Bouillon de cultureTuesday, 31 March 2009Le journal du 1er avril 2009CHRONIQUE Aveu d'incompétence
Il ne sert à rien de dissimuler qu'on s'est trompé! On connaît mon pessimisme outrancier, comme Nostradamus je prédisais sur un ton prophétique, l'avènement de la bëte, la poursuite de la récession, la complexité du problème et la rupture du système monétaire. L'Apocalypse, quoi !
Heureusement que je me suis lourdement trompé. J'ai eu des nouvelles aussi fiables que rassurantes, provenant des autorités sérieuses et incontestables, fondées sur des données factuelles et validées par les ordinateurs les plus puissants du Pentagone et la connaissance des coulisses du pouvoir américain, là ou tout se joue.
Je ne me suis pas mépris quand involontairement je me suis décrit comme un vieillard malade et projetant mes angoisses - compréhensibles vu mon état neuronal. Mais j'ai été coupable d'avoir plongé les lecteurs de ce blog, dans une vision négative, démobilisatrice au lieu de positiver, d'entraîner, d'insuffler l'enthousiasme. Car rien n'est joué, et comme disaient Fruttero e Lucentini, quelque soit le problème, l'homme trouvera toujours une solution.
A présent, toute honte bue je dois faire mon mea culpa, et reconnaître à la lumière des dernieres nouvelles provenant de sources officielles que je ne puis dévoiler pour cause de confidentialité mais que vous lirez demain à 14 heures GMT dans votre chaîne de télévision, et le soir dans toutes les pages de tous les journaux. Vous vous demandez comment j'ai obtenu ces révélations. C'est oublier qu'en dépit de mon âge, j'ai l'oreille de personnages puissants au niveau mondial qui ont à leur tour l'oreille des sachants de la planète.
Je crois vous entendre murmurer : basta! ne nous fais pas lanterner, au fait, au fait quelles sont ses fameuses révélations. Comme j'ai peur de leur donner une visibilité trop marquée, je vous engage à les découvrir dans le corps du billet.
LA BONNE NOUVELLE, APRÈS LA PLUIE LE BEAU TEMPS. Lire le corps du billet. Continuer à lire "Le journal du 1er avril 2009" Le journal du 31 mars 2009CHRONIQUE Convalescence?
Nul ne peut sortir indemne des multiples chocs que j'ai subi depuis quelques jours. La question se pose pour moi : que vais-je devenir? Entrè-je dans une période de convalescence où je pourrai en paix panser mes blessures ou d'autres épreuves m'attendent-elles? Si cela ne dépendait que de moi, je crois que j'ai suffisamment d'énergie pour rebondir, mais je ne puis contrôler les évènements en ces temps de folie, ni mon propre corps qui suit son destin.
Je n'ai pas le choix. Dans tous les cas j'ai mon cher S*** qui prendra la relève de ce blog, et ce billet est dédié à ses paraboles.
Je viens de consulter les statistiques. Qual encouragement ! Celles des trois derniers mois indiquent une forte progression : 16.758, 17 495, 23 416 visites. Encore qu'il faille considérer ces chiffres avec suspicion, comme à toutes les statistiques. Le temps d'achever ce billet, le nombre de visiteurs a atteint 28.000 entrées tout rond ! Et puis, ce qui compte pour moi, c'est ces billets sont un lien entre S*** et moi, et nos amis, nos relations, nos sympathisants anonymes comme Herbe et Poil à Gratter, connivence qui se fait par le haut.
Pour le décodage des paraboles se reporter au corps du billet. Continuer à lire "Le journal du 31 mars 2009" Sunday, 29 March 2009Le journal du 28 Mars 2009CHRONIQUE Première fondation
Il est difficile et pénible de bâtir dans un temps où les forteresses s'écroulent, les digues cèdent sous la poussée des flots aveugles, et les forêts flambent chassant les habitants terrorisés vers les plaines balayées par les vents hurlants. Non il ne s'agit pas d'une vision d'apocalypse mais du nouveau monde qui nous attend.
Ce billet ne concerne pas la situation internationale, je m'en suis déjà entretenu maintes fois avec vous, mais de la Première Fondation à UCCLE. Essayez d'imaginer ce que représente la mise sur pied d'une telle fondation en nageant à contre-courant. Nous devons toute notre reconnaissance à notre sponsor pour son soutien. Même si nous devons réduire la voilure l'important est de sauvegarder le futur. Marina a toutes les peines du monde pour aménager les lieux faute d'aide efficace pour l'aider en Belgique. Quant à moi on n'a pu me trouver un successeur. En revanche la collection Mingei destinée à devenir un des plus importants musées dans le monde voués aux arts populaires au Japon, progresse rapidement.Nous avons déjà acquis 75 pièces significatives et de la plus haute qualité, dont certaines particulièrement rares.
