Bouillon de culture
Saturday, 11 October 2008
CHRONIQUE
Bibliographie et documentation
Grâce à Emmanuel, à Michel et à mon fils (il n'a pas fallu moins que leur concours à tous trois !) je maîtrise pour l'instant le transfert d'images, qu'elles . proviennent du scanner ou du Cool Pix (l'appareil photo) . Je vous engage ainsi à revoir le billet du 12 OCTOBRE qui traite de la numismatique, d'autant plus que j'ai profité de la mise en image pour revoir de fond en comble le texte.
Indiscrétions sur le blog
Au chapitre des recommandations qui m'ont été prodiguées, on m'a vivement conseillé d'éviter des allusions transparentes qui permettraient à chaque blogueur malin - où aux esprits malveillants, de reconnaître compagnies et individus. Bien souvent ils se trompent car je modifie les portraits pour leur imprimer un caractère de nature générale. Au lieu d'énoncer une théorie et de chercher des preuves (déduction), je préfère donner des cas, souvent inspirés par mon devenir quotidien, pour, après, en tirer la substantifique moëlle. Néanmoins il me convient d'être plus prudent, et de m'abstenir de toute allusion sur la Russie, sur le Pouvoir qui nous dirige (ou celui qui ne nous dirige pas!) .J'ai remarqué en revanche, que ceux qui se plaignent, ne sont jamais ceux que je cite à mots couverts, mais de bonnes âmes qui rôdent autour de tout ce qui a un renom, comme la mouche du coche. Ils s'offusquent le plus souvent de propos que je livre au blog et qui se trouvent à la télévision et dans les grands quotidiens!
Une bibliographie très personnelle
Ne vous attendez pas à un travail exhaustif, ni même significatif du genre "les livres à acheter". Non.
Il s'agit simplement d'un constat: que suis-je en train de lire, d'écouter, qu'est-ce qui m'a marqué, et qu'est-ce que j'emporterais avec moi dans une malle si j'embarquais comme Prospero (La Tempête, Shakespeare) vers un île déserte pour une longue retraite. Cette liste n'a de valeur que si elle écrite spontanément, au fil de ma mémoire, sans la moindre réflexion.
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Thursday, 9 October 2008
CHRONIQUE
L'édification de l'abstraction monétaire
Vue par les grecs pendant la création de la monnaie de 600 à 350 av. Jésus Christ. Utilité, politique et esthétique...
Ce billet est rédigé sous l'influence toute puissante de mes contacts avec les numismates et leurs publication. Est considérée seulement la période de forte créativité, avant la déchéance des signes monétaires aboutissant à celle de l'argent scriptural qui nous occasionne tant de sueurs froides.
Il est avant tout indispensable de consulter des ouvrages de référence. On peut en acheter chez Vinchon,rue de Richelieu, boutique de numismatique, qui en outre recèle de véritables trésors. Le principal livre est déjà ancien :
Ancient Greek Coins
G.K.Jenkins
The world of numismatics. Office du Livre, Fribourg (Suisse) 1972
On trouve dans ce livre des notations intéressantes et qui ne manquent pas de sel :
Jamais l'attraction pour les monnaies anciennes - et en particulier des monnaies grecques - n'été supérieure qu'aujourd'hui. Cela est confirmé avec éloquence par les prix fantastiques atteints en salle des ventes. Ceci est dû, évidemment, partiellement à l'extrême rareté de certaines de ces pièces, qui dans quelques cas sont les uniques survivants d'une édition originale de plusieurs milliers. Mais un facteur encore plus important est que ces monnaies sont des objets de beauté à part entière; tout en ayant leur intérêt historique et suscitant la curiosité.
En fait, les prix d'alors étaient hors de proportions avec les sommes atteintes aujourd'hui par les spécimens exceptionnels, en dépit de leur très petite taille.Les côtes atteignent pour les belles pièces de 28.000 € (un des fameux decadrachmes d'Evainète, un spécimen passable) à 250.000 €. (Un décadrachme très rare de 279 AC, en mauvais état, usé).
Ci-dessus l'exemplaire Vinchon, au prix absurde de 250 000 €
L'ouvrage de Jenkins, reproduit un magnifique exemplaire, provenant du British Museum. On le comparera avec le Vinchon.
