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Sunday, 21 September 2008
CHRONIQUE
Des valeurs et des prix
Je n'ai jamais eu la notion du sens, des prix, tu temps, de tout ce qui est chiffré, confusion mentale aggravée comme vous le savez par mes nombreuses anesthésies. Mais vous conviendrez avec moi que dans la conjecture spéculative dans laquelle une solide et valeureuse banque d'affaires, de la plus haute réputation (Lehmann Brothers) disparait en quelques jours il y a de quoi s'affoler.
NOTE À L'INTERNAUTE
Grâce aux efforts réunis de Sandrine et d'Emmanuel Dyan, on est arrivés je ne sais comment à vous placer une illustration sur le Blog à laquelle je tenais le plus : celle du jeune Lars Hall, dont vous verrez la reliure du livre, mais surtout le dessin pris voici cinquante ans. J'aurais bien aimé lui accoller son sosie s'il n'était interdit de citer des noms et de reproduire les photos. Il parait que la ressemblance est si frappante que je risque d'avoir des ennuis, car il se reconnaîtra. Heureusement le livre et la photo datant de 1962 le danger est écarté ! Je vous engage vivement à voir son portrait au début du billet. Il a la même importance que le "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde. Reportez vous au billet du 15 septembre 2008, "continuer à lire".
En ce moment,ma soeur procède à la politique d'achat du Centre Interculturel d'Uccle, dit ici " grande fondation". La tâche doit se faire rencontrer les différents civilisations au niveau culturel le plus élevé. (On évite de toucher à Jeff Koonz). On y trouve en même temps des objets "habités" par un Dieu, et des chefs d-oeuvre d'artisanat. Parmi les contraintes on trouve les exigences suivantes :
1. Les objets doivent être de la plus haute qualité muséale de niveau américain. On sait en effet qu'en Europe il est interdit aux musées de vendre des pièces, ce qui limite les possibilités d'achat. Au contraire aux Etats Unis, il est permis aux grands musées de se défaire de leurs pièces moyennes, pour en acheter de meilleures, ou plus conforme à leur plan de recherche et leur orientation. Ce qui explique la plus haute qualité de bien des pièces, et l'accès à des pièces majeures;
2. Les objets ne doivent pas être anonymes, mais avoir une histoire à raconter, des caractéristiques exceptionnelles qui se prêtent à l'enseignement et à la pédagogie.
3. La nécessité de ne pas surpayer les oeuvres . Cette contrainte est la plus difficile à suivre. En effet dans le secteur des pièces muséales les marchands n'ont pas de problème pour vendre leurs pièces, mais au contraire pour se les procurer et de les remplacer. C'est particulièrement vérifié pour les boutiques exclusivement destinés à des musées où les marges de négociation, souvent pratiquement inexistente.
4.La nécessité de frapper très fort pour certains ensembles qui attirent les amateurs et le grand public. Un exemple en est des collections célèbres rapportées par des explorateurs connus. Une fondation comme celle d'UCCLE est vulnérable à deux points de vue : elle doit possèder tout son patrimoine et elle refuse d'organiser - comme Giannada" des prêts. Sa dimension est de taille limitée.
5. Une ouverture à un vaste public local (Bruxelles) mais débordant sa zone de rayonnement. Dès visiteurs venus d'autres régions européennes doivent pouvoir être attirées et on profiterait notamment de la place favorable de Bruxelles en tant que ville de culture et centre politique et administratif.
6. Il faut éviter une trop grande spécialisation des collections et des conférences, réunions et entités de recherches. Certains domaines peu connus tels que "le toit du monde" (Art chamatique de l'HIMALAYA.) et qui peuvent devenir des centres d'expérimentation et de recherche.
Les prix
J'ai eu l'idée d'accompagner MADAME FEDIER dans une partie de sa prospection des marchands et des ventes aux enchères. J'au pu ainsi, selon mon habitude, prendre du recul et me poser des questions relatives au rapport prix-qualité et des ordres de grandeur. Afin de complémenter la grande fondation, Myriam Mastroianni pour Andorre me donna l'idée de me concentrer sur les minuscules. Notamment pièces de monnaies, bibliographie, statuaire nouvelle calédonienne, ou nègre et livres d'heures.
Une des réflexions qui m'aida à cerner les ordres de grandeur de prix dont on aurait pu penser qu'il serait plus abordable pour les miniatures que pour les pièces majeures: la taille des pièces d'où l'idée de créer un musée de toutes petites pièces où - à prix égal on atteindrait une qualité digne des très grands musées; puis l'exploration de civilisations inconnues et peu àla mode. Citons de minuscules pièces du haut moyen âge ou de la statuaire nègre , et l'art des netzuke.Parmi les "exotiques" l'Art du toit du monde (l'Himalaya et le Népal) ou de l'Asinara (Sardaigne) sont des exemples. Or en comparant les prix, on retrouve à peu près les mêmes prix. Citons les décadrachme, les reliures de Jean Grolier, les livres d'heures médiévaux. Citons ainsi quelques psaultiers, des éditions rares de bibliophiles, des partitons musicales come celle de l'Art de la Fugue.
