Billets par Bruno Lussato
Friday, 21 August 2009
CHRONIQUE
CARPE DIEM
Profite du jour qui passe et ne te fie pas au futur. Il est fécond en illusions mortifères. Oublie les enseignements du passé, ils sont caducs, et riches en rancoeurs qui t'empoisonnent les heures qui passent et ne reviendront pas. Certes les grands auteurs et moralistes sont, eux, riches de savoir. Mais c'est qu'ils se situent au delà du temps, ils sont intemporels et pétris d'une matière inoxydable. Leur fréquentation vous permet de retenir une parcelle de cette immortalité. Carpe Diem se conjugue avec Eternité.
Mais on peut interpréter ces propos au négatif.
Vous souvenez-vous de ce film-culte qui fut universellement encensé par les critiques, public cultivé, et gagna les faveurs du grand public des métropoles occidentales : Le Cercle des Poètes disparus. ?
Il y est question d'un instituteur (je crois qu'il s'appelait Cummings ou quelque nom approchant) fraîchement débarqué dans un très puritain collège des Etats Unis, bâti sur le modèle victorien britannique le plus rigide et qui dès son arrivée sème le chaos.
Il commence par demander aux collégiens de piétiner et de déchirer les codes classiques d'évaluation d'une oeuvre et sans les lire. Ces codes nous apprennent qu'il y a le bon, le meilleur et le moins bon., et qu'on doit différencier l'évaluation du contenu et celle du contenant. Le contenu est à son apogée, lorsque nous sommes émus et passionnés par l'intrigue . Ainsi on peut pleurer en voyant le Docteur Jivago ou un policier d'Agatha Christie. Le contenant dénote, lui, le degré de maîtrise de l'artiste dans l'exercice de son art. Un tableau cubiste hermétique de Picasso a un contenu banal : quelques pommes un journal et un compotier, mais quelle innovation dans l'organisation des formes et des couleurs ! Le contenu s'annule dans un Rodchenko des années quinze à vingt. Or parvenir à la compréhension de ces mystères artistiques exige de lourds sacrifices en temps et en concentration. On souffre aujourd'hui pour jouir demain. C'est ce que l'on nomme un investissement. Or notre héros, en répétant inlassablement Carpe Diem, pousse au contraire au désinvestissement, à des heures qui chantent pour des lendemains stériles. Et il est suivi par enthousiasme par une cohorte d'intellos bien pensants et par ceux-là-mëmes qui devraient le blâmer: les pédagogues et instituteurs.
Ainsi Socrate boit-il une seconde fois la ciguë.
UNE UTOPIE PROVOCANTE
Ce film, comme Orange Mécanique admet deux interprétations antinomiques. D'une part il soumet à notre adhésion un héros sympathique au plus haut point. Celui-ci est chassé du collège mais tous les élèves le plebiscitent. Il a moralement triomphé.
La seconde interprétation ne peut être décodée qu'au second degré. Le professeur sous des apparences débonnaires est un dangereux facteur de dégradation sociale et culturelle. Il crée le cercle des poètes disparus où des jeunes élèves fanatisés pratiquent des rites pseudo-primitifs, fument des drogues douces, se terrent dans une caverne comme des boyscouts sans but et sans pensée. Plus grave est l'autoritarisme et la manipulation à peine cachées de l'étrange guide.
Comme Orange Mécanique ce film exerça une influence certaine et indirecte chez une jeunesse endoctrinée par des armées de clones de Cummings. On se demande pourquoi l'intelligentsia privilégia l'interprétation au premier degré, à moins qu'elle appartienne à cette gauche-caviar dont notre paysa le privilège. Question de mode sans doute.
Quoi qu'il en soit, jamais personne n'avait pris au sérieux cette fable cinématographique, pas plus que les prophéties de Meadows (Halte à la croissance) qui inspirèrent Brazil et Green Soleyant (Soleil vert).
Trois décénnies après, qu'en est-il advenu?
