Virus
Thursday, 29 March 2007
Thème et variations
sur les violences de la Gare du Nord
Ainsi qu'il fallait s'y attendre, les désinformations et les rumeurs font tache d'huile, comme un tremblement de terre se propage de l'épicentre à la région toute entière. Ici l'épicentre, est la description sèche des évènements, les ondes de choc vont se propager et s'amplifier d'un journal à l'autre, s'enrichir de reformulations inédites, de connotations émotionnelles, de prolongements politiques à l'échelle de la nation. Car s'il est vrai qu'il existe une disproportion choquante entre le micro-incident et les émeutes, disproportion qu'on attribue non sans raison à la maladresse et à l'impréparation des forces de l'ordre; il en est une encore plus choquante entre l'importance réelle d'un fait divers,courant en France et sa médiatisation à la une, pendant la campagne électorale.
Les deux adversaires : Sarkozy et la coalition des autres, se jettent à la tête des accusations symétriques, comme par exemple l'instrumentalisation des micro-émeutes à des fins électorales.
Vous trouverez dans la suite de cet article, les réactions des principaux quotidiens parisiens.
La réponse à l'énigme posée dans le journal d'hier.
L'auteur du poème est Richard Wagner. Hans Sachs, le principal protagoniste des "Maîtres Chanteurs de Nurenberg" . A la fin de l'acte II il a assisté à une rixe violente provoquée par un incident mineur et qui dégénère en furie collective.
Lisez la suite de cet article pour déguster la revue de presse sur les émeutes de la gare du Nord!
Continuer à lire "Le journal du 30 mars 2007"
Monday, 26 March 2007
L'avocat du diable
On aura compris en lisant mes différentes notes sur l'affaire Battisti, que ma conviction était faite : Battisti est coupable, et ceux qui les soutiennent obéissent à des mobiles inavoués, ou sont tout simplement sous influence de Medusa. La thèse de la désinformation est d'autant plus fondée, qu'il ne s'agit pas là d'une conjonction d'invidus isolés exprimant leur intime conviction, mais d'une levée de boucliers massive et cohérente, influencée par des présupposés politiques (Battisti est un résistant, pas un criminel, c'est la droite berlusconienne qui lui en veut etc...) et utilisant toutes les ressources de la réduction de la dissonance cognitive.
Afin de ne pas tomber dans ce piège, nous devons utiliser le procédé de l'hypothèse nulle. Il consiste à ne relever que les faits admis par l'adversaire en faisant abstraction de ceux qui sont invoqués par les autorités. On considèrera donc comme nulles les conclusions des différents juges, italiens ou européens de même que leurs inférences. Nous relèverons alors, s'il y en a les contradictions internes et les invraisemblances entraînées par cette posture. L'inquisition italienne utilisait ce moyen de prévenir les fausses dénonciations et les vengeances. Ceux qui s'aviseraient de la critiquer feraient bien de se reporter aux règlements de compte après l'occupation, ou encore les méthodes expéditive de la Révolution Française, gardienne supposée des Droits de l'Homme!
Continuer à lire "L'affaire Battisti II"
Friday, 23 March 2007
François Bayrou, : La France de toutes nos forces.
Le consensuel dans toute sa gloire
Vous trouverez dans cet article l'analyse du programme figurant sur la lettre du 20 janvier 2007 que m'a envoyé personnellement le candidat avec toute son amitié et qui m'est parvenue hier. Je la lui rends en analysant le message qu'elle contient, et dont une version inversée a été proposée dans le journal du 23 mars 2007.
Evaluez vous-même les propositions originales, celles qui le démarquent des autres candidats.
1. La France doit prendre un autre chemin (faut que ça change!).
2. La France souffre du mal français : chomage, dette publique, violence dans les banlieues, projet européen abandonné.
3. Mes concurrents n'ont pas su régler ces problèmes (moi oui)
4. Il faut rassembler toutes les bonnes volontés et je dois être le président de tous les Français.
5. Il faut choisir les meilleurs pour gouverner, rassembler et reconcilier. J'incarne de projet de rassemblement.
6. La République est affaiblie, il faut la reconstruire.
7. Il faut que l'Etat intervienne où ça va mal.
8. Il faut équilibrer les finances publiques.
9. Il faut soutenir l'esprit d'entreprise, de création, de recherche.
10. Faut sortir de l'exclusion les plus faibles.
11. Faire respecter et progresser l'école publique.
12. Mieux armer la justice et la faire respecter.
13. Venir en aide aux femmes.
14. Combattre la solitude et la violence.
15. Reprendre à la base l'idéal européen.
16. J'ai besoin d'argent. Donnez moi des sous.
Décodage
En première lecture vous serez sans doute parvenus à la conclusion qu'aucun des candidats (à l'exception de Le Pen, qui ne pratique pas la langue de bois) ne pourrait désavouer ces sages propositions. Il y en a pour tous les goûts.
En seconde lecture, il y a les non-dits. Les inférences qui découlent de la formulation.
Tout d'abord, voici un candidat dont on loue la culture et la connaissance de la langue Française, qualités que l'on dénie à Ségolène Royal. Et pourtant, voici un échantillon de son style : "Cela nécessite des moyens financiers conséquents".
Si "nécessiter" (pour exiger) est admis dans le petit Larousse et le Robert comme une locution courante en revanche "conséquent" est familier. (emploi socialement marqué écrit le Robert). Un chef d'Etat respectueux de la langue, comme l'étaient De Gaulle ou Mitterrand, auraient sans doute écrit " Cela exige des moyens considérables". Je suppose que comme les rédacteurs de prospectus publicitaires, Monsieur Bayrou veut faire "peuple". Mais ce n'est qu'une remarque, moins innocente qu'elle n'a l'air, car s'attaquer à la langue en haut lieu n'est pas anodin.
1. M.Bayrou constate qu'aucun des partis "habitués à se partager le pouvoir depuis vingt cinq ans n'a résolu ces problèmes". Mais les partis valent ce que valent les hommes qui les représentent, et M.Bayrou en fait partie. Il suffit de lire son cursus honorem politique! Et puis, il dit qu'il faut choisir les meilleurs pour gouverner. Il devrait donc exclure tous ceux qui ont été au pouvoir depuis vingt cinq ans. Qui y croit?
2. Lorsque M.Bayrou laisse entendre qu'il pourrait avoir un premier ministre socialiste, sans déclarer de qui il s'agit, il s'agit donc d'un souci de rééquilibrage politique, ce qui contredit son affirmation que l'on ne tiendra pas compte de l'appartenance politique dans le choix des meilleurs.