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Thursday, 11 September 2008
CHRONIQUE
Analyse de texte
Ce billet suit le précédent qui parlant trop ou trop peu de Goethe, devait nécessairement laisser l'internaute sur sa faim.
C'est pourquoi j'ai choisi de vous présenter en le commentant le tout début du Faust, écrit au moment où le poète vieillissant décida de reprendre le fil du poème. Je connais peu de pièces plus émouvantes et aucune qui me touche plus. Le titre en est Dédicace et la musique des mots, hélas, intraduisible. Le poète jette un regard rétrospectif sur sa création et ses amis de jadis. Comment à mon âge et dans ma situation ne pas établir un parallèle déchirant avec cette nostalgie si pénétrante?
ZUEIGNUNG Dédicace
Ihr naht euch wieder schwankende Gestalten - Vous vous rapprochez de nouveau, Formes vacillantes,
Die früh sich einst dem trüben Blick gezeigt - qui jadis apparûtes à mon regard troublé
Versuch'ich wohl, euch diesmal festzuhalten? - Tenterai-je pour de bon, cette fois de vous saisir solidement?
Fühl'ich mein Herz noch jenem Wahn geneigt? -Est- ce que je sens mon coeur encore enclin à cette illusion?
Ihr drängt euch zu ! Nun gut, so mögt ihr walten - Vous insistez, eh bien ! faîtes à votre guise,
Wie ihr aus Dunst und Nebel um mich steigt; - comme vous montez de la poussière et du brouillard
Mein Busen fühlt sich jugendlich erschüttert - ma poitrine se sent trembler d'une manière juvénile
Vom Zauberhauch, der euren Zug umwittert. - au souffle magique, qui enviironne votre cortège.
Continuer à lire "Le journal du 12 septembre 2008"
Friday, 20 June 2008
CHRONIQUE
Glisser
J'ai appris à l'höpital une technique qui m'assure un sommeil profond et réparateur. Mes horaires sont certes exotiques : je dors à 10 heures et me réveille très tôt, mais je pense que minuit ferait aussi bien l'affaire, et je songe aux milliers d'insomniaques dont j'étais. Pourquoi ne pas vous donner la recette? Plus de calmants ni de narcotiques. Vous jetez à la poubelle Xanax et stillnox.
Le mot"glisser" est de mon cru. C'est un état second qui s'apparente à une espèce d'anesthésie de l'esprit. Pour l'atteindre vous essayez de chasser de votre esprit toute perturbation et de votre corps toute activité excitante (soirée bien arrosée, travail très prenant, manifestations bruyantes et danses agitées). A l'heure dite, aussitôt que possible, vous vous allongez sous la couette, bien horizontal, pieds nus et vous éteignez la lumière. Il est indispensable alors de vous concentrer sur des utopies agréables : la lamborghini qui attire l'admiration des jolies femmes, le chinchilla et le passage chez Alexandre, le spécialiste de soins de beauté, chez les hommes pour les beaux mecs. Et bien entendu, tout cela dans votre maison pieds dans l'eau sur la Côte, le voilier somptueux, ou encore la croisière de rêve aux Caraïbes. Moi, je me vois animer un centre culturel, en train de trouver des objets précieux pour l'enrichir, où plus prosaïquement me pavaner dans un manteau de vigogne de chez Hermès.
Sans que sachez trop comment, vous êtes partis. Comme si on vous avait appliqué sur le museau un tampon de chloroforme.
Plus tard, au milieu de la nuit, vous pouvez ressentir le désir de passer à la toilette, d'achever ou de continuer un travail artisanal que vous avez commencé et qui progresse doucement, par étapes, ou simplement vous avez faim. Vous accomplissez sans nervosité ces occupations, vous vous remettez au lit, et immédiatement vous replongez dans cet état second, c'est à dire que vous vous laissez glisser dans cetteamnésie bienheureuse. Le lendemain, en vous réveillant vous n'avez gardé de ces interruptions que des souvenirs très flou, comme d'un rêve dont on se souvient à peine et qui s'évanouit aussitôt. D'une certaine façon on peut dire que vous êtes somnambule. Ainsi j'ai retiré de mon coffre tous mes contrats et je ne sais où ils sont passés. Trop bien classés peut-être.A la cuisine, je trouve des trousseaux de clés étalés dans tous les sens. Qui les a mis là? Je ne sais, sinon moi pendant la nuit. Pis encore, au milieu de la nuit je confonds ma chambre d'hôpital et celle de mon appartement, et cherche le placard de l'une dans celle de l'autre!
Mais ces handicaps ne vous affecteront sûrement pas, car vous n'avez pas un caillot de sang qui se balade dans le cerveau, provoquant des amnésies profondes. Je suis sûr que vous n'en retiendrez que les côtés positifs : un sommeil réparateur, un lit douillet et un matin dispos. Attention, il ne faut pas dépasser minuit pour vous coucher et ne prendre ni sédatifs, ni excitants.
