Friday, 23 March 2007Le champion du consensuelCommentaires
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Je ne sais pas ce qui touche votre Ombre à ce point chez Bayrou.
Dans quel mesure le consensuel est-il un problème pour vous ?
Peut-être vous amusez-vous avec le processus structurel-différentiel de Korzybski ?
Peut-être appliquez-vous la langue de bois à la langue de bois ?
Nous savons très bien tous les deux (remarquez la manipulation ;-), surtout parce que c'est vous qui me l'avez enseigné, qu'en abstrayant ce type de propositions, nous ne pouvons arriver qu'à des valeurs générales et incontestables. Qui peut être contre la Liberté ? (La Fraternité, je dis pas...). C'est d'ailleurs le but recherché par les leaders. Je pense que nous pouvons dire qu'il n'a pas l'élégance de Sarkozy dans sa communication, ni le coach de Royal (celui qui lui a montré comment s'ancrer une forte émotion, en fermant son poing au niveau du plexus, pour faire pleurer les masses pendant les discours).
Que Bayrou fasse son boulot de leader en cherchant à fédérer, je ne trouve pas ça contestable, c'est bien ce qu'on attend de lui.
Ce qui manque encore à tous les candidats c'est la description du monde auquel nous avons envie d'appartenir (une self fulfilling prophecy, pour parler techniquement). Seul Sarkozy s'en approche. Il a la puissance de communication que l'on trouve chez certains entrepreneurs et certains animateurs. Toutefois, il émet quelques signaux non verbaux qui rendent certaines de ses communications non congruentes, d'où les réactions de type "sale gueule".
A leur décharge, c'est presque impossible de créer une vision d'avenir partagée sans le feedback d'un groupe. Les discours étant univoques, ils sont bien obligés de formuler des phrases qui fédèrent, donc structurées autour de valeurs sociales de haut niveau (on en trouve une liste dans les articles I-2 et I-3 de la Constitution Européenne).
Si on analyse les propositions 1 à 16 en termes de conduite de changement, en particulier en se fondant sur les phases de "Leading Change" de John P. Kotter, à savoir :
1) Etablir un Sens de l'Urgence
2) Créer la Coalition Guide
3) Développer une Vision et une Stratégie
4) Communiquer la Vision du Changement
5) Dynamiser chacun pour une Action à Tous Niveaux
6) Générer des Victoires à Court Terme
7) Consolider les Gains et Produire Plus de Changement
Nous constatons que les propositions visent à s'accorder sur le Sens de l'Urgence (faut que ça change, mal français, ça va mal...) et à chercher des alliances (rassembler, tous les Français, les meilleurs, les entrepreneurs, les créatifs, les chercheurs, donc les penseurs, les exclus, les femmes, la justice, donc aussi le judiciaire, les enseignants et les parents...). Et en plus avec l'ouverture qui lui ferait accepter un Delors en plus jeune!
S'il se mettait à chanter avec Arno "Putain! Putain! C'est vachement bien : nous sommes quand même tous des européens !", je dirais qu'il en fait trop, promis.
Selon mon analyse, le contenu de son discours est bien en accord avec une conduite de changement. Comme je l'ai dit plus haut, il me manque, et il lui manque, la Vision Stratégique. D'autre part, nombreux sont ceux qui attendent des Victoires à Court Terme avant l'élection. C'est d'ailleurs à ça que sert le jeu des bilans des réussites du gouvernement et son pendant, la critique des bilans. Nos socialistes sont trop forts au jeu de la critique : c'est probablement ce qui les empêche de créer des coalitions (si la gauche était capable de s'unir, ça se saurait ! [re-manip]).
Quant à vos décodages, ils ne reflètent que l'absence des phases 3 et 4 : chacun projette ce qu'il peut pour combler le vide. Malheureusement, vous n'échappez pas à la règle, vos décodages parlent plus de vous que de Bayrou.
Je ne commenterai que les points 3 et 8, pour lesquels je peux émettre un avis, pour les autres points je n'ai qu'une opinion.