3. Réimplanter l'Etat où ça va mal implique deux conséquences: comme ça va mal partout, l'Etat doit intervenir et bien plus vigoureusement qu'auparavant ("se réimplanter"). Cela signifie un supplément de dirigisme et de centralisation.
4. Cela est cohérent avec la volonté affichée de réduire l'action des écoles privées, qui échappent dans une grande mesure à l'idéologie. Bayrou a d'ailleurs annoncé que ce sont les syndicats qui auraient la haute main sur les contenus.
5. Tous savent que la Justice est de gauche et qu'elle prend parti généralement pour les criminels contre les victimes. La faire respecter, laisse supposer qu'elle ne l'est pas, ce qui est vrai, la mieux armer, c'est accroître ses effectifs, ce qui est urgent et nécessaire, mais il n'y a pas un mot pour énoncer la contrepartie, c'est à dire le contrôle de la neutralité des juges.
6. Sortir de l'exclusion les plus faibles est un euphémisme pour dire que l'on consentira un effort financier pour les sans papiers, les chômeurs professionnels, au détriment des classes travailleuses, non exclues, mais paupérisées.
7. Reprendre l'idéal européen signifie mettre fin à l'exception française. Or toutes les mesures préconisées vont à l'encontre de l'harmonisation européenne, et qu'on ne nous cite pas l'exemple de l'Allemagne qui est résolument orientée vers le travail et le libéralisme en dépit d'une fausse cohabitation.
8. Rééquilibrer les finances publiques. Mais pas un mot sur les réductions drastiques de fonctionnaires. Où prendre l'argent, si ce n'est en économisant, en luttant contre les privilèges des serviteurs de l'Etat, et en permettant ceux qui le veulent de travailler davantage pour gagner plus, comme on le fait partout en Europe?
J'aimerais bien avoir un débat autour de ces points précis. Un ami qui vote Bayrou, me disait: "je ne veux pas de Sarko, il a une sale gueule, et Segolène, elle est vide". Il fait partie de l'élite, ou qui se croit telle. J'en viens à penser que le peuple de base sera peut-être plus avisé, à condition qu'il ne tombe pas tête baissée dans les pièges de la langue de bois.
Sunday, 18 March 2007
A-t-on le droit de tout dévoiler?
L’Entretien et le problème du mal
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Ce texte est extrait des commentaires du travail désigné par Apocalypsis cum Figuris ou pour faire court, L'Entretien.
Le signet vert, indique qu'il s'agit d'une création personnelle et en particulier l'Entretien (signal noir). Or le but de ce blog n'est pas de faire connaître des ouvrages qui ont été refusés par un éditeur. La raison pour laquelle je me suis décidé à lancer sur l'Internet, des séquences composées dans la clandestinité et destinées à le rester, est que d'une part l'Entretien est légitimé par son admission au saint des saints de la Bibliothèque Nationale de France, d'autre part parce que l' Internet et l'Hypertexte multimédia, sont le moyen naturel d'expression de cet hybride monstrueux. Parmi les raisons qui ont motivé mon refus d'éditer ce travail, on trouve, outre une structure inadaptée à l'impression, la répugnance de publier des passages insoutenables de violence et de cruauté, ce que Elisabeh Costello désigne par le mot "obscène".
Contrairement à l'usage courant, l'obscénité n'est pas nécessairement associée à la pornographie. Une grande partie de la production artistique du XXIe siècle relève de cette catégorie, notamment les oeuvres de McCarthy et de Tracy min. Mais au sens de Costello, les nombreux récits sur la torture de l'armée française qui abondent dans les rayons de la FNAC, les images complaisamment diffusées sur les sévices sexuels perpétrés en Irak par des soldats américains, la vision d'enfants décharnés, le ventre gonflé, qu'on nous sert à l'heure du déjeuner, cotoyant la publicité des détergents pour WC, tout ce tout à l'égoût, peut être décrit par son effet nauséeux comme obscène. Voici donc des extraits d'une analyse de Dewitte sur le livre de West, commenté par Costello, inventée par Coetzee.
*** Parmi les problèmes que me pose L'Entretien, ceux qui suscitent le plus de doutes sur l'opportunité de diffuser cet étrange hybride, se trouvent la recherche de la structure qui permette d'organiser ce qui n'est encore que des fragments épars, et, pour les séquences scabreuses relatives à la torture, la légitimité morale d'écrire l'innommable, l'obscène, ce que l'on peut considérer comme le Mal Absolu.
Parmi les influences nombreuses qui ont impregné L'Entretien on doit ajouter à L'Apocalypse de Jean, et celle d'Adrian Leverkuhn : Apocalypsis cum Figuris, (encore une mise en abyme), deux des ouvrages de J.M.Coetzee. Le premier « Waiting for the Barbarians», j'en ai pris connaissance voici quelques décennies, lors de l'un de mes voyages à New York. Le second ouvrage Elisabeth Costello, Eight Lessons a inspiré le titre de Virus : Kevin Bronstein, Eight Lessons. * (L'infortuné Kevin Bronstein a été limogé par mon éditeur qui a préféré le remplacer par le mien pour des raisons commerciales).
Mais c'est surtout l'analyse qui en est faite par Dewitte qui m'a révélé les liens souterrains qui existent entre la Weltanschaung du prix Nobel et la démarche qui a présidé à l'élaboration des séquences apocalyptiques de L'Entretien.
Première similitude : le procédé de la mise en abyme, bien expliqué par Dewitte dans son article dans Esprit. Hitler a commandé une séance de torture et sa parole a été transmise au bourreau, dont les actes et les paroles ont été rapportées par l'écrivain Paul West, et qui ont suscité des réactions horrifiées chez l'écrivain Elisabeth Costello, réactions décrites par J.M. Coetzee dont le livre est commenté par Dewitte. Ainsi que ce dernier le fait remarquer, tout l'ensemble est apocryphe. Rien ne permet de supposer que cela s'est bien passé comme l'affirme l'écrivain imaginaire West, cité par la non moins imaginaire Costello. Le problème du Mal tel qu'il est analysé par Costello est-il central pour Coetzee? Sans doute puisqu'on le trouve dans Waiting for the Barbarians, un de ses premiers ouvrages, alors qu'Elisabeth Costello, Eight Lessons est le dernier au moment où j'écris ces lignes. Or dans L'Entretien, le procédé de mise en abyme, d'autocitation et de simulacre est dominant : les séquences les plus dures proviennent de témoignages recueillis par le Président Johäntgen ou font l'objet de livres initiatiques purement imaginaires bien que puisant leur matériau dans la réalité.
