Friday, 15 May 2009Le journal du 14 mai 2009CHRONIQUE Comment développer son esprit
Aujourd'hui la journée a été orientée par des clients et des amis, très préoccupés par les qualités nécessaires pour affronter cette crise qui menace, comme les vents d'enfer se devinent aux lointaines frontières de l'oeil du cyclone.
Notamment un dirigeant de haute qualité, qui n'est pas sans rappeler Marchionne de Fiat, a mis en place avec ma soeur des séminaires culturels visant au développement de l'esprit des cadre dirigeants, et même des employés. Ma soeur est un vétéran en la matière puisqu'elle a organisé à la satisfaction générale des séminaires dans mes deux fondations. Il a fallu la persévérance brutale des bureaucrates qui pullulent toujours aux abords du pouvoir, pour saper tout effort dans ce sens.
Mais ce n'est point le cas en ce qui concerne notre Marchionne bis. Il coopéra avec enthousiasme à l'effort de formation dans sa division, la plus importante du groupe et grâce à lui, la plus profitable en dépit des évènements. Je l'enjoignis de penser aux employés les plus modestes à condition qu'ils soient motivés. Cela va de pair avec l'autonomie qui leur est conférée et qui serait imprudente si les bénéficiaires n'étaient pas formés au préalable au savoir ultime : comment se comporter en humains.
Mais la question décisive a été posée par Olaf, qui devait partir en voyage à Vancouver ce soir, et qui eut la délicatesse de remettre son départ au 15 très tôt le matin. Il vint me retrouver à 23 heures et nous parlâmes de son développement. Je promis pour la semaine prochaine, si Dieu m'en donne la force, de lui préparer un "package culturel" qui suscite son développement. Ce fut une merveilleuse et émouvante soirée. Je lui parlai de l'intérêt de la haute culture pour équilibrer les soucis légitime dûs à la crise et qui vont de l'obsession à la panique.On est bientêt saisis de ce qu'on pourrait nommer des crampes de l'esprit. On laisse alors bien des opportunités et des voies tortueuses menant à la salvation.
Je lui expliquai coment Beethoven muta totalement à l'extrême fin de spn oeuvre : le dernier Quatuor, et surtout la Xème Symphonie du maître de Bonn. Je ne puis entendre cette oeuvre sans penser au pauvre sourd, sans un sou et réduit à la générosité admirable des londoniens. Sa seule visite, était un tout jeune homme, dernier de la dynastie des Von Breuning . A vrai dire vrai, les parents étaient inquiets des étroites relations qui perduraient entre leur fils Gerhard et le musicien excentrique en fin de course. Gerhard lui apportait du vin du rhin, des confitures, qui remplissaient de joie le solitaire. Un jour il reçut la visite de vieux Hummel qui fit le pélerinage de Hambourg (si je ne me trompe) et à moitié infirme. Quand il vit dans quel état se trouvait Beethoven, il s'exclama en pleurant : Ah, le pauvre homme ! Ah! Le pauvre homme!
Je fis entendre à Olaf avant de le quitter, la première partie du premier mouvement, avant l'allegro déchainé. Il se montra bouleversé par cette musique douce, pénétrante, répétitive, inédite. Il était heureux. Nous partageâmes ainsi un moment inoubliable.
Certes LH III était encore plus doué pour la culture, mais jamais il ne put pénétrer au centre des dernieres oeuvres de Bach ou de Beethoven. Il faut en effet posséder une âme pour communiquer avec le compositeur qui écrit en tête du manuscrit de la Messe Solennelle : "que parti du coeur, cela aille au coeur." Et il se révèle que celui que j'aimais plus que tout au monde, l'héritier de tous mes manuscrits, semble ne pas avoir de coeur ! Comment est-ce possible?
Bon, il faut bien que je fasse mon travail de deuil et que je tourne une page de ma vie. C'est aux approches de la fin que le partage se fait entre les vrais amis et les flatteurs intéréssés.
