Friday, 17 August 2007
Métapolitique
L'internaute aura noté que le billet appelé "Masterclass pour Alexandre" a été longtemps en préparation et qu'à partir du 18 août il sera fractionné en plusieurs livraisons. C'est que sa rédaction est particulièrement difficile. Il se propose de donner des clés d'explications pour un phénomène spécial de désinformation massive,qu'on a coutume de nommer "bulle" et suivi tout naturellement par un réajustement au réel désigné par " éclatement de la bulle".
On vient d'apprendre que grâce aux initiatives de l'organisme monétaire national américain qui a décidé de faire fonctionner la planche à billets, le CAC 40 a remonté de deux points ! L'optimisme qui s'ensuit est aussi artificiel que la panique qui l'a précédé.
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Le paradigme Necromonte
Une leçon de démolition
Première livraison
Le cabinet du Professeur Armin Necromonte à Berkeley.
Armin Necromonte, maître en systémique, donne une leçon à Alexandre Ludell, en présence de Sixtus Famulus.
Extrait de l'Entretien. Voir à ce sujet les relations entre Valentin Ludell, Lars Hall et Alexandre ►♦♦
Ci-contre, "le nuage qui ne bougeait jamais".
Personnages
Sixtus Famulus. Assistant personnel d' Armin Necromonte, professeur honoraire à Berkely.
Le professeur Necromonte
Alexandre Ludell, frère de Richard Ludell et de Christine. Fils naturel de Lars Hall-Bentzinger III et de Christine.
Note : toute ressemblance avec des personnages existants est purement fortuite.
Necromonte. Je suis heureux de vous recevoir. J'ai bien connu votre père. Il doit avoir aujourd'hui 42 ans, il n'en avait alors que 18.
Alexandre.
Il a 42 ans Monsieur, et j'en ai 22.
Necromonte.
Il sortait à peine de l'adolescence lorsque vous êtes né.
Famulus
Alexandre Ludell est le fils de Valentin Ludell. Monsieur Hall-Bentzinger n'est que son père biologique. Mais il le considère, ainsi que Richard Ludell, son frère, comme son héritier. Il désire que vous lui expliquiez certains mécanismes financiers qui le préoccupent comme par exemple la bulle immobilière qui a fait partir en fumée quelques deux cent millions de dollars, pour adoucir la vérité.
Necromonte Qu’est-ce que la vérité ? De toute façon la finance n'est pas ma spécialité, et vous avez dû, mon garçon, bénéficier des conseils des plus grands économistes. Que pourrais-je donc vous apprendre ?
Alexandre Les fondements cachés, monsieur.
Famulus
On ne s'adresse pas comme ça au maître. On dit professeur.
Alexandre Oui monsieur.
Necromonte, souriant. Quelle importance Sixtus? Appelez-moi comme vous voudrez, jeune homme.
Famulus (réprobateur)
Les formes sont les formes. Voici le curriculum des deux frères. Richard fait de bonnes études à Wharton. Alexandre n'a qu'un diplôme de bachelor à l'Université Hartzmann à Santa Samarea.
Necromonte L’université Hartzmann ?
Famulus Elle a été fondée par le beau-père de Monsieur Hall-Bentzinger.
Necromonte Quelles sont vos activités actuelles?
Alexandre Je m'occupe de l'Uxelladum Center, et du secteur armement non conventionnel.
Necromonte Et votre frère, que fait-il?
Alexandre Rien
Famulus Il vient de terminer ses études à Wharton et n'entre que maintenant dans les affaires de Monsieur Hall. Ce dernier a tout de suite mis Alexandre au travail car c’est un gros bûcheur et il jouit d’une large autonomie.
Necromonte Je vous l'ai dit, la finance n'est pas ma spécialité. Des études abondent sur le mécanisme des hypothèques et du rating. Mais ce n'est que de l'information de surface. Par exemple on s'étonne que le dollar ne soit pas plus faible après que la banque fédérale ait fait fonctionner à plein la planche à billet. On dissimule le fait que les professionnels des marchés ont déjà anticipé la catastrophe, et c'est pourquoi le dollar est faible depuis deux ans. Il a déjà payé par avance les aberrations du système financier. Mais, tout cela, vous devez le savoir, je suppose.
Alexandre Oui.
Necromonte Ce qui vous intéresse est donc au niveau au dessus, ce qu’on pourrait appeler la méta-économie. Se demander quels sont les ressorts intimes qui font que le marché agit de façon aussi chaotique tel est son objet. Mais, vous devez aussi connaître le problème de l'opacité des fonds, et les erreurs d'évaluation des cabinets de rating. Elles conseillent les banques sur les valeurs à acheter en les classant de AAA à D. Puis, en fonction du risque, elles préconisent les AAA. Mais ce sont elles qui attribuent les premiers prix! Par ailleurs, comme nul ne sait la proportion des junksbonds et des hypothèques notées AAA et ravalées à BB, dans la plupart des fonds, il devient impossible de leur donner une valeur précise et cela ne plait pas du tout, mais pas du tout aux investisseurs. On est ainsi contraints à suspendre la cotation de fonds qui sont peut-être peu contaminés. Mais vous devez être tributaires de ces distorsions : je vois que votre père possède une banque privée.
Alexandre Trois.
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Comment devenir ce qu'on est?
À la recherche du Maître
Cela suppose d'arriver à écarter les scories des apparences et des contingences, se dépoullier de la carapace des stéréotypes, pour atteindre son moi essentiel. Une telle transformation ne peut se faire sans le secours d'un maître qui nous fasse prendre conscience de ce qu'il peut y avoir de conventionnel, de mimétique dans nos comportements et qui nous aide à évoluer pour dépasser ce qui fait de nous un "specimen".
