Sunday, 10 May 2009
CHRONIQUE
La tête vide
Vide de tous souvenirs, chassés par le vent de la mer. Dans le sillage du temps qui ondule, flottent des lambeaux de L’oiseau peint de Kosinski. Son récit me torture, ce pauvre enfant torturé sans relâche par l’atroce population paysanne ignorante, superstitieuse et brutale, des Balkans, c’est vrai. Le génie de l’auteur, dont c’est le premier livre, est de nous faire pénétrer dans le cœur du gosse, de nous faire partager ses visions successives du monde ignoble qui l’entoure et dont il essaie de comprendre le comportement. Explications pathétiques d’un enfant sans passé, ne sachant ni lire ni écrire, et abandonné à lui-même, sans défense, contre les monstres qui s’acharnent sur lui.
Mais il y a bien d’autres monstruosités, que l’Occident tolère pour des raisons financières, commerciales et politiques. Le mot Empire du mal est trop faible pour décrire les agissements des chinois contre le Tibet, plaie encore ouverte au sein de nos consciences. Avec un dégoût qui perdure, j’ai assisté à la farce de Mai 68. Les jeunes imbéciles, souvent fils de bourgeois, prenaient Mao comme modèle suprême, comme les premiers communistes se prosternaient devant Staline, à l’instar de Roosevelt gâteux, à la barbe de Churchill qui enrageait, impuissant.
Oui, cette jeunesse imbécile était entraînée par des « intellos » de gauche, qui eux savaient, mais qui ne voulaient pas désespérer Billancourt. Ces universitaires, érudits, et souvent hommes de haute culture, comme Jean-Paul Sartre, le pire de tous, soutenaient le monstre chinois et diffusaient sa pensée, se servant de leur prestige pour l’imposer aux snobs et bas-bleus. Eux, qui étaient confortablement installés dans leur fromage, sans risques, hors d’atteinte.
Je viens de voir avec Sandrine le film admirable d’Annaud, Sept Ans au Tibet. Là aussi l’histoire est véridique et les personnages ont existé et sont encore vivants. Malheureusement la version en DVD a été caviardée sans que ceux qui n’ont pu voir le film authentique ne peuvent savoir.
Le premier caviardage affecte la séquence où l’ambassadeur chinois entouré de ses sbires, interpelle avec un mépris iconoclaste le Dalai Lama. On assiste au comble de la dureté et à un fanatisme digne des nazis. Il ne reste de cette scène, qu’un abrégé, où un chinois au faciès de brute foule au pied les symboles sacrés et rejettes le sel que lui offre le Dalai Lama. Cette atténuation de la réalité au profit des chinois, est sans doute inspirée par des nécessités commerciales compréhensibles. Nul n’a fait la moindre pression sur la Chine pour qu’elle desserre son étreinte du territoire sacré et violenté. C’est tout juste si on n’a pas considéré comme héroïque, le fait de recevoir officiellement le Chef Spirituel du Tibet.
Le second caviardage a sans doute pour but de raccourcir la durée d’un film trop long pour soutenir la faculté de digestion de nos contemporains, habituées à des séquences brèves et fuyant les longues séquences où il ne se passe rien. Dans le film original, des obstacles s’interposent entre le héros et son fils. La mère remariée ne veut pas qu’il s’en approche, et son fils le rejette obstinément. Il faudra au père biologique, beaucoup de patience et d’intelligence pour regagner la confiance de l’enfant. Dans le DVD, tout ceci est sauté, et d’un coup, fasciné par le présent de la boîte à musique, présent du Dalai Lama à l’alpiniste le voici en train d’escalader les sommets autrichiens en compagnie de Brad Pitt !
Sandrine me fait la remarque que dans ce film, Brad Pitt ressemble étrangement à L.H. III.
Je lui réponds que la ressemblance était encore plus marquée lorsque L.H. III portait les cheveux moins courts, et qu’ils retombaient en une mèche blonde rebelle sur le front.
D’ailleurs moralement et caractériellement le héros ressemble à L.H.III. Froid, taciturne, extrêmement volontaire, ambitieux et renfermé sur lui-même, mais capable dans certaines circonstances d’une bouleversante tendresse. (Le moment de la séparation de l’alpiniste et
de l’enfant sacré)
Les tribulations de trois Rodtchenko
On connaît ma curiosité pour les faux tableaux. Or un jour, Andrei Nakov me signale l’existence de trois Rodtchenko de très haute qualité, que je m’empresse d’acquérir pour une fondation. Or il se trouve au milieu d’une bataille d’experts. Les héritiers Rodchenko, ne veulent pas reconnaître la paternité de ces trois œuvres majeures : une encre de cercles concentriques, une gouache beaucoup plus rare et d’une grande poésie évoquant une éclipse ou la rencontre de deux planètes. Les couleurs sont d’une extrême subtilité, mais il est un peu endommagé au centre. Enfin, le plus important est une huile de 1921, une des dernières peintures, composée de lignes au compas se croisant sans des proportions d’une précision dignes d’un Mondrian.
