Monday, 13 April 2009
Ci-dessus, une des pages les plus durs de Apocalypsis cum Figuris - L'Entretien. J'ai essayé de le censurer, mais je m'aperçois que trente ans après, il devient d'actualité.
CHRONIQUE
Apopcalypse
Sans images il est difficile de rédiger ce billet. On y traite des nouveaux barbares. Une partie a trait aux tags,et à l'apocalypse pop, l'autre à un fragment de l'Apocalypsis cum Figuris (L'Entretien) que je n'ai osé publier dans mes morceaux choisis, tant c'est obscène et révulsif. Je pensais avoir forcé le trait, et voilà qu'en les lisant vingt ou trente ans après, je m'aperçois que je suis en déça de notre nouvelle civilisation marchande. Je ne puis ne pas faire la connexion avec les visions de William Blake.
J'ai revu hier soir Rashomon de Kurosawa, film admirable que je vous conseille d'acheter en DVD et de garder. Tout tourne autour du mensonge volontaire ou pas, du vol et de la dureté des femmes japonaises. Le plus cruel n'est pas le brigand redouté qui est capable des sentiments les plus fins, mais le Samouraï condescendant dont les yeux expriment mépris et dureté d'acier. Le meilleur est un voleur, menteur et lâche, qui à la fin rachète le genre humain, lui le misérable père de six gosses et qui accueille un bébé abandonné par ses parents. Là où il y a à manger pour six il y en a pour sept dit-il. Le bébé qui hurlait désespérément dans les bras d'un bonze compatissant mais inefficace, se calme instantanément entre les bras du pauvre bûcheron qui le porte avec amour. La plus belle leçon d'humanité dans la ligne de Blake. Là ou se trouve le pardon, la pitié, l'amour de la personne humaine, réside l'image divine.
APOCALYPSE SANS CATHARSIS.
Le cas Chronic-arts.
Il s'agit d'un magazine ayant la prétention de choquer la "bienpensanse" et de flatter sous prétexte de les hérisser le poil,les "jeunes branchés", ceux qui font les tags, manifestent à coup de barres de fer en faveur de la non-violence, aux bobos de toute sorte. Mais la "bienpensance" internet et parisienne, adore. En témoigne la queue des parisiens devant l'exposition des tags au Grand Palais, alors que Blake, qui fustige cette tournure d'esprit, était délaissé au Petit Palais.
Chronic'art est un magazine "branché" qui puise son image et ses "valeurs" sur ce que l'on pourrait appeler la contreculture, le but étant d'étaler sa différence, de prendre tout à contre-pied et de choquer les traditionnalistes comme moi et ce qu'ils croient être la "bienpensance". En fait un certain parisianisme adore.
L'explication de textes est consacrée à Southland Tales. Elle est conduite d'une manière fouillée, professionnelle qui singe les analyses consacrées à Stendhal ou à Marcel Duchamp. Pour des extraits, reportez-vous au corps du billet.
On pourrait citer un livre qui montre comment une certaine avant-garde conçoit l'Apocalypse, notamment " Signs of the Apocalypse/Rapture. Front Forty Press 2008. C'est un beau livre comprenant parmi des imagiers inconnus, Ed Ruscha, Bill Viola et Robert Ryman. Le livre très bien présenté, contenant deux DVD est un intéressant réservoir d'images, il ne saurait prétendre à un florilège d'artistes et trop souvent point de créativité chez ces créateurs, mais des ressucées, des réminiscences...
Le cas de l'Entretien
Les premiers volumes destinés à la BNF, sont pleins de séquences absolument horribles, que j'ai pensé soustraire au public dans la deuxième série de "morceaux choisis" que je projette. Mon fils, qui âgé de quinze ans, lisait en cachette ces volumes, en fut si impressionné, qu'il ne voulut jamais toucher à L'Entretien, dont le titre complet est Apocalypsis cum Figuris.
