Ci-dessus, une des pages les plus durs de Apocalypsis cum Figuris - L'Entretien. J'ai essayé de le censurer, mais je m'aperçois que trente ans après, il devient d'actualité.
CHRONIQUE
Apopcalypse
Sans images il est difficile de rédiger ce billet. On y traite des nouveaux barbares. Une partie a trait aux tags,et à l'apocalypse pop, l'autre à un fragment de l'Apocalypsis cum Figuris (L'Entretien) que je n'ai osé publier dans mes morceaux choisis, tant c'est obscène et révulsif. Je pensais avoir forcé le trait, et voilà qu'en les lisant vingt ou trente ans après, je m'aperçois que je suis en déça de notre nouvelle civilisation marchande. Je ne puis ne pas faire la connexion avec les visions de William Blake.
J'ai revu hier soir Rashomon de Kurosawa, film admirable que je vous conseille d'acheter en DVD et de garder. Tout tourne autour du mensonge volontaire ou pas, du vol et de la dureté des femmes japonaises. Le plus cruel n'est pas le brigand redouté qui est capable des sentiments les plus fins, mais le Samouraï condescendant dont les yeux expriment mépris et dureté d'acier. Le meilleur est un voleur, menteur et lâche, qui à la fin rachète le genre humain, lui le misérable père de six gosses et qui accueille un bébé abandonné par ses parents. Là où il y a à manger pour six il y en a pour sept dit-il. Le bébé qui hurlait désespérément dans les bras d'un bonze compatissant mais inefficace, se calme instantanément entre les bras du pauvre bûcheron qui le porte avec amour. La plus belle leçon d'humanité dans la ligne de Blake. Là ou se trouve le pardon, la pitié, l'amour de la personne humaine, réside l'image divine.
APOCALYPSE SANS CATHARSIS.
Le cas Chronic-arts.
Il s'agit d'un magazine ayant la prétention de choquer la "bienpensanse" et de flatter sous prétexte de les hérisser le poil,les "jeunes branchés", ceux qui font les tags, manifestent à coup de barres de fer en faveur de la non-violence, aux bobos de toute sorte. Mais la "bienpensance" internet et parisienne, adore. En témoigne la queue des parisiens devant l'exposition des tags au Grand Palais, alors que Blake, qui fustige cette tournure d'esprit, était délaissé au Petit Palais.
Chronic'art est un magazine "branché" qui puise son image et ses "valeurs" sur ce que l'on pourrait appeler la contreculture, le but étant d'étaler sa différence, de prendre tout à contre-pied et de choquer les traditionnalistes comme moi et ce qu'ils croient être la "bienpensance". En fait un certain parisianisme adore.
L'explication de textes est consacrée à Southland Tales. Elle est conduite d'une manière fouillée, professionnelle qui singe les analyses consacrées à Stendhal ou à Marcel Duchamp. Pour des extraits, reportez-vous au corps du billet.
On pourrait citer un livre qui montre comment une certaine avant-garde conçoit l'Apocalypse, notamment " Signs of the Apocalypse/Rapture. Front Forty Press 2008. C'est un beau livre comprenant parmi des imagiers inconnus, Ed Ruscha, Bill Viola et Robert Ryman. Le livre très bien présenté, contenant deux DVD est un intéressant réservoir d'images, il ne saurait prétendre à un florilège d'artistes et trop souvent point de créativité chez ces créateurs, mais des ressucées, des réminiscences...
Le cas de l'Entretien
Les premiers volumes destinés à la BNF, sont pleins de séquences absolument horribles, que j'ai pensé soustraire au public dans la deuxième série de "morceaux choisis" que je projette. Mon fils, qui âgé de quinze ans, lisait en cachette ces volumes, en fut si impressionné, qu'il ne voulut jamais toucher à L'Entretien, dont le titre complet est Apocalypsis cum Figuris.
Le malheur veut que les pages qui sont calligraphiquement les plus réussies sont me semble-t-il celles là, de sorte qu'en expurgeant les volumes des passages scabreux, du même coup on ôte ce qui fait son originalité !
On trouvera dans le corps du billet un extrait des séquences interdites. Cela vous évoquera sans doute bien des comportement et des valeurs actuels.
On trouvera également dans le corps du billet, une des séquences interdites, qui à l'époque était inconvenante mais aujourd'hui la réalité depasse la fiction.