Et voici qu’au dos de la gouache, on trouve un document qui l’authentifie : elle provient des mines de sel nazies et fait partie de l’Art Dégénéré. Mais on se heurte alors à une autre difficulté : l’œuvre fait peut-être partie des biens juifs confisqués ! Il faudra dix ans d’enquêtes pour que l’on puisse à nouveau disposer de cette encre. Le feuilleton continue, car la succession officielle de Rodchenko n’a rien à voir avec les premiers héritiers, et est impartiale.
Ci-dessous : 1. Un dessin au compas (extrait du livre Rodtchenko de German Karginov. Chêne, 1977. 2. Le dessin au compas de notre fondation.
Ci-dessous, le verso de notre dessin montrant le verso avec les traces de pliure et les cachets nazis.
Ci dessus, la magnifique gouache de 1918, contestée par la famille Rodtchenko, et validée par André Nakov, un des plus grands spécialistes de l'avant-garde russe, auteur du Catalogue Raisonné de Malewitch. Ce qui milite en faveur de Nakov, est l'état malheureusement détérioré du cercle rouge dû sans doute à des taches d'humidité. Quoi-qu-il en soit, l'oeuvre et le tableau suivant, également contestés font l'objet d'une authentification officielle par la succession Rodtchenko.
Composition de lignes, huile, 1921.Ce tableau à l'huile, sévère et aussi vivant et précis qu'un Mondrian épuré, est un des plus beaux témoins de l'exigence du peintre, la dernière année de sa production de tableaux, et celle des fameux monochromes rouges, jaunes et bleus, constituant pour Rodthenko les derniers tableaux de l'Art.
INTRODUCTION AU DEUXIÈME VOLUME DES MORCEAUX CHOISIS.
J’allais un peu au hasard, en piochant dans les volumes « éléphant » et rédigeai ainsi le tout début du thriller (ou du polar ?) l’affaire Loewy. Mon but était de réunir la matière pour un deuxième volume d'extraits choisis.
Et puis, cette nuit, mes ruminations concernant LH III me mirent en mémoire le passage de L’Entretien où l’on raconte la jeunesse troublée et les étranges embûches que le jeune Lasse dut affronter, transposition de du malheureux bambin de Kosinski dans The Painted Bird. Comme lui, dès son enfance, Lasse comme l’enfant, et comme Hamlet, dût pour survivre prendre des tangentes en zig-zag. Je vais relater ici, pour l’ami lecteur la trame de son histoire qui offre d’étroites parentés avec la légende de Hellewijn, au point qu’on pourrait la considérer comme une variation amplificatrice de cette dernière.
Lars Hall III est le fils de Lars Hall II, marié en premières noces avec une puissante héritière Hildegard Bentzinger, dont la fortune s’était faite sur les complaisances avec les nazis, et dont le père avait été pendu mais la fortune de la famille fut préservée. C’était une aryenne bon teint. Le mariage fut sans amour et donna naissance à deux fils et une fille, Christiane Hall-Bentzinger. Il faut ajouter que Lasse II avait une fortune importante, en tant qu’héritier d’une longue lignée de maîtres de forges. Il habitait Kiruna et aimait chevaucher de longues journées dans la forêt, mal aimé, et mal aimant.
Et voici que Lars II tomba follement amoureux d’une toute jeune fille du Götland, adorable, mais pauvre. Elle était blonde comme une fée, souple comme un jeune garçon, douce et sincère, incapable de mentir ni de haïr. L’homme encore jeune qu’était Lars, demanda aussitôt le divorce. Sa femme, folle de rage n’opposa cependant aucun obstacle car elle avait d’autres plans en tête. Elle se remaria avec un milliardaire néonazi Horst Benteler selon les traditions de sa famille et en eut deux autres garçons. Elle les préférait à ceux du premier lit, mais elle voulait surtout ne pas laisser échapper la fortune de son premier mari. Il fallait à tout prix empêcher le mariage et éviter que la jeune fille ne devienne enceinte.
Sans qu’on ne puisse accuser personne, la deuxième femme de Lars mourut soudain empoisonnée peu après leur mariage. Elle donna naissance à un fils, le héros de notre saga : Lasse Hall troisième du nom. Très vite Lars II comprit qu’on voulait attenter à sa vie et tuer son enfant, et ce fut une fuite sans répit. Lorsque Lars III eut douze ans, il assista à l’assassinat de son père. Une fois de plus, les tueurs avaient agi avec discrétion et on ne put rien prouver.