Seconde similitude : La fréquence des séquences très crues, pis même que crues, carrément obscènes, au sens où l'entend Elisabeth Costello. Cependant ma réticence à publier ces textes sulfureux n'est pas morale mais esthétique. Je pense qu'en écrivant les récits et les corpus réunis sous le signe du Minotaure*, ( Minotaure est une secte criminelle utilisant les pires abominations pour soumettre ses victimes) je réveille peut-être des démons, mais après tout ils sont relativement inoffensifs dans la mesure où les faits sont imaginaires, contrairement aux événements relatés par Paul West. On ne viole donc l'intimité de personne.
Non, ma réticence provient du fait que lorsque l'on franchit les limites de ce qu'on nomme la décence ou la mesure, il faut lester la nitroglycérine par du sable pour en faire de la dynamite, ce qui a valu à Alfred Nobel sa fortune et sa gloire. Le comique non lesté vire à la farce. L'horreur non compensée par une forte structuration esthétique, tourne au Grand Guignol. La description de l'acte sexuel sous n'importe laquelle de ses formes vire à la pornographie si la qualité du texte en est absente.
Mais le danger guette surtout les séquences maudites, communes à Paul West et à Minotaure : elles combinent en effet tous les ingrédients qui risquent de susciter l'obscène et qui pour Costello constitue l'essence du Mal absolu. On y trouve en effet de la farce, de l'horreur, les perversions sexuelles les plus atroces, et pour terminer une absence totale de catharsis et de compassion. Si l'on veut éviter de tomber dans l'obscène esthétique, il faut réellement faire preuve d'une considérable imagination et d'une minutie dans la composition qui puissent en elles-même, par un sentiment de beauté formelle, et d'étonnement constant, compenser ce qu'il y a d'insoutenable dans le récit.
Dans tous les cas, la question qui se pose et que pose Costello, est identique : faut-il publier certaines choses? Le mot ne peut-il être actif, autonome, agissant par lui même comme un totem ou un fétiche? Répondre comme Costello, par l'affirmative, est selon le point de vue où l'on se place, soit céder à la pensée magique et commettre une erreur épistémologique, soit constater avec les Foucault et les Derrida, que le mot est la chose, ce qui est aussi le point de vue des bourreaux, lorsqu'ils inscrivent, à l'instar du tortionnaire de La Colonie Pénitentiaire de Kafka, le verbe dans la chair. Les commentaires qui suivent ont pour but d'essayer de dégager plus précisément les liens entre Coetzee et moi, ou plus exactement entre Costello et le MOI, principal protagoniste de cet Entretien aussi imaginaire que celui qui sépare Costello de West et sans doute aussi de Coetzee lui-même. Nous conseillons vivement de lire l'ouvrage de Coetzee, et de vous reporter à la perspicace analyse de Jacques Devitte, dont nous livrons ici de larges extraits. Nous avons essayé de faire court, mais dans son article, tout méritait d'être cité. Il s'agit d'un des décodages qui m'ont le plus impressionné.
*** Le Problème du Mal d’après Coetzee
Commenté et analysé par Jacques Dewitte
Depuis longtemps, je suis d'avis (opinion de plus en plus négligée , si ce n'est raillée par la presse et la télévision, aussi bien que dans la litterature) qu'il existe une limite infranchissable à ce que l'on a le droit de dire aux hommes sur l'homme.
Gustaw Herling
Dans "The Problem of Evil" (...), la sixième "leçon" du livre, Elisabeth Costello...se trouve sous "l'envoûtement maléfique"(p.157) d'un livre qu'elle vient de lire et qui ne cesse de la hanter : The Very Rich Hours of Count von Stauffenberg" (...) de l'écrivain anglais Paul West, consacré cet épisode historique : la conspiration des officiers allemands qui a débouché sur l'attentat manqué contren Hitler du 20 Juillet 1944. L'auteur nous est-il dit, s'est longuement étendu, de manière très réaliste, sur les circonstances abjectes de l'exécution des conjurés et sur les paroles adressées à ceux-ci par le bourreau. À nouveau, il s'agit évidemment d'un roman imaginaire, inventé de toutes pièces par Coetzee, mais qu'avec son art littéraire magistral, il impose à notre attention. Ce livre acquiert, au fil du récit, une réalité et une consistance équivalente, si ce n'est supérieure, à celle de livres réellement existants et on finit par oublier qu'il est imaginaire (on se surprendrait presque à le commander à son libraire pour compléter sa bibliothèque).
Elisabeth Costello a lu ce livre, et surtout les chapitres portant sur l'exécution, dans un état d'esprit ambivalent, partagée entre un sentiment d'excitation et de répulsion. À la fin elle s'est sentie malade... "Écoeurée du spectacle, écœurée d'elle-même, écœurée d'un monde où de telles choses ont lieu". Elle aurait préféré ne l'avoir jamais lu et aurait souhaité que l'auteur ne l'eût jamais écrit. ... Elle a le sentiment que, par son récit, West a redonné vie à Hitler... qu'il a a fait revivre un Mal radical qu'il aurait mieux valu laisser enfoui. (p8).
"Obscène! Voulait-elle crier, mais elle ne l'a pas fait, parce qu'elle ne savait pas à qui ce mot aurait dû être lancé : à elle-même, à West, au comité des anges qui regardent tout ce qui se passe" (p.158-159)
Ce qui était obscène, c'était d'abord l'abjectation (sic) des actes commis à l'encontre des conjurés du 20 Juillet 1944. Hitler, qui voulait que sa vengeance fût complète, avait exigé qu'ils fussent torturés et rabaissés, qu'on ne leur fît grâce d'aucune souffrance ni d'aucune humiliation. et c'est ce dont le bourreau s'est acquitté au delà de toute attente, jubilant dans son rôle et accablant ses futures victimes des sarcasmes les plus crus, leur décrivant quelle sera la déchéance prochaine de leur corps, lorsqu'ils seront épouvantés par leur supplice tout proche.
À cette première obscénité, celle des actes commis, en succède une seconde, celle du récit qu'en donne Paul West. Il se produit donc une contagion, un glissement allant de l'obscénité des événements et des actes à celle du récit qui les relate, de la chose aux mots qui la disent. Les mots ne demeurent pas indemnes de l'obscurité qu'ils décrivent ; ils sont comme contaminés eux-mêmes par celle-ci. Et c'est surtout cette seconde obscénité - cette obscénité au second degré qui a indigné Elisabeth Costello.