Passons sur la fable écologique qui apparaît assez sérieuse pour que les Etats en fassent leur argument électoral. (Syndrome Soleil Vert,où les humains en sont réduits à manger des tablettes de récupération et les légumes et primeurs un luxe réservé aux riches). Saluons au passage Orange Mécanique où de jeunes barbares tuent pour tuer et qui aujourd'hui interpellent psychiatres et juges. Faut-il rappeler le sort des internautes englués dans les procédures et où les logiciels et leurs concepteurs se retournent contre la société civile ? (L'Odyssée de l'Espace nous décrit ainsi un système informatique qui se retrourne contre les pilotes pour qu'on ne détecte pas ses erreurs). Notre propos est ici purement culturel et concerne notre rapport avec le Carpe Diem et Le Cercle des Poètes disparus.
UTOPIE RÉALISÉE
Est-il besoin d'épiloguer ? Aujourd'hui l'utopie est triomphalement incarnée dans le comportement des jeunes, vivant dans l'instant, gesticulant dans un rythme frénétique, mangeant le blé en herbe. L'enseignement du professeur Cummings a porté ses fruits. Le monde et en particulier la cybersphère, est à la recherche de jouissance immédiate, oublieuse des conéquences. Fleurissent les faux rites zen, psychédéliques ou show biz. Le mot "nouveau" est synonyme d'évacuation de l'ancien. La tradition et l'héritage humanistes deviennent folklore ou nostalgie générateurs de profit.
Voyez-les dans leur yachts ou leurs camping, se rotissant de conserve comme des poulets dans leur tourne-broches des bouchers, et comme eux, ayant perdu la tête.
CARPE DIEM et bonnes fins de vacances.
Bruno Lussato.
CHRONIQUE
TURBULENCES
La vie est un long fleuve tranquille.
DU BLOG NOTES
DÉPARTS
Cette période est le prélude à des départs incessants : du Château de Divonne au Grand Hôtel, puis de là une journée à Paris, Deauville, que je devrai quitter le 26 pour Moscou, d'où je repartirai le 28 pour Deauville et de là à Paris avec arrivée le 30 à Villejuif pour y être opéré le 1er Septembre. Départs plus qu'arrivées car je suis homme à habitudes et je n'aime pas quitter les lieux.
Je transporterai pendant une partie du parcours mon Apple, comme une tortue sa carapace. Mais j'appréhende un incident de parcours. Et la tendinite qui persiste en dépit de massages et du Nifluril, ne me laisse pas de repos. Je n'ai pas de nouvelles de mon fils qui est l'hôte de Vladimir, le frère d'Axel. J'ai demandé de le sonder pour avoir quelques indications sur le comportement insultant des Poliakoff à mon égard. Mais je crois qu'il n'est fera rien pour ne pas se compromettre.
EXPO PINAULT
Marina a envie de se rendre à Dinard où se tient une exposition des quelques chefs d-oeuvre de la collection Pinault. Nous feuiletons quelques images de presse, et le fameux pape térrassé par la chute de la verrière nous frappe par son aura. J'admire Pinault pour son engagement sans concessions pour l'Art Contemporain. Le choix des oeuvres est d'un goût très sûr et ses conseillers ont pris au sérieux son projet, digne d'un Ludwig à Cologne et à Aachen.
Il fait mentir les petits peintres figuratifs qui crient au scandale et se prennent pour de grands maîtres parce qu'ils produisent des tableaux agréables et bien peints, de paysage ou de nus.
DÉLIRE POLITIQUE
J'ai lu attentivement des journaux anglophones, italiens, suisses et français. A l'exception des pages culturelles , c'est partout la même bouillie consensuelle et de source américaine. L'actualité s'étale dans toute son absurdité, inanité qui ne se cache même plus. J'apprends ainsi que :
- Ahmadinejad est contesté pour placer auprès de lui, des incapables fidèles.
