Musique et drame
Tuesday, 8 January 2008
La nuit étoilée, deux séances mémorables
La manifestation des Capucins.
J'ai particulièrement affectionné cette oeuvre d'une subtilité, d'une poésie, d'un raffinement qui vont de par avec une originalité frappante.J'eus l'idée de réunir dans mon auditorium, autour de quelques amateurs, trois personnalités : un spécialiste de Van Gogh qui commenta le tableau agrandi, le Pr. Luminet, grand spécialiste des trous noirs, venu avec des films impressionnants et le Maître Henri Dutilleux qui aima beaucoup l'environnement enthousiaste et recueilli.
La seconde manifestation se déroula sous de mauvais auspices car on venait de dévaliser au cours d'un hold up sanglant la quali totalité de ma collection d'instrument d'écritures la toute première au monde.
On rendit hommage au maître et à l'oeuvre par l'affectation de l'auditorium à la Nuit Etoilée. La grande poetesse Claudine Helft composa un poème à ce propos, merveilleusement calligraphié en bleu sur fond translucide, par Claude Médiavilla, qui fit également le pupitre de méditation, et demanda à un grand glyptologue et calligraphe sur pierre, de réaliser le pupitre lui-même, marqué HD.
Malheureusement les nécessités d'une insonorisation totale (pour éviter un procès avec l'habitant du premier, une avocate! porta atteinte à l'acoustique. On dut compenser par un réglage très rigoureux des Hartley-Quad-Decca et des gigantesque HP de basse, et l'électronique réalisée par un génie de l'electronique, Mark Levinson; l'insuffisance de réverbération. Henri Dutilleux fut un peu déçu par rapport à l'audition dans mon premier auditorium.
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Saturday, 5 January 2008
ECLATS DE FAUST
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La séquence 220 de L'Entretien
Rencontre au sommet, fusion à la base.
.... INTRODUCTION : Prologue au ciel
Faust I, d'après la traduction de Jean Malaparte, Flammarion.
J'ai choisi des anciens billets propos de Faust en me contentant de les utiliser pour étudier trois aspects du génie dramaturgique de Goethe et pour illustrer la traduction catastrophique qui désinforme gravement le texte.
Le premier billet nous ramène au début de l'oeuvre. Non seulement elle pétille d'ironie, mais de surcroït elle pose le grand projet du monument.
Méphistophélès
Puisque une fois encore tu daignes t'approcher Seigneur,
et tu veux savoir comment va notre populace,
Moi sur qui ton regard aimait à se poser,
Me voici devant toi pour te rendre allégeance.
Pardonne-moi pourtant : j'ignore les grands mots;
Dût tout le paradis se moquer de mes propos,
Et tu rirais toi-même, en écoutant mon pathos,
Si tu savais encore de que c'est de rire.
Je ne parlerai pas de sphères, de soleil :
Je vois l'humanité, sa misère profonde,
Le petit dieu d'en bas est pareil à lui-même.
Sans doute il vivrait mieux sans ta sollicitude;
Qui lui donna l'apparence des clartés du ciel;
Il la nomme raison mais il s'en sert si mal
Qu'il se ravale au rang du dernier animal.
Il est, quitte à blesser les sensibilités délicates;
Comme une sauterelle avec ses longues pattes
Qui saute et vole et saute et reprend son refrain.
Si du moins il ne quittait pas l'herbe où vous le créâtes !
Toujours le nez fourré dans un nouveau crottin !
Le contraste entre la majesté du cadre : le paradis, et la familiarité du discours du diable, qui évite la langue bois habituelle, introduit un oxymoron dans ce prologue étrange : coexistence de grandiose et de terre à terre. Il n'est pas un vers qui ne cache quelque intention ironique. Méphistophélès établit un contraste brutal entre la langue mythique des discours officiels et la langue vernaculaire de la réalité du monde.
Lorsqu'il se moque de la sollicitude divine, il me fait penser à une banderole accrochée à l'entrée de Saint Pierre de Chaillot qui déclarait en substance :
"Mon Dieu, comment te remercier pour tous les bienfaits que tu répands dans le monde".
A quoi, mon diable à moi, Hilarion, ne manque pas de répondre : "que serait-ce si le monde était privé de tes dons : la peste, le génocide, les épidémies. Merci, tes bienfaits tu peux les garder".