L’enfant fut alors accueilli au sein de la famille Bentzinger et élevé décemment, mais il avait été mis en garde par son père et savait qu’en tant qu’héritier de la fortune des Hall, on essayait par des paroles hypocrites de l’asservir et d’en faire un somnambule, en attendant de se débarrasser de lui s’il se réveillait. Il joua alors le jeu de Hamlet, qui était aussi celui de Guillaume le Conquérant, dont l’enfance avait été semblablement menacée. Il fit l’âne pour avoir du son. Il parvint enfin à s’extraire des sables mouvants en prétendant vouloir commencer des études de poésie et de peinture à New-York, et s’installer définitivement là-bas pour jouir des divertissements excitants qu’offre la capitale du monde.
Hildegard, mielleuse lui promit de subvenir à ses besoins, espérant que cet adolescent peu doué et veule, se perdrait de lui-même et succomberait à la drogue, aux maladies vénériennes ou sous le poignard de voyous portoricains.
Arrivé à New-York, le jeune Lars descendit au Plaza et mena une double vie.
NOTE On aura compris que Valentin Ludell, c'est moi et que je rencontrai au Plaza dont j'étais un client assidu, le jeune homme qui me fascina instantanément comme un cobra le lapin. J'ai reçu une quantité de menus cadeaux pour me remercier de monn assiduité, dont une cravate et un cendrier. Mais ce que je conservai, je l'avais volé : Une serviette de bain !
Revenons-en à notre jeune homme. Ostensiblement il rata tous ses examens à la Columbia University d’où finit pas être expulsé, traîna dans des boîtes de nuit louches, et tous ses faits et gestes, il en était convaincu, était rapporté à sa marâtre par ses espions. Paradoxalement, sa demi-sœur, Christiane, qui lui ressemblait physiquement comme une jumelle, s’était prise d’une affection profonde pour lui et avec sa complicité il était tenu au courant des faits et gestes de la famille Bentzinger-Benteler. L’espion devint l’espionné.
Car ainsi que je vous l’ai dit, le jeune homme menait une double vie. A l’insu de tous, il s’était inscrit dans une obscure université, spécialisée dans l’entrepreneurship et entretenant des liens étroits avec Ed Shils professeur de cette discipline à la Wharton School, Philadelphie, et la Babson School, dans les environs de Boston. Il frappa ses professeurs par sa mémoire prodigieuse et son intelligence foudroyante. Physiquement c’était le sosie de Brad Pitt dans Sept ans au Tibet, mais cette apparence séduisante cachait la maturité d’un homme de cinquante ans et une dureté que l’on ressentait dans l’éclair perturbant de ses yeux pers arlequin, qui à l’improviste vous prenaient comme cible et vous démontaient.
Très tôt ses professeurs le mirent en contact avec de grands financiers qui tous furent subjugués par ce jeune homme d’une franchise et d’une naïveté qu’ils ressentaient trompeuse. Il était très secret et on ne savait jamais qui il voyait, ce qu’il faisait, ce qu’il visait. Cette discrétion, et aussi ce comportement un peu orgueilleux, plaisaient à ces hommes trop courtisés, et ils avaient accepté amusés, sa demande de ne jamais parler de lui à quiconque, ce qui d’ailleurs leur convenait.
Par ailleurs au Plaza, il fit la connaissance d’un homme tout à fait curieux, répondant au nom de Valentin Ludell. Il prenait le thé régulièrement à la Parrots Room et lorsqu’il montait dans sa chambre, Lars croisait son regard un peu halluciné, le fixant, non pas comme le cobra avec sa proie mais au contraire, comme la proie hypnotisée par le prédateur.
Un jour, Lars lui sourit. L’autre semblait décontenancé, les yeux perdus dans le vague, mais par instants, l’observant du coin de l’œil, comme s’il allait lui parler. Lars s’assit alors à côté de lui, sans la moindre réticence et l’interrogea sur qui il était, ce qu’il faisait, qui il cherchait dans sa perpétuelle attente. Valentin se présenta. Il était avocat d’affaires mais ses violons d’Ingres occupaient une partie de son temps. La polyvalence de ses intérêts était impressionnante. Cela allait de la calligraphie monastique des psautiers de la Pierpont Morgan Library, aux opéras de Mozart au Met, et aux toiles de Kandinsky du Guggenheim. Lars lui demanda de l’appeler Lasse, et le pria de l’amener avec lui lors de ses excursions dans le continent fertile de l’art et de la science. C’était un demi-calcul de sa part. Il pensait apprivoiser plus aisément cet étrange avocat, pensant qu’il pourrait en tirer quelque utilité.