Le malheur veut que les pages qui sont calligraphiquement les plus réussies sont me semble-t-il celles là, de sorte qu'en expurgeant les volumes des passages scabreux, du même coup on ôte ce qui fait son originalité !
On trouvera dans le corps du billet un extrait des séquences interdites. Cela vous évoquera sans doute bien des comportement et des valeurs actuels.
On trouvera également dans le corps du billet, une des séquences interdites, qui à l'époque était inconvenante mais aujourd'hui la réalité depasse la fiction.
CHRONIQUE
Troisième Fondation
S'il maintient sa promesse, LH III poursuivra l'oeuvre entreprise par Socrate, et abandonnée notamment pour les raisons déjà signalées. A ce propos, si les recommandations des "experts" avaient été suivies il n'y aurait même pas de version conservée du Livre d'Urizen, provenant de mécènes privés. A en écouter d'autres, ils devrait être accessible sur Internet.Essayez donc, alors que même les anglais peinent à le consulter.
Pourquoi dès lors ne pas conserver le nom de Deuxième Fondation? C'est que de profondes modifications vont être apportées au projet original. Le Site sera sans doute à Paris, où je mettrai à sa disposition un local petit mais bien équipé, qui abritait la collection d'instruments d'écritures, la première au monde, mais aujourd'hui volée et cachée par un amateur qui l'a achetée à un recéleur de Hanovre, avec la protection objective de la police de cette ville franche, état dans l'état, qui a interdit aux policiers français d'aller la récuperer quand il était encore temps.
Puis, la pérennité de cette fondation sera assurée à cause des frais réduits (j'en sais quelque chose, puisque je la finance sur mes fonds propres) et surtout grâce à l'enthousiasme de L.H.III pour les choses de la culture, qui le rendra apte, avant ma disparition, à comprendre aussi bien que moi, la logique de la Fondation et dont la jeunesse est une précieuse garantie.
Deux nouveaux départements vont être créés : 1. La collection de partitions originales anciennes de Vivaldi à Messaien, conservée dans les sous-sols de la BNF. 2. La reprise sur de nouvelles bases, de la collection d'instruments d'écriture; dont la thématique se fera non plus selon un parcours universel et pédagigique impossible à reconstituer, mais par des séries complètes de la production de grands constructeurs d'importance historiques, séries uniques au monde et qu'il sera impossible de rivaliser.On commencerait par Omas et par Waterman, (deux de mes sponsors historiques) pour passer à Parket et Wahl Eversharp les années suivantes. Nous comptons aussi sur la participation de Visconti dont plusieurs pièces ont échappé à la Razzia, et de Stipula qui a fait les plus beaux stylos sculptés. Le reste suivra dans les années à venir.
Ajoutons à cela le chef d'oeuvre en cours de constitution d'un des plus grands calligraphes mondiaux, Claude Mediavilla et la collection de Washi, don du Musée du Papier à Tokyo. Ou encore, la donation Hiroko Noguchi, et ses sublimes objets en kozo, teints en kaki. Ainsi qu'on le voit, cette troisième fondation sera notablement supérieure à la seconde et digne de la grande dynastie dont L.H III et son père sont issus.
NOTE: Grâce à Sandrine, je puis à nouveau écrire sur le blog. Mais il est impossible d'enregistrer de images ni de recevoir mes e-mails. Une suggestion : demander à Emmanuel d'augmenter la taille de mon serveur. J'en ai une autre qui ne plait à personne : acheter un Apple et choisir mon opérateur et mon serveur. Cela fait trois semaines que j'essaie de passer sur SFR, et c'est un parcours du combattant. En définitive je vais peut-être prendre Bouigues. Cela signifiequ'à partir de cette semaine, tous les nouveaux billets seront fabriqués sur Apple. Mais encore faut-il apprendre à m'en servir, et transferer ma banque d'images sur le nouveau serveur. On a travaillé avec Sandrine de 23h à 1h34 le 14 avril. De quoi vous dégoûter définitivement de l'informatique. On est happés par le contenant et l'on assèche le contenu.