On peut également citer L'Ascension et la chute de la ville de Mahoganny de Bertolt Brecht, où l'on voit Dieu menacer les impies des feux de l'enfer. Ces derniers lui répondent : l'enfer, on l'a déjà.
Relevons aussi l'hyperrationnalisme qui transforme les intellectuels pontifiants, énarques, maîtres à penser, philosophes engagés et autres bobos (et vous savez à qui je fais allusion en particulier) en bêtes stupides prêtes à soutenir les causes
les plus répugnantes. Mais laissons parler le Seigneur.
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Friday, 4 January 2008
Chronique
Survols
(La Tempête, Shakespeare)
Le Deuxième Faust. (Goethe)
Je ne sais exactement ce que j'ai commandé par le Net, sous le titre de Prospero's Books : un DVD si j'ai de la chance, ou un simple bouquin ?...
L'oeuvre de Greenaway l'auteur de Meurtre dans un jardin anglais (on déteste où on adore) ose s'attaquer de la manière la plus perturbante qui soit à l'oeuvre ultime du plus grand dramaturge de tous les temps. Avant de l'aborder, esquissons le scénario original en en faisant ressortir les similitudes avec la flûte de Mozart.
1. Place dans la chronologie : tout à la fin de la production, ce caractère tardif se ressent nettement.Le lieu est imaginaire et féériste, sans qu'il soit impossible de l'identifier. Désert de sable dans un cas, île rocheuse et aride dans l'autre.
2. Personnages orientés Yin-Yang. La polarité bien-mal et le triomphe du bien sont similaires. Prospero comme Sarastro prêchent les lumières, le pardon, la tolérance. Les héros amoureux sont Yin (Pamina, Miranda) ou Yang ( Ferdinand). Sous l'influence du maître Prospero (ou Sarastro) ils aspireront après des épreuves pseudo maçonniques à l'unité et à l'harmonie.
3. Identité cosmogonique. Dans les deux cas un objet magique attribue le pouvoir : une flûte provenant de Sarastro, le cercle zodiacal hérité de Zoroastre. Ces deux talismans sont confiés en dépôt à un sage dans le premier cas, le père et mentor de l'héroïne, dans le second à une pupille fille de Zoroastre.
4. Les traitres. Car il n'en manque pas dans la Tempête. Cela va de la brute scélérate livrée à ses instincts les plus barbares (Caliban, personnage politiquement incorrect) au propre frère de Prospero, roi de Milan : Antonio qui le condamne à mort, lui et sa fille. Sans compter toute la racaille (Trinculo l'ivrogne et les courtisans félons) et Sebastien qu'il pousse à assassiner son frère, roi de Naples.Sous ce point de vue; Shakespeare en campant Caliban, se montre tout à fait indifférent au mythe du "bon sauvage" qui connait une nouvelle vogue comme segment du pôle sémantique Médusa
5. Bien que la fin de la mission de Prospero et des Sarastro soit orientée ver la réconciliation et le pardon (Papageno et Papagena) il y a des tâches impossibles. (Monostatos) Le pire dans l'abjection est Antonio qui demeure aussi cynique qu'auparavant et Trinculo le plebéien, brute ignoble. Caliban est au moins capable de ressentir la nature et la beauté des lieux enchantés. Néanmoins, contrairement à la Tempête où tous sont pardonnés, La Reine de la Nuit, Monostatos, les servantes de la Reine, sont confondus et précipités dans l'orchestre.Morart est plus sévère que Shakespeare.
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Thursday, 3 January 2008
La mort en filigrane
Révision du 10 janvier 2008
Autant les jugements dictés par une partition abstraite ou purement musicale sont relativement stables, autant ceux qui concernent les mises en scène et les interprétations résonant avec des connotations subjectives, sont sujettes à discussion. Il en est ainsi du jugement que j'ai émis le 3 janvier 2008. Je procède ici à des rectifications, les unes objectives, touchant l'oeuvre elle-même, les autres plus subjectives.