Ci-dessus, l'exemplaire reproduit dans le Jenkins
Les ouvrages de référence sont indispensables pour situer un exemplaire qui se dit exceptionnel. Par exemple Vinchon vend pour la modique somme de 250 000 € , une pièce d'une grande rareté et d'une extrême importance, mais défectueuse. L'examen et le toucher par un connaisseur
sont supérieurs, mais encore faut- il pouvoir se déplacer à Londres, en Suisse ou à New York.
Le clou de la prochaine vente aux aux enchères par exemple une magnifique tête de lion prétendûment fleur de coin, mais néanmoins le meilleur exemplaire connu. L'estimation est de 90 000 FS, et il sera intéressant de voir l'effet de l'effondrement boursier sur les pièces "insubstituables" convoitées par les grands musées.
Il m'a été pratiquement impossible d'accéder au conservateur qui délivre le droit de voir un tel trésor. Il faut remplir des paperasses complexes pour avoir le privilège de le voir (le conservateur, pas le trésor!).
Ne croyez pas qu'il en aille différemment dans des bibliothèques muséales comme celle de Guimet. Comme je demandai à la dame intitulée bibliothécaire où se trouvait le Ko-Ji-Ho-ten, l'ouvrage de référence le plus répandu chez n'importe quel amateur, elle me répondit : voyez les fichiers. Mais c'était impossible, l'ouvrage devait être classé selon des critères spéciaux que ne connaissait pas la dame, qui vraisemblablement n'avait pas entendu parler de l'ouvrage, pas plus que n'importe quel autre d'ailleurs!
Il me faut à ce propos revenir à l'intérêt de mes fondations. Aussi bien l'accès aux livres que celui aux objets, est très rapide et on fait tout pour guider les visiteurs. C'est ce que je suis parvenu à atteindre dans mes différents musées : celui de la photo, des stylos, de l'acoustique, les librairies japonaises ou les collections de partitions anciennes.
Ackoff en majesté
Ce matin, j'ai fait un saut à la BNF, sote Richelieu. Je voulais accéder à leurs Grolier, à leur fonds de Moinnaies et médailles, et à la salle où doit être entreposée l'entretien:la salle des manuscrits anciens. Tout a été un parcours du combattant. Un temps considérable pour obtenir une carte d'accès... pas aux oeuvres! Aux conservateurs susceptibles de me guider ou de me renseigner. Il m'a été impossible de trouver ma route. Enfin je trouve deux jeunes barbus bien sympathiques à qui je m'ouvris longuement, croyant parler à des aides conservateurs, car ils connaissaient parfaitement l'entretien et mes ouvrages. Ils étaient enfin au courant. Hélas je finis par apprendre que c'était d'anciens étudiants; et la salle de lecture en était truffée. Je repartis bredouille, dégoûté, après avoir discuté avec des préposés à la conservation, des conversations dignes d'Ionesco. Je me demandai quel accès pourra être réservé à mes dépôts : la paix des cimetières.
Au musée Guimet le classement de la bibliothèque est fait de telle sorte, qu'il est impossible pour moi comme pour la bibliothécaire de retrouver le moindre ouvrage important. Existe-t-il dans le fonds, ou a t-il été volé, perdu dans les réserves, oublié, que sais-je?
Prochain billet
Il développe le développement des monnaies comme une illustration "numismatique " de la catastrophe financière. Ceci est logique en dépit des apparences. Les monnaies représentent un lien entre la valeur plus ou moins physique et la valeur réelle; au 550 av.JC la pièce a une valeur concrête substituable au chameau, au tapis, au savant.Elle se charge par la suite d'un contenu additionnel esthétique ou politique, puis se dépouille par la frappe automatique, de toute valeur intrinsèque, puis par le décrochement avec l'étalon-or, le lien et rompu, le sugnifiant se développe en roue libre par rapport au signifié, puis finit par n'avoir aucune valeur que la confiance, la peur ou la menace. On en est là avec la monnaie électronique où le substrat est non pas dévalué mais anéanti.
Sunday, 5 October 2008
CHRONIQUE
Des prix et des valeurs
Je compte dans ce billet, terminer la réfléxion et les exemples sur la tenue des biens et oeuvres d'art, notamment de la bibliophilie et dans le double cas d'une récession et d'une catastrophe.
