Monday, 6 August 2007
Vous avez dit populaire?
La télévision est de plus en plus passionnante en ce mois d'août. Ma chambre d'hôtel est agrémentée d'un écran plat posé sur le bar, qui a remplacé l'ancienne télévision en couleurs. Le gain de place est nul, puisque le dessus du bar a une dimension invariable. En revanche l'image, jadis lumineuse et brillament colorée est d'un grisâtre vaguement teinté, ressemblant aux clichés noir et blanc recoloriés, des rééditions rajeunies du muet. Heureusement le contenu sauve le contenant. Nous avons vu les labos où l'on cultive le virus de la fièvre aphteuse.
Rassurez-vous, il n’y aucun risque de contagion, le labo est bien de chez nous, rien à voir avec les anglais qui ont laissé échappé le virus. On a donc interdit une fois de plus les importations de vaches et de bœufs britanniques dans l’UE, ce qui arrange et notre prestige et nos affaires.
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Huitième livraison
L'audience Necromonte
Fin de la séquence 221 de L'Entretien
INTERMÈDE
Le cabinet du professeur Necromonte était particulièrement sombre. Composé de six panneaux d’acajou qui composaient un hexagone régulier, sans fenêtres, il dégageait une impression de claustrophobie. Deux des panneaux étaient pleins, dissimulant des portes, deux autres étaient percés de vitraux de style art nouveau, violets, rouges, jaunes et verts. Donnaient-ils sur une cour ou sur une paroi de tubes fluorescents, c’était difficile à deviner. La lumière blafarde qui en filtrait parcimonieusement, accentuait le caractère sépulcral du lieu.
Les deux panneaux restants étaient des rayonnages chargés de livres et d’objets. Les ouvrages étaient reliés à l’ancienne, en parchemin ou en maroquin fauve. Leur taille allait de l’in folio, tout en bas, à de minuscules in-16 alternant avec de menus curiosa : bocaux, solides géométriques, sphères de verre, coffrets d’ébène de macassar qui renforçaient l’atmosphère morbide.
- Il veut se donner l’air d’un gourou, songea le jeune homme écoeuré, métier qui rapporte à Frisco, une ville de pédés et de charlatans, les paradis des sectes, du sexe moche et de la drogue.
Au centre de la pièce hexagonale trônait une mappemonde de verre éclairée de l’intérieur. Les océans gris bleu, les continents orange et vert de vessie, diffusaient une lumière trouble orangée qui faisait écho à celle des vitraux.
La mappemonde occupait le centre d’une dépression hexagonale peu profonde bornée par une rampe d’acajou.
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Sunday, 5 August 2007
Une affaire d'état
Les sinistres prédictions de Madame Ségolène Royal se sont donc réalisées. La France toute entière est dans la rue, révoltée par les manoeuvres du Président, qui au lieu de se faire payer ses vacances honnêtement, comme ses prédécesseurs, par le contribuable, se les fait offrir en toute opacité par des amis riches, "généreux" , et américains de surcroît. Lorsque vous saurez que la famille Sarko a emprunté un avion de ligne, ce qui coûte cher, on devine ce que cela signifie. Pour couronner le tout, notre président, ne se trouve qu'à quelques miles de Goerges Bush, et vous aurez tout compris, moi non.
Monsieur François Hollande nous donne une idée concrète du rôle constructif et majeur, d'une opposition de qualité, pour limiter les dérives de l'Etat UMP et du nouveau Napoléon qui menace nos libertés, enrichit les riches et appauvrit les pauvres.
Note : mes collègues de l'ISD ont rangé par erreur cette réflexion dans la catégorie canulars. Je ne suis pas parvenu à les persuader que ce qui suit est l'exacte vérité.
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Signes intérieurs de richesse
Marcelin Galopin habite à Monceau-les-Mines dans une bâtisse qui autrefois servait de vannerie, mais qu’il a fait aménager confortablement. Rien n’y manque : une chambre à coucher pour sa femme et lui, une chambre pour les enfants quand ils passent par là, une cuisine avec réfrigérateur, distributeur de glaçons, armoire réfrigérée pour les conserves, cuisinière robuste à charbon d’un modèle inusable achetée dans une brocante, machine à laver le linge, et même une horloge ronde gagnée dans un concours. La pièce à vivre est luxueusement décorée par des reproductions sur toile façon ancien de grands maîtres flamands, avec des cadres en vrai bois doré, et des meubles paysans durement négociés lors des héritages. La pièce maîtresse est la table de repas en carreaux de pierre marbrière, achetée lors d’une succession d’un notable d’Autun.
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Septième livraison
Séquence 226 de l'Entretien, suite
L'OR
L'or, poursuivit Sextus Famulus,
l'or, quoi de plus convoité jadis que le jaune talisman des incas? Quoi de plus démonétisé, ravalé au statut de hochet pour petits nouveaux ruches? Quel substitut convenable a-t-on cependant trouvé depuis sa déchéance?
Les mafias ont dû se rendre à l'évidence : l'argent, blanchi et liquide est bien hasardeux. Il est traqué par les Etats, concurrents redoutables et patients.
Voici pourquoi les mafias internationales réunies à Macao à la fin du millénaire, ont revu leur stratégie. Les unes se sont reconverties dans les mercenariat : meurtre sur commande, terreur et torture pour le compte de lobbies, de gouvernements ou de chefs d'état. Elles se sont regroupées sous le sigle MINOS : Mare Indivisibile NOStro.
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Paradis vert
Me voici depuis quelques jours à Divonne avec mes collègues de l’ISD. L’endroit est particulièrement sédatif et propice au travail : en dehors du golf, il n’y a pratiquement rien à faire et lorsqu’on n’a pas de voiture, rien à visiter. A San Remo, j’étais au paradis du bleu, joie de vivre, incitation aux plaisirs de la table, de la mer, de la musique napolitaine, de la chair pour qui en a l’âge d’en profiter. Ici c’est le paradis du vert, de la méditation, de la concentration, sous le signe du Mont Blanc, encore enneigé, paysage pris entre les formes sombres et sévères du Jura, et les lignes de crête des Alpes.
La proximité de Genève, et de la Suisse, à un quart d’heure à pied, nous vaut une invasion de vaudois et de genevois, fréquentant le golf et le marché. La ville en elle-même est la banlieue sud de Genève et fréquentée par des émirs, des oligarques russes, et à un autre niveau, par des cadres internationaux du CERN et des administrations, qui se rendent tous les jours au travail. Ce n’est guère excitant, mais vivifiant et reposant. On recharge ses batteries, et … il fait grand beau comme disent les genevois.
Quand j’entends le mot culture, je ferme mon porte-monnaie
Le président Sarkozy semble persévérer dans la voie de la réhabilitation de la culture d’élévation au détriment de la culture de masse, type Cauet. Encore que le mot divertissement populaire puisse susciter des inquiétudes.
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