CHRONIQUE
Première fondation
Il est difficile et pénible de bâtir dans un temps où les forteresses s'écroulent, les digues cèdent sous la poussée des flots aveugles, et les forêts flambent chassant les habitants terrorisés vers les plaines balayées par les vents hurlants. Non il ne s'agit pas d'une vision d'apocalypse mais du nouveau monde qui nous attend.
Ce billet ne concerne pas la situation internationale, je m'en suis déjà entretenu maintes fois avec vous, mais de la Première Fondation à UCCLE. Essayez d'imaginer ce que représente la mise sur pied d'une telle fondation en nageant à contre-courant. Nous devons toute notre reconnaissance à notre sponsor pour son soutien. Même si nous devons réduire la voilure l'important est de sauvegarder le futur. Marina a toutes les peines du monde pour aménager les lieux faute d'aide efficace pour l'aider en Belgique. Quant à moi on n'a pu me trouver un successeur. En revanche la collection Mingei destinée à devenir un des plus importants musées dans le monde voués aux arts populaires au Japon, progresse rapidement.Nous avons déjà acquis 75 pièces significatives et de la plus haute qualité, dont certaines particulièrement rares.
J'ai pensé qu'il vous serait favorable de jeter un coup d'oeil sur les lieux tels qu'ils sont aujourd'hui, non encore aménagés. C'est le but de ce billet et vous permettra de suivre l'avancement des travaux et des collections.
Voir la suite des photos dns le corps du billet
La première fondation, illustrations
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Vous avez pu constater par ces quelques images que le site est très verdoyant et les maisons fort distantes les unes des autres. La décoration est modern style - Art-déco qui n'est pas idéale pour un centre culturel. Un énorme travail incombe à Marina et il lui est difficile de trouver de bons artisans. Il sera nécessaire de construire un pavillon pour le musée Mingei, une autre, haute de plafond qui fera office de salle de cinéma et de ma HQD-Levinson la meilleure chaîne de tous les temps. Le problème, c'est le temps considérable que prennent les formalités : un an !
Pour ce qui concerne le contenu, l'essentiel provient de mes collections dont la plus importante est la bibliothèque des partitions anciennes. 300 oeuvres maîtresses des plus importants compositeurs, des Quatre,Saisons de Vivaldi à Wozzeck d'Alban Berg et un ensemble de manuscrits d'Olivier Massiaen. Je lègue à mon fils Pierre, dont j'admire le courage dans l'adversité qui lui a permis de progresser, comme L.H.III, intelligence fulgurante déclarait une relation d'affaires. Certes L.H.III qui peut passer pour un fils à papa mais qui est d'un professionalisme impressionnant. Contrairement à Pierre qui a pour ainsi dire sucé la culture au berceau, Lars lui, n'a jamais eu si je ne me trompe pas , d'autre mentor que moi. montré qu'il pouvait ratrapper le temps perdu par son aptitude à comprendre et à ressentir les choses de l'art et de la littérature.
Il y a aussi des salles de maîtres calligraphes comme Mediavilla et Tad Chen,et mes propres livres d'heures. Mais le Mingei museum est le plus spectaculaire des ensembles rassemblés dans la première fondation. Je rappeler des images de quelques pièces Mingei.
L'art populaire japonais ou Mingei
Ce masque ancien datant de l'époque momoyama,est montré ici recto et verso.
Reseau orange en panne.On ressayera plus tard.
Ce costume de cérémonie est d'une extrême rareté. On ne le trouve dans aucune collections citées, (par ex. Montgomery)et il en existe un semblable mais endommagé dans un musée japonais. Il a été exposé au Musée du quai Branly.
Flacon à Saké. Fin Momoyama, début Edo.
Nécessaire de laqueur
Plat Seto Andon- Zara, Edo a 1750-1780. C'est une bonne illustration d'un procédé utilisé par Paul Klee : un fond très travaillé mais sans forme sur lequel sont tracés des signes très précis et contrastés.
Les poteries d'oribe sont parmi les réussites les plus prisées du Mingei. Elles sont bien présentées dans Arts de l'Asie Orientale, p.594. le livre de référence de la librairie du Musée Guimet. Mais curieusement ces poteries ne sont présentes que par de imitations dans les livres cités et notamment dans la collection Montgomery (que nous cherchons à dépasser). Dans le Musée Mingeil d'UCCLE au contraire les oribe sont très bien représentées, comme le montrent les reproductions ci-dessous et ci-dessus.
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Shino shiro avec restauration en or. Edo, 17ème-18ème siècle.
Ce specimen montreque loin de dissimuler lescassures et accidents d'une poterie, les mingei japonais la mettent en relief avec de la laque .d'or richement décorée.
LES ARTS DE L'HIMALAYA
C'est notre deuxième cheval de bataille.
Nous aspirons au leadership dans ce domaine grâce aux conseils de "Le Toit du Monde" rue Visconti à Paris. Cette niche a été choisie pour deux raisons : 1. Il s'agit d'un secteur de l'art des chamans récemment découvert à cause de la fermeture au monde du Nepal. Ce n'est que bien après la guerre que des embryons d'étude furent timidement entreprises et actuellement l'intérêt va en grandissant. Nous souhaitons aider cet effert en accueillant à UCCLE des experts et en proposantdes séminaires, voire des chercheurs résidents. Ce art ne le cède en rien au chamanisme de l'Alaska ni en force ni en authenticité, car les chamans sont encore en pleine activité. Du fait du manque de documentation, il est difficile de dater ces pièces. 2. A cause de cette nouveauté, les prix d'une collection est le même que celui d'un seul masque de la Galerie Flak (le marchand de référence dans notre pays) ce qui rend la cinstitution d'une collection extensive, possible pour nos moyens très limités. Ci-dessous je vous présente quelques pièces récemment acquises.
Ce détail d'une magnifique statue montre la langue mobile en cuivre, métal doté de propriétés magiques. La statue a été réclamée par de nombreux musées et fondation pour leur exposition. Nous acceptons volontiers car notre charte prévoit la diffusion la plus large possible de nos pièces.
Ci-dessus la statue de Mahadeo en laiton et cuivre. La taille : 30cm est inhabituelle pour ce type d'effigies.
Ci-dessus un masque de l'Himalaya qui ne le cède en rien aux masques canadiens, mais plus rude et plus brutale pour nos sensibilités.