L'animation du territoire n'est pas faite que par les forces de police. La vigueur peut très bien se manifester par une meilleure offre de service public, souvent en augmentant la proximité spatiale, donc en ayant plus de petites unités, souvent en augmentant la proximité relationnelle, en améliorant l'accueil. Les progrès faits ces dernières années par les services du trésor et des impôts sont considérables. Ils sont encore un peu timides, mais on y reçoit un meilleur accueil que chez la plupart des commerçants de mon quartier.
Cette animation de territoire peut se passer de dirigisme et de centralisation. Un des problèmes critiques des services publiques est l'absence de comptabilité analytique et de systèmes d'indicateurs permettant de gérer leurs processus de services. Je vous accorde que c'est déjà difficile pour les managers d'entreprise de bien identifier la création de valeur alors que le cash flow est bien concret et visible.
La centralisation (de la décision) n'est pas en soi un problème si l'information pertinente remonte au décideur et qu'il a les moyens de prendre du recul. Mais si les ENArques apprenaient à prendre du recul dans leur école, ça se saurait aussi...
A défaut d'un système de contrôle efficace et de pilotes compétents, ces derniers utilisent ce qui leur semble être du "bon sens" et décident à tort à partir d'informations erronées (quand on a de la chance les deux erreurs se compensent et la France avance quand même).
Notre problème n'est pas plus ou moins d'État, c'est de mettre de l'huile dans les rouages et d'avoir des pilotes à la barre !
J'ai animé des agents de l'état pendant plusieurs années. Ce qui les rendait agressifs c'était la peur, de l'erreur ou de ne pas être capable de répondre à "l'usager", qui souvent demandait quelque chose hors de la compétence de l'institution.
Quant à la réduction drastique des effectifs de fonctionnaires, j'aimerais attirer votre attention sur un secteur non marchand qui nous coute très cher mais pour lequel on ne parle jamais de réduction d'effectif.
Lors d'un récent rapport, la cour des comptes n'a pu que constater un accroissement global de l'effectif de l'URSSAF supérieur à l'accroissement des services rendus. Un bel effet Parkinson !
Comme quelques millions d'entrepreneurs (oui, je suis patron de moi-même, nous sommes près de deux millions comme ça, à toucher nos dividendes au lieu de nous donner notre salaire, je crois que je vais me révolter contre moi... ;-), j'ai rempli "la" déclaration annuelle des salaires, il y a quelques semaines. Même si une partie des déclarations peur se faire par l'Internet chaque entreprise reçoit un document de l'URSSAF, un du GARP, un de la CNAV, au moins deux des caisses de Retraite, trois pour la formation (plus le taux est bas, plus on reçoit de courrier), etc. Pour chacun de ces organismes, chaque entreprise déclare les mêmes chiffres de salaires. Chaque organisme fait le même traitement. Chaque organisme gère les financements qui dépendent de lui. Personne ne connait le rendement de ces traitements. Certaines cotisations sont tellement basses pour les TPE que la collecte doit en consommer une grande partie.
Mais pourquoi si peu d'actions pour simplifier ce système ? On a bien simplifié le bulletin de paye (ça économise l'encre des imprimantes, mais ça rend le "bouzin" moins visible).
Un élément de réponse : comment et par qui sont gérés la plupart de ces organismes ?
La réponse : la gouvernance de l'URSSAF, de l'UNEDIC, des collecteurs de fonds de formation, d'au moins deux grands groupes de caisses de retraites est paritaire. Fusionner ces organismes pour réduire la bureaucratie et son coût supprimerait des sièges d'administrateurs (on a pu observer les batailles pour conserver son siège d'administrateur et ses jetons de présence lors de la fusion de caisses de retraites). Que ferons-nous des syndicalistes qui n'auront plus leurs jetons de présence ? Ils seront très vite dans la rue, et pas pour faire la manche...