Ce à quoi je dois m'atteler pour la semaine prochaine, c'est à constituer ce qu'on peut appeler le package de l'île déserte. Comment ceux que j'aime peuvent se cultiver sans moi, après moi. La question n'est pas stupide pour mes clients. En effet ils ne sont pas du tout convaincus qu'ils puissent trouver quelqu'un pour me succéder, ils disent que nul ne peut m'imiter et ne se résignent pas au fait que je ne serai plus là. Et je dois avouer, que certains d'entre eux sont remarquables, ils apprennent avec moi les clés du métier, ils ont de l'expérience et de la bonne volonté,mais il est vrai qu'ils n'ont pas mon autorité. Ce n'est pas une question d'âge, car cette autorité je l'ai eue dès mon premier travail au BHV. Alors d'où vient-elle? La réponse je la connais depuis longtemps mais elle bien mieux synthétisée que ce que je pourrais tenter par un papier récent d'Edgar Morin. Il leur manque à mes successeurs une année propédeutique culturelle. Nous sommes en France,et malgré tout un atavisme perdure chez beaucoup de gens simples : ils respectent la culture et sont proche d'une injonction juive. Elle dit : vends tes moutons, vends tes chameaux, vends tes tapis précieux, afin de donner une bonne dot à ta fille , et qu'elle puisse se marier à un savant.
Je l'ai dit hier nuit à Olaf : tellement englué dans ses soucis qui ne sont que trop réels, il tourne un peu en rond, comme obsédé par les mesures à prendre à moyen terme et dans l'urgence, alors qu'il méconnait la piste susceptible de sortir du labyrinthe. La culture, pratiquée quotidiennement permet une extraordinaire prise de distance à condition qu'on lui donne la signification énoncée par Edgar Morin. Vous trouverez dans le corps du billet, le package culturel.
EDGAR MORIN ET MOI Fidèle à ma manie des digressions, je voudrais ici rappeler mes relations avec Edgar Morin. J'occupais au CNAM la chaire de TSO créée pour moi sous l'égide du Président Pompidou et elle représentait l'autorité officielle en matière de Théorie des Systèmes.Or pendant mes cours, mes étudiants ne cessaient de me dire: vous devriez rencontrer Edgar Morin, il pense comme vous. Mais je n'avais guère le temps. En effet Morin était un philosophe, un vulgarisateur, un littéraire, en quelque sorte un penseur professionnel du plus pur style académique. J'étais au contraire un praticien terre à terre, un mandarin un peu orgueilleux et je n'aurais jamais pu me résigner à faire des courbettes pour obtenir des billets d'avions et des voyages d'étude. J'étais consultant permanent d'une douzaine de grands groupes et je pratiquai les tarifs internationaux. Les voyages, je me les payai moi-même, de même que mes fondations. J'écrivais au compte-gouttes, des ouvrages sévères et complexes. Edgar Morin au contraire était très prolifique et écrivait remarquablement bien, notamment son livre "comment sortir du XXème siècle était un modèle de clarté et de style. J'étais bien loin de l'égaler mais je tenais à mon indépendance financière et pensais en termes d'action, y compris culturelle. Je ne dissertais pas sur les sonates de Beethoven, je les jouais, et j'en analysai du dedans les mécanismes le plus subtils.
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Mes chers amis,
ainsi que je vous l'ai appris, mon opération s'est révélée impossible et on essaye de me tirer d'affaire autrement. Il n'empêche que ma vie actuellement est menacée à court terme. Ce n'est pas la première fois que cela arrive, c'était le cas lorsque j'ai été atteint d'une grave encéphalite hépatique. Il a fallu tout le talent et l'ingéniosité du Professeur Pol pour en venir à bout. Néanmoins je crois que cette fois c'est pire et il faut que j'envisage de moi-même la séparation de bien des choses qui m'entourent, plutôt que de laisser la mort décider pour moi. Il se trouve que le Seigneur m'a fait la grâce de me maintenir toutes mes facultés. De surcroït, je suis dans une forme éblouissante, plein d'énergie et travaillant plus vite que jamais. Je sais que cela peut s'effondrer d'un coup et j'en profite pour réfléchir et pour prendre mes dispositions. Ce qui me soutient est l'extraordinaire affection que me portent mes amis de coeur, au premier rang desquels on trouve Olaf Olaffson le plus proche de moi, et pour qui je sacrifierais ma santé. Je viens de le quitter, sitôt arrivé il est venu me voir, vers 20h30 et ile est parti maintendant, à 01 h 11. Je le revois demain et il me manquait tellement que lorsque je le vois, j'ai les larmes aux yeux à la pensée que je devrai à nouveau le quitter. C'est un homme d'un courage, d'une vitalité et d'une noblesse extraordinaires. Comme je lui demandais comment je pourrais l'aider, il m'a répondu en essayant d'améliorer son développement personnel et culturel, le reste je m'en charge !