Le premier cas qui s'impose et nous intrigue est celui des Grolier, déjà traité dans ce blog.
Ci-dessus, Antonio Zantani, le Imagini con tutti i riversi trovati et le vite de gli imeratori tratte dallemedagie et dalle historie de gli antichi? Libro primo. Parme, Enea Vico, 1548
Maroquin rouge, dos lisse orné de filets.Premier plat : ("Io. Grolierii et Amicorum") Second plat la devise : "Portio Me. a Domine Sit in Terra Viventium", Gardes de papier vergé, coupoes ornées, tranches ornées, tranches dorées. Exemplaire cité par Brunet V,1174. E.O.
Livre de numismatique. 70 pl. gravées sur cuivre. Mortimer en ref. à Johnson et Hofer, un des tout premiers livres italiens contenantun livre gravé aussi élaboré. Reliure exécutée vers 1553 par Gommard Estienne pour Jean Grolier, passionné de numismatique et de bibliophilie. Il existe un autre exemplaire du même livre portant la signature de Grolier. Provenance de l'exemplaire : collections La Bourdaizière, Cailhava, marquis de Coislin, etc. Exposé à Manchester, "The Art Exhibition" août 1857. Décrit dans le recensement de Leroux de Lincy(N°325) et de Gabriel Austin (N°528).
PRIX: 450 000 €.
Ci-dessus : Relié pour Thomas Mahieu
MACROBIUS, Aurelius Theodosius. In somnium Scipionis libri II ; Satunaliorum libri VII.
Bâle., Johan Herwagen, 1535.Reliure 1557.
In-folio; veau brun, décor d'entrelacs, doré et peint à la cire.Mention "Ingratis servire nephas" (il est amer d'être au service des ingrats) tranches dorées. Quelques restauratiobs? Mahieu qui vivait en France entre 1550 et 1595 était en relation avec Grolieret fut entre 1549 et 1560 secrétaire de Catherine de Médicis, conseiller du Roi, et par la suite trésorier général. Comme Grolier, nom suivi d'une devise et mention "et amicorum).
112 splendides reliures de la bibliothèque Mahieu recensées par Anthony Hobson. Celle-ci est le N°72.
Provenance : Librairie Lardanchet, cat. 57, N°202. Sotheby's Londres, 27 dec. 1951, N°172.
PRIX : 250 000 €
COMMENTAIRES
Ces deux livres extrêmement rares représentent la quintessence de l'humanisme renaissant de l'humanisme français. Ce sont les plus beaux exemplaires disponibles.
Cf.
bibliographie Grolier,http://www.grolierclub.org/jean_grolier_biography.htm
... C'est dans les reliures qu'il commanda, que Grolier donna les preuves les plus positives de son goût admirable. L'art de l'exécutionn'était pas inférieur à la beauté de l'ornementation. Ce n'est qu'en 1675 que la célèbre bibliothèque fut dispersée, mais Louis XIV l'acheta à haut prix, ne voulant pas que la Franv=ce perde une collection d'une telle valeur. Aujourd'hui les bibliothèques lpubliques les plus riches considèrent comme un honneur de posséder des livres reliés par Grolier. Les bibliohiles les recherchent avec une avidité attestée par le prix élevé de certains de ces volumes vendus à Paris. 1520 in-Folio 1,729 ff. 3.750 frs un simple in-8 ... La BN de Paris et le British Museum à Londres possèdent de beaux specimens de la bibliothèque Grolier.
On comparera la reproduction ci-dessus à un exemplaire plus modeste en vente chez le même libraire.
Ci-dessus. Relié pour Grolier. Crinitus Petrus, libri de poetis latinis.
Florence, Filippo Giunti 1505/1506
Petit in-folio de 48 ff. ; maroquin brun à nerfs.Ed.originale. Dans le texte initiales peintes en bleu et rouge,les plus grandes bordées d'or.
Relié vers 1550 dans l'atelier à "larc de cupidon". Provenance : Boze, Parisd'Illens, Strange, Fowles Woodhull, Caperon, Brunot, A.Borès, Lonscle, Otto Schaffer. Recensé par Leroux de Lincy (N° 90) et Gabriel Austin (N°150)
PRIX : 380 €
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Friday, 3 October 2008
CHRONIQUE
La deuxième fondation
Il est rare qu'une collection se situe aux limites de l'invisible.
