Sunday, 5 April 2009
CHRONIQUE
Comment accéder à la haute culture?
Cette interrogation ne cesse de se répéter incessament autour de moi,par des jeunes insatisfaits par une vie matérielle pauvre et qui ne donne même plus l'avantage de subvenir pleinement à leurs besoins vitaux. Quel but et pourquoi lutter? Ces jeunes pressentent que l'acquisition d'un solide fond culturel peut leur apporter des satisfactions qui équilibrent la mécanisation quotidienne. Ils ont raison. Mais comment à partir de zéro, accéder au royaume magique du génie des grands peintres, des grands musiciens, des grands écrivains. Est-ce possible? Ma réponse est encore oui, et ce billet est consacré à cette question primordiale.
NOTE :Je vous engage vivement de revoir le billet du 4 avril 2009 :les leçons d'un échec que j'ai refait de fond en comble avec beaucoup d'images à l'appui.
Ceux qui habitent la capitale où à la rigueur dans une métropole culturelle commeLille, sont avantagés par rapport aux autres. Ils seraient d'autant plus impardonnables de ne pas saisir les occasions quand elles se présentent. Paris, évidemment domine tout, centralisation oblige.Elle possède le plus beau Musée du monde, Le Louvre, mais comment ne pas s'y perdre. Beaubourg est également une mine d'enseignements et sa librairie est remarquable. On y trouve des DVD culturels et des livres pour enfants. Mais bien plus commode est le MAM, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Avenue du Président Wilson, dont la librairie est très éclectique.Le palais de Tokyo, en face est à fuir pour sa vulgarité et sa nullité. La collection d'Art Moderne et contemporaine est bien présentée et largement suffisante en dépit de son exiguïté pour offrir un panorama très complet de l'Art moderne et contemporain. Au moins le parcours est pédagogique et bien mis en valeur pour le profane. Actuellement il ne faut pas manquer l'exposition De Chirico, un des fondateurs de l'Art moderne. Il faut également fréquenter les petits musées comme le Musée Marmottan au Ranelagh et le musée Guimet Place d'Iena.
Bien entendu, on ne saurait demander plus à ces visites qu'une imprégnation, un premier contact physique, une première sensation, un affinement de l'oeil. Mais c'est assez pour vous inciter à aller plus loin. J'ai essayé de trouver pour vous des livres de décodage, du style "comment regarder un tableau" qui sont très bien faits. Tous sont en rupture de stock, ce qui en dit long sur leur succès. Peut-être les trouverez-vous à la Librairie de Beaubourg. Au Grand Palais se tient l'exposition Warhol, et surtout au merveilleux petit Musée Maillol, rue du Bac, l'exposition de la collection Costakis sur l'Avant-Garde Russe, à ne pas manquer absolument, car une bonne partie de l'art et du design du XXIe siècle, puis ses racines dans les oeuvres de Rodchenko, de El Lissitzky, son suiveur, et d'Alexandra Exter, pour ne citer que les principaux. N'oubliez pasnon plus les deux ouvrages qui a mon sens constituent la meilleure introduction à la juste manière de regarder et de comprendre : le livre de Pierre Bergé sur la collection Yves Saint Laurent Pierre Bergé, plus difficile et plus profond, le livre de Pierre Boulez " Klee, le pays fertile ". Si vous avez des difficultés de compréhension n'hésitez pas à me poser des questions, pour le plus grand profit des internautes.
Ceci est pour l'oeil. Quid pour l'oreille? C'est là que les difficultés commencent car si on peut voir cent fois un tableau, on ne peut entendre cent fois une symphonie !