J'ai pensé qu'il vous serait favorable de jeter un coup d'oeil sur les lieux tels qu'ils sont aujourd'hui, non encore aménagés. C'est le but de ce billet et vous permettra de suivre l'avancement des travaux et des collections.
Voir la suite des photos dns le corps du billet
Continuer à lire "Le journal du 28 Mars 2009" Saturday, 28 March 2009Le journal du 26 mars 2009CHRONIQUE Les objets purs s'entourent d'hommes purs
Les objets purs s'entourent d'hommes purs Les hommes purs s'entourent d'objets purs Les objets impurs s'entourent d'hommes impurs Les hommes impurs s'entourent d'objets impurs. BOUDDHA
Cette citation correspond à une réalité. LH III veut acheter un appartement de prestige à Paris. Marina et moi courons toutes lesagences pour trouver la perle rare. Et voici qu'une des relations Mme X*** aussi mondaine qu'on peut l'être me parle d'un somptueux duplex au Trocadero avec une vue à 360°. Je m'y pointe avec Mme X***et LH III. C'est une véritable horreur. On pouvait s'en douter car son pédigrée est Alain Delon qui coula des jours fastes avec la pauvre Romy Schneider, puis le roi Fouad. Mme X*** nous fait l'article : admirez la vue qui donne sur la Seine, la nuit on voit passer les péniches, c'est enchanteur. Et la vue sur la tour eiffel imprenable etc... En fait ce duplex n'est pas du tout au Trocadéro mais à l'extrême bout de l'Avenue du Président Kennedy, donnant côté sud sur les gratte-ciels, coté nord sur tous les immeubles de la rue Raynouard. Mais la décoration toute en marbre, faux tableaux de maïtres, salle à manger pour trente personnes, est non seulement la plus kitsch et hideuse que j'aie jamais vu mais dépassant de surcrît ce qui est imaginable. LH III silencieux comme d'habitude se vit montrer les monstrueuses baignoires, les toilettes pour invités pouvant accueillir simultanément six personnes, et possibilités de mettre une piscine sur le toit ! Lorsque nous nous trouvames en tête à tête, il était furieux d'avoir ainsi gaspillé son temps et, lui qui la veille était enchanté d'avoir vu ma bibliothèque, radieux à l'idée de la posséder un jour, redevint sérieux et glacial comme d'habitude. J'appris plus tard que Mme X*** avait comme toute référence une employée de la BNP ! Cet objet impur rejeta l'homme pur qu'est LH III.
En revanche je vis hier le plus beau appartement que j'aie jamais vu. Il était tout entier en bois précieux, y compris le plancher. Les bibliothèques splendides qui ornaient les murs étaient chargées d'objets des Arts Premiers, en particulier d'Afrique, de même que chaque pièce de l'appartement. L'union de cette collection qui peut rivaliser avec le musée du quai Branly, et ce bois exotique, me remplit d'enchantement. Mais j'eus un scrupule: cette demeure était exigeante. Il manquait des chambres d'enfants et une chambre maîtresse séparée de la chambre à coucher principale. Mais il y avait autre chose. Que donneraient ces murs vides des tableaux de Hartung, de Lam, ou de Fautrier, qui les peuplaient an alternance avec des bibliothèques immenses mais désepérément privées de tout objet? Ce n'était guère possible, à moins de tout raser ce qui eût été un acte de vandalisme. Ce magnifique lieu était voué à la haute culture et pas n'importe laquelle. Le seul choix qui restait à L.H III était de constituer à son tour une collection muséale et pas n'importe laquelle. Par exemple la statuaire chrétienne médiévale ne cadrait pas avec le lieu. A force de dialoguer avec des gens cultivés, je trouvai deux crénaux : d'une part un collection de la céramique depuis les Gourgans persans du XI siècle qui inventèrent la glaçure, jusqu' aux magnifiques poteries des artisans de Vallauris et signées Picasso ou Braque. Le second choix était de collectionner l'art premier (primitif) de l'Amérique du nord, et en particulier de l'art esquimau. Il est encore possible de les avoir à un prix élevé mais accessible.