Socrate a été également d'une affection et d'une générosité qui m'ont été d'une grande aide. Il me téléphone pratiquement tous les jours.
Et il y a la tribu Auchan, qui pour moi est une seconde famille. Je voudrais, tant que je suis ingambe, faire un saut à Lille et me retrouver dans le chaud cocon des femmes, des enfants et des proches de Gérard Mulliez, avec cette simplicité modeste propre à cette Société, dont le personnel possède un tiers des actions privées, non négociables à l'extérieur et non cotées en Bourse.
LE CHOC LH III Les faits sont les suivants. LH3, on le sait est le sosie de LH I dont j'ai dessiné le portrait en 1962. Je l'ai formé, avec toute ma passion et j'ai commencé à l'initier à tous les aspects de la culture. Ce fut une joie intense, car j'adore enseigner et il aimait aprendre. Il assimilait instantanément, comme une éponge, toutes les révélations artistiques que je lui prodiguai, des monolithes de Serra à la Flûte Enchantée de Mozart. Vous comprendrez que de cette relation, il émergea de ma part un sentiment d'affection, renforcé par la ressemblance du jeune homme avec celui que j'ai le plus admiré : LH I.
Vous imaginerez sans peine ma déception lorsque lui ayant posé la question de savoir s'il avait un attachement pour moi, question justifiée par son attitude paradoxale de tendresse alternant avec la plus parfaite indifférence, il me répondit, après avoir mûrement réfléchi, que j'étais un excellent pédagogue, mais qu'il n'avait aucune affection pour moi. Sa franchise me peina mais n'affecta pas le moins du monde la fidélité et l'affection exagérée que je lui portais.Tous mes amis, et son père désolé par son manque d'humanité, m'expliquèrent qu'il n'avait pas encore 25 ans et qu'il n'avait pas encore gagné sa personnalité.
Mais en fin de compte, LH III , comme je lui disais que je ne le comptais pas au nombre de mes amis, il m'avoua, vexé, qu'il m'avait menti et qu'il me portait des sentiments de réelle affection. Il le prouva, car, alors que gisais inconscient à l'hôpital, il passa avec moi toute une journée, et Sandrine me raconta qu'il pleurait et qu'il me tenait la main avec émotion. Par la suite, chaque fois que j'étais hospitalisé, il fit un saut pour être près de moi. Je n'oubliai jamais ce comportement touchant.
Le mois dernier, à la suite de la défection de Socrate, qui abandonna la seconde fondation et me laissa au milieu du gué, je lui demandai s'il ne pouvait pas m'aider avec quelques amis, m'aider à la poursuivre. Sans hésiter il m'assura qu'il prenait la suite. Il me le confirma à plusieurs reprises et se révéla un protecteur, comme autrefois LH I. J'étais heureux, en dépit de divergences sur le but et la réalisation de ce magnifique projet. Je dus tout justifier et il finit par me suivre, à l'exception de la collection numismatique, dont il ne voyait pas la nécessité. Ce qui était sans importance puisque Socrate ne voulut pas s'en dessaisir.
Ceci est lié à l'acquisition d'un appartement. Il était très exigeant et ma soeur, visita je ne sais combien de demeures, avant de tomber sur l'idéal. Il aima cet ample lieu admirablement situé, non loin de chez moi, ce qui était le voeu de son père, et qui était l'oeuvre d'un architecte de génie. Cet appartement, entièrement en bois précieux, abritait un magnifique collection de statues nêgres. Il l'adora après l'avoir vu deux fois, et .nous convenâmes de remplir les étagères et vitrines, désormais vides, par un prêt de un an de la collection Mingei de UCCLE.