On doit se rabattre sur des recettes de cuisine. Les miennes sont larges mais très exigeantes. Nous sommes à une époque où nous sommes litteralement pollués par le bruit, et de la musique de fond de poubelle. Et il est si facile, la mode aidant, de céder au moche, à l'hideux, au minable ! Or rappelez-vous des paroles de Buddha : les objets impurs s'entourent d'hommes impurs.Il n'y a pas de place pour eux dans ce blog, il en est tant d'autres plus glamour, plus distrayants,plus alléchants ! J'ai concocté pour vous des mesures négatives, après quoi le vid étant fait sur le moche, on peut s'attaquer au beau et devenir apte à comprendre la "grande musique" qui est loin d'être rébarbative, bien au contraire. Et qu'on ne dise pas que j'ai la sciences infuse ! Mes propos sont d'une extrême banalité et il vont tellement de soi pour les connaisseurs et les nombreuxamareurs de musique classique, qu'ils ne daignent pas tendre la main à ce qu'ils nomment des néophytes, des barbares, dou qu'ils ignorent tout simplement.Ces règles négatives, je dirais hygiéniques sont surtout valables pour les enfants dès leur jeune âge car ils sont vulnérables et absorbent tout sans discrimination, comme des éponges.
Baste de considérations générales et de préambules, venons-en au fait !
MESURES NÉGATIVES
Une baignoire pleine d'eau sale et contaminée n'est pas plus nocive qu'une baignoire remplie d'eau non potable au tiers! L'eau est propre ou est contaminée, il n'y a pas d'intermédiaire!
De même il faut éviter la musique polluée, commerciale, alléchante mais facile pour les paresseux. Il faut se garder chez soi de faire entrer ce genre d'horreur sous le faux prétexte qu'il faut se distraire. On prend vite des habitudes de paresse.
Le plus grand regret de ma vie, est les années que j'ai perdu dans le cocon familial : je lisais tous les SAS (vous savez, le Prince Malko Linge et ses aventures sexuelles, et comme tout va de pair dans ma barbarie, il se meublait chez Romeo rue Saint Antoine, le magasin des nababs du pétrole). Ou alors des policiers de la même eau. Boileau et Narcéjac étaient presque trop intellectuels pour moi. Mon idéal ? Passer des journées à me bronzer au soleil, en attendant un succulent repas de saucisses et de choucroute. Ma femme était allemande). J'avais grossi, j'affichais un bonheur bestial ... et je finis par perdre plusieurs de mes clients ! Ne croyez pas que je suis vraiment cultivé. A cause de ces années perdues, ce manque de curiosité pour la musique contemporaine, pour la poésie, pour la littérature de mon temps, je vécus sur mon fonds acquis pendant mon adolescence, pendant la guerre où j'étais protégé de ces attaques. Ma culture est donc pleine de trous, que j'essaie depuis quelques années de ravauder péniblement. Mieux vaut tard que jamais. Mais à présent que je fais des efforts et que je finis par découvrir de nouveaux territoires, quel émerveillement! Quelle joie pure. Quelle énergie infusée par les génies que je cotoie maintenant!
Donc premier conseil, ne suivez pas mon triste exemple, vous qui êtes encore jeunes et perméables. Les voies du paradis sont malaisées. L'autoroute mène à l'enfer !
Consacrez chaque moment de disponible pour vous familiariser avec les chefs d'oeuvre de notre temps ou du pasé, de toute culture et de toute civilisation. Ils vous rendront la monnaire au centuple et plus vite que vous ne le pensez.
Si vous allez au duomo de Pise, vous devrez payer, pour vous trouver devant une armée de touriste devant des machines à sous. N'est-ce pas un sacrilège? Que reste-t-il de la noblesse et de la saintetné du lieu?
Il en est de même de ceux qui écoutent, l'i-phone vissé à l'oreille ou comme musique de fond, de l'admirable musique nécessitant respect et attention. Si vous avez besoin d'un bruit de fond,les grands compositeurs comme Chopin, Mozart, ou Debussy, Johann Strauss, en ont composé pour remplir cette fonction. Profitez-en.
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CHRONIQUE
Immobilisme et stagnation
Je suis contre, on l'aura compris. Mais je saisis l'occasion pour donner l'exemple d'un entreprise familiale que j'aime et que je respecte depuis des décénnies et de la manière de laquelle elle s'est préoccupée de sa succession. Grâce à son président, mon ancien disciple, j'ai reçu une magistrale leçon de mise en garde contre l'immobilisme. L'élève a dépassé le maître.