Sur ce, bonne nuit.
Saturday, 11 April 2009
CHRONIQUE
William Blake et l'Entretien
Une rectification
Nous avons émis, mon fils et moi, l'hypothèse que le Musée du Palais à Taipeh pratiquait la rétention à l'égard des éditeurs du monde entier. On se fondait sur le fait que la plupart des ouvrages sur la peinture chinoise font l'impasse sur les oeuvres du musée, se limitant à des collections des musées chinois nationaux, et provenant de musées occidentaux, en Allemagne, en Suisse,etc. Or, en fouillant dans la librairie du Musée Guimet, j'ai trouvé l'ouvrage suivant qui fait amplement appel à Taiwan :
La Peinture Chinoise par Emmanuelle Lesbre et Liu Jianlong. Ed. Hazan, 69
Je l'ai longuement feuilleté et j'ai fini par l'acheter. Il contient au moins dix reproductions provenant du Musée du Palais à Taipei. J'y reviendrai sans doute dans le prochain billet. Pour l'instant, revenons à William Blake.
Blake est le plus célèbre poète anglais. Méconnu de son vivant, il ne fut reconnu que cinquante ans après samort et Angleterre et jouit d'une renommée dans tous les pays anglophones, dont les Etats-Unis qui possèdent le plus important de ses livres : Le Livre d'Urizen absent de l'exposition parisienne qui ne contient que les oeuvres provenant de musées anglais à une exception près. Je connaissais l'existence de ce livre exceptionnel par un ouvrage acheté à New York au moment de sa parution en 1978 et introuvable aujourd'hui. Mais sait-on jamais, par l'internet à en croire le grand expert qui a contribué à la chute de la Deuxième Fondation, vous devriez pouvoir le consulter gratuitement sur la toile !
Une propriété unique me relie aux ouvrages de Blake, toutes proportions gardées bien entendu. Je lui dois l'accueil de mon Apocalypse à Images dans le saint des saints de la Bibliothèque Nationale de France : la salle des manuscrits anciens. En effet les ouvrages de Blake sont les seuls à être nés à la fois comme texte et comme image, alors que les calligraphes copient généralement des textes célèbres et les illustrateurs, ajoutent leur imagerie qui n'est guère de la peinture. Ceux qui ont essayé, en France notamment comme Cortot, de s'en inspiré ont échoué piteusement.
Certes, alors que mes moutures du même texte sont des réinterprétations graphiques, où je suis l'illustrateur de mon propre texte, donc uniques dans leur genre, les livres de Blake sont tirés à plusieurs exemplaires. Mais que cela ne fasse pas illusion. Comme les estampes originales d'un Hokusai, aucun tirage n'est une reproduction du précédent. Chaque exemplaire est repris, travaillé à l'aquarelle et quelquefois enluminé à l'or fin. Ci-dessous, une page de mes "chansons de la vallée" où l'illustration est une espèce de monotype. Aucun tirage ne ressemble à l'autre et au bout de quelques exemplaires, l'image est illisible. Il en est de même chez William Blake, où texte et illustrations, gravés en relief à même le cuivre (donc en écriture en miroir) sont encrés en un seul passage.
Ci-dessous, une page de "L'Histoire d'un Fleuve" dédiée à Wang Wei, où j'ai essayé de transferer une matrice.
Les idées politiques de William Blake
Blake conteste énergiquement l'idée d'égalité, et d'égalitarisme cher aux révolutionnaires de 1789. Mais il fustige aussi le capitalisme et le commerce, alors prisés comme facteur de prospérité. Mais la conséquence ultime du capitalisme et du commerce, est de rendre les individus interchangeables, ou comme le dit bien mieux Blake : "inter-mesurables". Tout individu avalé par la sphère du capitalisme comercial est réduit à sa plus misérable dimension culturelle et humaine. Il n'est plus une personne. Ce point de vue est prophétique en notre période de matérialisme mondialiste.