L'appartement était très cher par rapport au marché, mais je trouvai ce prix justifié par l'extraordinaire décoration et la conception très originale de l'espace. LH III perdit beaucoup de temps à proposer une offre ferme, mais le temps passant, il se trouva beaucoup d'acquéreurs éventuels et le prix de réserve monta en conséquence. En dépit de cela, bien qu'il eût promis de e-mailer une proposition ferme, rien ne vint et il fit faux bond au vendeur. Là encore il agit avec correctionmais il lança unnouveau rendez-vous par la messagerie non conforme.
C'est alors qu'il vint me voir le 11 Mai, et il m'accompagna à l'hôpital. Il fut avec moi plus affectueux que jamais et promit de venir me voir le 12, lors de mon opération. Il confirma sa voloné d'acheter l'appartement et celle de me donner carte blanche pour ce que j'ai appelé dans un de ces billets, la Troisième Fondation. Je ne le revis plus pas plus que jje ne l'entendis au téléphone.
Il resta plusieurs jours à Paris pour ses affaires, mais je voulais lui communiquer mon état de santé, car mes plans étaient changés et je voulais accélerer la mise en place de la fondation et assurer la donation de tous mes biens culturels, dont mes plus précieux manuscrits à peinture qui lui étaient destinés. Je le suppliai par tous les moyens : téléphone (toujours sur messagerie) par SMS, par personnes interposées, y compris son père pour qu'il m'appelle. Il était au courant de l'aggravation inattendue de mon état et je lui adressai bien des suppliques désepérées. En vain.
Il assura une de nos relations communes, qu'il me téléphonerait, mais il n'en fit rien. Enfin je lui adressai avant-hier un dernier SMS où je lui annonçais que s'il persistait dans cette attitude, je comprendrais qu'il veuille -pour des raisons de moi inconnues - rompre tous les ponts avec moi, sans avoir la courtoisie de me le dire. En fait la seule raison possible, est qu'étant donné mon espace de vie très limité, je ne suis plus utile. J'étais désemparé car je voulais discuter avec lui les modalités de ma fondation et de mille autres points. Cette séparation, voulue par lui,en un tel moment de désarroi, me blessa profondément. Mon coeur en fut brisé. Fort heureusement les personnes que l'aime le plus, ainsi que je vous l'ai dit, redoublèrent de sollicitude et d'amour. Le bras droit d'Olaf, Teresa Mengelberg, nous entoura, ma soeur et moi de l'amour le plus profond. Elle n'hésita jamais à tout plaquer pour être à côté de moi dans les moments difficiles. Sandrine également fut toujours, à tout moment, à mes côtés. Et j'ose me plaindre?
LE PRIX D'UN HOMME Parmi les péripéties qui ont agrémenté mon horrible journée de lundi, vous souvenez peut-être en relisant le billet correspondant, (déferlement) que mon employé de maison, Firmin Malaimé, m'avait extorqué plusieurs dizaines de milliers d'euros, me mettant dans un situation financière délicate. Avant de porter plainte (car on avait toutes les preuves, et il a avoué) j'ai voulu savoir ce qui a fait d'un homme jusqu'alors sans reproche, un voleur stupide. Son récit est tout à fait instructif et je pense qu'il servira peut-être de mise en garde à certains d'entre vous.
Firmin, jusqu'ici au passé sans tache avait changé depuis un moi de comportement. Il faisait du sabotage pour se faire licencier et la vie était devenue intenable avec lui. Il savait sans doute que tôt ou tard il serait démasqué s'il restait dans la place. Que se passa-t-il? L'adage "cherchez la femme" s'appliqua à merveille. Notre Malaimé occupait un confortable appartement de 80 m2, où il recevait son fils. Et le voici subjugué par une sorcière qui exige un grand mariage, occupe avec ses deux gosses, l'appartement et se le fait donner. Il se trouva, pour la contenter, contraint à passer par ses volontés et sitôt fait, la délicieuse créature le mit à la porte. Le voici sans toit, sans un sou, avec la menace de la prison. Bourré de tranquillisants, il était proche du suicide, ou d'une quelconque action désespérée. Que faire ?