Pourtant cette mise en garde contre la paresse d'esprit et le manque d'imagination qui sont à l'origine de l'immobilisme, je les ai combattus pendant toute la première partie de ma carrière de conseil et d'enseignant, vouée à la SDT, la Simplification Du Travail. Cette discipline exige évidemment que l'on fasse la guerre à toutes les tâches inutiles héritées d'une pratique rodée et qui paraissent d'une évidente nécessité.
Mais la SDT ne s'arrête pas là, car après la phase d'analyse, vient celle de la combinatoire, de la reconstruction sur de nouvelles bases qui ne doive rien aux habitudes et aux préjugés passés.
Je vais vous en donner un exemple d'application dans le cadre d'un grand et célêbre magasin de la capitale : le BHV où je passai 17 ans de ma vie professionnelle en contact étroit avec le personnel de base : caissières, manutentionnaires, vendeurs, chefs de secteur. Ci-dessous on me voit à cette époque, dans mon somptueux bureau du BHV. C'était un privilège d'avoir ainsi un bureau pour soi tout seul. Celui ci donnait sur la cour de la rue de la Verrerie et j'n étais très satisfait !.
Lorsque des clients achètent dans plusieurs rayons des marchandises destinées à être livrées, quoi de plus naturel que de les regrouper au fur et à mesure des achats sous une adresse unique définie par un numéro d'ordre. Le lendemain les camions de livraison chargeront les marchandises d'après le numéro d'ordre. Le problème est que lorsqu'on commet une erreur de numéro, et cela arrive souvent, la marchandise stagne dans les entrepôts alors que le client n'est pas livré. Pour atténuer son mécontentement, on est obligé de recommander de la marchandise . Que faire? Il existe un moyen radical mais qui semble absurde : livrer chaque colis séparément au client. Plus de No d'ordre, puisque c'est l'adresse qui prévaut. Donc, si l'acheteur achète quatre lots dans des rayons différents, chacun va lui être livré séparément et directement.
Aussi curieux que cela paresse, je ne me suis pas interdit d'éxaminer cette solution qui s'est révélée la.seule valable et constitua le fondement du système dit des "zones". On gagna sur tous les tableaux aussi bien celui de la fiabilité que celui des coûts d'établissement des bordereaux de livraison destinés aux livreurs et énumérant la liste des marchandises classée par numéro d'ordre.
Ci-dessous, on me voit à Acapulco pendant un week-end touristique avec Roger Staffe. Le BHV, très généreusement me payait des voyages d'études aux Etats-Unis, dans des conditions exceptionnelles de confort. C'est ainsi qu'au cours d'un séminaire MMM donné par Trujillo,le visionnaire de la grande distribution, je rencontrai Gérard Mulliez, qui fut le seul à avoir compris l'enseignement et à le faire passer dans la pratique.
J'entrainai mon patron, le directeur de la logistique (manutentions, stockage, livraisons) Roger Staffe aux Etats Unis et cela renforça beaucoup notre complicité professionnelle. Sans son appui inconditionnel, j'aurais végété lamentablement ou pis encore, je serais monté à la direction du groupe, bien loin de la réalité. On remarquera ma maigreur et mes yeux un peu hagards de visionnaire. J'étais un ennemi acharné de l'immobilisme, des rentes de situation et du gaspillage. Je n'inspirais guère confiance aux pontifes traditionnels qui me prenaient pour un exalté irréaliste et un révolutionnaire utopiste. , Quelques uns en revanche furent mes partisans enthousiastes comme le Président du lait Gloria Pierre Poux , et surtout Monsieur Peuch-Lestrade, président de Primagaz qui me laissa le soin de former M. Jean Charles Inglessi, le fils du fondateur, au management. Ce fut le début d'une relation de confiance qui perdure encore aujourd'hui.
L'intelligence di Directeur de la logistique, Monsieur Roger Staffe, fut donc de me faire confiance et de me soutenir dans ma démarche, alors que les Galeries Lafayette et le Printemps, eurent recours à une informatisation qui aggrava encore le problème en ajoutant aux erreurs de la machine à celle des hommes. Mais informatiser était chic, alors que la méthode des zones utilisait de papier crayon et de petites calculettes, ce qui nous valut d'être taxés de régression technologique. Et après? dit notre président. Si on gagne sur tous les tableaux, n'est-ce pas suffisant? N'est-ce pas le but de notre politique d'économies?