Voici donc un cas dans lequel l'objet pur ( en l'occurrence, la maison) impose sa volonté et manifeste son désir de s'entourer d'homme pur. LH III convenait particulièrement à cet objectif étrangement ambitieux. Je n'ai jamais connu de jeune désirant se cultiver tous azimuths, comme un prince de la Renaissance. Je lui donc parlé ce soir et il m'e comprit au vol. Je crois qu'il aurait trouvé bon qu'en tant qu'héritier d'une longue est prestigieuse dynastie, il prenne place parmi les grands fondateurs culturel de ce monde.
Par ailleurs, les lieux que vous habitez - en admettant que vous soyez libres de votre choix, impriment leur marque sur votre personnalité. Si les autres appartements étaientsimplement prestigieux, ils auraient filtré leurs visiteurs et donné à leur habitant une aura de "m'as-tu-vu' de mauvais aloi. Au contraire en appartement comme celui dont je viens de vous entretenir, ajoute au prestige qui s'y attache et qui est du niveau le plus élevé, une atmosphère de haute culture, séparant ainsi L H III de la masse des nouveaux riches. Et cela il l'a compris.Il est possible qu'en voyant cette de meure il ne l'aime pas, qu'il la trouve trop mal adptée à ses besoins. Mais l'important à mon sens c'est que je crois que dorénavant il fera passer les exigences culturelles au même degré d'importance que le prestige.
Denier exemple tiré de mes souvenirs. C'était voici au moins quinze ans et j'étais conseiller du Président d'une grande firme d'informatique. Il m'invita à visiter le lieu flambant neuf et ses bureaux conçus dans le même style. J'avais une réputation sulfureuse pour tous les jeunes informaticiens notamment à cause de ma détestation pour la HI-TECH et par mon prêche sur la haute culture.
Lorsque j'arrivai dans la mégapole technologique en béton, verre et plastique, je constatai que les murs étaient couverts de graffitis, le sol était jonché de débris innomables, et la lumière trop forte et morte en même temps.
Je fus accueilli dans l'amphi où je devais prononcer une conférence, par des vociférations obscènes, un orchestre Rapp, des cris d'animaux et des rires méprisants. Impossible de me faire entendre. Je leur dis alors, en hurlant pour couvrir ce vacarme " Vous illustrez parfaitement mon hypothèse : les lieux barbares suscitent autour d'eux la barbarie. Je vous excuse par ce que lorsqu'on voit où vous travaillez est fait pour des zombies, et vous êtes des zombies, vos actes sont en parfaite adéquation avec votre environnement". On était en présence d'une boucle de feed back positive : l'environnement déjeté suscitait une anticulture qui poussait les jeunes intoxiqués à saccager l'environnement. Il s'y cachait un désespoir, un mal de vivre non déclaré qui poussait à cette forme de suicide de l'humain en nous.
J'appris plus tard que les "jeunes" avaient été stupéfaits et désorientés par mes attaques et qu'ils désiraient tous me réécouter. Mais voici un exemple où un objet impur (la mégapole) s'entoure d'êtres impurs. Un exemple parallèle est connu et oublié de tous. On a besoin de policiers et de gardes musclés, pour limiter laviolence dans les matches de boxe, de football, ou les discothèques. A-t-on besoin d'un service d'ordre pour garder les salles de concert?
Il est 5h40. Je n'ai guère été raisonnable car j'ai attrapé hier un épouvantable rhume de cerveau, dont je suis venu à peu-près au bout, a force de paracétamol, d'occilococcinum et d'autre remèdes de bonne femme. On m'a recommandé de dormir tôt, le temps de m'en débarrasser. Mais voici que la tentation a été la plus forte. Par ailleurs je me suis aperçu de la disparition de magnifiques encres de Chine de Zao-Wou-Ki, de grands dessins de Wilfredo Lam, et autres oeuvres de plus grands maîtres, faites pour moi. Tout ce que j'ai trouvé est un dessin fait pendant la guerre et qui montre ma chambre à coucher.On remarquera sur une étagère des livres reliés : les oeuvres de Shakespeare traduites par Montaigu. Il y manquait un volume contenant le Roi Lear et Macbeth, que je ne connus que tardivement.
J'ai retrouvé également de documents datant de 1955, ce sont les seuls rescapés de la disparition de tout ce que j'ai produit avant 1962. Ce sont mes cahiers de cours, et mes fiches "antisèche". C'était l'époque où je connus LH I Bonne Nuit et à demain.