Je décidai de ne pas porter plainte, de ne pas l'acculer à des mesures extrêmes, et au contraire de lui laisser une chance de se ressaisir. De l'aider à remonter la pente. Ce n'est pas en l'accablant que je retrouverai l'argent volé, qui me manque cruellement en ce moment difficile. Après tout un homme vaut plus que des dizaines de milliers d'euros.
Vous vous souvenez peut-être que j'ai aidé celui qui m'a volé toute ma collection de stylos, et que je l'aiaidé à se réhabiliter. Lui aussi, après un parcours de héros, tomba entre les griffes d'une yougoslave de 20 ans, de mêche avec Novak, mon informaticien tchèque pour monter un hold-up. Cet homme se repentait sincèrement et je fis pression pour qu'il se marie avec une jeune fille honnête et pieuse. Ce qu'il fit, et le résultat fut un petit garçon que j'adore et qu'il a appelé en souvenir de moi, Bruno. Il faut cependant ajouter, que cet homme était d'une énergie et d'un courage exceptionnels. Comme bien des polonais il avait la culture dans le sang et après bien des tribulations, il fonda une entreprise prospère, son fils, un ppetit garçon plein de vie adore ses camarades et la France... Je fus âprement critiqué par tout le monde. Le nouvel Obs et les juges, me soupçonnèrent ouvertement de l'avoir pris comme complice pour une fraude à l'assurance! Le fait que je n'aie pas été assuré, ne les émut pas outre mesure. Toujours est-il que si parvenu au bout du chemin je me demande ce qui restra de mes actions, c'est le sauvetage d'un homme et d'un enfant qui sont les seul actions valables que j'aurai accompli. Et j'ai bien l'intention de continuer.
Continuer à lire sur le corps du blog, les différentes possessions je dois me séparer, avant qu'elles se séparent de moi. Continuer à lire "Le journal du 13 mai 2009" Tuesday, 12 May 2009Le journal du 12 mai 2009CHRONIQUE Déferlement
Mes chers amis,
la journée de Lundi a été la plus épouvantable dont je me souvienne dans le long parcours de ma vie. Jugez-en :
1. On me demande de me présenter à l'anesthésie, et des examens divers à jeun. Dès que j'arrive, on me dit que je puis manger, mais je ne puis avaler la moindre pitance de l'hôpital. Enfin je passe vois l'anésthésiste, tout va bien et puis le Pr.Correa qui doit m'opérer le lendemain. Il examine attentivement les images de l'IRM et conclut, que la situation a brutalement changé, que la radiofréquence n'est pas possible, et me renvoie chez moi. Je ne veux pas trop me plaindre ni dramatiser, mais, pour utiliser un euphémisme, ce n'est pas une bonne nouvelle. En effet on ne sait pas comment résoudre le problème. Actuellement les Professeurs Stanislas Pol et Correa, sont encore en train de conférer pour trouver un moyen de me sortir de là. En gros cela signifie que mon horizon de survie s'est notablement resserré.
2. Avant de me rendre à l'hôpital, j'apprends qu'un homme de maison qui avait notre confiance a pioché dans tous mes chéquiers en arrachant la souche et en "empruntant" plus de 40.000 euros. Il a avoué que c'était pour payer son mariage ! Ce trou est tombé aussi mal que possible, et la legislation m'impose de lui verser sa paye, plus une indemnité qui ne peuvent être déduites des sommes qu'il m'a volé !
3.LH III devait venir me voir hier à 10 heures et déjeuner avec moi. En définitive il est arrivé à 11 heures, m'a accompagné à l'Hôpital et s'est aussitôt eclipsé. Il était pris et ne voulait pas arriver en retard! Néanmoins il a été si affectueux que cela m'a remonté le moral. Mais depuis, en dépit de mes SMS lui annonçant que je devais le voir d'urgence pour plusieurs affaires qui nous concernent et qui ne peuvent attendre, je n'ai pas reçu le moindre appel. Une telle indifférence m'a beaucoup fait souffrir, à un moment où j'avais besoin du soutien de la personne que j'aime -bien contre mon gré - le plus au monde.