Hélas tout a une fin, et à la suite du départ de Georges Lillaz, génie des affaires et coeur généreux, ce fut un transfuge informaticien des Galeries Lafayette qui rétablit l'ordre informatique et signa l'arrêt de mort du bon sens et de l'innovation véritable. Je quittai alors le BHV pour gagner une entreprise de distribution commerçante et innovante, dirigée par un génie terre à terre comme je les aime. Et voyez-vous, j'y suis toujours!
Mais cette remise radicale en question demandait une fraîcheur d'imagination et une mobilité psychologique que j'avais tendance à perdre, comme me le rappela mon ancien disciple.
Une image utile par les temps qui courent : en temps de crise grave, le cercle de feu se rapproche, menaçant les scorpions qui, paniqués, s'entre-dévorent. La seule voie est la sortie par le haut, et l'échelle qui la permet, c'est la mobilité des esprits et des organisations. Mon fils vice-président d'une banque vénérable, forte de 150 ans d'expérience et d'une réputation sans tache, comptait faire sa carrière dans cette organisation qu'il aimait et connaissait intimement, sans se rendre compte qu'il s'enfonçàit dans le coocooning. La faillte brutale et inattendue de la banque, le livra, nu, au milieu de la tourmente. Il travailla comme un fou pour trouver de nouvelles perspectives et quelques opportunités se présentèrent qu'il sut saisir avec acharnement et persévérance.
NOTE : je vous conseille de revoir le billet du 4 avril 2009 : Les leçons d'un échec. Je l'ai refait de fond en comble et enrichi de beaucoup d'images de qualité. Lisez la suite de ce billet dans "continuer à lire".
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Saturday, 4 April 2009
CHRONIQUE
Les leçons d'un échec
Errare humanum est, perseverare diabolicum. Un jeune homme plein d'entregent, les dents longues et ambitieux est venu me voir en faisant du "name dropping". Il se targuait de connaître bien, voire d'avoir la confiance, de gens qu'il connaissait à peine. Il essaya d'obtenir quelque avantage de moi, en vantant ses hautes connections. Je le mis en flagrant délit, et lui reprochait durement ces défauts véniels peut-être,mais qui détruisent une carrière. A ma grande suprise il fit amende honorable et changea instantanément de comportement, ce que des amis notèrent aussitôt. Il redevenait recommandable.Mieux encore, il rendit l'ascenseur le lendemain en me présentant un homme important, qu'il connaissait vraiment. Une leçon à tirer de cet incident, est qu'il faut toujours donner à une personne que nous avons mal jugé une chance de se rattraper, à condition que toute honte bue, il reconnaisse ses lacunes et se promette de les pallier.
RECTIFICATION AU 8 AVRIL 2009
Il ne faut pas chanter victoire trop tôt. Le premier mouvement de bonne volonté passé, il est tentant de retomber dans ces ornières. Donc restez toujours aux aguets; le sang du loup peut à l'improviste reprendre le dessus dans votre dogue familier. Il faut laisser le temps au temps pour que le mauvais pli au pantalon disparaisse.
Lire la suite dans le corps du billet.
LA PERTE DE LA DEUXIÈME FONDATION
J'ai accusé fortement la perte de cette deuxième fondation à laquelle je tenais beaucoup et je pense que l'immense fatigque que j'éprouve en ce moment a une part pychosomatique. Je m'en veux, mais qu'y faire?
A quelque chose, malheur est bon cependant. L'effort de constitution de cette fondation m'a obligé à apprendre toutes sortes de matières pour lesquelles j'avais certes de l'attirance mais afin de passer à un stade à peu près professionnel. Citons : la numismatique, les manuscrits à peinture, l'écriture et le papier, la bibliophilie de haut niveau... Ce n'est pas rien et c'est une richesse que nul ne pourra me confisquer. J'aimerais dans ce billet vous exposer brievement en quoi consiste cette deuxième fondation et de vous faire comprendre pourquoi sa disparition privera les gens désireux de s'élever, d'une petite lumière d'humanisme et de culture.
