Métapolitique
L'internaute aura noté que le billet appelé "Masterclass pour Alexandre" a été longtemps en préparation et qu'à partir du 18 août il sera fractionné en plusieurs livraisons. C'est que sa rédaction est particulièrement difficile. Il se propose de donner des clés d'explications pour un phénomène spécial de désinformation massive,qu'on a coutume de nommer "bulle" et suivi tout naturellement par un réajustement au réel désigné par " éclatement de la bulle".
On vient d'apprendre que grâce aux initiatives de l'organisme monétaire national américain qui a décidé de faire fonctionner la planche à billets, le CAC 40 a remonté de deux points ! L'optimisme qui s'ensuit est aussi artificiel que la panique qui l'a précédé.
Le but de ce blog est non pas d'énoncer l'information, mais de dénoncer ses biais, et dans ce but, révéler l'information que cache l'information, comme un camion qui en cache un autre. Le discours sur la crise de l'immobilier et ses retentissements sur l'économie, n'est abordé ici qu'en tant qu'analyse d'un texte qui se propose d'analyser des données factuelles et de leur donner sens, si possible.
Apparemment cela n'est pas aussi simple, puisqu'il en va de l'interprétation des phénomènes monétaires catastrophiques comme de l'interprétation des phénomènes quantiques, dite de Copenhague (cf. le billet de Marina Fédier). On se contente d'intégrer les données dans un réseau théorique bâti sur quelques postulats, et doté d'une certaine cohérence pendant des années. Mais aucun des économistes ni des experts comme Moody, n'ont songé à comprendre comment ces modèles fonctionnent ni même pourquoi ils fonctionnent.
On m'a toujours appris qu'il ne faut jamais se limiter à rechercher les causes de ce qui ne marche pas, mais étendre l'investigation à celle des causes de ce qui marche et rejeter les explications complaisantes. Je n'ai pas dans masterclass pour Alexandre cherché à donner une vulgarisation de la bulle immobilière, cela a déjà été fait par des spécialistes cent fois plus compétents que moi, y compris mon fils. Ce dernier, directeur dans une des cinq grandes banques d'affaires, est spécialisé dans ce que l'on nomme "distress", c'est à dire les désastres provoqués par des technocrates hypercompétents et toujours sûrs d'eux. Lorsqu'il m'a expliqué le mécanisme d'horlogerie extrêmement compliqué qui a abouti à l'absurdité de prêter de l'argent gratuitement à des potentiellement insolvables pour ensuite mettre les hypothèques sur le marché boursier, et, cerise sur le gâteau, postuler que ces "junks" sont des valeurs sûres il m'a étourdi avec des montagnes de données, sans prendre conscience des universaux.
Les parapsychologues utilisent souvent la métaanalyse. Ils analysent les corrélations directes ou indirectes, qui existent entre les diverses analyses. Dans ces modèles, il en est comme pour ces états ondulatoires, où un chat est mort et vivant à la fois. Mais dès que je veux revenir aux données sensorielles concrètes, se produit l'équivalent de la réduction du paquet d'ondes. Les rêves de croissance, les utopies égalitaires cèdent la place aux success stories, prises sur le tas. L'abime entre le monde virtuel des économistes, est tel qu'il est indispensable à remonter au foyer et en discuter avec femme et enfants.
Les analyses qui nous ont conduit au désastre, sont cohérentes, largement partagées. Leurs auteurs se fondant sur des succès sans faille pendant des années ont fini par devenir dogmatiques et ne plus connaître les postulats fondamentaux qui génèrent les modèles économiques. Ce sont ces postulats que j'ai voulu mettre en scène dans "Masterclass pour Alexandre", mais j'ai choisi une forme de sketch, habituelle dans L'Entretien mais très difficile à mener à bien. Le procédé utilisé est la dérision, et montrer la perversion des postulats de la globalisation, et leur effet sur les cerveaux abrutis par la vidéo et la télévision.
Parmi les postulats, citons : la division internationale du travail, la manipulation irresponsable et irréfléchie des "armes de distraction massive", le jeu avec une théorie des probabilités confondue avec le calcul des spécialistes locaux et dont le sens échappe, enfin une approche très superficielle et moutonnière des médias, la suppression des frontières, la décision de favoriser les plus pauvres et les plus ignorants au détriment des classes moyennes fournisseurs d'emploi, et j'en passe. Ills seront commentés et promus par le pervers professeur Necromonte.