La version que j'ai choisie en référence, vient de paraître. Bien que sa distribution n'ait pas le prestige de celle de Ponnelle à Salzburg, de Levine, au MET, ou encore celle d'Ingmar Bergman, en suédois, elle présente une réalisation équilibrée, fusionnant à merveille les différents aspects de l'opéra, de l'operette populaire aux formes les plus sublimes et les plus impressionnantes de dramaturgie. C'est faux : la partie lumineuse, ludique féérique est déformée dans un sens cauchemardesque, il y a par exemple deux monstres, les charmants nounours et tigrons qui dansent au son de la flûte, sont des figures de cauchemar difficile à supporter, et d'un style qui a bien pris de rides car alors il était à la mode et passait pour contemporain.
Il est indispensable de la voir et de la revoir pour qui voudra comprendre ce billet. Il s'adresse à des connaisseurs très cultivés en dépit de ses souvenirs d'enfance. Les autres pourront se faire une mince idée de la subtilité presque machiavélique du compositeur; cachée sous une fausse simplicité. Auparavant je tenterai un bref survol des versions les plus célèbres et de la différence de leur esthétique. Ajoutons que les chanteurs étaient accomplis et célèbres en 1971 et que Horst Stein est un excellent kapellmeister traditionnel. Lieberman était au mieux de ses talents de producteur. Malheureusement la pâte un peu grossière des nuances est contraire à la texture diaphane, féérique et irréelle qui fait le mystère du son orchestral et vocal de la Flûte.
LEVINE. MET, New York.
Un pur enchantement qui grâce à l'imagination picturale de David Hockney évoque pour les amateurs d'art contemporain et pour les enfants, un monde magique et inquiétant de cryptes et de hiéroglyphes. Levine hilare comme une baleine, infuse la pêche aux musiciens. Je ne pense pas que dans quelques années les compositions picturales de Hockney se démodent. Il y a toute la différence entre un acteur majeur del'Art contemporain et un décorateur parisien à la mode.
Les défauts résident dans les qualités. L'Ouverture montre un pot-pourri pictural des symboles les plus mystérieux de l'Opéra et les thèmes pictureaux fusent comme la double fugue de la musique tantôt jubilatoire, tantôt franchement inquiétante.
Je passerai sur les licences politiquement correctes qui polluent l'équilibre Yin (noir, mal, féminin) Yang (blanc, bien, masculin)pour échapper à l'accusation de racisme, la blanche colombe Pamina, devient noire et le méchant noir Monostatos, devient un "homme de couleur différente".
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Chronique
Le nouveau "joke" de Richard Prince
Un médecin de famille, vient d'apprendre que son cousin vient d'être admis à l'hôpital à la suite d'un accident et lui remonte le moral. .
Mon cher ami, j'ai une bonne nouvelle, une excellente nouvelle à te transmettre. J'étais hier dans un coin reculé des environs de Dublin quand, après de laborieuses recherches, j'ai trouvé la tombe de mon trisaïeul ! Et elle été datée de 1892, ce qui correspond à la fin de l'inquisition révolutionnaire ! Si tu veux je te donnerai mon généalogue qui déterminera si tu descends de la famille Donati, alliée à Dante Alighieri, ou du grand cabaliste Luzzatto.
Ciao ! je dois te quitter, ma femme m'attend.
Clôture russe.
Reportons-nous aux différentes moutures de Montagnes russes et lisons l'interprétation correcte.
La contre-thèse de Kevin Bronstein II, la dénonciation des erreurs qui courent les journaux financiers.
Le clan Yang : homme fort : Ivanov.
Non, c'est Setchine, l'autre est la femme de ménage de Setchine. Ils se maneuvrent tous d'eux.
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Setchine, est en bons termes avec Poutine.
Non il n'est pas en bons termes avec Poutine, ils se détestent. Setchine tient tout l'appareil policier, militaire, administratif des vétérans de l'ex KGB. C'est une force incontournable mais sans projet et dont le but est pouvoir et argent. Mais rêvant à la gloire passée de la Russie concrétisée par l'énergie.
Entre Setchine et du KGB et Medvedev. Le premier obéit au noeud sémantique Force de la terre régressif et autel, le second à Matrix.
Non. Le premier recherche l'argent et la grandeur de la Russie à condition qu'ils coïncident. Le second l'argent et l'argent, avec une touche libérale. Medvedev est moins dangereux que l'autre pour un Poutine à moins qu'il se crée une alliance avec Setchine, auquel cas on verra mordre l'ancien président. L'alliance entre Setchine et Medvedev est instable. Poutine est le plus fort.
