L'Entretien
Wednesday, 21 November 2007
Les fraises sauvages. III (suite)
Sa grand-mère, Clélie, était une femme de devoir, stricte, morale et son regard triste, s'expliquait par la nature éxubérante de son mari, le médecin-colonel de l'armée d'occupation italienne à Tunis. Le colonel avait une prestance avantageuse qui en faisait la coqueluche des mondaines de la ville. Son esprit de répartie, sa conversation brillante, lui assurait un succès mondain. Malheureusement le sens pratique n'était pas sa qualité dominante. Il ne voulait pas payer ses clients. Les pauvre,, passe, murmurait Clélie, mais soigner des riches gratis pro deo, c'est un comble. Aussi, dicrètement passait-elle une petite note de frais aux malades les plus opulents. Il fallait bien faire bouillir la marmite.
Elle adorait sa mère. Un jour, au retour de l'école, elle vit un attroupement sur le seuil de la villa :con père venait de succomber à une attaque cardiaque. Clélie, ne pleura pas, elle ne se plaignit pas. Saisie par une activité fébrile, elle cousut, broda, nettoya la maison toutes les nuits de fond en comble... L'enfant vivait avec une obsession : si ma mère devait mourir à son tour, que vais-je devenir? Elle n'était qu'au seuil de l'adolescence... Mais Clélie ne donnait pas de signe de chagrin ni de déséquilibre. Elle travaillait.
Un mauvais jour, en revenant de l'école, elle vit un atroupement de gens en deuil au pas du seuil. Sa maman venait à son tour d'être frappée d'une hémiplégie.Les gens furent tous très gentils avec la petite orpheline qui fut recueillie pas sa soeur Pia. Cette très belle femme, aux splendides yeux verts, aimable avec le monde entier, prototype de mondaine, était mariée avec l'homme le plus riche de la région. Elle passait les temps à voyager de palace en station de cure, trainant derrière elle la petite orpheline traitée avec la plus extrême courtoisie et logée dans une dépendance. Mais la blessure ne cicatrisa jamais pour celle qui devait demeurer une orpheline toute sa vie. Cete histoire m'attriste infiniment.
Le vieil homme continua son périple. Au bord d'une piscine, il vit une adorable jeune fille.
En parlant avec elle, il trouva toutes les vertus les plus rares réunies. L'altruisme, l'amour des arts, une honnêteté et une droiture infrangibles. Elle était amie des grands artistes, des Moore, de Mathieu, des Matta... Mais elle ne plaisait pas aux esprit vulgaires.
Elle fut très courtisée par de merveilleux jeunes gens, et connut l'amour conjugal. Mais ses fiancés successifs adoraient les formule 1 et comme son mari; ils périrent sur la route. Elle se retrouva seule et désemparée. Les amis du couple avaient disparu, les femmes craignant la concurrence d'une femme seule, ses proches l'abandonnèrent à son sort, son propre frère qui venait de se marier, lui tourna le dos pour ménager la jalousie de sa femme. Elle - si adulée - connut la solitude totale et ne trouva la force de survivre par le chemin vers le haut, celui qui mène à la spiritualité et ai désir de venir en aide aux autres.
Le vieillard fut saisi d'un remords intolérable. Il aurait voulu venir en aide à cette radieuse jeune femme, mais elle n'écoutait pas ses paroles, elle appartenait à un autre espace temps.
