CHRONIQUE
Repartir de zéro
Socrate ayant décliné son offre de m'aider à créer la deuxième fondation, pour des raisons valables d'ailleurs, je me refuse de baisser les bras. Sur ces entrefaîtes Kimyasu Tatzuno vient me voir pour me proposer une alternative à la collection Omas.
Vous savez peut-être que j'avais la collection d'instruments d'écriture la plus complète et la plus pédagogique du monde. Aucune ne pouvait rivaliser avec son importance culturelle et sa variété. Commes vous le savez, elle a été volée en 2001 au cours d'un hold-up qui m'a expédié à l'hopital. Aujourd'hui il est totalement impossible de la reconstituer tellement il y a de pièces uniques, jalons du développement qui devait mener de la plume d'oie au stylo à bille. Heureusement cinq ouvrages sont parus sur le Musée du stylo et de l'écriture. Le titre complet du musée montre qu'il est dédié à la mémoire d'Armando Simoni, un créateur extraordinaire qui porta l'instrument d'écriture à sont plus haut standard d'excellence, concurrencé seulement par les stlos de laques Namiki (produits par Pilot). Je ne me suis jamais consolé de la perte de ces douze ans d'efforts accomplis avec le maïtre Kimyasu Tatzuno. et voici une occasion qui relance ce musée sur de nouvelles bases, tout à fait différentes. L'ancien Musée du stylo, ayant son siège 3,Rue Guy de Maupassant, montrait année par année l'évolution lente et graduelle des techniques, toutes marques confondues, ce qui permettait de mettre en lumière les influences réciproques. La plupart des collectionneurs fot partir le premier stylo de l'année 1982, qui a vu la naissance du premier Waterman, pièce historique mythique. Mais le musée a exposé toute une série d'intermédiaires entre le Bion du XVIIIème siècle et le premier Waterman, qui est non pas un point de départ, mais un point d'aboutissement. Il me reste encore deux superbes bions, toutes les étapes intermédiaires ayant été volées et introuvables. Onpense que la collection se trouve en Biélorussie, après avoir transité par un recéleur de Hanovre, avec la complicité probables des autorités de cette ville très particulière qui a interdit les policiers français de s'en emparer quand ils étaient encore exposés en vitrine. Bel exemple de corruption.
Et voici que Raffaella Simoni-Bernardi, la fille du cavaliere Armando Simoni, et toujours en activité, décide de proposer à ma fondation d'UCCLE d'acquérir la totalité du fonds historique de la production d'Omas, marque du Cavaliere. Ceci est à la fois alléchant mais d'une part ne fait partie de notre plan d'acquisition consacré aux Mingei et à l'Art de l'Himalaya, et rique de dépasser nos moyens, concentrés sur ces deux niches, d'autre part ne correspond pas à une logique quelconque, la collection principale ayant disparu.
Kimyasu Tatsuno, consulté , est réticent. Le grand public ne connaît pas OMAS et l'effet d'attraction peut s'en trouver affecté. Tatsuno préfererait pour la même somme constituer un ensembles de plus belles pièces de Waterman et de Parker. En effet d'une part, le musée principal ne s'était guère soucié d'avoir un panorama des pièces prestigieuses en nacre ou en argent ciselé, qui étaient hors de prix, d'autre part avec la crise, les américains où sont détenues ces pièces spectaculaires, s'en défont à des conditions très avantageuses. On peut ainsi se procurer des pièces mythiques, telles que les européens n'en n'ont jamais vues, telles que le serpent de Waterman travaillé à la main.
Ci-dessus une des plus belles pièces d'Omas, véritable tour de force, composée de vingt facettes en or incrusté de nacre. C'est à mon sens le plus beau stylo jamais réalisé. Il m'a été volé, et j'ai dû à grand peine en racheter un autre aux Etats-Unis, en surpayant le vendeur. On notera l'écrine en verre de Murano incrusté de trois abeilles d'or massif.
Nostalgie ! Un des ouvrages cosacrés au musée du stylo (avant le vol!) Les pastilles rouges représentent l'appartenance au musée.
Ci dessus le livre sur Waterman dont Kimiasu Tatsuno m'a annoncé - à tort - que tout était disponible.