- Obama lutte contre les paradis fiscaux et menace les criminels qui ont planqué magot, bien ou mal acquis, de peines de prison. Ile ne fait d'ailleurs aucune différence entre ceux qui ont édifié leur trésor pas des moyens honnêtes et veulent le sauvegarder, et ceux qui font trafic de drogue ou d'armes. Tous criminels ! La récession dans laquelle nous ont plongé des banquiers qui continuent d'être subventionnés, a provoquer cette chasse au sorcières. Les états prospères comme la Suisse et le Luxembourg, terres de, préservation des fortunes privées, sont classées par la vertueuse Amérique comme zones grises et pourchassées avec un zèle qui manque à la lutte contre les dictatures sanglantes iraniennes, syriennes ou chinoises.
- On continue à idolâtrer le souvenir de Michael Jackson, star du Show Biz, comme on néglige celui d'un saint (Le dalai-Lama), d'un savant (Sir John Eccles), d'un artiste (Bill Viola) . Quant à l'idée de classer "zone grise" la fortune gigantesque des stars les plus populaires, il faut la chasser de notre esprit.
- On se demande si tel(le) coureuse de fond est une femme ou un homme. Aucun test sûr ne permet de l'affirmer. On apprend ainsi que l'ADN réputé nous livrer toutes les clés de notre personnalité est icapable de nous informer sur notre sexe.
- Une émission culturelle nous faisant revivre l'époque de Henri IV et d'évoquer une période glorieuse en la personne du "Roi de coeur" se consacr entièrement à l'analyse de son crâne, vendu aux enchères chez e-Bay. On en sort la tête pleine des moindres détails de celle, horrible, du crâne royal.
LA SOLUTION DE L'ENIGME AXEL POLIAKOFF
Je m'en doutais mais Dmitri avec lequel mon fils est en bateau a confirmé mon hypothèse peu flatteuse pour nous tous. Un jeu loose loose. Axel est un enfant gâté qui s'interesse aux courses de voitures, à la mode, et qui a été quelques années interessé par la culture. Puis il en a eu assez et s'est détourné de son mentor qui l'embêtait par son assiduité. S'il a proposé de poursuivre la collection et téléphoné aux libraires dans ce sens, cela a été pour jouer à peu de frais au grand seigneur. Il n'a d'ailleurs jamais acheté le moindre appartement, fatiguant la moitié des grands marchands de la place. Plus étonnant est le comportement de son père qui est un gentleman.
Thursday, 20 August 2009
CHRONIQUE
INFLATION MASQUÉE
Autrefois j'achetais mes pulls en cachemire chez Old England. Ceux que je ne ai pas perdus, je les porte toujours. Ils sont neufs comme au premier jour. Voici un mois je trouvai et achetai au marché de San Remo, un même pull fabriqué en Chine pour un dizième du prix. Aujourd'hui il peluche de toutes parts et il est devenu un chiffon informe que j'utilise la nuit sur mon pyjama. Si je l'acquiers chez Old England, aujourd'hui il restera utilisable dans un ou deux ans, mais plus toute une vie.
Avant la guerre il y avait ce qu'on appelle la poste. Elle était faite pour vous adresser un cois ou une lettre dans les trois jours. Et cela marchait fort bien. Aujourd'hui le pris d'un timbre pour la France a baissé donant une illusion d'une déflation bienvenue. Le seul problème est que le cheminement postal n'offre plus les garanties no le service de jadis. Si on tient à en retrouver l'équivalent, vous pouvez utiliser le chronopost, ou le DHL Mais ce sont des moyens ruineux, de l'ordre de 200 euros. Toutes circonstances ett services comparables, l'inflation est monstrueuse.
