CHRONIQUE
Repères
Aujourd'hui, un agenda un peu moins chargé me permet de retrouver et de vous donner quelques références
NOTE LIMINAIRE
Comme vous pouvez constater par l'image ci-dessus, ici la couverture du livre de LH, retranscrit en 1962, j'ai pu grâce à l'aide de Michel, un homme providentiel par sa polyvalence et l'aide de notre cher Emmanuel Dyan, retrouver le secret de la transcription d'une image sur le blog. Autrefois je faisais cela machinalement; aujourd'hui c'est pire que la cabale.
T.M., une des personnes qui se sont révélées les plus proches en ce temps de tremblement, combinant en elle-même les qualités féminines d'empathie et de tendresse, et masculine de volonté agissante et de réalisme organisé, m'a apporté divers ouvrages sur Nolde, que j'ai lu cette nuit. Deux d'entre eux sont précieux :
L'indispensable : le catalogue de l'exposition (341 pages) fort bien fait. Malheureusement, comme dans les autres publications, aucune reproduction décente de la crucifixion.
Le 3,50 € : Le petit journal des grandes expositions N°416, très bien condensé, l'essentiel de l'essentiel en 15 pages.
Emil Nolde Portraits. Ulmer Museum. De Zonnehof amersfoorty , Hatje Cantz. Bilingue allemand et anglais. Magnifiques reproductions focalisées sur la profondeur psychologique des portraits de l'artiste. Ouvrage assez cher et seulement pour qui approfondit l'oeuvre. Les autres sont prioritaires.
On oublie bien souvent que par le passé, ce sont les grands marchands qui faisaient la notoriété des grands peintres, en déployant un zèle de missionnaire pour les diffuser dans les musées, les galeries amies, et surtout les grands collectionneurs. Ces collectionneurs souvent mieux formés par ces prosélytes que les musées conventionnels, froids et compassés. Des marchands comme Ambroise Vollard, Durand Ruel, Sam. Tarika, Heinz Bergruen, Louise Leiris et Kahnweiler, Aimé Maeght ont ainsi joué un rôle charnière - souvent ingrat - entre les grands novateurs et le public choisi des musées et des connaisseurs. Certes, il faut se garder de les prendre pour des dieux omniscients. Berggruen a été à l'origine d'un faux Léger qui a fini chez moi, et sans l'aide d'un marchand moins connu Jacques Heim (si je ne me trompe), la legislation m'eut empêché de réclamer à Louise Leiris,mon dû. Les grandes galeries ont également diffusés des artistes plus ou moins secondaires, voire ratés (Ubac, Lascaux, Tal Coat, etc.)
Aujourd'hui, signe des temps, plus de collectionneurs mais des spéculateurs, et les marchands qu'ils méritent (souvent remplacés par l'internet ou les ventes aux enchères). Il est donc d'autant plus précieux d'honorer les quelques uns, mus par l'enthousiasme et le prosélytisme autant que par la nécessité de gagner leur vie. Le curieux, l'amateur, même déargenté, sera aussi bien accueilli et formé que le milliardaire russe, (les milliardaires du golfe ne mettent point les pieds dans ces lieux qu'ils méprisent).
Un marchand d'exception
En fait, c'est une famille qui tient la galerie, des gens très gentils, mais mon préféré et un jeune HEC, leur fils, doté d'un sens pédagogique et d'un enthousiasme étonnant. Ils ont eu la mauvaise nouvelle, que mes mécènes, préoccupés par la crise- ont abandonné leur projet de financement, mais ils n'en ont pas moins continué à m'apprendre les secrets de l'art chamanique, à moi, modeste professeur sans le sou. Ils feront de même avec vous, mais à une condition : que vous soyez animé par le désir sincère et passionné d'apprendre, de vous cultiver et de prendre au sérieux la recherche esthétique et ethnologique dans ce domaine.
Voici leur nom et leur adresse :
GALERIE FLAK
8, rue des Beaux-Arts
01 46 33 77 77
Ils éditent de petits livres d'exposition, très bien réalisés, notamment "l'esprit Kachina" sur les indiens OPI tant admirés par André Breton et Max Ernst, et la nouvelle exposition sur l'art chamanique des esquimaux. Prenez rendez vous et instruisez-vous. En vous réclamant du blog, aurez-vous peut-être un accueil plus convivial, mais je ne pense pas que ce soit nécessaire.
Bruno Lussato