Tuesday, 24 March 2009Le journal du 24 mars 2009CHRONIQUE Epreuves
Le billet que je viens de terminer (il est 2h18) est certainement le plus long que le blog ait enregistré. J'ai averti que ceux qu'hérisserait la longue énumération de livres à peintures que je destine à L.H. III qu'ils pourraient sans dommage sauter ce billet. Je ne regrette pas de l'avoir écrit et il me suffirait qu'une poignée de visiteurs l'apprécie pour trouver récompense et justification à cet effort considérable (il a fallu scanner et photographier des manuscrits, en affrontant un réseau qui ne marche que quelques heures par jour, d'une manière dont la logique m'échappe). Je m'attends à quelques péripéties aujourd'hui et j'espère que je pourrai vous retrouver cette nuit. Que deviendrais-je sans mon blog? Bien fidèlement votre, Bruno Lussato.
KLEE Lectures récentes
Ainsi que je vous l'ai annoncé au cours d'un précédent billet, j'ai dévalisé le MAM. Ce qui m'interessait était moins des photos inédites que les textes qui accompagnait ces encombrants albums, souvent on trouvait en un seul livre de nombreux points de vue originaux. Ils éclairaient telle face cachée mais toujours suprêmement pensée, de Paul Klee. En voici des photos de couverture. Les commentaires suivront.
Le titre de cet ouvrage est décevant. Il laisse entendre qu'on a interwievé ou retrouve les textes de génies comme Einstein, Picasso ou Schoenberg sur Klee. Mais il n'y a rien de tel dans cet ouvrage. En revanche il évoque l'essentiel sur le peintre en un nombre lmité de pages par Roland Dosschka. Ce qui fait tout l'intérêt de ce livre, pour les connaisseurs de Klee est la découverte d'oeuvre rarement ou jamais publiées provenant principalement de la collection Rosengart à Lucerne et de collections privées allemandes. Attention : on ne parle du parcours du peintre que jusqu'en 1937.
Ce livre présente outre que des oeuvres de l'Ex fondation Paul Klee, à Berne (aujourd'hui le Centre Paul Klee) l'oeuvre architecturale de Renzo Piano en cours d'achèvement. Les très nombreuses photos du chantier intéresseront plus les architectes que les amateurs de peinture.
Cet ouvrage, édité à l'occasion d'une exposition Klee à Las Palmas (Canaries) n'apporte rien. On peut le rejeter sans hésitation.
Cet ouvrage édité par Actes Sud en Septembre 2008 est très intéressant pour qui est intéressé par les rapports - très significatifs - entre Klee, la mise en scène, et la musique. Cela permettra notamment de lire le texte magistral de Pierre Boulez, reproduit dans Klee - Le pays fertile , condensé en quelques pages et plus facile d'accès. Il est également passionnant de trouver des oeuvre dont certaines sont inédites, regroupées autout de ce thème. édité à l'occasion d'une exposition au Palais des Beaux Arts à Bruxelles.
Note : le réseau ne fonctionne que par intermittences et je suis obligé d'attendre qu'il veuille bien se rétablir. Passer d'Orange à SFR est une course d'obstacles contrairementà ce qu'on m'a dit.
Ce livre édité à l'occasion de l'exposition Klee à la National Gallerie de Berlin est très intelligemment divisé par thèmes d'influence de l'artiste : religion, <théatre, Musique, Peinture et architecture etc. A lui seul il suffit comme livre base sur le peintre. Le problème qui en interdit la lecture au plus grand nombre des français est qu'il est entièrement rédigé en anglais
On ne peut qu'être ahuris que de prendre connaissance des marionnettes de Klee, conçus à l'origine pour son fils Felix, mais devenus ensuite des oeuvres à part entière. Ces marionnettes sont fabriquées par les matériaux les plus pauvres, destinés à la poubelle. Les poupées de Klee montre avant l'Arte Povera, et à l'instar de Kurt Schwitters qui l'a précédé avec ses assemblages, que l'art transcende le matériau, et le transcende. Un bien beau livre, très original, et qui parle de lui-même. Il peut être montré à des enfants. Ce serait un beau cadeau d'anniversaire. Il est 0h55 et je vais continuer ma nuit en lisant les livres de Klee. A ce propos j'ai reçu le coup de fil d'une charmante journaliste, qui est révulsée par les propos de Boulez, de Bergé... et de Klee lui-même. Socrate de son côté et son avocat, récusent ma démarche. Ce dernier ne voit pas le lien entre collectionner des monnaies, des livres anciens, des manuscrits à peinture et... si l'on ajoute le corpus de la première fondation, de l'art océanien, le japon populaire, etc. et entre ma personnalité profonde. C'est qu'il pense aux manifestations extérieures dont l'hétérogénéité dissimule -mais en même temps permet de révéler, les principes organiques qui les sous-tendent.