Ce problème de gouvernance de l'administration publique, tous les états y sont confrontés, avec différents symptômes et différents niveaux de performance. A ma connaissance, seul les Canadiens ont travaillé avec des techniques modernes d'organisation pour restructurer leurs administrations publiques. Ce sujet ne peut pas être traité à coup d'exemples ou de pronostics sur ce qui va se passer, ou pas, ou sur la capacité à en prédire le coût. Surtout quand le coût d'un plan quinquenal est calculé en quelques jours pour des besoins de campagne électorale. Sachant que d'excellents contrôleurs de gestion (si, si, j'en ai rencontré), peinent toute l'année pour donner une résultat pour l'année écoulée, avec moins de 10% d'erreur, les premiers jours de janvier, et qu'une projection à trois ans a une incertitude entre 25 et 50% ! Ces calculs de coût de projet présidentiel ne sont pas sérieux, c'est à la limite de l'insulte à notre intelligence.
Nous sommes face à de sérieux problèmes. Nous ne pouvons pas continuer de les absoudre, ni de les solutionner à coup de recettes miracles, encore moins de les résoudre, la résolution créera de nouveaux problèmes. Seules des méthodes qui relèvent de la Dis-Solution, au sens donné par R. Ackoff, pourront nous aider à trouver mieux. Mais ces méthodes de dis-solution ne peuvent se conduire correctement qu'avec une démarche similaire à celle de Kotter. Malheureusement, nous n'avons pas les leaders capables des phases 4 et 5, et même pour la 3, j'ai des doutes. La mutation à laquelle nous devons nous confronter est d'une nature très différente de ce qu'ont abordé De Gaulle, Churchill et quelques autres de même envergure. Quand il faut tout reconstruire, le sens de l'urgence est trivial, ce qui manque aussi, il n'y a pas à communiquer de façon abstraite sur les valeurs ou sur des institutions dont on n'éprouve pas, ou plus, le besoin, comme c'est le cas pour l'Europe.
Ces sérieux problèmes requièrent une "ostinato rigore" mais pas un plan de rigueur, donc pas nécessairement des sacrifices. En effet, nous avons aujourd'hui d'autres besoins sociaux que le remplissage des bureaucraties.
Nos amis-qui-ont-une-petite-entreprise-familiale-dans-le-commerce savent très bien s'y prendre : j'ai une personne, professionnel compétent, il n'y a pas de raison que je m'en sépare, mais moi, le pilote, est-ce que je l'emploi là où il crée le plus de valeur ? Ce type de raisonnement appliqué globalement aux administration publiques et pseudo-publiques nous permettrait de donner un nouveau souffle aux administrations tout en maintenant, voire en augmentant, le nombre d'emplois. On me disait encore ce matin le fait que de jeunes inspecteurs de police passent l'essentiel de leur temps à des travaux administratifs au lieu d'être sur le terrain. En simplifiant les bureaucraties dont j'ai parlé plus haut, cela permettrait d'améliorer le fonctionnement de la police (et de réduire leur stress), donc d'améliorer la sécurité. Exemple classique de régulation systémique.
Quels sont les profils dont nous avons besoin ? (puisque c'est la question de fond posée par les élections, et pas "qui va gagner le pouvoir").
Comme je l'ai dit plus haut, il nous faut un leader qui donne l'impulsion, qui inspire l'action, qui communique (ça veut dire d'abord écouter, puis s'exprimer, puis écouter, etc. et faire évoluer ses idées, sinon c'est un monologue, pas un dialogue).
Mais il nous faut aussi des gens pour démultiplier l'action à tous les niveaux, ce qui ne peut se faire correctement que lorsque suffisamment d'acteurs ont assimilé le projet social pour ce qui les concerne. Ces compétences ne sont pas celles qui sont enseignées à nos "élites", qui pensent trop vite et à la place du reste de la planète (pour faire simpliste, les énarques pratiquent l'absolution, les X et MBA solutionnent, les normaliens et ingénieurs cherchent à résoudre, en se trompant de logique...). Ce type de leader n'est pas, ou plus, formé par notre système éducatif. Il est parfois question de leadership responsable ou de manager coach, pour les actions au quotidien. Pour l'accompagnement de mutations sociales qui font participer chaque acteur, les personnes les plus efficaces, ne tirant pas la couverture à eux, passent pour des "mous". En réalité, ce sont des "bulldozers" sur la durée, c'est l'obstinée rigueur dans l'accompagnement des changements qui crée l'efficacité et la pérennité des solutions trouvées (Nous connaissons tous deux quelqu'un qui a un réel talent à cela).