"Obscène. Voilà le mot... Elle choisit de croire qu'obscène signifie hors scène. Pour sauver notre humanité, certaines choses que nous pourrions désirer voir ... doivent rester hors scène. " (p.168-169)
(Costello) considère que la vraie piété ne consiste pas à violer rétrospectivement l'intimité des suppliciés, mais à s'interdire d'entrer dans de tels lieux qui ont été le théâtre de l'horreur.
Il est difficile aujourd'hui de croire en l'existence de Dieu, assurément, mais il est plus difficile de ne pas croire en l'existence du diable. Aleksander Wat, in "la clé et le croc" cité par Wojcicech Karpinski, Ces livres de grand chemin, Ed. Noir et Blanc, 1992.
"... les pages que West donne au bourreau, au boucher, (...) une voix, lui autorisant ses sarcasmes crus, plus que crus, innommables envers les hommes âgés et tremblants qu'il est sur le point de tuer, des sarcasmes sur la manière dont leurs corps vont les trahir lorsqu'ils s'agiteront au bout de la corde. C'est terrible, terrible au delà des mots ; terrible qu'un tel homme ait pu exister, et plus terrible encore qu'il ait pu être tiré de sa tombe..".(p.168)
Ce tortionnaire décrit par West a éprouvé un malin plaisir non seulement à faire souffrir ses victimes, mais à leur dépeindre d'avance ce qu'il allait leur infliger et à se moquer de leur prochaine déchéance physique. Il ne pouvait pas se contenter de les torturer, il lui fallait encore leur dire, c'est à dire leur signifier par des mots, ce qu'il allait leur infliger, en en tirant ainsi une jubilation supplémentaire. ... Ce redoublement langagier de l'expérience vécue se manifeste notamment dans le besoin impérieux qu'ont les amoureux de se dire leur amour par des mots ou des symboles, mais aussi, comme c'est le cas ici, dans des paroles de dérision féroce venant redoubler la simple violence physique - de sorte que ce trait proprement humain prend ici une tournure véritablement diabolique.
(D’où vient l'énergie à la fois froide et brûlante du bourreau?) "Dans ses sarcasmes dirigés contre les hommes qui allaient mourir de sa main, il y avait une énergie lubrique, une énergie obscène qui excédait son mandat... "
Dire que cette énergie est "satanique" revient à supposer qu'elle émanait d'une source extérieure, située dans une substance du Mal... et pouvant ensuite se propager de Hitler au bourreau... mais aussi de Paul West lui-même puisque ces sarcasmes étaient manifestement de son cru.
Pour que le phénomène du Mal se produise... il faut le concours de deux ingrédients, la rencontre de deux facteurs. D'une part une source extérieure et préexistante et, d'autre part, les occasions par lesquelles un Mal dormant ou latent se réveille, redevient actif et réel... tel est le sens des différentes images qui parsèment le récit... celle de ces germes parasites que l'on porte en soi toute sa vie sans le savoir et sans qu'ils ne deviennent jamais actif.
J.M. Coetzee. Le problème du Mal.
Analyse de Jacques Dewitte in. Esprit, Juin 2004, Paris.
Saturday, 17 March 2007
*** Le cas Angoulème : du décodage d'un tract anti-blanc.
Ce tract a été diffusé dans un ou plusieurs hypermarchés et quais de gare. Il n'est parvenu entre les mains de la DG d'un des hyper qu'après plusieurs mois et par inadvertance, les différents filtres hiérarchiques étant intervenus, sans doute à juste titre pour l'arrêter et éviter qu'il ne prenne une importance qu'il n'avait pas. Bien que les excès des islamistes fanatiques nous sont familiers, et contribuent à ajouter au climat d'intolérance raciale, le ton de ce tract est supect et son analyse laisse supposer qu'il s'agit d'une provocation émanant de groupuscules d'extrême droite, en rajoutant. Nous avons cité dans VIRUS le cas inverse du Guardian qui publia des photos truquées de supposés sévices par des militaires britanniques.
L'information
Le cas « Angoulème »
Il s’agit d’un tract déposé pendant la nuit du 11 au 12 septembre 2001 Gare d’Angoulème et dans un hypermarché.
Nous, Algériens et arabes, informons la population judéofrançaise,
Nous haïssons par-dessus tout la France et son peuple enjuivé jusqu’à la moëlle.
Nous avons battu militairement et politiquement la France en 54-62 alors que nous n’étions que dix mille moudjaïdines sous-armés contre les cinq cent mille soldats dégénérés de l’armée française si sophistiquée.
Notre vaillant djoumoud Amirouche a tenu à lui tout seul en échec votre fameuse légion étrangère en Kabylie pendant plusieurs mois.
Nous sommes arabes et fidèles au Coran, ainsi qu’au terrorisme Islamique et nous asservirons définitivement la France et se qui reste de son peuple de tarés par l’influence de la juiverie et de la maçonnerie, abruti par la religion homosexuelle catholique, ruiné par ses habitudes alcoolique et de drogue que nous lui fournissons.
Nous sommes déjà neuf millions de musulmans en France et nous remplissons vos femmes quand nous le voulons, et nous sodomisons vos enfants qui finissent par aimer ça.
Nous avons dans votre territoire pour 4000 000 jeunes soldats qui on déjà fait leur armée au vrai pays, le maghreb : les jeunes ont les couilles en acier, et valent leurs aînés de la fayala 7 qui ont fait ployer la France dans les années 60, avec seulement quelques dizaines d’unités de combat.
Alors français fait (sic) tes calculs : tu es perdant à tous les coups.
De Gaulle avait compris ça.
Une solution pour vous, parmi trois : la valise, le cercueil ou alors,ce serait plus raisonnable, vous convertir en masse à l’Islam comme font des français toujours plus nombreux, tels Garaudy, Béjart, Bourges…
Nous disons aussiaux deux millions de pieds-noirs : ralliez notre noble cause, ainsi vous retrouveres votre place dans la Francarabia de Tamanrasset à Dunkerque.
N’oubliez pas pieds-noirs, que les français vous ont honteusement trahis en 62, à une majorité de 90%. Vengez-vous car les français sont des pédérastes et des traîtres soumis au dieu du juif et de l’argent.
La France est déjà à nous : nous l’occupons depuis notre victoire de 62 et c’est normal.