Fig 1. Ci-contre, une vierge de calvaire en cuivre champlevé, émaillé et doré.
Limoges fin du XIIe siècle. Noter l'attitude de la Vierge portant un voile court, un long mantau bleu sous lequel on aperçoit une robe émaillée verte. La tête est légèrement inclinée et elle se tient le poignet en signe de douleur. Cette Vierge de Calvaire devait prendre place de même qu'un Saint Jean, aux côtés de la Crucifixion. L'attitude frontale et très rectiligne est encore toute romane. Le caractère très expressif du visage est caractéristique du style sévère et élégant des ateliers limousins entre 1180 et 1200.
Bruno de La Roussilhle , 7 Quai Voltaire. 68.000 €
Fig.2. Saint Jean. Basse-Saxe, deuxième moitié du XIIème siècle. Cuivre champlevé,émaillé et doré.
Cette plaque ornait le côté d'un autel portatif ou d'une châsse. Autres exemplaires connus, de même dimensions et mêmes trous de fixation, complétant d'autres disciples du Christ et appartenant sans doute d'un même reliquaire : Metropolitan Museum of Art, (New York), Walters Art Gallery,(Baltimore,) City Art Museum,(St. Louis) ,Kestner Museum, (Hanovre).
Provenance : cf. Ci-dessus, 100 000 €. Les plaques les plus chères atteingnent 120 000 €, les moins chères, , 30 000 €.
Ces plaques émaillées sont généralement acquises par des musées et échappent aux particuliers. Elles sont très rares.
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Thursday, 2 October 2008
CHRONIQUE
Le grand débat
On tourne indéfiniment en rond. Je viens d'avoir une longue discussion avec mon fils, qui a apparemment hérité de ma combativité et de ma ténacité, mais dans un contexte opposé. Il est en effet banquier, victime d'un extraordinaire concours de circonstances. La banque dont il était Vice Président, une des cinq les plus prospères dans leur spécialité, et dont on pouvait penser qu'elle était insubmersible, n'est plus. Mais mon fils, au courant des plus infimes rouages des mécanismes de la Compagnie, pour les avoir édifiés, et garanti par le plus grand assureur du monde, a dû réagir. L'assureur a fait faillite à son tour ! Du jamais vu.
Mon fils a bâti son métier dans l'orthodoxie financière. En dépit des coups qui l'ont assommé, il n'arrive pas à imaginer la faillite du système papier. La dévaluation comme en 29, soit, mais l'anéantissement, c'est à dire la valeur zéro sans espoir de réhabilitation, de tonnes d'obligations, actions, bons divers etc... cela non ! Il ne peut l'admettre en son for intérieur.
Mais voilà. Le scénario-catastrophe n'est pas à exclure et il risque de nous cueillir par surprise. Il suffit pour cela que les Etats Unis ne soient plus en mesure de soutenit l'artificialité d'un ensemble globalisé et mondial, par des expédients de plus en plus éventés. L'argument spécieux, que cela n'arrivera pas parce que nul ne le souhaite, apparaît de plus en plus incantatoire. La théorie financière cède la place à la théorie des systèmes, théorisée par le grand Jay Forrester, l'inventeur de l'écologie. Aux notions de subprime, d'équity, de mezzanine, etc... succèdent celles d'hystérésis, de demi-période, de rétroaction positive et négative.
Mon fils n' a pas tort quand il me met en garde. "Tout semble pointer vers la déflation, affirme-t-il. Et quand tu dois payer tes impôts ou le boucher, vas-tu vendre des appartements ou des oeuvres d'art? Pour cela, tu ne peux te passer d'argent liquideet s'il tarit, tu mourras de faim et de froid. Non, à cause de cela le système bancaire ne disparaîtra pas du jour au lendemain. D'ici à ce qu'il s'effondre, tu dois disposer d'un volant de liquide, biellets de banque, pièces d'or, obligations garanties par l'Etat et bouclier de protection promis par Sarkozy.