4. D'autres pépins inattendus me sont encore tombés sur le crâne et je ne vais pas poursuivre cette litanie. Cela suffit. J'ai donc pensé à utiliser au mieux mon temps et de clôturer ce qui peut l'être, et notamment le don de mes biens à mes amis. Je veux me dépouiller volontairement de tout. Mais un problème subsiste, que vais-je faire avec L'entretien? Il faut que je choisisse entre continuer l'exemplaire Pepys, poursuivre la série des volumes carrés éléphant, destinés à la BNF ou imprimer le 2ème volume des textes choisis. En définitive je me suis arrêté à cette deuxième option, dont vous aurez une idée en lisant le corps du dernier billet.
La séquence ou plutôt la série de séquences qui m'a ému a été, lorsque je l'ai redécouverte, celle dont je parle dans le scénario écrit de mémoire hier, mais qui est bourré d'inexactitudes. Je trouve que les lettrines renforcent l'aura du texte, et elles sont les plus innovatives de tout ce que j'ai fait dans l'immense corpus des volumes éléphant. Je vais vous les transmettre dans le corps de ce billet. Continuer à lire "Le journal du 12 mai 2009" Sunday, 10 May 2009Le journal du 10 mai 2009CHRONIQUE La tête vide
Vide de tous souvenirs, chassés par le vent de la mer. Dans le sillage du temps qui ondule, flottent des lambeaux de L’oiseau peint de Kosinski. Son récit me torture, ce pauvre enfant torturé sans relâche par l’atroce population paysanne ignorante, superstitieuse et brutale, des Balkans, c’est vrai. Le génie de l’auteur, dont c’est le premier livre, est de nous faire pénétrer dans le cœur du gosse, de nous faire partager ses visions successives du monde ignoble qui l’entoure et dont il essaie de comprendre le comportement. Explications pathétiques d’un enfant sans passé, ne sachant ni lire ni écrire, et abandonné à lui-même, sans défense, contre les monstres qui s’acharnent sur lui.
Ci-dessous : 1. Un dessin au compas (extrait du livre Rodtchenko de German Karginov. Chêne, 1977. 2. Le dessin au compas de notre fondation.
Ci-dessous, le verso de notre dessin montrant le verso avec les traces de pliure et les cachets nazis.
Ci dessus, la magnifique gouache de 1918, contestée par la famille Rodtchenko, et validée par André Nakov, un des plus grands spécialistes de l'avant-garde russe, auteur du Catalogue Raisonné de Malewitch. Ce qui milite en faveur de Nakov, est l'état malheureusement détérioré du cercle rouge dû sans doute à des taches d'humidité. Quoi-qu-il en soit, l'oeuvre et le tableau suivant, également contestés font l'objet d'une authentification officielle par la succession Rodtchenko.
Composition de lignes, huile, 1921.Ce tableau à l'huile, sévère et aussi vivant et précis qu'un Mondrian épuré, est un des plus beaux témoins de l'exigence du peintre, la dernière année de sa production de tableaux, et celle des fameux monochromes rouges, jaunes et bleus, constituant pour Rodthenko les derniers tableaux de l'Art.
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DEFENSE ET ILLUSTRATION DU MINGEI
Il s'agit d'un thème traité abondamment dans les billets précédents. Aujourd'hui j'ai l'intention d'établir un premier effort de synthèse entre les différents ouvrages sur le sujet ou proches, comme l'histoire de la poterie, la cérémonie du thé etc.
Le néologisme MINGEI fut forgé par le Grand Maître Sõetsu Yanagi et deux amis potiers, vers le milieu des années vingt pour désigner les objets d'artisanat populaire par opposition à l'art léché et précieux de l'aristocratie, mais aussi l'objet manufacturé bon marché et industriel qui était méprisé. Il créa le principal musée d'art populaire du Japon, le Mingei-kan.
Malheureusement son concept tout à fait louable : honorer l'artisanat et l'objet fabriqué par main d'homme, fut dévié par un postulat indéfendable : il stipulait que tous les artisans se valaient, et que par conséquent, tous les objets étaient d'un qualité identique. Il niait ainsi le rôle de l'individu, son apport personnele et ses dons particuliers. C'était de la mauvaise foi tout simplement. En effet les objets qu'il rassembla dans son Mingei-Kan, étaient de toute évidence soigneusement choisis pour leur beauté, leur rareté, leur originalité. Cette contradiction fut déplorée d'ailleurs par de nombreux auteurs.