Ci-dessus, vous avez un exemple d'une pièce de la deuxième fondation. Ce livre d'heures datant de 1380, est unique au monde par son texte inscrit en lettres d'or en relief, travail gigantesque et qui impressionne tous ceux qui ont eu le privilège de le contempler. La reproduction ci-dessus ne donne qu'une pâle idée du tour de force que représente ce manuscrit,par ailleurs orné de merveilleuses miniatures. Ce trésor une fois vendu (à un musée, ou une fondation américaine, on s'en doute), on ne pourra plus jamais le revoir à moins de montrer patte blanche aux conservateurs et avoir de hautes relations parmi les érudits. Dans la seconde fondation, il aurait été mis à la disposition, dans une enceinte intime et conviviale, des amateurs quelle que soit leur origine et leur statut : garçon livreur ou médiévaliste. Lorsqu'on pense que la deuxième fondation devait comprendre plusieurs centaines de ces trésors on comprendra mieux l'abnégation et le soutien des grands marchands comme Stéphane Clavreuil ou Heribert Tenscher, qui ont retenu ces pièces exceptionnelles en attendant le moment - proche j'espère - ou je pourrai persuader un sponsor cultivé et ouvert de m'aider dans cette entreprise unique.
Pour avoir accès au plan et à la logique de la deuxième fondation, continuez à lire.
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Friday, 3 April 2009
CHRONIQUE
Poisson d'avril
Comme vous avez pu vous en douter, le billet du 1er Avrill, était un ... poisson d'Avril. Le plus drôle est qu'il a été pris au sérieux et que j'ai reçu bien des félicitations d'experts pour la clarté de mon explication pour le grand public. Plus drôle encore, les puissants du G20 se sont ingéniés à me donner raison.
Il me sera difficile de m'étendre sur ce billet à cause d'un emploi du temps dément et des rendez-vous chaotiques. Je ne puis évidemment pas déflorer ce que j'ai pu apprendre mais au moins vous donner quelques indications sur l'état de la Russie.
Comme vous le savez la situation est proche de la panique. Les Russes en veulent beaucoup à l'Europe et tout particulièrement à la France, de leurs procès d'intention qu'ils leur intentent. On n'est pas loin d'assimiler les oligarques à de grands escrocs méricain, à ces criminels en col blanc qui ont causé notre ruine. C'est aller un peu vite. Certes, il y a en Russie une maffia puissante tenus par des oligarques véreux comme les gens de l'Alpha Bank. Mais il y en a au contraire d'irréprochables comme Oleg Deripasca qui se bat comme un lion pour sauvegarder tous les emplois,ne licencier personne et s'inquiéter très sérieusement du sort des pays du tiers monde. Nul ne l'ignore ici parmi les gens qui comptent et qui savent et qui lui vouent une grande admiration pour son intelligence et sa noblesse d'âme.Il a été victime de la baisse drastique de l'aluminium dont il détient le stock le plus important du monde. Au lieu de licencier pour assainir les comptes, ce qu'aurait fait n'importe quelle multinationale occidentale, il a voulu en tant qu'entrepreneur responsable sauvegarder l'emploi, protéger et garder tous ceux qui ont travaillé pour lui, quelles qu'en soient les conséquences. J'en connais d'autres comme lui en Russie, peu nombreux, il est vrai, et qui souffrent de se voir rangés dans le lot des golden boys américains.
Mais je le disais, nous vivons une situation pleine de surprises. Il suffirait par exemple que l'aluminium se trouve dans un cycle de hausse pour que Deripasca retrouve son statut d'homme le plus riche de Russie, qui incombe maintenant à Mickael Progohrov, homme connu pour son sérieux et sa rigueur presque suisse. Mais la Russie dans son ensemble est détentrice de richesses considérables qui seront nécessaires à la survie de l'Europe. Nous faisons tout ce nous pouvons pour nous aliéner sa collaboration. Et ce sont les Français, la nation la plus respectée historiquement par la Russie, qui est devenue désormais la moins respectable à ses yeux. Le comportement de l'inelligentsia parisienne est irresponsable, lorsque le besoin s'en fera cruellement ce n'est pas elle qui nous tirera d'affaire.