Socrate ne va pas aussi loin. Après avoir trouvé mon plan (donc l'expression des principes) trop peu intégré, il en trouve la nouvelle mouture trop compliquée. Peut-être a-t-il raison. Je vais par conséquent ne pas me laisse décourager et entamer avec lui un intéressant dialogue.
Il faudra qu'un jour je vous livre ce plan aménagé.
J'ai fait don à S*** dont vous avez été nombreux à apprécier le talent, notamment pictural, un accordéon japonais libellé Les voies de la qualité, Tokyo, 1er Juin 1987. Joël de Rosnay et moi, étions de retour d'une mission pour le compte d'Hermès. Il s'agissait d'inaugurer la valise carbone. Ce grand attaché-case était en fibre de carbone noirâtre, et rebaptisée : grain de caviar, ce qui était bien vu. Elle était renforcée de coins en fibre de carbone et doublée du plus beau cuir, qui exhalait son parfum dès qu'on ouvrait cet espèce de coffre-fort, inusable comme tout produit de Hermès. Nous descendîme à l'Hôtel Seibu, à Ginza, le plus luxueux de son genre. On vint me chercher dans une immense Bentler bordeaux, copie de celle de la famille royale britannique, on nous gratifia d'une secrétaire perticulière, les suites étaient décorée par l'épouse de M.Dumas-Hermès avec un soin et une élégance discrète. Devant mon lit était incorporé dans le mus un immense écran. On pouvait rêver devant deux images : l'une représentant un champ d'orge, l'autre les fonds sous-marins d'un lagon. Les caméra étaient rigoureusement immobiles.Les seuls mouvements prevenaient du vent qui inclinait les champs tels une chevelure blonde, avec fond bleu inaltérable, et vols de corbeaux traversants à la Van Gogh.
Malheureusement la conception de la valise, en dépit de sa qualité, était defectueuse. Si vous êtes astucieux, à la lecture de ma description vous aurez deviné pourquoi. Pour nepas vous faire languir, je vous explique tout de suite les incongruités qui dénaturent ce coûteux bagage.
Pourquoi de la fibre de carbone? Cetrte matière très dure, très résistante aux hautes températures est très légère. Pourquoi dès lors la renforcer avec de coins en ...fibre de carbone? Les coins servent à protéger une matière délicate comme le box ou le croco, par des dispositifs durs, en acier ou en bois. Ce n'est pas le cas ici. Mais il y a pire. La raison d'être de la fibre, matière d'un aspect un peu ingrat, est la légèreté. Or la valise est entièrement doublée par un magnifique box en cuir naturel, pesant une tonne! Alors?
Alors, le fonctionnalisme a été sacrifié au symbole : l'alliance de la tradition et de l'artisanat du cuir, où excelle Hermès, et de la futurologie d'un matériau High-Tech. Moins glorieusement, on a surfé sur le chic le plus superficiel, le clin d'oeil, la volonté d'avoir un produit d'exception (un peu comme le téléphone vertu). Le résultat fut un échec pour la maison, et l'occasion d'un voyage de rève pour De Rosnay (conseiller du parc de la Vilette et auteur d'un incunable du reductionnisme : "l'homme symbiotique". Au moment de Mai 68 cet aristocrate afficha comme bien des nobles, des idées égalitaristes d'autant plus généreuses qu'elles ne lui coûtaient rien.
Pedant le voyage de retour, ma tête était pleine d'exemples d'une qualité suprëme : splendeur discrète des grands magasins, aux patisseries mauves, roses, et vert jade: étage noble où les kimonos et écharpes se montraient dignes des plus beaux brocards brodés, surpassant les habits de la cour du Roi Soleil, et les somptueux "washis", ces papiers rares que les japonais ont porté au rang d'une porcelaine chinoise, et les jardins des temples à Nagoya et à Kyoto, et le lustre aux dix mille cristaux de Minami Tada, qu'on peut contempler à l'hoter Royal d'Osaka, et pour finir, ce succulent boeuf de Kobé, massé par des Geishas et gavé à la bière, plus cher que du caviar, plus rare que la meilleure des truffes... Et cette propreté, cette courtoisie, ce silence serein, cette attention protée aux détails... Tout cela m'habitait pendant le voyage dans le merveilleux avion de la JAL, aux cabines individuelles ornées d'un paravent et baignant dans la musique de Chopin. (Cela est du passé hélas, la qualité exceptionnelle a baissé moins qu'ailleurs certes, mais que de beaux rèeves évanouis).