Tous sont bien placés pour savoir qu'entre une pièce commune de la fin EDO et une jarre d'époque Kamakura, les prix varient du simple au centuple. On est loin de la prétention à l'égalité des artisans et de leur production.
Paradoxalement son postulat fut vérifié Par son fils Söri qui réussit à l'appliquer à la lettre et produire des objets rigoureusement anonymes, et dont les fabricants étaient tout à fait anonymes. Il s'agissait tout simplement du design ! Ainsi Söri et ses amis, produisirent des objets plus ou moins élégants, et d'une froideur minimaliste et hygiénique, qui excluait toute traca artisanale. Pis encore, une dichotomie bien plus forte s'établit entre les machines et leurs mécaniciens d'une part, et les concepteur de l'autre, qui se prenaient, et pour cause, pour des artistes et non des artisans. Cette dichotomie était reflétée par les prix très bas atteints par le produit de masse, et très élevés attachés aux prototypes comme les designers français qui infusèrent leur science de la pureté minimaliste aux partisans du prétendu Mingei.
Une autre conséquence de cette déviation, est la perte du style et de la spécificité japonaises au profit d'un style international créé par les Saarinen, les Mies Van der Rohe, ou La Permanent de Copenhague. A vrai dire le désign italien ou scandinave avaient un style différencié par la culture de leur pays.
Ci-dessus, 4ème de couverture du tiré à part du N°163 de la Revue de de la céramique et du verre réalisé à l'occasion de l'expo "L'esprit mingei au Japon" organisée au musée du quai Branly, Paris.
Le journal du 8 mai 2009CHRONIQUE
Traduttore traditore
Qui ne connaît cet adage italien : traducteur = traître ?
Il est très difficile de trouver un équivalent exact à une oeuvre poétique ou littéraire, surtout lorsque les langues respectives sont l'anglais et le français par exemple. Que l'on songe aux transpositions plus ou moins fidèles de Shakespeare, aux mots et expressions intraduisibles faisant bon marché du contexte. En revanche la traduction de Faust II par exemple est relativement aisée si l'on suit le mot à mot, ce qui n'est guère le cas de bien des traductions qui sous prétexte de reconstituer le génie poétique du chef d'oeuvre, osent d'infâmes inventions. On se souvient à ce propos des absurdités de la traduction de "Don Giovanni ! " en " Voici l'heure !" ou encore "Don Jua-nan !" dans l'opéra éponyme de Mozart, alors qu'on aurait pu se contenter de faire chanter en italien cette impressionnante interpellation ! C'est d'ailleurs la raison de l'abandon des opéras traduits au profit des versions originales avec sur-titres. Le défi est évidemment encore plus difficile lorsque la langue écrite est étrangère aux règles de la langue traduite, par exemple les idéogrammes chinois et japonais. En revanche la différence est pratiquement nulle, lorsque la sémantique est identique pour toute la planète, et que la langue doit s'y conformer de force, en créant s'il le faut des néologismes.
C'est le cas des langues-outils comme la comptabilité, la finance, la science et la médecine ou l'informatique. Le cas de la transposition d'un texte littéraire en une version filmée est le cas le pire qu'on puisse rencontrer. Le cinéma a ses règles qui sont différentes de la lecture. Il doit reconstituer la subtilité d'une intrigue peaufinée, à savourer lentement en voyageant au besoin dans la phrase en images frappantes, condensées, destinées à faire appel aussi bien au son et à l'image qu'à ce qui ne devient qu'un scénario. Le cas est bien entendu différent dans une représentation théâtrale car, si le jeu des acteurs, leur personnalité, le décor et l'acoustique de la salle, altère le contexte, néanmoins l'intégralité du texte est préservée. On ne fait qu'à y ajouter des informations et des dimensions supplémentaires. Il y a des cas où le point de vue du cinéaste diffère de celui de l'auteur du scénario, par exemple "le Nom de la Rose", où le scepticisme de Umberto Eco, heurte l'optimisme de Annaud, comme celui-ci s'en explique dans le bonus du DVD. La fidélité est en revanche maximum lorsque auteur et cinéaste sont un seule et même personne. Le cas du film "being there" de Kosinski également l'auteur du roman, est exemplaire. D'autres transpositions sont particulièrement réussies comme celles de Boileau-Narcéjac dans "les diaboliques" (Clouzot) et "sueurs froides" alias "Vertigo" (Hitchcock).