Je dois vous quitter à présent, mes chers amis, car nous sommes passés au 4 avril.
Bruno Lussato
Wednesday, 1 April 2009
CHRONIQUE
Repartir de zéro
Socrate ayant décliné son offre de m'aider à créer la deuxième fondation, pour des raisons valables d'ailleurs, je me refuse de baisser les bras. Sur ces entrefaîtes Kimyasu Tatzuno vient me voir pour me proposer une alternative à la collection Omas.
Vous savez peut-être que j'avais la collection d'instruments d'écriture la plus complète et la plus pédagogique du monde. Aucune ne pouvait rivaliser avec son importance culturelle et sa variété. Commes vous le savez, elle a été volée en 2001 au cours d'un hold-up qui m'a expédié à l'hopital. Aujourd'hui il est totalement impossible de la reconstituer tellement il y a de pièces uniques, jalons du développement qui devait mener de la plume d'oie au stylo à bille. Heureusement cinq ouvrages sont parus sur le Musée du stylo et de l'écriture. Le titre complet du musée montre qu'il est dédié à la mémoire d'Armando Simoni, un créateur extraordinaire qui porta l'instrument d'écriture à sont plus haut standard d'excellence, concurrencé seulement par les stlos de laques Namiki (produits par Pilot). Je ne me suis jamais consolé de la perte de ces douze ans d'efforts accomplis avec le maïtre Kimyasu Tatzuno. et voici une occasion qui relance ce musée sur de nouvelles bases, tout à fait différentes. L'ancien Musée du stylo, ayant son siège 3,Rue Guy de Maupassant, montrait année par année l'évolution lente et graduelle des techniques, toutes marques confondues, ce qui permettait de mettre en lumière les influences réciproques. La plupart des collectionneurs fot partir le premier stylo de l'année 1982, qui a vu la naissance du premier Waterman, pièce historique mythique. Mais le musée a exposé toute une série d'intermédiaires entre le Bion du XVIIIème siècle et le premier Waterman, qui est non pas un point de départ, mais un point d'aboutissement. Il me reste encore deux superbes bions, toutes les étapes intermédiaires ayant été volées et introuvables. Onpense que la collection se trouve en Biélorussie, après avoir transité par un recéleur de Hanovre, avec la complicité probables des autorités de cette ville très particulière qui a interdit les policiers français de s'en emparer quand ils étaient encore exposés en vitrine. Bel exemple de corruption.
Et voici que Raffaella Simoni-Bernardi, la fille du cavaliere Armando Simoni, et toujours en activité, décide de proposer à ma fondation d'UCCLE d'acquérir la totalité du fonds historique de la production d'Omas, marque du Cavaliere. Ceci est à la fois alléchant mais d'une part ne fait partie de notre plan d'acquisition consacré aux Mingei et à l'Art de l'Himalaya, et rique de dépasser nos moyens, concentrés sur ces deux niches, d'autre part ne correspond pas à une logique quelconque, la collection principale ayant disparu.
Kimyasu Tatsuno, consulté , est réticent. Le grand public ne connaît pas OMAS et l'effet d'attraction peut s'en trouver affecté. Tatsuno préfererait pour la même somme constituer un ensembles de plus belles pièces de Waterman et de Parker. En effet d'une part, le musée principal ne s'était guère soucié d'avoir un panorama des pièces prestigieuses en nacre ou en argent ciselé, qui étaient hors de prix, d'autre part avec la crise, les américains où sont détenues ces pièces spectaculaires, s'en défont à des conditions très avantageuses. On peut ainsi se procurer des pièces mythiques, telles que les européens n'en n'ont jamais vues, telles que le serpent de Waterman travaillé à la main.
Ci-dessus une des plus belles pièces d'Omas, véritable tour de force, composée de vingt facettes en or incrusté de nacre. C'est à mon sens le plus beau stylo jamais réalisé. Il m'a été volé, et j'ai dû à grand peine en racheter un autre aux Etats-Unis, en surpayant le vendeur. On notera l'écrine en verre de Murano incrusté de trois abeilles d'or massif.