Urizen pour Blake, est le symbole du rationalisme obtus, de la logique péremptoire du spécialiste ou de l'idéologue. Gauchisme et capitalsme effréné, se rejoignent paradoxalement sur ce terrain. De ce point de vue, le vrai art mingei, proche du peuple et de la matière, empreint de spiritualité, est radicalement opposé du Mingei théorisé revendiqué comme une propriété industrielle par Sôri Soetzu, le fils de Yanagi Soetzu. Alors que ce dernier créa le terme de Mingei et prôna la renaissance de la pièce unique d'artisanat, en fondant la plus grande collection mondiale de Mingei,son fils se lança dans le désign industriel, où l'essence du mingei ,pour lui, résidait dans la diffusion de masse de produits de design, tous identiques. L'individualisme de chaque dupliqueur était évidemment abolie et s'effaçait derrière le concept.
Voici des extraits d'un texte de Blake cité par Seree Makdisi dans le catalogue du Petit Palais, p.105.
Voici les ébauches d'un système commercial international (aujourd'hui, la mondialisation) et conçu par Urizen :
D'abord il besogna pour faire des Métiers et du Commerce, des navires et des vaisseaux armés
pour voguer sur l'abîme, et sur terre les enfants furent vendus par les métiers
De l'horrible nécessité, travaillant sans cesse nuit et jour,
jusqu'à ce qu'épuisés, ils prissent la forme du spectre dans le sombre désespoir ;
Et des myriades d'esclaves, en cargaison, font un refrain à la voix rauque de l'abîme,
Avec le cliquetis de leurs chaînes ; l'Empire Universel gémit.
Voici à présent l'amour selon Urizen :
Voici que je déploie mes ténêbres, et que sur
Ce rocher, d'une main forte, je place,le Livre
de bronze éternel, ecrit dans ma solitude :
Les lois de paix, d'amour et d'unité
De compassion, de pitié, de pardon.
... ... ...
Un commandement, une joie, un désir,
Une malédiction, un poids, une mesure,
Un Roi, un Dieu et une Loi.
On le voit,Urizen est un loup qui parle par la voix de l'agneau, mais l'article "un" dit tout le contraire, un absolutisme religieux destiné à encore mieux asservir les êtres.
Un lamentable exemple est donné par le Pape. Une pauvre jeune femme a été violée et a gardé l'enfant. Le Souverain Pontife n'a pas excommunié le violeur, mais la victime et son enfant. Comment après cela garder la foi dans la religion catholique? Passe encore de se mêler dans l'affaire des préservatifs qui ne le concerne pas, appartenant à César et non du domaine de Dieu, mais appliqué de manière rigide une loi du passé, sans compassion, sans distinction pour la personne humaine, donne raison à William Blake.
Voici au contraire une image de la présence divine :
Tous doivent aimer la forme humaine
Chez le Turc, le Juif, le Païen ;
Où Merci, Amour et Pitié demeurent, Dieu demeure pareillement.
Un décodage
Comme vous l'avez constaté par mon décodage des paraboles de S*** , mon esprit est bassement prosaïque. Je dois cette absence d'envergure à ma double formation de simplificateur du travail et de psychotechnicien. Je suis très attaché aux détails et au bon sens paysan. Je me méfien en revanche des théories simplificatrices, j'ai horreur des idéologies, y compris celle qui préside au système commercial et monétaire multinational. Les économistes raisonnent toujours comme s'il n'y avait qu'un processus mondial : déflation ou inflation, domination des Etats-Unis appelée à durer et garante de la solidité des échanges commerciaux tributaires de la monnaie. Il proposent par voie de conséquence une clé de lecture, une réponse unifiée à l'échelle mondiale qui peut d'ailleur varier d'une école à l'autre : post keynesienne ou avatar du laissez faire d'Hayek. Rien n'est plus contraire à la pensée de William Blake qui dans son Mariage du Ciel et de l'Enfer est proche de la théorie des contradictoires de Lupasco et de la physique quantique.