Pour conclure :
L'environnement de Royal ne permettra pas de coalition guide.
Sarkozy est de ceux qui pensent et agissent à notre place.
Bayrou par son souci de fédérer (fédération confirmée ou pas par l'élection), par les grandes directions qu'il propose et par le fait qu'il evite de solutionner avec des recettes miracles (avec une certaine dose de non-agir), quand il dit qu'il "faut faire" et "avec tous", est, selon mon analyse, le seul a avoir l'état d'esprit requis par la conduite des mutations dont notre société a besoin. C'est malheureux à dire, mais ce chrétien démocrate me semble le choix le plus logique, à moi, qui me situe politiquement près de Mandela, Gandhi et du Dalaï Lama...
PS: désolé pour l'absence de mise en forme, l'outil de blog semble enlever les balises html.
Je vous remercie pour votre commentaire très riche et quelque peu touffu pour autoriser une réponse point par point. Dans l'ensemble nous sommes d'accord, sauf sur deux points.
1. Lorsque je dis que François Bayrou donne une information de valeur rigoureusement nulle, ce n'est pas mon point de vue que j'exprime mais celui de la Théorie de l'Information de Shannon. on pourrait donc à la rigueur déclarer que ce n'est pas Bayrou mais Shannon que mon article révèle. Je suppose que vous n'ignorez pas que l'information s'annule lorsque la prévisibilité augmente et devient égale à un. Je voudrais bien savoir qui pourrait contester les propos du troisième homme? Aucun des autres candidats en tout cas. En revanche, Royal et Sarkozy, émettent des avis qui s'éloignent du consensus général et des portes ouvertes. Il n'est pas évident que l'on doive prendre la retraite à soixante ans, ni que l'on doive travailler quand et comment on veut. C'est pourquoi Royal se fait traiter d'assistante sociale et Sarkozy, de sale gueule. Je ne dis pas que la recherche d'un consensus soit mauvais, je dis que penser que dans l'état actuel de la forte bipolarisation de notre pays, il suffit à un président de le vouloir, pour qu'il s'établisse est d'une naïveté confondante.
Par ailleurs nous ne sommes ni en Afrique, ni en Inde, et lorsqu'on voit l'héritage qu'a laissé Gandhi, il n'y a pas de quoi pavoiser. Sur le papier et dans les discours c'est admirable, en pratique allez en Inde et voyez ce qui se passe. Jesus Christ est admirable, divin, mais je n'ai aucune vocation d'être un martyr crucifié. Donc, de grâce, ne mêlons pas le Dalï Lama (qui ne s'est jamais de politique) avec le contrat social fondé sur le Théorème de Kenneth Arrow et qui ressortit au politique.
Enfin, je sais bien que nul n'a jamais appris des expériences du passé, autrement l'histoire ne begaierait pas. Mais vous devriez étant donné votre culture, savoir que les discours électoraux n'engagent que les naïf qui y croient. Ni Bayrou, ni ses adversaires ne possèdent la baguette magique qui leur permettraient de tenir les objectifs énumérés vaguement dans le consensus flou. Une fois élus, ils feront à leur guise. Ségolène Royal sur le plan social au détriment du politique, Sarkozy sur le plan de la prospérité économique au détriment de l'adhésion des élites intellectuelles. Mais ni l'un ni l'autre, pas plus que le centriste BAyrou, ne pourront hélas empêcher la force des choses. Pour terminer permettez moi de citer le texte d'un lied de Gstav Mahler : Saint Antoine prêchant aux poissons. Il fera l'objet de mon journal de ce jour. Merci encore, j'aimerais que d'autres se joignent à notre débat. Mais n'oubliez jamais, que j'ai bien pris soin de ne pas favoriser l'un ou l'autre, mais uniquement de révéler l'information qui se cache derrière l'information. En cela, en cette matière, j'appartiens au politique plus qu'au religieux, contrairement à vous. Et cela me rapproche de Bayrou, qui se défendrait vigoureusement de se situer politiquement auprès de personnalités orientées par la religion.