Nicolas Patrouchev. En bons termes avec Poutine. A précédé Poutine au KGB. Non, à cause de cela. Patrouchev est peu important.
But d'Ivanov : un règlement de comptes entre Rosneft et Gazprom.
Le clan Yin. Medvedev, l'homme fort.Dr.Gal de Gazprom.Non, il n'est pas un homme à fortes convictions. Méfiez vous de l'eau qui dortGraf, un inconsistant, une femme de ménage.
Koudrine, un homme très fort, ainsi que Kostin.
FRIEDMANN Essaye de compenser son inculture. Il a déjà compensé, plus riche que Bill Gates.
La stratégie de Poutine. Question :
En, nommant Medvedev Poutine compte-t-il sur sa fidélité à terme? C'est absurde. Quand on a le pouvoir suprème, on le garde. Putine sera évacué au bout de quelques mois et invoquer sa popularité est naif; encore plus un prétendu réseau de terreur. Et s'il voulait se retirer et jouir de la vie, et surtout protéger son argent et sa protection?
Faux raisonnement. Putine croît qu'il conservera le pouvoir il le gardera.En dépit de ses lacunes (mais n'oublions pas de quelle situation il a hérité) c'était l'homme de la situation : ordre, fermeté, équilibre entre les factions). Il lui reste à accomplir toutes les réformes essentielles. Au moindre faux pas de ses adversaires il sortira du bois. Il pense donc conserver toutes les cartes de la popularité et le contrôle efficace. La politique de l'Europe.
A moins de dix ans, l'Europe sans la Russie est f.. La seule alternative est la création d'une Europe énergique, en circuitant la néfaste UE. Les Etats Unis comme d'habitude suivent les tactiques dont les conséquences sont favorables et les conséquences différées sont désastreuses. Pour Les Etats Unis, l'Europe est un adversaire (concurrence énergétique), tout étant bon pour séparer l'Europe de la Russie et ses liens traditionnels, en renforçant des idéologies communes (l'Islam) et les liens politiquement corrects avec l'Europe Méditérannéenne. Ce qui est tactiquement correct, et stratégiquement désastreux. On ne se soucie guère des dangers de l'Inde et de la Chine, adversaires idéologiques pervers. Les domaines encore christianisés sont en deshérence et on travaille dans Medusa et dans Matrix, à les faire régresser. On court au suicide.
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Wednesday, 2 January 2008
Dialogue avec madame Gallais Hamonnot.
Encore une mélomane qui pourrait rendre des points à Monsû Eusèbe taille fine. Contrairement à ce dernier elle a détesté ce Tristan. Pourquoi?
Chéreau, passe, les chanteurs hors pair, mais voilà, il ya a Baremboïm qui donne de l'urticaire à Madame Gallais. Pourquoi cette détestation? (que je ne puis m'empêcher de partager). Parce qu'il est laid, il est gras, il es moche. Il s'aggrippe à son siège comme un vieux bourgeois, il fait bourgeois, il joue comme un bourgeois. Alors ça gâche le plaisir de MAdame Gallais : elle ne supporte pas Baremboïm.
Ma soeur, elle dit que c'est la première fois qu'elle entend une direction qui l'enthousiasme. C'est doux, c'est sensible, c'est musical.
Je ne suis pas capable d'entrer dans cette discussion, j'ai vu à la télé l'ensemble qui a fusionné et dont je ne puis dissocier les composantes du drame. Elle emportent tout, elles exaltent Waltraud Meyer et magnifient la vision grandiose de Chéreau, respectueuse et innovante. Il est vrai qu'à ce propos, Monsù Eusèbe Taillefine nous accuse d'avoir osé ingurgité une aussi mauvaise pitance. Il fallait aller sur place, sur le vif, ce qu'il fait, comme Madame Gallais, des centaines de fois. Il a certainement raison, mais à défaut de grives, on prend des merles
Tout ceci nous montre que lorsqu'il s'agit de question d'interprétation, on se perd. la seule référence est la partition et le grand chef essaie de lui donner vie.
Mais qu'est ce que cela sgnifie? Mme Gallais déclare que le grand chef envoie des ondes, électrise fascine. Madonna et Aznavour, Stokowsky l'emportent dès lors sur Boulez ou Scherchen.
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