Tous les jours je cotoie des clients qui besognent tous, soit pour exploiter leur métier ( A chacun son métier et les vaches seront bien gardées, me déclara Gerard Mulliez le jour de mes soixante ans, pour me signifier à minuit dans la nef du Sacré Coeur, mon limogeage. J'avais imprudemment parlé de culture aux Bettencourt), soit pour répondre à la dure concurrence commerciale, soit encore pour s'emparer de l'industrie navale ou militaire (avions, porte avions, missiles), et pourquoi? Pour accroître la pollution, faire de la planète un dépotoir ou un tour de force architectural, sans différencier le bon du mauvais. Les musées et fondations se multiplient, de magnifiques expositions - comme celle de Blake - voient le jour. Mais elle était à moitié vide alorsqu'en face, au Grand Palais , les gens se pressaient en foule pour voir ... les tags. Jamais le coefficient classique/variétés n'a été aussi bas, et pendant que le classique devient de plus en plus sophistiqué, les variétés s'enfoncent chaque jour un peu plus dans l'innomable.
Les employés, cadres, employés et même directeurs, sont vendus par des chasseurs de tête comme marchandises négociables, mesurables, comparables et échangeables, bonnes à jeter dans le dénuement et le chômage quand elles ont cessé de répondre à un usage.
Ceux qui ont conservé leur place et qui veulent la sauvegarder, travaillent sans cesse nuit et jour. Il doivent à leur entreprise et à leur carrière 120% de leur temps. La famille, la culture, la lecture, la méditation, passent au second plan, voici une loi que récuse mon ami Arnaud Mulligan, désavoué par son patron Victor Mulligan, et par ... moi-même qui dans le cadre de mes conseils, abonde dans le sens d'Urizen. Mais comment conseiller la la mollesse, à des clients qui se battent jusqu'à épuisement, et font subir le même traitement à leurs subordonnés. L'horrible nécessité de la concurrence commerciale et industrielle l'exige depuis que la mondialisation a étendu ses ailes de ténêbres sur le monde.
NOTE IMPORTANTE. Le blog ne fonctionne que depuis ce matin. Mais le "répondre à un message" ne fonctionne pas plus que le transfert d'une nouvelle illustration dans le blog. Il est également impossible d'ouvrir de nouveaux dossiers. Windows explorer a cessé de fonctionner. La joie, quoi ! Le pauvre Emmanuel s'est évertué pendant toute la soirée et une partie de la nuit à essayer de comprendre commentil est possible que tout marche sauf le Blog. Il n'avait jamais vu un ordinateur dérailler à ce point. Il a même soupçonné mon Sony d'avoir un problème. A la fin, après des tests interminables il a conclu à un problème de réseau. Passer à SFR c'est entamer le parcours du combattant. J'ai voulu vous avertir : il est possible - probable même qque le réseau récidive.
Enfin Emmanuel est venu à la rescousse. Il a travaillé toute une partie de la nuit, en ce matin il était à l'oeuvre. Enfin, il a pu m'annoncer que tout était rentré sans l'ordre. Mille merci à l'informaticien le plus compétent que je connaisse.Hélas, irremplaçable et de plus en plus demandé.
Voici quelques livres recommandés sur Blake.
L'intéressant catalogue de l'exposition en cours au Petit Palais
Le plus complet des ouvrages sur Blake, mais il y manque le Livre d'Urizen!
Voici les références de ce dernier : les reproductions du livre d'Urizen utilisés dans l'ouvrage de "l'American Blake Foundation, Memphis, State University, Colorado" sont les suivantes :
Copie G, The Lessing J.Rosenwald Collection of the Library of Congress, Alverthorpe Gallery, Jetintown, Penn.
Copie C :une planche de la collection de Mr. et Mrs. Paul Mellon, Upperville, Virginia.