La référence à Mandela et al. de la conclusion était une boutade et ne supposait pas de commentaires. C'est simplement le résultat d'un test que l'on peut trouver ici : http://www.politicalcompass.org/questionnaire
. Je vous rejoins totalement sur la valeur de l'information produite. Le contenu des propos, la sincérité et l'honnêteté des candidats n'est pour l'instant qu'affaire de pronostic et d'opinion, seule l'histoire tranchera. Ce qui m'intéresse aujourd'hui c'est de trouver des critères de profilage du leader capable de conduire la mutation dont notre société a besoin. Je trouve dommage qu'on amalgame encore les actions du passé et les idées. Ce que l'histoire nous apprend surtout c'est que les leaders ont été trop faibles et se sont laissés conduire par leur égo. Tous les systèmes politiques qui ont été essayés ont été détournés au profit d'une oligarchie. Mais ça ne prouve pas qu'on ne puisse faire un jour autrement. Je n'ai à aucun moment dit que je croyais à son discours. En fait, vous maniez très bien la technique de manipulation du StrawMan, qui n'est autre que le processus de sémantique générale à l'envers. Je ne pense pas et ne dis pas que le discours consensuel est une bonne chose. Je dis seulement que ce n'est pas le plus mauvais choix dans cette phase, si on l'analyse selon le modèle de Kotter. Une analyse selon une autre grille donne forcément un autre point de vue, mais n'invalide pas la logique de la précédente. En me répétant, ce qui fait défaut à la campagne c'est la déscription du monde auquel on a envie d'appartenir. On a bien des affirmations comme "la France on l'aime, ou..." versus "Une France où ..., Ce n'est pas la France qu'on aime". Personne ne présente un système cohérent d'objectifs formulés positivement. En ce sens, aucun des candidats en présence n'ira au bout de la mutation nécessaire. Selon moi, aucun n'a la qualité de leadership dont nous avons besoin. Donc, puisqu'il faut en choisir un ou une pourquoi pas prendre celui qui fera le moins de dégats ?
Je viens de lire le journal du 24, et comme il n'autorise pas de commentaire, je commente ici. Vous montrez toujours un réel talent pour extraire des informations secondaires, les transformer et vous en servir pour invalider les propos principaux en créant de nouvelles causalités. C'est votre excellence, c'est puissant et je suis toujours bluffé même si j'ai déjà pu en voir les effets. Je suis trop naïf et simple(t) pour vous suivre sur ce terrain.
Je pense au contraire que vos roborantes contestations méritent qu'on leur réponde. Tout d'abord je n'ai malheureusement pas été capable de dégager les propos principaux des informations secondaires dans votre réponse. J'ai sans doute besoin d'un peu plus de pratique pour décoder certains textes. Je pense qu'il faut attribuer mon insuffisance, à mon ignorance plutôt qu'au réel talent que vous me faites l'honneur de m'attribuer. Si vous êtes naïf et simplet, de mon côté je ne le suis pas moins puisque je pensais que vous aviez conclu sérieusement et non par boutade, le commentaire dans lequel vous disiez vous situer politiquement du coté du Dalaï Lama et de Mandela. Mais à ma naïveté, il me faut ajouter une regrettable ignorance. J'avoue en effet à ma grande honte ne pas connaître le modèle de Kotter, et ignorer tout de la technique de manipulation du straw man. Je suis cependant fier de l'avoir découverte tout seul, comme vous me l'apprenez. Mais je voudrais bien savoir en quoi elle consiste de même que le "processus de sémantique générale à l'envers." Je croyais jusqu'ici qu'il consistait à appliquer à un objet ou à un individu des propriétés qui lui colleraient à la peau. Je me souviens cependant encore de certaines distinctions. Vous rappelez vous ce que Hayakawa nous a enseigné à propos du langage référendaire, par rapport au langage véhiculaire? (la réponse est dans la question).