Mon père acheta avant guerre un réfrigérateur westinghouse. Il était petit, vilain, peu confortable à l'intérieur, il ne faisait que refroidir. Vers les années soixante dix noue fumes tentés par de superbes armoires réfrigérantes, dotées de toutes sortes compartiments, pour les oeufs,les salades ou le champagne. Nous jetames notre minable Westinghouse. Dix ans plus tard après bien des déboires et de coûteuses réparations, nous jetâmes ce bel engin pour acheter un autre encore plus beau et moins cher. Mais on nous avoua qu'il ne durerait pas plus de cinq ans, et qu'on pouvait acheter une garantie de trois ou cinq ans. Le nouveau était fabriqué en Chine ou en Corée.
Jusqu'aux années soixante, un des symboles de la Suisse était le chocolat. Lindt vendait des tablettes carrées très fines et d'un goüt incomparable. Aujourd'hui l''emballage doré est toujours identique et l'effigie d'un vieux monsieur barbu grantit toujours par sa signature, la recette exclusive de ces tablettes. Le seul problème est qu'elles n'ont plus de goût. Si vous voulez le retrouver, allez en Belgique, à Ixelles ou à Uccle. Les gens font la queue dans une boutique exiguë où un monsieur moustachu originaire d'Italie, garantit la recette excusive de ses produits. Mais cet homme existe en chair et en os, et ses produits ont une saveur dogne du "bon chocolat suisse" d'autrefois. Les prix sont évidemment en conséquence,
Russell Ackoff professeur à la Wharton School, département SSS (Scube) démontra que la quantité d'information i augmente, puis diminue avec le nombre de données d. Nous avons atteint un seuil où la quantité d'information produite tend vers zéro.
Adrian Mc.Donough, son collègue de S cube, dans son livre "information économics" distingue trois grandeurs corrélées : d, data ; i, information ; k, knowledge. d, les données consistent dans le nombre de signes produits par un système (c'est le coût de l'information : plus il faut de données pour obtenir un renseignement, plus le coût augmente). i, l'information est issue de la rencontre d'une donnée et d'un problème. Si d ne peut aider à résoudre un problème, sa valeur est nulle. Enfin k, le savoir, est ce qui donne du sens à la donnée. Cela peut aussi être une information potentielle. C'est elle qui nous fournit les outils et la prise de distance nécessaires pour définir le problème. C'est k également qui permet d'appréhender des réalités non chiffrées, esthétiques,morales ou affectives. Or les quotients i/d qui mesure l'efficience du système, et k/d qui donne une idée de son impact sur le psychisme diminuent avec la taille du système et sa production. C'est un anti-effet d'échelle, totalement méconnu des professionnels.
Mc.Donough estime qu'avec la taille des systèmes et la quantité de données qu'ils produisent et qu'il traitent, le coüt augmentera et le sens diminuera. Pour obtenir le même résultat utile pour notre travail et enrichissant pour notre psychisme, il faudra de plus en plus de données. Celles-ci semblent être de moins en moins cher, mais c'est une illusion lorsqu'on pense aux frais connexes, au temps perdu, au recours à des spécialistes.Que l'on prenne pour exemple Photoshop ou le fonctionnement des magnetoscopes, jadis intuitif et fiable. Nous savons tous que les pannes des voitures européennes comme Mercédès, sont dues non pas à la mécanique, mais au vieillissement des composants et leur manque de fiabilité. Le secret des voitures ùade in Japan, est leur conservatisme qui limite au maximum toutes satisfaction électronique.
Alors, pourquoi tant de jeunes sont-ils fana des sonnées au détriment des informations et du sens? La réponse n'a pas de quoi nous satisfaire. C'est que la simplification du travail et les remèdes de bon sens, ne sont guère ludiques, ni valorisants pour eux. Ils aiment les données pour les données, et plus leur estomac en réclame, plus il devient obèse, plus il en réclame encore. La passion des jeunes et moins jeunes, astucieux mais culturellement nuls, en déça du suil absolu de pauvreté (Galbraith) est proche de celle qu'ils éprouvaient jadis pour les diaminos, les cubes de Rubick, les jeux mathématiques. Cette passion, au grand dam de la frugalité nécessaire ent temps de crise, et de l'évolution vers un humanisme, est vigoureusement promue par les Nations et les Sociétés informatiques. Je rappelerai que les contribuable qui n'ont pas d'ordinateur et ne peuvent envoyer leur déclaration par Internet, seront pénalisés !