Et dans l'avion, les couleurs du japon nous poursuivaient, comme la persistance de la mémoire rétinienne : ces verts jade, rose saumon, violet lavande et mauve du lilas d'été, ocre doux et orange mandarine,jaune-vert acide. J'avais emporté avec moi un petit makémono orangé, plié en accordéon,et quelques feutres de couleur, et je confectionnai pendant la traversé ce ce qui constitua la charte de mon centre des capucins.Il devait échoir à S*** en gage d'estime et d'affection.
Pendant que je traçais paisiblement mes signes colorés, Joël s'affairait sur son ordinateur. Voyez-vous, m'expliqua-t-il, je fais l'économie d'une comptable. Pour chaque conférence je soustrais de mes émoluments, les frais qui les grèvent : pourboires, dépenses vestimentaires, achats de souvenir, timbres-poste, taxis non pris en charge, etc... (Je cite de tête, et je ne jurerais pas de la lettre, mais l'esprit y était).. Voici donc la genèse du petit document que j'aimerai vous soumettre si un jour mon serveur le permettait.
Paris, 2h02. Bonne nuit. Bruno Lussato.
Friday, 13 March 2009Le journal du 13 mars 2009CHRONIQUE La gastronomie en tant qu'un des beaux-arts et autres sujets de chronique
Passer de la grande littérature à la cuisine peut vous paraître paradoxal, mais vous êtes déjà accoutumés à mon éclectisme. J'avoue que jusqu'à présent je considérais la grande cuisine, depuis un trois étoiles au pied de Vezelay, jusqu'à la haute cuisine japonaise de Kinugawa (rue du Mont Thabor à Paris) comme du haut artisanat mais nullement un des beaux arts à l'égal des céramiques de Della Robbia, ou des émaux de Limoges. Mais depuis hier, la découverte du trois étoiles du Bristol, m'a fait réviser ma position. La cuisine du chef récemment décoré de sa troisième étoile, représente à mon sens un phénomène culturel authentique. Est-ce une coïncidence que tout à l'heure mon ami H.M*** m'ait parlé du propriétaire du Bristol (et de nombreux autres hôtels et restaurant tels que l'Eden Rock à Antibes), un de ses amis, comme étant un allemand richissime mais d'une culture et d'un raffinement exceptionnel, soit un amoureux des choses de l'art et d'une extrême courtoisie? Cet homme qui parle français aussi bien que nous, humaniste authentique, fait mentir tous ceux qui me serinent à longueur de journée que la culture ne peut en aucun cas influer favorablement sur la prospérité d'un homme, d'une ville, d'une nation.
Ce que l'on nomme les hautes eaux par opposition aux basses eaux, terme qu'un grand poète employa lors d'une visite chez moi, coïncide avec celui d'âge d'or. J'avoue que j'aurais été honoré de rencontrer un homme pareil.
Revenons-en à la cuisine. La France possède avec le Japon le monopole de la cuisine la plus raffinée. Je ne puis témoigner de la cuisine chinois, qui me semble ici mâtinée de vietnamien comme le restaurant Diepp de la rue Pierre Charron, pourtant réputé l'un des meilleurs. Au Tzé Yang, rue Pierre de Serbie, qui est une sorte de cantine pour moi, ils servent à bon compte dans le menu pékinois (pour deux) un excellent canard laqué authentique, sans riz mais avec des galettes de blé. Je vous engage à l'essayer.
En ce qui concerne le Japon je n'ai encore pu essayer les concurrents de Kinugawa et notamment le plus réputé : l'Orient extrême. Il faut réserver longtemps à l'avance pour avoir une place. Spécialité de poissons grillés.