Cela dit je pense que nous avons bien des opinions en commun, le seul point de divergence est du au fait que j'ai trop vécu pour croire encore au père Noël. En cela, lorsque vous pensez que le leader le plus mou est celui qui fait les moins de dégâts, pourquoi pas? J'espère que vous avez raison et le futur peut invalider ce que le passé nous a tristement appris. Louis XVI, savez-vous, n'était pas loin de penser comme vous. Contrairement à Louis XIV, c'était un homme bon, qui essayait de concilier les contraires, de pacifier les esprits, de rechercher des consensus, de ménager la chêvre et le chou, et sans beaucoup d'idées arrêtées sinon le désir de servir la France. Il est permis de penser que s'il avait eu le caractère autoritaire et bien trempé de son illustre ancêtre la Révolution, les Droits de l'Homme, le génocide Vendeen,et l'Empire napoléonien. nous auraient été épargnés, pour le milleur et pour le pire.Devons nous nous en réjouir? Ce n'est qu'affaire d'opinions et nul ne peut émettre un verdict objectif.
Après tout la douceur et la faiblesse des Chamberlain et des Daladier, en provoquant l'avènement de la deuxième guerre mondiale, ont purgé l'Allemagne de ses fantasmes. Les tentatives de pactiser avec l'Union Soviétique et la Chine de Mao, ont conduit à une relative libéralisation de ces pays. Il est vrai que le prix à payer, quelques dizaines de millions de morts a été plutôt élevé. Mais ne généralisons pas. La France d'aujourd'hui n'est pas celle de Louis XVI, et il ne faut pas hurler avec les déclinologues.
Votre ancien professeur constate avec sa satisfaction que vous avez toujours votre vivacité d'esprit et votre sens du débat. Bravo!
Impressionnant !! Messieurs, quel verbe et quelle verve. Je dois avoué qu’à la lecture de votre commentaire ainsi qu’à la lecture de l’excellente réponse de Monsieur Sauvage je ne puis m’empêcher de me laisser aller à un formidable éclat de rire. En matière de manipulation, je pense en effet que vous êtes tous deux d’excellents pratiquants. A la lecture des commentaires et analyses du Professeur je me vois dans l’obligation de mettre lors des prochaines élections un bulletin immaculé dans l’urne ; à la lecture des commentaires de Monsieur Sauvage je me sens une envie irrésistible de voter pour Monsieur Bayrou. Je vous dédouane immédiatement, ni vous, cher Professeur, ni vous cher Monsieur, ni quiconque d’ailleurs ne sait exactement dans quelle mesure un candidat pense ce qu’il écrit ou dit. Un politicien de grande envergure a dit : « Ce que je pense, je le dit ; Ce que je dis je le fait » (Deniau je crois) veuillez, Messieurs admirer l’énormité du gag, comme si la politique consistait réellement à prendre des décisions au moyen d’une hache. Pour revenir à la manipulation, Le Professeur est en effet un maître dans l’art de faire dire au autre ce que lui-même pense ; si il utilise, tel Monsieur Jourdain, les techniques d’un Strawman - ou d’un autre « intellectuel » qui publie comme beaucoup de ses paires une énième exégèse de lieux communs - c’est probablement que de tout échange née une manipulation. Quand à vous Monsieur Sauvage, je trouve que vous n’avez plus grand chose à apprendre du Maître ; en effet le réflexe de calquer arbitrairement telle ou telle grille sur des propos qui, nous savons tous, sont de la poudre aux yeux, la position d’analyste de l’analyse (qui, je vous le concède, est peut être l’objectif des commentaires) ou encore la noyade du poisson par un « bruit » extrêmement bien distillé me laisse croire que vous avez d’excellentes prédispositions pour cet art. A ce propos je vous dédouane par la présente de toute analyse formelle de ce texte, ce serait en pure perte, étant moi-même émetteur je dois probablement appliquer à mon insu (manip) les 40 lois du pouvoir de ce cher Green. Pour en revenir au fond du débat, j’avoue avoir été particulièrement surpris ; si je n’avais pas compulsé tous les commentaires, je me serais probablement égaré quand au choix politiques de Monsieur Sauvage. Heureusement, mon habitude d’incomplétude a connu une de ses trop rares exceptions. J’enjoint, ici, à tout lecteur de ce rendre sur le site que Monsieur Sauvage indique dans son commentaire, je pense que Monsieur