Les allemands n’ont-ils pas occupé en 40 après leur victoire ? La différence, c’est que nous arabo-musulmans allons l’occuper définitivement, par nos enfants que nos femmes font naître ici, en grand nombre pendant que VOUS, vous payez pour ça.
Chacune de nos femmes fait maître sept enfants, alors que les tarées françaises sont presque toutes stériles ou séropositives. Ou alors elles font un enfant le plus souvent débile.
Chirac a dit la France est une puissance musulmane.
Nous irons sodomiser le porc LE PEN dans notre Dame de Paris, la cathédrale qui rejoindra bientôt nos 779 mosquéesentre Perpignan et Dunkerque.
Mort à la France
Viva la Francarabia musulmane
*** Décodage du cas « Angoulème »
L’ENVELOPPE
C’est la manière de laquelle le texte se présente en première lecture. On peut la décrire comme l'information devant l'information.
Le contenu du texte, appréhendé globalement apparaît comme un brûlot de haine émanant de fanatiques islamistes et crachant leur haine de la France. Il a une double destination :
1. A l’intention d’autres fanatiques, et certains jeunes arabes admirant la force. On exploite ainsi leur ressentiment en le détournant vers un idéal victorieux de force et de fierté. Sous cet angle, cette sorte de littérature ne peut que radicaliser la fraction dure de l’Islam et pousser les jeunes révoltés vers l’action. (DJIHAD)
2. A l’intention des « français de souche » et des anti-islamistes, (y compris des immigrés musulmans intégrés), avec pour effet de radicaliser leur racisme anti-arabe. (FORCE DE LA TERRE)
Dans les deux cas, les insultes dirigés contre Le Pen s’adressent à la fois aux arabes et à la population civile et de sensibilité gauchiste.
Le contenant, c'est-à-dire la forme, est en apparence conforme avec l’image que donnent les islamistes d’AL Quaida et les Imams extrémistes.
LA COUCHE CONTEXTUELLE PÉRIPHÉRIQUE EXTERNE
Elle est définie par les connotations véhiculées par le langage. Elles sont de plusieurs catégories.
1. Connotations idéologiques pro-islamistes. Nœud sémantique : Djihad.
Elles véhiculent l’idéologie revendiquée par des musulmans algériens, leur haine pour la France, la fidélité au Coran et à Al Quaida, la volonté d’asservissement de la France non musulmane (réduite au rang de Dhimmi, ce qui est conforme à l’enseignement de Mouhammad), la fierté revendiquée des soldats d’Allah, lions plus forts, plus courageux que les infidèles (syndrome Hezbollah , but de l’enlèvement du soldat israélien), un but affiché : reconquérir les territoires perdus par Pépin Le Bref et réislamiser l’Espagne, réislamiser l’Europe. Appel aussi aux Pieds-noirs déçus et trahis. Nationalisme maghrébin coloré par Swastika.
2. Connotations antisémites : Swastika Il ne faut pas confondre l’anti-sionisme de Djihad avec l’antisémitisme de l’extrême-droite post-nazie française, prolongement du langage des collaborateurs sous l’occupation et de la doctrine nazie francophone. Elle se distingue par l’obsession du peuple enjuivé, la vision d’un dieu des juifs corrupteur et représentant l’argent sale. ( Le dieu du juif et de l’argent) La référence à la franc-maçonnerie est étrangère à Djihad et dénote une origine d’extrême droite. La connexion du texte à Swastika est explicite dans les allusions positives à l’occupation allemande.
Les injures adressées à Le Pen et à la chrétienté, sont revendiquées par l’extrême droite anti-chrétienne et considérant Le Pen comme un « mou ». En même temps elle brouille les cartes car elles sont attribuables à la gauche comme à l’Islam.
3. Connotations sexuelles
Elles peuvent se ranger en deux catégories : le sexe en tant qu’instrument d’asservissement et d’humiliation.
1. Le sexe en tant qu’instrument d’asservissement. Les deux contenus sont conformes à la praxis arabe, très tournée vers le sexe et qui, tout en condamnant l’homosexualité passive, considère l’homosexualité active comme une preuve de virilité, attestée par la production de nombreux enfants. Cette orientation machiste remonte à Rome où elle était fréquente. Néanmoins en dépit des « tournantes », des viols, et des mutilations sexuelles, les sévices sexuels ne sont jamais revendiqués dans les tracts, mêmes les plus violents d’Al Quaida. (cf. viols masculins dans les pénitentiers américains, dans Google et Wikipedia).
2. Le sexe en tant qu’instrument d’épuration ethnique. Il s’agit de la « guerre des berceaux », ouvertement revendiquée par DJIHAD et fondée sur la fertilité supérieure des femmes musulmanes, et la « peste blanche » annoncée par Georges Suffert. (… nous autres musulmans allons occuper définitivement (la France) par nos enfants que nos femmes font naître en grand nombre… Chacune de nos femmes fait naître sept enfants, alors que les tarées françaises sont presque toutes stériles ou séropositives).
L'information derrière l'information
Si les contenus sont congruents avec Djihad, en revanche le langage est typique de Swastika, fascinée par la virilité, par la force et par la puissance sexuelle. (Syndrome Lawrence d’Arabie). Dans les fantasmes Swastika, et leur version francophone, l’arabe représente la virilité. L’homosexualité refoulée apparaît dans la forme ordurière des termes. (Nous remplissons vos femmes quand nous le voulons et nous sodomisons vos enfants qui finissent par aimer ça. le peuple est abruti parla religion homosexuelle catholique… (nos) jeunes ont les couilles en acier… les français sont des pédérastes… nous irons sodomiser le porc LE PEN). Dans ces expressions, la virilité fantasmatique attribuée aux arabes est révélatrice.
4. Connotations historiques
Elles mettent à jour des faits incontestables, mais refoulés par le politiquement correct et de ce fait tabou.
(Nous avons battu militairement la France en 54-62 alors que nous n’étions que dix mille sous-armés contre Cinq cent mille soldats dégénérés de l’armée française si sophistiquée.) Les raisons de cette lamentable défaite ont été analysées dans le cas des harkis sacrifiés. (Rapport ISD 1004). On avait d’une part des fanatiques de Djihad, soutenus pas Medusa et Diamant vertueux (de Sartre à l’intelligentsia communiste française, encore active aujourd’hui), et d’autre part une armée mal préparée et minée par Medusa. Les colons algériens Force de la Terre régressive, furent sacrifiés et trahis par le Général de Gaulle fasciné et terrorisé par Djihad.