Thursday, 9 April 2009
CHRONIQUE
Fondation foudroyée
J'ai une (presque) bonne nouvelle à vous annoncer : il est possible que la Deuxième Fondation, fondation foudroyée, donne naissance à une troisième fondation. Il est impossible de reconstituer l'implantation qui faisait l'otiginalité de la deuxième fondation. Une troisième fondation, tout en conservant la logique et le plan initial verra peut-être le jour dans notre pays grâce à l'aide de LH III . Vous trouverez dans le corps du billet le rapport des muséologues qui ont condamné la seconde fondation d'une manière péremptoire, ainsi que mes commentaires. Cela en dit long sur la mentalité de ces "spécialistes". Hélas, on rencontre la même morgue et le même mépris pour l'homme du commun chez ceux, qui arrivés au faîte de la gloire , détiennent notre sort dans leurs mains augustes : avocats, professeur de la faculté de médecine etc...
J'ai passé une nuit à peu près blanche poursuivi par le film de Bergman : Les Fraises Sauvages. Cest l'histoire d'un vieux professeur de 78 ans, qui se rend à Lund où il doit être honoré pour son jubilé. Il s'y rend avec sa belle-fille et chemin faisant il est poursuivi par ses souvenirs. Le passé lointain se met à revivre, mais lorsqu'il essaie de parler aux personnages radieux ou nostalgique qui lui apparaissent comme des fantômes plus vrais que nature, il n'obtient aucune réponse. Ils ne s'aperçoivent pas de la présence de cette apparition venue du futur. En faisant ainsi le bilan objectif de sa vie, le professeur s'aperçoit que, bienfaiteur admiré, il n'était qu'un affreux égoïste. J'ai été touché à vif par ce film qui me paraît correspondre à mon parcours actuel et je vous conseille vivement de vous le procurer pour l'intense poésie et la nostalgie onirique qui s'en dégage. Quelle sensibilité!
J'ai reçu le décodage de la parabole du cheval qui mangeait des fleurs d'oranger. J'avoue que le décodage m'a paru presque plus compliqué que la parabole elle-même, j'ai besoin de le digérer avant de vous en parler. Que voulez-vous, je décline et j'aurais peut-être besoin d'un peu de repos.
A propos du Musée du Palais, à Taiwan, mon fils m'a rapporté un beau livre bien relié des chefs-d-œusvre de peintures, calligraphie et bibliophilie. Quelle fut ma surprise de constater qu'il n'y avait que quelques reproductions de grands peintres, ce qui fait qu'il est impossible si on ne se rend pas à Taiwan ou qu'on n'a pas la possibilité d'acquérir des livres antérieurs à trente ou quarante ans, il est absolument impossible de se faire une idée de la grande peinture, de Tang à Yüian. Mon fils m'a expliqué que cette absence est volontaire, de même que la position du site, très reculée et incommode d'accès du musée, de ce fait presque toujours vide. Il s'agit pense-t-il de faire ligne basse pour ne pas agacer les chinois toujours prêts à revendiquer des pièces qu'ils estiment leur appartenir.
Où il est à nouveau question des Fraises sauvages
J'ai reçu plusieurs e-mails très (trop) indulgent qui disent que je ne ressemble pas du tout au vieil égoïste, bien au contraire... Mais ces internautes, ne connaissent que ma vie récente. L'âge, les souffrances, l'approche de la fin, m'ont changé, comme d'ailleurs le vieux professeur du film s'est bonifié. J'ai reçu tant d'amour, que mon coeur a fondu de gratitude et le sentiment d'avoir beaucoup plus reçu, de sollicitude et de respect que je ne mérite, a imprimé en moi un vague sentiment de malaise.
En revoyant le DVD, il est une réserve que je dois émettre : le doublage en français est raté.Comme je tiens de mon père et de ma grand-mère, d'une surdité qui me joue des tours pendables, j'attribuais cette mauvaise diction à ma capacité d'écoute altérée. Mais ma soeur qui a l'oreille particulièrement fine, n'a pas saisi le tiers des paroles prononcées. Comme elles ont un rôle primordial dans une intrigue particulièrement complexe, on ne comprend plus qui est qui, ni ce qui se passe. Il faut le génie d'Igmar Bergman, pour conserver le suspense grâce aux seules images.