Sauvage reconnaîtra comme moi l’hymne à la pensée unique à peine dissimulée dans ce site. Au-delà de cette excellente boutade, je trouve très intéressante la grille dont parle Monsieur Sauvage ainsi que l’analyse du Professeur. J’ajouterais à toute ces réflexion ma petite participation qui se doit d’être plus élargie. Prenant sans distinction, les prospectus distribués dans la rue, je suis toujours étonné de constater que les destinataires, nous, ne soient pas plus alertés sur la qualité de ceux-ci. Je pense vraiment que ces élections sont le plus beau cas d’école en matière de marketing. Ces prospectus ressemblent de plus en plus à ceux que vous recevez dans votre boite aux lettres et qui vous indiquent que vous êtes l’heureux gagnant de la modique somme d’un million d’euro ; ils se conforment aussi aux emails que nous recevons d’une obscure république africaine (sans jeu de mot) et qui nous demande nos références bancaires pour un virement immédiat. Enfin, et c’est le plus inquiétant, ils ont à peu près les même résultat : le néant voire un coût parfois exorbitant. L’absence de discours, d’idées et le culte de l’image sont les composants essentielles d’un futur on ne peut plus catastrophique. Pour compléter ce commentaire - qui se verra probablement affublé du qualificatif verbeux, - je ne pense pas que le consensus soit une excellente chose que ce soit dans le civil ou que ce soit dans le militaire. Imaginez quelques instants un navire de guerre, une entreprise ou encore un gouvernement dirigé par quelqu’un qui écoute tout le monde et qui prend en plus une décision consensuelle soit une décision sans portée, à court terme, qui déplaise un minimum, nous irions droit dans le mur. Pour illustrer ce propos il suffit de prendre le classement mondial des entreprises et des pays les plus riches. La France vient de passer de la 20ème à la 30ème position derrière un état qui n’en n’est pas un la Californie (dirigée soit disant par une brute au front bas : Terminator) et les entreprise qui restent en haut du panier ne sont certainement pas celle dirigée avec un consensus. Certains pourrait répondre que l’argent ne fait pas le bonheur, je leur répondrai qu’il résulte souvent de cet adage les crimes contre l’humanité : le communisme, le national socialisme, le marxisme, le trotskisme etc. etc. etc.). Notez enfin que je ne reconnais aucun géni politique à Monsieur Mandela ni au Dalaï Lama, ce dernier ayant réussi à isoler son pays en obtenant entre autre le soutient de crétinoïds d’Hollywood ; en revanche je reconnais le géni d’un César, d’un Churchill, d’une Thatcher, d’un Louis XIV, d’un Richelieu, d’un Poutine, Charlemagne (liste non exhaustive). Le vote devrait resté ce qu’il a toujours été un pari : je vote pour celui qui a le plus de chance de réussir le contrat. On pourrait envisager aussi d’interdire toute contestation populaire afin de rester dans des conditions optimales de réalisation et de rendre responsable sur leurs deniers les élus au terme de leurs mandats (ça c’est pas gagné). La question que je pose maintenant est : la démocratie est elle la meilleurs façon de diriger un pays.
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Intéressant tout ça! Je vois l
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à propos Thu 12/05/2011 à 22:20
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à propos Wed 09/03/2011 à 15:31
Bonjour,
Vous êtes cordiale
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à propos Wed 02/03/2011 à 21:10
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à propos Sat 18/12/2010 à 11:47
Il est vrai que le style préci
eux et emberlificoté de Guy Sa
cre peu agacer. Ce monsieur a
un côté "je sais tout" a [...]
à propos Sat 13/11/2010 à 07:15
Management et physique quantiq
ue
Consultant en entreprise e
t intervenant sur des probléma
tiques d'innovation, j'a [...]
à propos Wed 22/09/2010 à 15:45
MARINA ou PIERRE.
Merci de m'
écrire ou de me téléphoner.
A
bientôt.
ELIO
Administration du blog |
Nouvelles du blog J'ai reçu des commentaires très favorables à propos de mon article paru dans le Figaro Magazine d'hier, que l'on a crédité d'un style léger et plein d'humour. Ces qualité n'étant p
Suivi: Mar 25, 10:32