Mais cela va plus loin qu'une simple purification, il faut encore parvenir à la nécessaire intégration des contraires. Nous sommes tout tiraillés entre des aspects contradictoires de notre personnalité : féminin et masculin, instinctuel et intellectuel, altruiste et égoïste, Yin et Yang, sans conter la part d'ombre qui s'attache à toutes nos réflexions. Nous charrions tous les interdits qui nous hantent et nous avons du mal à les accepter. Il arrive par exemple que nous souhaitions la mort d'un parent, que nous aspirions à satisfaire des actes illicites, et bien d'autres désirs, dont on nous a appris dans notre enfance qu'ils étaient répréhensibles et inconvenants, même par le seul fait d'y penser.
Les psychanalystes on répertorié ces bas-fonds de notre psyche et les ont iterprétés selon leur doctrine. Mais c'est Carl Gustav Jung, notamment dans L'homme à la découverte de son âme, qui nous a appris que non seulement nous ne devons pas avoir honte de ce "fumier" de l'être, mais qu'en dépit de son apparence immorale ou asociale, il peut être - à condition de pouvoir en contrôler les manifestations, en empêchant par exemple le passage à l'acte, un puissant moteur pour l'action et le développement. Fumier, soit, mais c'est sur le fumier que pousse le lotus.
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Thursday, 16 August 2007
Le nuage qui ne bougeait jamais...
. . . n'est plus.
Ce sont les deux derniers vers d'un hai-ku japonais qui illustre le danger de se reposer sur de fausses certitudes. Il est particulièrement approprié dans un monde de mutations rapides comme le notre, et le cauchemar que vivent les bourses à la suite de l'effondrement de l'immobilier américain, vient nous le rappeler. La première question qui se pose est la suivante : comment personne n'a-t-il vu rien approcher ? En effet le phénomène a saisi le monde financier par surprise, sans aucun signe avant-coureur autre que les mises en garde de gens politiquement et économiquement incorrects. On vivait sur un modèle concocté à MIT et à Harvard, transplanté à Wharton, et en vigueur depuis plusieurs années. Pis encore, il était cloné à des centaines d'exemplaires, et régnait sans conteste. Nul ne se serait avisé de faire remarquer qu'il était déconnexé du réel, et qu'il fabriquait del'hyper-réel. Nul encore n'aurait relevé qu'il est malsain d'accepter un système voyant le futur dans le rétroviseur, et protégé par les critiques et les contestations, par une sorte d'acceptation tacite, celle qui caractérise les trous noirs. Celui-ci en l'occurrence appartenait au noyau sémantique Matrix, dit aussi "esprit de Davos".
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L'art en tant qu'approche des problèmes essentiels
A propos de l'oeuvre d'Anselm Kiefer
Les œuvres d’art sont souvent des algèbres, seulement complexes en apparence, et qui nous permettent, en réalité, d’accéder bien plus vite à l’essence de nos problèmes.
Cette formule tirée de la chronique d’Alexandre Adler (Le Figaro du 13 août 2007) ferait un bon sujet de dissertation. Comme ce genre d’assertion lapidaire elle est exagérément simplificatrice et même trompeuses, en ce qui concerne le terme « complexe ». Tout d’abord il suffit de lire « Le Dernier théorème de Fermat » pour comprendre que l’algèbre au plus haut niveau est loin d’être complexe en apparence. Elle l’est réellement, épouvantablement, au point qu’il aura fallu deux siècles pour qu’on arrive au bout d’une démonstration « seulement simple en apparence ». En revanche si l’on considère que l’on peut parvenir au bout de cette complexité, qu’elle obéit à une logique claire et rigoureuse, Adler n’a pas tort. Il suffit de lire l’analyse de L’Art de la fugue par n’importe quel musicologue. Moi-même dans mon ouvrage sur Le Ring de Richard Wagner, (Voyage au Centre du Ring, Fayard) je crois avoir montré,que la plus grande partie de ce qui apparaît comme de l’arbitraire ou de l’indicible, est en réalité affaire de construction algébrique, avec ses axiomes, ses théorèmes, ses procédés de dérivation, sa combinatoire héritée de Beethoven. Mais, il m’a fallu un demi-siècle pour aboutir aux 1600 pages de ma monographie, qui n’est que la partie émergée de l’ iceberg du manuscrit original, lui-même une partie accessible de l’œuvre originale. Alors lorsqu’on dit « complexe en apparence »… Même une œuvre aussi accessible que La Flûte Enchantée de Mozart, ne livre ses mystères qu’au bout d’une vie de fréquentation.
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Un projet pour Bill Viola et Valery Gergiev
The Siegfried Progress
BILL VIOLA
Je projette de me rendre à Rotterdam le 6 Septembre, où a lieu la répétition générale de Tristan et Isolde de Richard Wagner dans la mise en scène de Bill Viola et sous la direction de Valery Gergiev. J'avais déjà vu plusieurs fois cette réalisation à Paris et j'en ai retiré une des trois ou quatre émotions artistiques les plus fortes de mon existence. Je m'en suis expliqué sur ce blog et je n'y reviendrai pas. Tout simplement je rappellerai, qu'il me semble que le point de vue adéquat n'est pas celui du connaisseur d'opéra, mais de celui de l'amateur d'art contemporain et tout particulièrement de l'art vidéo dont Viola est sans conteste le principal représentant.
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