Tous ces errements produisent une inflation qui ne se décèle pas dans les statistiques, due à ce que pour le même prix on a moins.
Wednesday, 19 August 2009
CHRONIQUE
LA GRANDE PASSOIRE
On devine de quoi il retourne. Les chiffres sont considérables, astronomiques, dépassant l'entendement. Des millions de comptes pénétrés, lésés, des informations détournées; le pentagone lui-même comme le président Sarkozy ne sont pas à l'abri. Ce n'est pas un laboratoire mafieux muni de ce,taines d'ordinateurs espions entre les mains des lumières les plus réputées de Yale, de Carnégie ou de professurs réputés ayant mal tourné, d'où vient l'offensive. C'est tout simplement un mioche de vingt deux ans et déjà chevronné. Il est enfin sous les verrous mais avec l'extension des cartes de payement par internet et les défectuosités dues à l'effet de taille, ces catastrophes invisibles ne pourront être évitées et prendront une dimension planétaire. Le moyen est évidemment de militer pour des moyens classiques de payement, mais non seulement les nations ne font rien pour les promouvoir, mais un pays comme la France pénalise ceux qui n'utiliseront pas l'internet pour payer leurs impôts.
Ce que la superficialité et la myopie des techniciens les empêche de comprendre, c'est que ces dysfonctions sont des incidents contingents qui seront définitivement éliminés par l'expérience et la compétence des policiers de l'internet. Et cette idée fausse est transmise par tous les moyens aux étudiants comme au grand public, pour faire passer le mythe de la grande informatique. Mais en fait ces tares sont tout sauf contingentes. Bien au contraire elles sont organiquement inhérentes au système et se développent exponentiellement comme les virus d'un sang contaminé. Nous avions déjà alerté Jean Pierre Bouhot et moi-même les professionnels contre ce que l'on nommait la Télématique, promue par des gens comme Simon Nora, Alain Minc, Joël de Rosnay et tous ceux qui faisaient rêver le grand public, comme les chefs d'état. Bien entendu le crime profite à toute l'industrie des logiciels qui en vit Mais à quel prix !
Lire le blog notes dans le corps du billet.
CHRONIQUE
MIEUX VAUT UN AMI PAUVRE ET INGRAT QUE RICHE ET DEVOUÉ
Emmanuel Dyan m'a téléphoné hier après être disparu pendant des longs mois. Ce silence est d'autant plus dommageable qu'il a le contrôle de ce blog dont il est le talentueux auteur. Il a eu la franchise de m'avouer la raison de son abandon. " Vous avez perdu tout intérêt pour moi. Au début vous m'apportiez beaucoup en m'expliquant vos clés culturelles, en m'ouvrant à Beethoven, à Vinci, à la théorie des organisations. Mais depuis votre apport a baissé à cause des riches et puissants que vous fréquentez. Vous ne vous intéressez plus aux jeunes et aux petites gens. "
Si je rapporte ses propos c'est qu'ils ne sont pas isolés. Marina m'a rapporté ceux de Mme. de B*** qui se plaignait de passer au second plan, après Socrate et Olaf. Et je crois que nombreux sont ceux de mon entourage - (à l'exception de ceux qui me connaissent bien, comme mes internautes! ), à partager cet avis. Par exemple: "aurais-tu éprouvé une telle douleur à l'humiliation qu'Axel t'a infligé, s'il n'était qu'un jeune fauché de 24ans ?"
Détail piquant : Axel , qui fait partie de la jet set, invoqua la cause de sa rupture pour les mêmes griefs. " Je ne crois pas totalement à votre amour. Jamais vous ne mettriez votre vie en danger pour moi, comme vous l'avez fait pour Olaf ". C'est que tout est relatif et le statut d'Axel est à celui d'Olaf, celui de Dyan par rapport à Olaf !