J'en reviens aux caractéristiques communes entre la cuisine japonaise de Kinugawa et la cuisine artistique du Bristol. 1.L'authenticité des produits, y compris les plus simples. Leur honnêteté consiste à ne pas masquer sous des artifices le goût orginel des ingrédients. Cela est évident dans la cuisine japonaise, où l'on sait parfaitement ce que l'on mange, du poisson cru au bouillon misu macéré dans un mélange de poissons, de crevettes et de champignons. Après avoir dégusté par petites gorgées le bouillon, on découvre dans le récipient les aliments qui lui confèrent son goût : poissons, crevetes et champignon et on les déguste. Dans la cuisine du Bristol on connaît parfaitement et on reconnaît la noblesse des produits, y compris une simple motte de beurre qui a le goût rare de ... beurre. Le chariot de pains, de chocolats aux amandes, et autrees douceurs, ont pareillement le goût qu'il convient. Un exemple qui m'a frappé est le thé au jasmin. Au tzé Yang il est à peine discernable. Au Bristol le parfum délicieux embaume et nous charme, nous emportant vers des continents lointains.
2. Le contexte. Le décor a une importance extrême ainsi que le montrent le cérémonial de la cérémonie du Thé au Japon.(Voir les pavillons japonais aux Jardins Albert Kahn à Boulogne). Les restaurants de la chaîne du Mont Thabor sont d'une calme et d'un confort paisible qui respire la sérénité. Rue Bayard, certaines salles donnent sur un poétique jardin japonais à l'unisson de la paix zen. Au Bristol le décor est d'un goût exquis et en font l'hôtel le plus apprécié des connaisseurs, bien devant le Ritz, le Crillon, le Plaza et le Georges V. Ceux qui ont eu le priviilège d'y habiter en gardent un souvenir émerveillé (le petit déjeuner est réputé). L'authenticité des matériaux efface toute trace ostentatoire. Quelle leçon!
3.L'accueil et le service. Rien n'est plus odieux que les attentes interminables entre les plats au prétexte qu'il faut le temps de les mitonner exprès pour vous. On s'énerve, on tempête, en retour on a de fausses promesses " cela arrive incessament " On finit par en perdre l'appétit. Je ne parle même pas de la morgue etde l'accueil compassé qui sont la marque de certains trois étoiles qui ne se prennent pas pour leur cologarithme, comme le disait mon viieux complice Daniel Herault.
Au Bristol, comme dans le restaurant japonais sus-nommé, l'attente est réduite au minimum. Une armée de serveurs aimables et stylés sont constamment présents et surveillent d'un oeil attentif ce qui se passe à votre table. Silence, courtoisie et respect vous relaxent et sont un complément essentiel à un repas heureux.. Mon chauffeur qui connaît à peu près tous les endroits "trendy" de la capitale ne tarit pas d'éloges sur l'amabilité et l'empressemnt du portier du Bristol. Rue Bayard, on a l'impression d'être un VIP et tous sont aux petits soins, de l'hotesse de l'accueil, à la caissière.
4. Vous connaissez ma propension à établir des passerelles. J'ai été frappé par la mentalité conviviale et raffinée, le culte des matériaux buts, l'insistance sur l'honnêteté et l'adéquation à la fonction duMingei.Je vous engage à lire notamment les propos de Yanagi dans le billet consacré au Mingei.(Voir le billet du 5 mars 2009).
LA CRISE ET L'OR
S*** m'a promis de commenter mon interprétation sur sa parabole. Cela ne saurait tarder.
Par ailleurs il m'a donné un site des plus intéressants sur le problème de l'endettement faramineux des Etats Unis, face à la quantité d'or ridiculement limitée disponible dans le monde. Voici l'adresse du site dont le billet sur une conférence-diaparama est passionnante et propre à faire réfléchir. Voici l'adresse du billet : http:/delor.bullionvault.présente son propre point de vue sur l'or. S*** m'a indiqué ce billet qui, dit-il, apporte de l'eau à mon moulin. En gros l'analyse est la suivante : Du côté du signifiant (la valeur faciale) on trouve une quantité faramineuse d'argent imprimé et distribué par les Etats Unis. Il n'est convertible que dans d'autres signifiants. Le signifié, est représenté par la richesse négative d'états endettés à mort voire en faillite. Le système perdure tant que la population croira - comme on s'emploie à la convaincre dans les universités et les journaux, que la puissance américaine est de taille à garantir la continuité du flux monétaire. Malheureusement cette puissance est factice : seule une faible partie de la technologie produite est insubstituable et utile, le reste, notamment la production de logiciels sophistiqués et de produits dérivés, n'a aucune valeur. Quant à la capacité de dissuasion du pays le plus puissant du monde, on a vu quelle est son efficacité pour rétablir la paix au moyen orient ou ailleurs. Le seul recours est l'or, et pour l'empêcher de s'envoler la banque centrale injecte périodiquement de l'or en provenance de Fort Knox dans le marché. Mais cela aggrave encore l'hémorragie de métal précieux détenu par les états : à peine de quoi couvrir 2% dette. que se passera-t-il lorsque toutes les réserves seront épuisées?