Essayez, cela en vaut la peine. Envoyez-moi par mail (blussato@wanadoo.fr) le résultat de vos expériences.
Sunday, 15 June 2008
CHRONIQUE
Petites misères quotidiennes
Elles ne sont généralement pas graves, mais elles vous pourrissent généralement la vie, bien plus que de grands malheurs qui souvent vous obligent à réagir ou à comprendre. On en sort grandis ou détruits. Mais des tracasseries quotidiennes : le plombier qui vous fait faux bond, la carte verte dont vous attendez depuis des mois la ré-actualisation et en cas d'urgence, la palme revenant à l'Etat " écrivez et on vous répondra ", on ne s'en tire que rapetissés, médiocrisés, exaspérés ou pire, résignés et abrutis.
Si on essaie de classer nos misères, on peut utiliser le diagramme hexagonal HUMELD correspondant aux échelles primaires qui génèrent nos valeurs et dont le cocktail forme notre profil de jugement.
H signifie Hédonique. C'est l'échelle génératrice plaisir - peine. c'est celle que tout être conscient privilégie. On recherche comme le bébé le plaisir et on braille lorsqu'on a bobo. L'enfant n'est sensible qu'à cette échelle. Il n'y a pas que les jousseurs et les bons vivants à tout focaliser sur cette échelle. Nombreux sont ceux qui font des bassesses, voire commetre des crimes pour atteindre la plaisir : sexe, bonne chère, villa sur la Côte d'azur ou Yatch de 30 mètres.
H- , l'évitement de la peine, est encore plus répandu : la fraise du dentiste, une crampe au mollet, une crise de calculs rénaux,, autant de souffrances intolérables qui relèguent à l'arrière plan les autres misères quotidiennes.
U est l'échelle d'Utilité, c'est à dire la prise en compte des conséquences d'un acte.Le bébé apprend que s'il se gave trop de chocolats délicieux aujourd'hui, il aura bobo demain, et que ce bobo est plus douloureux que le plaisir pris aujourd'hui. Aussi curieux que cela paraisse, voici une attitude courante chez les grands patrons. Il président avec déléctation des réunions interminables, où les courtisans essaient de ne pas bailler, alors que ceux-ci feraient mieux d'être à leur travail parmi des travailleurs qui font la prospérité de l'entreprise.
M, est le besoin de partager ce que l'on a avec autrui. La générosité, le prêche,la formation, font partie de M. On se heurte à deux options : le don est échelonné et des priorités sont établies, (La France ne peut recevoir toute la misère du monde, disait Michel Rocard). Par exemple : la famille d'abord, puis les amis, puis le clan, puis le monde tout entier, la seconde option est de donner plus à moins de gens.Seul Jesus Christ a donné tout ce qu'il avait au monde tout entier.
E, pour esthétique, est l'importance accordée à la beauté, à l'harmonie des formes et des couleurs, E - étant l'horreur du mauvais goût.
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Tuesday, 10 June 2008
CHRONIQUE
Eloge de l'amnésie
Tutto il mare non vien per nuocere disait ma mère, que Dieu ait son âme, (tout le mal ne vient pas pour nuire) e j'expérimente à l'instant cette vérité. En effet à la suite de mon dernier déboire, alors que je reprends physiquement des forces, j'ai rétrogradé mentalement. Je suis redevenu amnésique. J'oublie ce que je ne note pas, et je me promène dans mon appartement comme un aveugle sans canne et sans mémoire. Sont affectées les dates, certains noms d'êtres familiers comme Alexandre Del Valle et tout ce qui est antérieur à deux ou trois minutes disparaît dans le brouillard. N'y aurait-il pas de quoi désespérer? Et pourtant, je me suis aperçu que les effets négatifs de cette catastrophe ont leur contrepartie positive tout aussi importante. A nous de choisir !
Avant que je ne m'explique sur ce point et avant d'oublier, je vous engage à relire soigneusement "La Ronde des illusions". Le billet a été complété, soigneusement pesé et seul fait foi. de mon état d'âme du moment. Je me replonge dans mon sommeil cataleptique et je vous retrouverai demain, c'est à dire tout à l'heure.
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Friday, 24 August 2007
Information degré zéro
Parmi les différentes façons de mesurer la quantité d'information, deux sont particulièrement pertinentes, une est impertinente.
La première est due à Adrien Mc.Donough, mon ancien collègue de Wharton (Information Economics). L'information résulte de la rencontre d'une donnée et d'un problème.
La seconde est tirée de la théorie méthématique de l'Information, par les pionniers Shannon et Weaver. L'information est liée à l'imprévisibilité du message.
La troisième, l'impertinente, est L'information c'est le nombre bits, pixels, mots ou kilos de papier, délivrés.
Nul ne contestera la pertinence de l'impertinence : jamais autant de signes n'ont déferlé devant nos yeux, et nos oreilles. Les tabloïds français de type Gala ont battu leurs records, sacrant la femme la plus glamour, Cecilia Sarkozy, la star du megaoctet.
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