Parmi les séquences qui m'ont échappé lors de la dernière fois, je noterai la mise en jugement du vieux docteur : il a manqué au premier devoir d'un médecin : témoigner de l'humanité à défaut de compassion ou de sympathie pour le patient. Il est coupable de culpabilité dit l'examen chargé d'évaluer ses mérites. Il lui faut demander pardon à l'instar du grand Professeur Chaussade, gastro-entérologue réputé, mais traitant ses clients avec une coupable désinvolture et une totale absence d'empathie. Administrant des remèdes d'une manière mécanique, sans réflechir à la nature de son patient, toujours pressé et expédiant les malades à la va-vite. Qu'il n'attende pas l'âge de 78 ans pour reconnaître ses torts.
J'ai été professeur pendant plus d'un demi-siècle. Mais j'étais pontifiant, je dispensais certes à mes étudiants une connaissance mécanique standardisée, mais quand donc me suis-je interessé à eux qui me faisaient confiance? Curieusement, comme pour le héros des Fraises Sauvages ils se persuadaient que j'étais un grand homme, et jamais ne se plaignaient de mon arrogance, de ma froideur, de mon indifférence à leurs attentes, de mon agressivité.
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Tuesday, 7 April 2009
CHRONIQUE
Le "name dropping"
Fausse monnaie des Public Relations.
Ce serait comique si ce n'était attristant. Les "name droppers" sont des gens qui font sonner le nom de relations prestigieuses ou encore qui se targuent de connaître intimement un haut personnage. Molière les a portaiturés avec sa verve dans plusieurs comédies, dont Les Facheux, Le Bourgeois Gentilhomme et La Comtesse d'Escarbagnas. Rappelez vous que de même que je vous ai recommandé d'écouter toutes les sonates de Beethoven, je vous ai donné depuis longtemps le conseil pressant de lire toute l'intégrale Molière ou Shakespeare, dans l'ordre chronologique de création.
Bien entendu, point de Dorante sans Bourgeois Gentilhomme. Les agents d'influence réelle ou supposée n'existeraient pas sans des dupes naïves, qui pourtant se révèlent rouées dans la conduites de leurs affaires. "J'ai parlé ce matin de vous à l'Elysée au petit lever du président... " " Bolloré, Dassault et Pinault me mangent dans la main" ... "Je travaille pour vous dans l'ombre et cela portera ses fruits, cela me coûte beaucoup de peine". Quelque fois ces coutisans arrivistes se mêlent les pinceaux. L'un d'eux, récemment, se targuait de connaître intimement Socrate. Puis, le jour d'après, sans pudeur, il me demanda comme un insigne service : présentez-moi Socrate!
Les gens qui gravitent dans les coulisses du pouvoir, font miroiter les services qu'ils ont donné dans l'ombre et en profitent pour se faire inviter dans les meilleurs restaurants de la Capitale. Allez n'importe quand, à une heure par exemple chez Taillevant, ou chez Goumard par exemple. Faites mine de commander en demandant à étudier le menu et décampez avant que le serveur vienne prendre la commande. Vous verrez surtout une clientèle masculine, sérieuse et cravatée, absorbée dans une négociation serrée sur ... le choix du grand crû. Le plus austère, le plus sérieux, tiré à quatre épingles, celui-là est sans doute le parasite, l'autre le plus relâché, la dupe.
Vous avez honte pour moi? Vous avez raison. Mes conseils ne sont guère moraux et donnent dans le minable! Mais la faim justifie les moyens. ... et mes trucs sont bien utiles pour se faire une idée de la société et de toutes ses strates.