Mon fils n'est pas stupide. Nous savons qu'en cas d'irruption surprise de la catastrophe, on perdra nos billets et nos actions, mais après tout on fera comme tout le monde. Mon père ne croyait pas à l'abandon de l'Algérie et de la Tunisie. Il me disait : hé bien, si on perd tout, on fera comme tout le monde.
Si de surcroît nous panachons nos placements, la disparition en fumée de l'argent scriptural sera compensé par la montée en valeur des biens physiques : or, azppartements, oeuvres et monnaies de collection.
Acheter à bon compte des studios ou de petits appartements bien placés et agréables, (proximité d'écoles ou d'établissements internationaux) serait plus facile en cas de récession tout en raréfiant l'offre.
En période faste où l'argent coule à flots, aparaissent comme des champignons des sous-bois, une multiplication d'oeuvres d'art de plus en plus chères. La concurrence en magnifie la rareté. N'est-il pas plausible qu'en période de déflation le phénomène inverse se produisen : raréfaction de l'offre? Cela est vérifié mais les prix atteints sont au maximum pour l'exceptionnel, au minimume pour le banal.
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CHRONIQUE
Repères
Aujourd'hui, un agenda un peu moins chargé me permet de retrouver et de vous donner quelques références
NOTE LIMINAIRE
Comme vous pouvez constater par l'image ci-dessus, ici la couverture du livre de LH, retranscrit en 1962, j'ai pu grâce à l'aide de Michel, un homme providentiel par sa polyvalence et l'aide de notre cher Emmanuel Dyan, retrouver le secret de la transcription d'une image sur le blog. Autrefois je faisais cela machinalement; aujourd'hui c'est pire que la cabale.
T.M., une des personnes qui se sont révélées les plus proches en ce temps de tremblement, combinant en elle-même les qualités féminines d'empathie et de tendresse, et masculine de volonté agissante et de réalisme organisé, m'a apporté divers ouvrages sur Nolde, que j'ai lu cette nuit. Deux d'entre eux sont précieux :
L'indispensable : le catalogue de l'exposition (341 pages) fort bien fait. Malheureusement, comme dans les autres publications, aucune reproduction décente de la crucifixion.
Le 3,50 € : Le petit journal des grandes expositions N°416, très bien condensé, l'essentiel de l'essentiel en 15 pages.
Emil Nolde Portraits. Ulmer Museum. De Zonnehof amersfoorty , Hatje Cantz. Bilingue allemand et anglais. Magnifiques reproductions focalisées sur la profondeur psychologique des portraits de l'artiste. Ouvrage assez cher et seulement pour qui approfondit l'oeuvre. Les autres sont prioritaires.
On oublie bien souvent que par le passé, ce sont les grands marchands qui faisaient la notoriété des grands peintres, en déployant un zèle de missionnaire pour les diffuser dans les musées, les galeries amies, et surtout les grands collectionneurs. Ces collectionneurs souvent mieux formés par ces prosélytes que les musées conventionnels, froids et compassés. Des marchands comme Ambroise Vollard, Durand Ruel, Sam. Tarika, Heinz Bergruen, Louise Leiris et Kahnweiler, Aimé Maeght ont ainsi joué un rôle charnière - souvent ingrat - entre les grands novateurs et le public choisi des musées et des connaisseurs. Certes, il faut se garder de les prendre pour des dieux omniscients. Berggruen a été à l'origine d'un faux Léger qui a fini chez moi, et sans l'aide d'un marchand moins connu Jacques Heim (si je ne me trompe), la legislation m'eut empêché de réclamer à Louise Leiris,mon dû. Les grandes galeries ont également diffusés des artistes plus ou moins secondaires, voire ratés (Ubac, Lascaux, Tal Coat, etc.)
Aujourd'hui, signe des temps, plus de collectionneurs mais des spéculateurs, et les marchands qu'ils méritent (souvent remplacés par l'internet ou les ventes aux enchères). Il est donc d'autant plus précieux d'honorer les quelques uns, mus par l'enthousiasme et le prosélytisme autant que par la nécessité de gagner leur vie. Le curieux, l'amateur, même déargenté, sera aussi bien accueilli et formé que le milliardaire russe, (les milliardaires du golfe ne mettent point les pieds dans ces lieux qu'ils méprisent).
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