecture que j'en ai donnée était non pas une exécution de concert mais plutot ce que Cortot faisait dans ses masterclasses (notamment cette sonate fait partie des DVD qui nous sont ^parvenus). Si je devais totaliser les heures passées depuis cinquante ans à explorer cette sonate, et la réflexion comme les discussions que j'a eu à son propos avec Rosen, Pludermacher, ou Leibowitz, je pense en effet qu'un monde me sépare de l'investissement remarquable de Dumont. Ce ci n'est pas une critique, mais au contraire un compliment pour le travail du jeune pianiste. A présent, pour être plus concret, j'aimerais savoir où l'articulation est defectueuse et les doigts trahissent la pensée. J'aimerais avoir quelques exemples précis, ce qui me permettra de m'améliorer. Merci de votre compréhension et mes compliments à Dumont si vous le connaissez.
Tout d'abord mon avis sur ce jeune pianiste. J'ai trouvé que sa conception de cette sonate est très respectueuse de la partition et remarquablement exécutée au point de vue technique. C'est certainement une des meilleures versions que j'aie entendu, plus précise et plus fidèle certainement que celles d'un Arrau ou d'un Guillels, pourtant célèbres. Elle serait éditée, je la recommanderais certainement. Elle montre qu'un jeune pianiste inconnu peut tout à fait rivaliser avec des seniors. Je n'ai relevé aucun contre-sens, sauf ceux que j'ai signalés dans mon analyse, mais qui sont pardonnables puisqu'ils sont partagés? Par exemple la coda du premier mouvement est jouée trop fort alors qu'elle doit être piano, ce qu'a compris Arrau.
Ce qui me gène dans cette interprétation, c'est qu'elle contredit ma thèse, qui est aussi le point de vue de Mozart, sur la supériorité de la lettre sur la sonorité. En un sens elle a le même défaut que ma version en sens inverse. Je m'explique. D'après mon point de vue, la version de Dumont devrait surclasser toutes les autres puisqu'elle est la plus fidèle au texte, et pourtant l lui manque l'essentiel : l'esprit. Son jeu me rappelle celui de Duchâble qu'un de mes amis, grand pianiste de tradition allemande qualifiait de "style machine à coudre" ou "premier prix de Conservatoire". C'est très net dans le deuxième mouvement, dont le tempo et les accentuations sont bien plus justes que dans toutes le autres versions, mais où manque l'esprit qu'a un Arrau.
Vous avez raison : un monde sépare ma vision de l'oeuvre de celle du jeune et valeureux Dumont. D'innombrables années de travail, et de réflexion, une empathie avec les souffrances de la vie, lui sont encore nécessaires avant de devenir autre chose qu'un pianiste professionnel (mot affreux) : un musicien, et mieux encore un médium en empathie avec le compositeur. On ne saurait demander à un jeune de vingt ans un tel mûrissement, et je crois qu'il ne comprendrait même pas en quoi il consiste.
En ce qui me concerne, un malentendu s'est instauré. Je joue cette sonate depuis plus d'un demi siècle, et je l'ai explorée dans tous ses recoins en compagnie de Rosen, de Pludermacher et de Leibowitz. Elle est destinée non pas à des virtuoses, mais à des amateurs éclairés et sensibles. En ce qui me concerne, je l'ai jouée à des fins didactiques, comme Cortot l'a fait dans ses masterclasses, heureusement éditées. Lorsqu'il jouait, il massacrait la moitié des notes, mais l'esprit était là. J'aimerais à ce propos que me donniez quelques exemples d'articulation défectueuse dans le premier mouvement par exemple, ou encore de doigts qui trahiraient ma pensée. Je puis vous assurer que celle-ci a fort bien été comprise par des étudiants qui, il est vrai, bénéficiaient de l'original en haute définition. Vous me rendriez service car il faut toujours s'améliorer, même après des milliers d'exécutions d'une oeuvre qu'on croit connaître. Merci pour vos remarques et tous mes compliments pour ce remarquable jeune pianiste, au cas où vous le connaîtriez. Conseillez-lui aussi d'écouter attentivement Cortot et Backhaus, ou encore Richter. Cela l'aidera certainement, ce sont de bons modèles.
Très intéressant tout ça et splendide cette citation de Beethoven...
Sylvie l'accordéonaute
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Intéressant tout ça! Je vois l
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Mais j'ai ju
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à propos Thu 12/05/2011 à 22:20
Voici un commentaire sur ce si
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à propos Wed 09/03/2011 à 15:31
Bonjour,
Vous êtes cordiale
ment invité à visiter mon blog
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à propos Wed 02/03/2011 à 21:10
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à propos Sat 18/12/2010 à 11:47
Il est vrai que le style préci
eux et emberlificoté de Guy Sa
cre peu agacer. Ce monsieur a
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à propos Sat 13/11/2010 à 07:15
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à propos Wed 22/09/2010 à 15:45
MARINA ou PIERRE.
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