FERMETURE DES FRONTIÈRES CULTURELLES
Lorsque j'étais plus jeune, le me constituai une belle bibliothèque sur les peintures chinoises et les paravents japonais. Tous ces ouvrages faisaient la part belle aux oeuvres appartenant au musée de Formose. (Aujourd'hui Taiwan). C'est pourquoi je secommandai à mon fils de rendre visite à ce musée et de se procurer les catalogues.En lisant attentivement ces derniers, je compris que le musée voulait conserver jalousement la diffusion des illustrations des oeuvres asiatiques. Je pris le livre-monument- en vente à un prix raisonnable à la librairie du Musée Guimet, - sur l'Asie orientale. Mon intuition se révéla juste. Aucune des oeuvres produites ne proveanit de Formose. Le résultat était navrant : aucune oeuvre importante et signée, datant avant le XVIII eme siècle n'était reproduite. Cela montre la suprématie confinant le monopole du Musée du Palais en ce qui concerne la grande peinture chinoise. Il n'est pas, comme l'annonce modestement le catalogue, l'un des plus grands musées sur l'art chinois, il est le seul dans le monde à posséder de telles richesses.
CHRONIQUE
La reconstruction de la fourmilière
Il faut la foi du charbonnier, et une bonne dose de culot, pour oser dans ma situation précaire de santé, qui a justifié la décision de Socrate de mettre fin à la Deuxième Fondation, rebâtir à partir de zéro, ou presque ce travail titanesque. Mais je dois pour cela racheter à Socrate la magnifique collection de monnaies qui m'a coûté tant d'efforts.
Et voici que se présente une autre occasion extraordinaire : la constitution d'une collection de Waterman qui sera sans doute la première au monde et reconstituera le prestige de ma collection volée. J'ai l'intention par ailleurs d'acquérir un Omas Jerusalem en Platine. N°001. C'est un autre tour de force, car le platine est très difficile à ciseler et le Jerusalem est orné d'une frise en spirale, comme la colonne Vendôme qui par sa densité inhabituelle est unique au monde. Si j'acquiers le parcours Waterman, l'année prochaine j'essayerai d'avoir l'intégrale des Omas, dont je possède déjà les dernières pièces légendaires comme l'Almirante, un chef d'oeuvre de gravure sur or. Et puis viendrait un ensemble Parker. avec des stylos mythiques comme l'Atzeck et le premier snake. Par ailleurs Kimyasu Tatsuno, mon conservateur espère avec le temps, de pouvoir retrouver les protostylos les plus précieux dont il ne me reste que de bions (les premiers porte-plume à réservoir connus). Si Dieu me prête vie, et si en raclant mes économies avec l'aide de quelques amis, j'arriverai à mes fins, le nouveau musée du stylo se retrouvera plus riche encore que l'ensemble volé en 2002 au cours du hold-up. Ceux qui désirent en savoir plus se reporteront au corps du billet.
Je me faisais beaucoup de mauvais sang au sujet de LH III dont je savais qu'il était malade et qui ne donnait plus de signe de vie même à ses relations d'affaires. Heureusement il m'a téléphoné, affectueux comme il l'est depuis ces derniers temps, et je m'en veux de lui vouer une affection aussi intense, qui me rend dépendant de lui. Me que peut-on y faire? Un père peut-il renier son fils ou son petit fils?
Je suis révolté par la mauvaise foi et le pharisaïsme de ceux, qui contre toute la communauté internationale tombent à bras ouverts sur Nicolas Sarkozy. Ségolène Royal a même osé présenter les excuses à une personnalité internationale, au nom de la France, pour la contre-performance du Président de la République! Ayant appris que Ségolène est entretenue par Pierre Bergé, le milliardaire ayant fait sa fortune avec les richissimes, j'avoue que mon admiration pour lui en a pris un rude coup. Même Claude Guéant le plus fidèle serviteur de l'Etat, honoré et respecté par tous les partis, a été traîné dans la boue, pour ne pas avoir su empêcher les bandes de guérilla d'avoir dévasté Strasbourg.
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