Jacques Chirac n’a jamais dit, à notre connaissance, que la France est une puissance musulmane, mais a laissé accréditer cette idée, notamment en laissant « filer » les pressions des MRAP et autres groupes de pressions pro-musulmans. Ainsi il a été assuré qu’aucun des 2 millions de noirs africains ne votera pour Nicolas Sarkozy. On pourrait en dire de même pour les 10 millions de musulmans déclarés. Le vote musulman ajouté au vote de gauche, constitue une véritable puissance, supérieure à celle des « petits français ». La conjonction Djihad (les forts et actifs) et Medusa (les pédés et les dégénérés prêts à baiser les pieds du lion arabe) donne raison à l’eschatologie islamiste
5 Connotations eschatologiques Elles dévoilent le but poursuivi par l’Islamisme. (Nous asservirons la France … ralliez notre noble cause, il serait plus raisonnable de vous convertir en masse à l’Islam … La différence (avec l’occupation allemance) c’est que nous arabo-musulmans allons l’occuper définitivement, par nos enfants etc… pendant que VOUS vous payez pour ça). Ces propos qui semblent délirants ont cependant un solide fond de réalpolitique. Il est tout à fait fondé de dire que l’occupation arabe sera irreversible par sa pénétration dans la nation grâce au droit au sol, qui autorise des individus haineux à l’égard de la France, de ses lois et de ses mœurs, à la combattre, tout en profitant de ses avantages, voire même en en obtenant grâce à la discrimination positive et les groupes de pressions, privilèges exorbitants, telles que la modification des menus dans les cantines des établissements scolaires publics. Néanmoins, trois éléments dénotent le faux :
1. « caresse la main que tu ne peux pas mordre », ce propos revendiqué par les islamistes, leur interdit de dévoiler trop explicitement le but poursuivi.
2. De même l’allusion justifiée au fait que nous payons pour notre asservissement, précisément parce qu’elle est partiellement justifiée, doit être tue. Elle provient incontestablement d’un mouvement nationaliste, révolté par le détournement des fonds publics pour la construction de mosquées et le regroupement familial.
3. Le mot « noble cause » appartient au langage médiéval de Swastika et non à celui du Coran.
Enfin les termes Francarabia, comme Eurabia, correspondent bien à une finalité reconnue, mais elle n’est jamais exprimée. Elle appartient aux opposants à l’islamisation de l’Europe.
L'information derrière l'information derrière l'information.
LA COUCHE INTERNE :
Il apparaît plus que probable que ce tract attribué à DJIHAD soit une provocation provenant de groupuscules nationalistes anti-islamistes, profitant des réactions émotionnelles entraînées par les attentats terroristes du 11 septembre 2001 pour les canaliser dans une haine anti-arabes. Néanmoins, ce langage volontairement grossier masque une structure sémantique plus complexe. En effet il contient une vision de la pénétration arabe, non dénuée de fondement, en dépit de sa présentation négative, et qui, cinq ans après est vérifiée par les évènements.
Elle consiste en une chaîne d’affirmations dont la constellation laisse dégager une thèse : celle de la reconquête de la France par l’Islam. Ces affirmations sont confrontées à la situation actuelle, que les auteurs du tract ne pouvaient alors qu’anticiper.
1. Les algériens et, en général, les arabes, haïssent la France. L’affaire des banlieues, celle de l’embrasement du monde musulman suite aux caricatures de Mahomet et aux propos de Nicolas Sarkozy, les tentatives de la police pour mettre de l’ordre, l’attitude des « jeunes » , euphémisme pour désigner les arabes et les blacks musulmans, (dont les mobiles sont troubles et pas seulement idéologiques) les nombreuses et haineuses agressions contre la communauté blanche de souche et la police républicaine, montre qu’une fraction non négligable des musulmans déteste la France à qui ils demandent de manifester la repentance envers la colonisation, voire même de déformer l’histoire dans ce sens (interdiction d’évoquer les conséquences positives de l’occupation française, dont la mise en valeur des colonies). La pression de cette désinformation est telle, qu'ils sont appuyés par les intellectuels de Medusa et les médias dans leur ensemble.
2. La France a été battue militairement et politiquement en Algérie. Cela n’est plus contestable et la défaite politique de la France est prouvée par sa passivité face aux persécutions des français en Algérie (Interdiction de la langue française) ou en Tunisie (interdiction de parution du Figaro), appuyée par les rééditions nombreuses des livres et articles sur les tortures en Algérie, sans un mot pour les atrocités et la terreur qui marquent l’action des « valeureux moudjaïdines »
3. Nous sommes arabes et fidèles au Coran, ainsi qu’au terrorisme islamique, propos abusivement généralisé à l'ensemble des musulmans de France et d'ailleurs.
Une censure s’est abattue désormais sur la reconnaissance des germes de haine contenus dans le Coran. (cf. l'affaire Radeker). Les théologiens qui réclament une réactualisation du Livre et la condamnation officielle des appels à la haine proférés par le Prophète, sont réduits au silence et certains français qui les dénoncent, menacés de mort et désapprouvés par des membres du gouvernement. L’Etat finance et choisit comme interlocuteurs, non les musulmans modérés, mais des mouvements liés aux Frères Musulmans et payés par le Maroc ou l’Arabie Saoudite. Le fondamentalisme terroriste, officiellement dénoncé par l’islam modéré, est enseigné impunément dans les mosquées, et à la télévision sont diffusées des appels au meurtre et au terrorisme, sous prétexte d’informer la population.
4. Nous asservirons définitivement la France grâce à notre supériorité génétique. Depuis la parution de ce tract, la situation continue de s’aggraver. On se garde de publier les statistiques réelles, (il est interdit dans les statistiques démographiques de distinguer un beur d’un français de souche) mais il est probable que le nombre de musulmans dépasse les chiffres publiés, ce qui, compte tenu de leurs alliés objectifs de gauche et de leur soutien de la presse correspondante et des mouvements comme le MRAP, constitue une force de pression considérablement supérieure à leur force numérique. Si DJIHAD est notoirement sous-représenté dans l’industrie et l’administration, son influence est considérable, ne serait-ce qu’à cause de la peur qu’il inspire, et la lâcheté de bien des français. Par ailleurs, par un processus mécanique, la proportion entre le nombre de musulmans et de français dits de souche, ou d’européens fidèles à leur civilisation, baisse constamment.