LES DONNÉES FACTUELLES
Elles sont simples. Ma vocation est d'enseigner, d'initier et d'ouvrir à des connaissances pour lesquelles j'éprouve une passion et d'un haut niveau culturel. Ma plus grande joie a été de former mes étudiants, ou d'obtenir un intérêt proche de la révélation chez des personnes choisies pour leur volonté d'apprendre. Mieux encore infuser le choc décisif qui donne à des êtres abrutis par les mass média, envie d'apprendre, de s'extraire des sables mouvants de la facilité. Je citerai deux cas emblématiques, celui de Darek, celui de Michel. Darek est l'homme qui m'a volé mon incomparable collection de stylos, suite à un coup de folie consécutif à un coup de foudre avec une jeune fille affiliée à un gang yougoslave. J'ai cru à son repentir et lui ai pardonné. Mais au cours de notre échange téléphonique, je découvris une intelligence exceptionnelle pour la musique et l'opéra. Je le formai à fond pendant de longues heures. Il donna à son fils encore à naître mon nom. Je me battis, aidé par S*** à aider le bébé à s'épanouir, et contribuai à se construire une situation. Récompense : le silence. Il ne sait même pas si je suis mort ou vivant.
Second exemple, Michel, mon chauffeur. Il m'accompagnait au cours de mes periples chez les libraires, les numismates, les marchands de Mingei et d'art calédonien. Il se passionna pour les objets que je lui expliquai et m'aida à rédiger les plans de la seconde fondation. Sans le savoir, il était devenu un homme cultivé et amateur de belles choses.
La plupart de mes échanges culturels et affectifs ont lieu avec Sandrine, des membres de Auchan, depuis des directeurs de magasin jusqu'à la famille Mulliez, réputée pour sa modestie et son dédain du Standing parisien. Mes contacts avec Socrate, Axel et Olaf, sont donc l'exception et non la règle.
En faisant le tour de mes disciples j'en viens à la constatation que ceux qui me font vivre : Arnaud Gobet, Arnaud Mulliez et la famille, et Igor Poliakoff le père d'Axel, Olaf et Socrate, ont pour moi une sincère sollicitude, et me rendent au centuple mes petits services. En revanche, je n'ai eu qu'ingratitude, avidité, égoïsme, jalousie de la part de bien des "petits".
UN SYNDROME FRANÇAIS
Il ne viendrait à l'esprit de n'importe quel américain, danois, hollandais ou italien de considérer avec une sorte de réprobation tacite quelque quidam qui tirerait gloire de ses relations avec les grands. Un tel comportement ne serait ici réservé qu'à ce qu'on nomme un agent d'influence comme Alain Minc,mais on leui pardonnerait car il n'est pas question de tempérament ni de comportement, mais d'activité purement professionnelle.
Voir le blog notes dans le coeur du billet .
Continuer à lire "Le journal du 18 août 2009"
Monday, 17 August 2009
CHRONIQUE
LA FOLIE INTERNET
Mon ami S*** me demande de lui adresser un pli par chronopost. je lui demande son adresse. Il me dit:
- Donnez-moi votre N° d'email pour que je puisse vous l'adresser.
- Mon email est en panne -
- Donnez-moi l'email de votre hôtel par email.
- Je ne peux pas, je n'ai pas d'email.
- Alors adressez-vous à votre informaticien.
- Il est en vacances.
- Ah! . on affaire à un vrai poblème. Je vais voir ce qu'on peut faire en trafiquant un peu votre serveur
- Dites-moi. Quelle est votre adresse?- 12 Avenue Hoche , Paris 75008. Pourquoi?
- Merci, je viens de la noter, j'enverrai le chronopost à cette adresse.