Les chiffres sur l'évolution de l'endettement de l'Amérique ont de quoi vous faire dresser les cheveux sur la tête. Tôt ou tard on s'apercevra que le roi n'est pas nu, on l'a dépouillé de ses vêtements. Il faudra bien un jour se résigner à payer nos erreurs. Alors l'or et l'argent deviendront des monnaies refuge. Mais attention ! Seuls des professionnels sont autorisés à acheter des barres de 125 000 $ qui nous appartiennent en propre et que l'on puisse vendre au taux officiel. Ces barres sont homologuées, scellées et stockées dans des coffres contrôlés par les instituts d'émission. En revanche les barres et lingots achetés par des privés sont dépourvus de toute garantie. Lorsqu'on veut les vendre, il faut s'attendre à une forte décote, voire le rejet pur et simple. Le pire des cas de figure consiste à placer l'or dans des coffres alloués dans des coffres des banques. En cas de faillite de la banque, ces barres et lingots sont engloutis immédiatement.
Que faut-il faire? La réponse de bullion consiste à faire l'intermédiaire entre le marché professionnel et les besoins du privé. Ils achètent en grande quantités des barres assermentées et les placent dans les coffres idoine. Mais la propriété de ces barres est nominative, et dujour au lendemain, les particuliers peuvent les vendre au cours du marché sans difficulté.
En admettant que Bullion, premier opérateur dans ce domaine, soit sérieux, il reste qu'en cas d'urgence on ne va pas vendre pour 125 000 $ pour couvrir des dépenses de santé, par exemple. Bullion n'a pas de réponse pour ce cas qui sera le plus fréquent notamment pour des bourses modestes.
C'est la raison pour laquelle la monnaie métallique est apparu avec le succès que l'on sait. Deux avantages précieux l'ont rendue insubstituable : 1. la divisibilité, 2, la garantie du poids et la quantité d'or ou d'argent contenus dans la pièce. Cette garantie, au départ un simple poinçon, s'est renforcée du fait que le lingot d'or était couvert d'un poinçon sans aucune plage non garantie. Ce poinçon s'est nommé avers et revers de la monnaie. Dès qu'il était rogné la fraude apparraissait. Encore aujourd'hui son équivalent : napoleon ou pièce de 50 pesos n'est garantie que si la pièce est en excellent état quasi numismatique. Lorsqu'on commande des pièces d'or chez Vinchon, les pièces sont contrôlées et livrées sous enveloppe transparente scellée.
Malheureusement deux inconvénients majeurs limitent l'intérêt du recours à la monnaie. 1. La plus-value qu'apporte la divisibilité et la garantie, est lourdement payée par le coût de l'or contenu dans celle-ci, nettement supérieur au cours officiel de l'or, correspondant à la barre des professionnels. 2. La vente est de plus en plus réglementée, ce qui en dit long sur la difficulté de se procurer de l'or, et il est possible qu'un jour tout cet or soit purement confisqué par un état égalitaire comme la France, et que sa possession soit déclarée illégale. Evidemment une telle menace n'existe pas pour la Suisse, pays prospère et sécurisant. Mais l'obtention des pièces d'or est toujours difficile et sa provenance est passée au peigne fin afin de faire échec au blanchiment d'argent mafieux.
Une manière d'échapper à tous ces inconvénients, y compris en France, est de se constituer une collection numismatique de pièces antérieures à 1850. Encore faut-il les écouler sans trop de perte. La provenance des pièces est essentielle et les spécimens exceptionnels iiii et iiiii seront toujours recherchés. Cependant l'exament des résultats de ventes aux enchères, montrent que des pièces d'excellente condition même très répandues, peuvent avois des résultats supérieurs à certaines pièces d'exception, trop coûteuses.
Bien entendu les oeuvres d'art anciennes, non tributaires de la mode et tout à fait exceptionnelles iiiii offrnet un garantie remarquable ainsi que l'a montré la vente du siècle Yves Saint Laurent, Pierre Bergé. Encore faut-il s'y connaître et être doté d'un goût très sûr que seule la connaissance passionnée peut étayer. Si l'on ne s'y connaît pas,mieux vaut s'abstenir pour éviter la mésaventure qui m'est arrivée à cette même vente.
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