5. Des français de plus en plus nombreux se convertissent à l’Islam. Les conversions, impensables au moment où le tract a été rédigé, deviennent un phénomène de société. On l’explique par la vacuité des repères provoquée par le post soixante huit, et la perte de sens favorisée par la globalisation et la société de consommation à l’américaine.
Les Français ont été trahis honteusement en 62. Cette affirmation est niée par le politiquement correct, mais soutenue par les mouvements de droite et les pieds-noirs. Elle est confortée par le silence qui entoure le massacre des harkis et la spoliation des colons, encore aujourd’hui, où le sujet est tabou. Il est cependant difficile qu’elle provienne de Djihad, pour qui les pieds-noirs sont des traîtres.
Les Français sont des pédérastes soumis au dieu de l’argent. Au moment ou le tract a été diffusé, il était impensable d’imaginer la légalisation du mariage homosexuel et de l’adoption. Aujourd’hui, la majorité des français est acquise à l’idée, et le gouvernement de gauche espagnol l’a mis en application. Il est hautement probable que la France suivra. La licence sexuelle admise en France apparaît comme un terrible blasphème pour les musulmans pratiquants, et les Français ne sont pas en reste. Quant à l’argent, son culte règne à tous les niveaux de la société. Avidité, mercenariat, mercantilisme, rapacité, règnent aussi bien dans le monde politique que dans les couches défavorisées, ou chez les étudiants. La France se situe en tête de la paresse et des privilèges, les notions de travail, de famille et de patrie, cèdent à celles d’individualisme égoïste et à courte vue.
LE PEN est un porc chrétien. Cette opinion qui n’est pas dénuée de fondement pour une large partie de la population et l'ensemble des intellectuels, est aussi partagée par les arabes et les musulmans, que par la gauche et, paradoxalement, par les groupuscules d’extrême droite qui trouvent le FN trop laxiste, et pas assez violent.
Les Français sont des drogués et des alcooliques. Cette affirmation se passe de commentaires.
La France est enjuivée. Ce stéréotype est partagé par l’islam et une partie de la gauche radicale, par l’extrême droite et une bonne partie des classes moyennes. D’une part les juifs intellectuels, souvent étrangers, ont été une source importante des idéologies de subversion (Adorno, Benjamin, Freud, Reich, Marcuse, Cohn-Bendit, Geismar, BHL, etc) et par là honnis par la droite, d'autre part ils sont alliés à Israël (BHL, Finkielkraut, Aron) et exécrés par les islamistes. Tous sont intellos et apatrides, chantres de la globalisation (Aron, Alain Minc).
De Gaulle avait anticipé ce mécanisme d’envahissement de la France par les musulmans. Aujourd’hui, on ose le dire, De Gaulle craignait que Colombey les deux Mosquées devienne une réalité. Or le bruit court que des églises désaffectées sont transformées en mosquées, à l’instar de Sainte Sophie. D'après Marianne, l’état laïc finance en sous-main la construction de mosquées alors que les églises ferment. Les mosquées sont pleines et les églises se vident. Dans des hypermarchés, depuis un ou deux ans, pendant le ramadan, des musulmans priaient dans les vestiaires.
LA France paye pour favoriser la démographie musulmane. Grâce au regroupement familial, à l’immigration massive d’africains dont la majorité est hors d’état de travailler, et à la régularisation de clandestins inintégrables qui feront à leur tour des français majoritairement anti-français, les français n’arrivent plus à se loger ni à de faire soigner, les hôpitaux étant envahis par des musulmans qui estiment avoir des droits, qu’ils réclament par la violence et l’invective, sans aucun devoir et qui combattent tout effort d’intégration de la part d’enseignants courageux. Certes, on ne peut généraliser ce constat, mais on ne peut nier que qualitativement, le nombre de violence de la part de Maghrébins, soit en augmentation, et que le mythe de l’intégration que l’on a essayé d’implanter dans le cerveau des français, et à coup de millions d’euros, s’est transformé en cauchemar.
Les Français sont perdants à tous les coups. Le cercueil, c’est le terrorisme, phénomène limité, mais psychologiquement présent et incitant au syndrome de Stockholm. La valise ne s’applique à deux catégories de population : les riches, et les jeunes entrepreneurs ou chercheurs sur-doués. On assiste à un exode, unique en France depuis l’édit de Nantes. Par ailleurs, il est admis, après l’échec de l’intégration (Jack Lang triomphant, encensant, Zidane comme un symbole de la réussite de l’intégration à la française, lors de la victoire de la France aux championnats du monde), que la situation est « loose-loose ».
Si la population française devait réagir à la pénétration insidieuse de l’Islam par la violence (les élites n’osant prendre de mesures radicales), elle sera culpabilisée à mort par les médias et les intellectuels, on risque alors en cas de victoire anti-islamiste de voire apparaître un monstre démagogique. N’oublions pas le fond raciste et violent des masses populaires françaises.
L’autre cas de figure, est la soumission et le grignotage. La grenouille plongée dans l’eau tiède, qui progressivement va bouillir, s’adapte et meurt. Paradoxalement ce ne sont pas les « petits blancs de souche » d’où viendra un sursaut, mais des populations émigrées. Les blancs de souche courberont la tête comme d’habitude, méritant le mépris des musulmans : lâches et jouisseurs (traduire par pédérastes et enjuivés).
LE NOYAU
Le décodage ultime
Les couches internes, accréditent la thèse d’une provocation de l’extrême droite, et en tout cas d’une opposition anti-islamique comme l’exaltation de la patrie française. L’enveloppe, en effet simule toutes les obsessions de l’islamisme.
Mais le noyau donne une toute autre vision du tract. Il suffit de prendre en compte les conno-tations indépendantes de toute rhétorique, pour cons-tater qu’il appartient à Swastika (le nazisme) dans son intersection avec Djihad.
Voici les sèmes nucléaires qui orientent l’argumentaire et qui s’imprime dans l’inconscient du lecteur.
La France est enjuivée. Les juifs sont des serviteurs de l’argent corrupteur, et les franc-maçons complotent contre les nations.
La valeur dominante est la virilité, Et la virilité c’est d’éliminer les homosexuels, d’engrosser des populations, faire naître sept enfants à une femme, ensemencer le pays conquis par des gènes victorieux, de sodomiser et de châtrer les faibles et les tarés, qui finiront par aimer ça. Les enfants sont également sacrifiés à la victoire du peuple fort : celui dont les jeunes ont des génitoires puissantes.
La valeur c’est la force, le sang, la conquête sans merci.
Le but c’est la solution finale : l’élimination physique des juifs et des enjuivés.
