Le billet de Marina Fédier
Saturday, 4 August 2007
À la rencontre de l’âme sœur
Notre psychisme est marqué par le moi existentiel, conditionné par le milieu social, la famille, la culture, la carrière, les succès, les échecs, la sédimentation des expériences, le statut et la position socioprofessionnelle, les repères qui nous situent dans le monde. Mais à côté, ou plutôt en dessous de ce moi existentiel, chacun de nous possède un être authentique, être par rapport au paraître, que Karfried Graf Durkheim (Le Centre de l’Être, Albin Michel, 1992) nomme le Moi essentiel, et que Carl Gustav Jung appelle le Soi. Cet être authentique loin d’être le fruit de nos conditionnements, est une source jaillissante de tous nos désirs, de notre génie propre, que Joseph Campbell identifie comme un bliss, le destin intérieur, cette vocation irrésistible, cette expression de notre génie propre. Nietzsche l’a fixé dans sa célèbre injonction : deviens ce que tu es.
L’être essentiel est au-delà de toutes les conventions, c’est ce noyau vital, ce moyeu, que représente la façon dont l’être universel se manifeste de façon spécifique, personnelle dans l’existence. Il se trouve en opposition avec le moi existentiel, façonné par la société, par nos préjugés, par les influences que nous absorbons comme des drogues. C’est dans la tension entre les deux pôles : essentiel/existentiel que pour Durkheim réside le problème central de l’homme.
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L’Entreprise citoyenne
On parle beaucoup de l’entreprise citoyenne, notamment à propos de Gouvernance. L’idée générale est qu’on ne saurait plus considérer une entreprise comme une entité dirigée uniquement en fonction des intérêts des seuls actionnaires, mais qu’elle doit tenir compte également des stakeholders, des parties prenantes, parmi lesquels les femmes et les hommes qui y travaillent et qui coopèrent à son développement, les clients qui la font vivre, et l’environnement qu’elle contribue à améliorer ou au contraire qu’elle dégrade.
Si l’on veut éviter que ce concept dépasse le stade des idées creuses, il me semble qu’il faille sérieusement se préoccuper de l’évolution de la femme dans le travail. Son efficacité n’a plus besoin d’être démontrée, et elle tient à sa complémentarité avec l’homme. Ensemble ils peuvent aborder simultanément sous deux angles différents la vision politique et entrepreneuriale d’une organisation, ce qui constitue un enrichissement considérable. Le Yang, valeur de croissance et le Yin, valeur de conservation et de préservation de la planète, se recouvrent et impriment un rythme vital à la société. Celle-ci est de plus en plus fragmentée en classes disjointes, non communicantes : enfants, jeunes, vieillards et la femme qui travaille ne peut plus assurer les failles face aux exigences d’une mondialisation qui se répercute dans le quotidien des entreprises et le management du personnel.
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Saturday, 28 July 2007
L'âme sœur
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
d'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
et qui m'est, chaque fois, ni tout à fait la même,
ni tout à fait une autre, et qui m'aime et me comprend
Verlaine, Poèmes saturniens. Mon rêve familier.
Le couple âme-soeur est de l'eau vive, qui bouge et qui se regénère. L'image du ruisseau, de la cascade lui est associé, (Héraclite) contrairement à ces couples soudés par la routine comparables à de l'eau stagnante à une mare pourrissante ou prolifèrent non-dits et rancoeurs.
Il s'agit d'une complémentarité nécessaire mais délicate entre forme et fond.
La forme conditionne la structure, charpente de la personnalité. La religion, la langue, l'école, l'acculturation, l'éducation, nous infusent la permanence, (Parménide). Tout ce qui est répétitif, et de ce fait rassurant, empêche aussi de penser et facilite nos rapports mimétiques avec ceux qui sont conditionnés par le même paradigme. Mais on se trouve alors dans le cas de l'eau stagnante. La structure doit bouger sous peine de sclérose. Elle doit servir de socle à l'ego, mais elle doit être constamment alimentée par ce que C.G.Jung appelle le SOI (Self), cette énergie vive surgie de notre inconscient et qui doit remonter à la surface pour alimenter le moi (l'ego).
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Sunday, 22 July 2007
L'homme sera spirituel ou ne sera pas.
Cette formule d'André Malraux est appliquée au XXIe siècle. Elle montre une singulière préscience de la part d'un homme de culture et un penseur qui s'est distingué par ses positions révolutionnaires. C'est, qu'enfin, nous arrivons à une croisée de chemins, où l'homme est encore libre de choisir son destin. Il ne serait pas exagéré de parler d'Apocalypse à condition qu'on ne considère pas le titre de la prophétie de Jean, comme uniquement synonyme de cataclysmes et de terreur, mais aussi, sous son acception originale : Révélation.