Nostalgie ! Un des ouvrages cosacrés au musée du stylo (avant le vol!) Les pastilles rouges représentent l'appartenance au musée.
Ci dessus le livre sur Waterman dont Kimiasu Tatsuno m'a annoncé - à tort - que tout était disponible.
CHRONIQUE
La suite des révélations
Nous allons aborder maintenant les autres chapitres de la remise en ordre américaine. La répartition des fonds des banques centrales.
Nous poursuivons nos interviewes avec celui du gouverneur Spazzacane.
Q. Monsieur le gouverneur, vous me dites avoir pris connaissance de noitre précédent dialogue avec le ...
R. Oui, et je peux vous assurer qu'il fourmille d'inexactitudes plus ou moins tendancieuses. To make a long story short, pardon, comment dites-vous en français?
Q. Pour faire court.
R. Pour faire court, ce n'est pas Greenspan le responsable de la chute de Lehmann Brothers mais le secrétaire Hank Paulson. C'est l'ancien patron de Goldman Sachs qui avait l'oreille du Président Bush qui l'a élu chef du trésor.
En revanche, il est vrai qu'il a sauvé AEG. comme contrepartie.
Q.Qui donc a vu juste d'après vous?
R. Georges Soros.
Q. Quelle était sa position?
R. Il a prédit qu'on se dirigeait vers une crise épouvantable,alors on l'a traité de communiste et on s'est moqué de lui au lieu de le prendre au sérieux. Par voie de conséquence, il a parié contre l'économie et a gagné 3 milliards de dollars.
Q. Que va faire la Chine?
R. Ellerachetera l'Angleterre, et le Rimibi remplacera la livre.
Q. Comment est-ce possible?
R. L'Angleterre est en banqueroute, les biens de l'Etat sont vendus aux Chinois. Cela a été possible grâce à des opérations de fusion intelligentes On peut dire que Goldman Sachs a vendu l'Angleterre à la Chine.
Q. Qui est le responsable de la crise?
R. Il faut prendre conscience que dans notre monde interdépendant, on a appris à se faire confiance les uns les autres. Mais une presse irresponsable a extrapolé la crise fiscale et a prétendu que c'était une fuite des consommateurs qui avait déclenché la débâcle. Alors qu'au contraire jamais les consommateurs n'ont été aussi désireux de consommer. Ceci a favorisé les short sellers.
Q. Qu'est ce que c'est les short sellers?
R. Ce sont ddes gens qui profitent de la destruction desentreprises, comme Einhorn pour Lehmann. Par exemple en investissant 1 milliard, il obtiennent des banques pour 10 millards d'actions. Puis ils se débrouillent pour faire tomber l'entreprise convoitée en utilisant la presse et ils rachètent les actions au centième du prix. Ils ont ainsi gagné 9 milliards. Avant Lehmann il y eut une petite banque : Beak Storns qui connut le même sort.
Q. Comment utilisent-ils la presse?
R le presse est irresponsable et a beaucoup de puissance sur les gens. Il suffit qu'elle amplifie d'une manière dramatique des incidents de parcours pour enclencher des séries de catastrophes. Lehmann a été de ses victimes.
Q. Merci monsieur le Gouverneur. Un mot encore, qu'est-ce qui vous fait croire que cela changera?
R. Votre président, Nicolas Sarkozy a annonce que si cela ne bougeait pas et qu'on ne.prend pas au sérieux la crise,il quitterait aussitôt la conférence et se retirerait du G20.
Q. C'est une annonce?
R.Non ,il prépare l'opinion.
Q. Va-t-on annoncer la grande décision demain?
R. Rien n'est moins sûr. Il faut laisser du temps au temps.
Q. Le moment est-il mal choisi? Il serait prématuré d'alerter la population?
R. On en discute en ce moment au G20. Je dois d'ailleurs vousl laisser pour regagner la salle de conférences.
Il part sans attendre d'autres questions et sans saluer.
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