Ni l’un, ni l’autre, ne pensaient que ce fut le début d’une amitié passionnée, aussi constante que profonde. Valentin était fier et heureux d’avoir comme ami, un jeune homme dégageant un tel magnétisme, d’une telle classe, lui, le fils d’un petit boutiquier juif du Bronx. Lasse était bâti comme un athlète, les bras puissants recouverts d’une toison blonde aux reflets métalliques, les yeux d’une étrange couleur, tantôt verte, tantôt violette. Les deux yeux n’avaient d’ailleurs pas la même teinte, le droit virant vers le gris bleu. Plus tard Valentin découvrit qu’ils pouvaient être d’une extrême douceur. Lui était petit, brun de peau, maigre et chétif, osseux et le poil noir crépu.
Au Pierpont Morgan il fit la connaissance d’une ravissante jeune femme, Christine. Elle lui dit sans complexe, qu’elle voulait coucher avec lui, mais pendant trois nuits seulement, après quoi elle le quitterait. Elle pourrait ainsi préserver sa liberté.
Il accepta ravi cette aubaine, mais Christine s’attacha à lui et elle ne possédait pas le talent de Shéhérazade pour prolonger pendant mille et une nuit les séances amoureuses. Au bout de quelques nuits, il la mit à la porte avec une brutalité que Valentin trouva inacceptable. Elle était une étudiante sans le sou, désemparée et n’ayant pas de quoi finir de payer ses études. Valentin la recueillit chez lui et elle ne manqua de rien. Plus tard elle déclara qu’elle était guérie de ce goujat de Lasse, et que son amour s’était focalisé sur lui. Ils se marièrent dans le mois et il fut tout heureux d’apprendre qu’elle était enceinte de deux faux jumeaux : Richard, l’ainé, Alexandre, le plus jeune. Le couple vécut heureux pendant de longues années. Les enfants étaient aussi blonds et robustes que leur mère qui les couvait et les étouffait quelque peu.
Pendant ce temps, pour Lasse commença une suite de péripéties pour le moins étranges.
Pour les comprendre, il faut se référer aux séquences du Chant de l’Acier, banlieue, la découverte, les armes de la mort joyeuse etc… Ce sont ces séquences sur lesquelles le codex Pepys (le manuscrit à peintures professionnel) s’est interrompu.
Le récit commence par une variation amplificatrice de toutes ces séquences, aboutissant au désir de Lasse de s’emparer d’un des objets extraordinaires vus dans l’arrière boutique du joailler. Le propriétaire déclare qu’il doit auparavant s’adresser au professeur Necromonte, résidant à Berkeley. On retrouve le jeune homme dans l’antre de ce redoutable gourou, qui lui remet trois enveloppes scellées provenant de son père et à n’ouvrir successivement qu’en cas d’extrême danger. Le contenu excite les instincts de haine meurtrière du garçon et le pousse à se venger de toute la famille des Bentzinger. Il commence par les endormir, les courtiser, et les faire bénéficier de son habileté aux affaires. Une fois asservis et repus, le couperet tombe sur les victimes. Il ne reste plus un survivant et Lars reste le seul héritier de la fortune de toutes les branches de sa belle famille. Ce n’est qu’alors que commence ce qu’on peut appeler la troisième partie de la saga. On le retrouve à New York, où il rencontre au Plaza Valentin Ludell et à la Pierpont Morgan Library, la ravissante Christine. Celle-ci lui demande quelques nuits et s’engage à partir pour ne plus le revoir. Au petit matin, une nuit, elle disparait.
Un jour Valentin ahuri la voit débarquer chez lui, désemparée. Elle est sans un sou, elle cherche du travail et un gite. Aimant désespérément Lasse, elle espère trouver un reflet de son amant dans son meilleur, son seul ami. Emu Valentin la recueille avec la plus extrême délicatesse. Bouleversée, elle s’éprend de l’avocat et ils se marient lorsqu’elle tombe enceinte de lui. Elle lui donne les deux faux jumeaux qu’il élève avec tendresse et abnégation.
La quatrième partie de la Saga, débute par la disparition de Christine et des enfants. Valentin désespéré engage un détective. Cette séquence se trouve telle quelle dans le premier volume des extraits choisis. Il apprend que Christine a rejoint Lars III et lui annonce que les deux enfants sont de lui. Il ne peut nier la paternité car la ressemblance est frappante et la sympathie immédiate entre lui et les gosses. Mêmes yeux arlequin, mêmes mains et pieds lourds et rougeauds de paysan, l’atavisme est particulièrement marqué. Malheureusement, Christine a choisi pour se manifester le moment précis où Lars va se marier avec Vera Hartzmann, fille d’une famille résidant en Amérique du Sud et enrichie par le pillage des biens juifs. Christine se livre alors à un odieux chantage. Elle est liquidée sans pitié par Lars qui confie les enfants à nouveau à leur père adoptif, Valentin, avec qui il renoue.
La suite vous la retrouverez dans le premier volume des extraits choisis.
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