Cela nous amène à la comparaison du "Club Dumas" de Arturo Pérez-Reverte et du film qui en est tiré "La neuvième porte". En dépit de la réussite de Polanski, les modifications apportées à l'intrigue sont telles qu'on peut parler de falsification. Et si certaines licences se justifient par les nécessités cinématographiques et ne font qu'appauvrir le roman, d'autres n'ont d'autres raisons d'être que d'introduire des images et des séquences inventées de toutes pièces dans des buts commerciaux. La recherche de spectaculaire dénature complètement le sens du livre. Je relèverai ici de mémoire des déviations grossières.
LE FILM : l'histoire du club Dumas et celle des neufs portes sont liées. Le club Dumas est une secte occulte comme celle de "Eyes Wide Shut" de Kubrick et se livre sous nos yeux à des messes noires démoniaques, où l'auteur des crimes fait irruption et déclame sa volonté de commercer avec le diable.
LE LIVRE : Le Club Dumas est une association bien innocente des admirateurs du romancier, qui se réunit tous les ans dans la demeure de la fanatique femme du premier mort, mais étrangère à sa pendaison comme aux autres morts. Son but est de s'emparer du manuscrit d'un chapitre des "trois mousquetaires" les autres étant confié aux mains de chaque membre de l'association. Le pendu a libéré une place et grâce au manuscrit apporté en don à l'association elle espère d'être acceptée comme 64ème membre. mais la tenue est inférieure à celle d'un Hitchcock ou d'un Kubrick. La découverte de l'indépendance entre le club Dumas et la recherche du livre magique, est un clou de l'intrigue et permet de mener à la conclusion, qu'il y a forcément deux manipulateurs distincts derrière les évènements.
LE FILM : La femme aux yeux verts est une sorcière jouée par Emmanuelle Seigner. C'est elle qui, au delà de la neuvième porte, environnée de flammes et d'une clarté insoutenable, se livre tout nue à une danse érotique de possession, sous les yeux d'un Johnny Depp médusé.
LE LIVRE : Le coup de théâtre supprimé par Polanski : on découvre que cette interprétation est fausse. La prétendue sorcière n'est qu'une jeune fille (comme on l'appelle dans le livre) très courageuse, pleine de pudeur, et capable d'une infinie douceur. A la fin, elle est simplement amoureuse de Corso et cela finit sur une scène de tendresse, certes moins spectaculaire que la danse érotique, mais combien plus émouvante.
LE FILM : Le nécromancien s'entoure d'un cercle de feu, pour prouver que les flammes ne le brûlent pas. Au début tout ce passe comme prévu et il pousse des cris de triomphe, bientôt mués en hurlements de douleur lorsque il découvre - trop tard que ce n'est pas le cas, et il finit comme Don Juan, entraîné en enfer. En effet le sortilège des neufs bois gravés était de la fantasmagorie issue de la superstition.
LE LIVRE. Si le nécromancien meurt c'est parce que les neuf bois étaient incomplets. Le neuvième était un faux réalisé par les restaurateurs espagnol d'après une reproduction prise dans une publication. C'est une autre surprise éludée par Polanski.
CONCLUSION : j'ai relu mes appréciations enthousiastes du film. C'est que je n'avais pas relu alors, le livre original de Arturo Pérez-Reverte que j'avais oublié. Ce qui montre que l'admiration peut avoir comme source l'ignorance. Il reste que le DVD est passionnant, les acteurs collent aux personnages, et la mise en scène particulièrement efficace. Mérite plusieurs visions répétées. Voyez le film, lisez le livre après coup sans vous laisser décourager par l'abondance de références relatives au métier de marchand de livres anciens.
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