Les faibles, sont des pédés, des juifs, des enjuivés tous séropositifs, débiles et tarés.
Les forts, c’est le sang pur, celui du vrai pays.
Le christianisme, le judaïsme, le capitalisme, l’hédonisme doivent être éradiqués. Les cathédrales transformées en mosquées.
La valeur des forts c’est la vengeance, la salvation des faibles c'est la soumission et la conversion aux valeurs des forts.
Les forts, sont ceux qui ont des soldats, des soldats du vrai pays, de bonne souche, aux couilles d’acier qui peuvent terrasser les soldats ennemis, faibles et couards.
On a reconnu dans le noyau sémantique qui oriente le tract « Swatiska ». On sait que Hitler avait la plus grande admiration pour les arabes et avait hébergé le Grand Mufti de Jerusalem. Réciproquement, les arabes et les turcs, vouent une profonde admiration à Hitler ainsi qu’en témoigne le succès de Mein Kampf en Turquie. Le génocide des arméniens a inspiré Hitler et ces nombreux hitlériens après la guerre ont servi d’instructeurs aux islamistes. Cette conjonction mortifère constitue un des thèmes du best-seller Les bienveillantes.
En conclusion, il n’existe paradoxalement pas d’opposition entre l’enveloppe et le noyau. Si en apparence, les provocateurs ont lancé un tract désinformant pour diaboliser les islamistes, paradoxalement, le texte désinformant est fort peu désinformé, et l’islam est par un double retournement, valorisé et mythifié.
Cet exemple montre la complexité d’un virus et la différence entre l’impact premier de l'information (faussement pro-islamiste), second (apparemment opposé à l’islam) et l’arrière plan caché, l'information derrière l'information derrière l'information, à nouveau islamiste et swastika.
*** La plus vaste désinformation de l'histoire des sciences : la mise au ban de la parapsychologie
L'intérêt du cas parapsychologique
Ce texte fait partie d'une plaquette: De la désinformation, de L'iNSTITUTE FOR SYSTEMS AND DEVELOPMENT, ISD, Genève, juin 2004. Contrairement à ce qu'on pourrait supposer, le sujet n'est pas le fait psychologique, ni son existence, mais toutes les tentatives faites pour discréditer les quelques découvertes incontestables qui prouve tout au moins l'intérêt de son étude.
Tous les ingrédients de la désinformation classique et de son corollaire, la réduction de la dissonnance cognitive, sont présents.
Les indicateurs de la désinformation sont tous au rouge :
1. La diabolisation. Son équivalent dans le milieuscientifique est la condescendance, la raillerie, le soupçon de fraude, et l'argument définitif bien qu'infondé : "ce n'est pas sérieux!", passez, il n'y a rien à voir. Les chercheurs qui a priori partent du postulat de la non-existence des phénomènes psi, se sont attribués un nom qui ressemble fort à celui d'une secte : les zététiques.
2. La dissymétrie. On reclame des chercheurs des protocoles beaucoup plus précis que ceux en vigueur dans les sciences humaines, et des coefficients de prédictabilité bien supérieurs que ceux constatés dans la pharmacologie et la médecine. Lorsque les exigences sont atteintes, on repousse artificiellement les critères d'admissibilité.
3. Les fausses symétries. On applique aux phénomènes parapsychologiques les conditions qui ne valent qu'en laboratoire pour des microphénomènes très localisés. Par exemple la reproductibilité absolue. Dans le passé, l'Académie des Sciences présidée par Fontenelle nia solennellement l'existence des météorites pour des raisons identiques.
4. L'infraction epistémologique. Les arguments des "zététiques" sont infalsifiables, ressortissant à la rhétorique du cercle vicieux. En voici un exemple : les parapsychologues ne sont pas sérieux, car leurs protocoles ne sont pas contrôlés dans des universités sérieuses. Le resultat de leurs expériences ne sont pas éditées dans des revues sérieuses, qui ne tiennent compte que des expériences effectuées dans des universités sérieuses. Les universités sérieuses ne gaspillent pas leurs budgets pour vérifier les protocoles des chercheurs non sérieux.
5. Le refus de considérer les enjeux. Il est évident que si qu'un seul des phénomènes parapsychologique était admis officiellement par la communauté scientifique, celle-ci serait ébranlée dans ses fondements, car aucune explication n'est intégrable à la vision scientifiquement correcte de l'univers.
6. Le reproche maintes fois réitéré, que même si les faits sont probants, on ne propose aucune théorie explicative pour les integrés dans un système cohérent de connaissances. Ils sont donc irrecevables.
Cet argument est tout à fait exact dans ses prémisses. Les parapsychologues, diabolisés et acculés dans le cercle infernale d'une preuve dont les critères de validité sont sans cesse modifiés par les zététiques, ne songent plus qu'à satisfaire leurs adversaires, dont ils savent pertinemment qu'ils sont de mauvaise foi. Ce qui est en jeu pour eux, n'est pas la recherche de la vérité, mais leur reconnaissance académique, qui seule peut débloquer des budgets. Ce complexe d'infériorité obsessionnelle, les rend incapables de faire le moindre travail d'imagination et de conceptualisation.
Mais l'argument zététique est anti-scientifique dans ses conclusions. Les faits sont premiers, qu'ils cadrent ou ne cadrent pas avec notre conception du monde. Il appartient aux adversaires de la parapsychologie de refaire les expériences et de se charger d'émettre des hypothèses, puisque les parapsychologues en sont incapables.
Les indicateurs de la réduction de la dissonance cognitive sont tous au rouge.
Tous les moyens sont bons pour étouffer le débat. Les phénomènes décrits par Léon Festinger, sont tous présents. Discrédit de la source, reformulation des faits, banalisation, oublis sélectifs et conspiration du silence, assimilation à des sectes et des courants de pensée peu recommandables, mensonge et diabolisation (au sens littéral du terme, les parapsychologues et les faits décrits étant rangés dans la catégorie "démonisation").
Ci-dessous j'ai reproduit in extenso le passage du rapport ISD qui traite de la désinformation parapsychologique. De larges extraits sont reproduits dans Virus.
Nous vous recommandons vivement de vous brancher sur le site de l'Institut Métapsychique International et de vous mettre en contact avec le Dr. Mario Varvoglis, son président. Sérieux et objectivité garantis. Site de l'Institut www. metapsychique.org .
Pour les zététiques, voir Wikipedia.
Continuer à lire "Parapsychologie et désinformation"
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