Ceci n'est pas une galéjade et ça ne s'invente pas. S*** est un homme particulièrement intelligent et pas du tout un fana d'informatique. Il est tout simplement englué dans un réseau tout puissant qui n'a rien à voir avec l'internet qui lui, est souvent défaillant.
Notons au passage que, jadis, la poste faisait correctement son travail. Mais étant défaillante auourd'huij elle est remplacée par une "poste qui marche" à un prix dément, le chronopost ou le DHL. Voici un exemple de plus un cas d'inflation galopante et non prise en compte par les statistiques. Le phénomène est général et même aggravé. La carte Américan Express passe du vert au doré, puis au platine (AA.Platinum) et à présent par la carte noire. Les produits durables et de bonne qualité, sont fabriqués en Allemagne ou en France, voire en Italie mais sont surclassés par de la camelote coréenne ou chinoise peu onéreuse mais non durable. On trouve au marché de Vintimille des pulls 100% cachemire qui au bout d'un mois peluchent de tous côtés alors qu'un Ballantine made in England, coûte le triple mais dure vingt ans. Mais l'argent déboursé plaide pour lui-même, la durabilité est évanescente :LES GENS N'IMAGINENT PAS UN LAPS DE TEMPS DE DEUX DÉCÉNNIES.
DU BLOG NOTES
EST-IL UN JOURNAL?
Il en a l'aspect. Les billets se succèdent quasi quotidiennement. Ils sont autobiographiques et traitent de ce que j'ai vu, lu, ressenti , dans un style spontané, comme si je parlais sans complexe avec vous, mes chers internautes. Mais cette ressemblance cachent le fait que le feuillet du blog notes n'est pas un journal au sens de "diary", comme celui de Julien Green.
Ce dernier, au moment d'aborder le sien en définit les règles. Le diariste s'engage à être sincère, à tout dire, à ne rien cacher d'important si ce n'est par oubli. Cela est d'autant plus facile que le seul destinataire des pagesest l'auteur. Au contraire les pages de mon blog notes sont destinées à des inconnus, ou plus embarrassant encore à des connaissances bienveillantes ou jalouses. Elles ne peuvent donc être ni spontanées ni sincères totalement.
Je me suis aperçu ce matin, combien je me sens seul, et souffrant à la fois par le corps et par le coeur. Mes deux amis affectivement les plus proches sont les plus loin physiquement, un jour en Chine, l'autre jour aux confins de la Sibérie. Mon sort est scellé et les jours me sont comptés que j'aspire à vivre dans l'émerveillement de ce qui m'entoure. La nature, les monuments sublimes qui nous entourent à Paris, à Tokyo comme à Sienne, Et surtout le privilège d'exister. Mais je vis dans le gachis, dans la mCe alveillance, emmuré quotidiennement dans une bulle de culpabilisation, assaili par le euménides.
Le peu que j'en laisse transparaître est dissimulé sous des noms et des statuts d'emprunt.
Quand j'étais jeune j'osai affronter mes ennemis arrivés au faîte de la gloire. Je me disais : je gagnerai car je suis jeune encore alors qu'ils auront pris leur retraîte ou accablés par l'âge et la déchéance du corps. Quelle cruauté dans ce calcul, combien dois-je bénir la providence de me l'avoir épargné. Certes, le jeune Axel Poliakoff doit me toiser avec l'insolence que la beauté, la richesse, et l'ambition satisfaite manifestent envers le petit vieillard malade et ratiocinateur, dépendant du bon vouloir des autres, prompt à s'offenser et se considérant le centre du monde. Invoquant un amour non accepté, il s'accroche, se cramponne à Axel, obligé d'avoir recoursà des méthodes brutales pour s'en débarrasser, suscitant ainsi des lamentations supplémentaires. Mais bien d'autres - plus mûrs il est vrai - me respectent et montrent la considération dont jouissent un autre type de vieillards :les intellectuels, les créateurs, les hommes de culture. Ceux-là ne vieillissent point, et l'âge, mué en expérience et en hauteur de pensée, devient un atout.
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