On connaît la comparaison des phases de développement de l'humanité, à partir du stade agricole, puis industriel, enfin post industriel tourné ver l'informatique. Nous voici au seuil de l'ère de la communication, tant de fois annoncée ou dénoncée. C'est que comme la langue d'Esope, le déferlement des messages qui inondent nos canaux, nos réseaux, les librairies, et notre esprit sans cesse sollicité, peut être la meilleur ou la pire des choses.
Il ne faut pas à mon avis se laisser impressionner par l'état actuel de confusion, où les menaces médiatisées et sidérantes : pollution, terrorisme, violence, abêtissement de la majorité de la population par les mass media, masquent les bourgeons qui sont en train - timidement - de naître. Nous risquerions de perdre de vue ce qui me semble une prise de conscience d'un nombre croissant d'occidentaux.
La vogue pour le développement durable, pour l'écologie, pour la solidarité avec le tiers monde, pour la promotion de la femme à des postes-clé, pour la fusion du Yin et du Yang, est plus qu'une mode passagère. Elle annonce à mon sens un profond changement des mentalités; qui échappe hélas aux bureaucrates, mais commence à toucher les hommes politiques européens.Des prises de positions venues de toutes parts, des actions accomplies par des hommes de bonne volonté et souvent héroïques, ne sont pas isolées lorsqu'on les considère de loin, elles forment un sillage lumineux qui traverse le ciel comme une trace d'espérance.
Il est d'autant plus important et urgent de prendre conscience du processus spirituel qui est en train de s'accomplir et dans lequel les femmes sont parties prenantes, catalyseurs et dans bien des cas, leaders indiquant la voie.
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Tuesday, 17 July 2007
Eau vive
Un article très intéressant de Francesco Alberoni est paru dans la première page du Corriere della Sera : "La méthode pour reconnaître les personnes géniales". Il essaye de définir l'essence du génie et en tire des leçons sur le choix des collaborateurs. Je vais en citer quelques extraits qui me paraissent dignes de réflexion.
Les savants, les artistes, les leaders vraiement grands, placés devant une situation pomplexe, ont l'intuition qui leur permet d'identifier immédiatement l'essence d'un problème, le point-clé sur lequel agir. Les autres au contraire se perdent dans mille détails sans importance.
... Les personnes géniales ressemblent généralement à des félins : ils semblent distraits, en réalité ils observent tout, écoutent tout puis, en un bond, ils ss saisissent de l'idée-clé qui leur est utile.
Il est au contraire des personnes qui ne regardent pas, ne voient pas, n'écoutent pas ce qui se passe autour d'eux, et s'ils le font, il ne comprennent pas ce qui est important et ce qui ne compte pour rien.
Il vous sera arrivé à tout d'avoir un chef de service, un dirigeant, un associé, totalement privé de fantaisie, se perdant dans des détails et ne voyant aucune des opportunités qui lui passent sous le nez. Et si vous les lui montrez, il s'entête, il ne vous écoute pas et laisse régulièrement échapper l'affaire;
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Sunday, 15 July 2007
Yin et Yang
Une des caractéristiques majeures de l'ère nouvelle est une remise en cause radicale des valeurs traditionnelles et, parmi elles, le rôle de la femme dans la société. Angela Merkel a été le symbole de la capacité d'une femme à remplis avec succès les fonctions les plus élevées, mais le symbole le plus frappant est la composition du gouvernement de Nicolas Sarkozy, rejoignant pratiquement la parité entre hommes et femmes. La gauche l'avait rêvé, Sarkozy l'a fait. Rachida Dati, notamment est une figure emblématique qui montre qu'une femme issue des conditions les plus défavorisées, peut égaler sinon surclasser les hommes les plus trempés et les plus courageux... Et pourtant, toutes ces femmes gardent leur féminité, toutes les qualités qui en font une figure tutélaire de préservation de la vie, de protection, de sens du quotidien, de sentiment et de compassion ... pour ne pas citer le charme et la puissance d'attraction qui caractérise un si grand nombre de femmes au pouvoir, d'aujourd'hui.
Ci-contre, le chef d'orchestre Keri Wilson (Corriere della Sera) C'est un parfait symbole de Yang (précision, autorité, charisme) et Yin (séduction, beauté, attraction).
Ceci ne s'est pas fait d'un coup, ni facilement, loin de là, et il faut remonter à plusieurs décennies pour trouver la source d'une tendance qui ébranlé le monde et qui va bien plus loin que la simple égalité des sexes.
La première phase d'évolution de la femme, le passé
Billet complété
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