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Les fraises sauvages II
L'enfant blond
En se promenant sur les jardins en haut front de mer, il rencontra une nurse italienne qui tenait négligemment un petit enfant blond. Elle avait partagé le banc avec une de ces nurses trop jeunes. Le petit garçon était très costaud et sans cesse affamé, on devait fermer à clé le réfrigérateur Westinghouse pour soustraire les aliments à sa fringale. Il embêtait la nurse car il voulait un cornet de glace. Mais la mère, madame de Rosbourg avait interdit tout sorbet venant de l'extérieur. Les colonies étaient infestées par les amibes et Monsieur de Rosbourg, était à cheval sur les principes. Les nurses rigolaient. Ces riches, ce sont de maniaques, quel mal y a-t-il à lui offrir un cornet de vanille? Et on aura une heure de silence pour bavarder. il sut plus tard que le petit avait contracté une dysenterie mauvaise. Il maigrit à vue d'oeil et ne put jamais retrouver sa robustesse initiale. Bein au contraire, il fut victime de l'hypocondrie compréhensible de Madame de Rosbourg, travers pis que le mal. On lui chanta sur tous les tons, qu'il était un pauvre être fragile qu'il fallait élevé à l'abri des courants d'air, du chaud, du froid, de l'eau; du sable, du soleil, bref, de tout. Le petit était très doux et très bavard. Il suivait les passants pour leur faire des cours en une langue inconnue. Il excédait son père qui révaît d'un fier soldat, viril, patriote... Un jour il surpris des propos cruels de son père qui lui reprochait sa frêle constitution et son bavardage incessant. Il prit alors l'habitude de se renfermer dans sa chambre et de se livrer à la lecture. Ses camarades fuyaient ce camarade incomestible, ne sachant pas monter à byciclette, ni jouer au foot bal et à tous les jeux nautiques.
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Tuesday, 13 November 2007
Invocation à l'Océan.
Premier chant de l'Entretien
En hommage au Prince venu de l'Océan. Quand il pourra en pénétrer le sens ce sera alors l'âge de raison qui aura sonné.
Ce poème combine trois niveaux superposés.
Au niveau intermédiaire, le scorpion explore la vie, ses arcanes, ses paradoxes (les oxymorons : pics tranchants, abîmes) tout ce qui est caché en décomposition et en déclin, prélude à une naissance.
Au niveau inférieur, individuel, la révolte. Le témoignage biblique de celui qui sera sauvé des eaux et qui amorcera une nouvelle ère. La lucidité sans indignation active, sans lutte contre la barbarie n'est que pessimisme stérile. Témoigner pour la gloire de Dieu et l'amour des hommes. Témoigner, puis répandre la Bonne Parole, et militer pour le bien.
Enfin au niveau supérieur, englobant et relativisant le bien et le mal, les forces supérieures, le Cosmos sacré, le chant calme des nappes harmonieuses du ciel. Catharsis nécessaire à la sublimation de l'horreur du tissu sanglant collectif en un réseau conforme à la Volonté de celui qui a créé, pour tout début, l'Océan, d'où tout procède.
L'océan aux flots d'argent
L'océan aux flancs d'argent
s'accorde chantant aux nuages blancs.
Orgue de cristal tintant, dragon liquide grondant,
le bruit me poursuit de la course des vagues
voraces d'elles mêmes, riches d'algues et de plancton.
Les mouettes tracent sur le sable impur,
un dessin sans cesse renouvelé
par une invisible translation,
débris d'une géométrie cachée.
Les coquilles et les crabes
gisent abandonnés sur la grève, vidés, brisés, morts.
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Wednesday, 19 September 2007
A propos de la version complète avec commentaires.
Je me suis aperçu en parcourant les billets les plus lus que la version complète de Hellewijn a été tronquée de sa conclusion. (A partir de : Zoubov : voici qui est curieux...). La partie manquante est signalée par une inscription en caractères blancs sur fond rouge et suivie par la rectification. Vous pouvez disposer dès à présent à présent de la version complète en cliquant ici : ►♦♦♦ Cette version complétée a reçu 845 visites, la version réduite (légende sans commentaires) , 384 visites soit1229 visites au total pour cette variation mi-thriller, mi-post romantique d'une histoire d'amour bien décevante.
Ci-contre, la clairière où Hellewijn rencontre le gnome, Waldgeist de la Forêt nordique qui hante la troisième ballade Op.10 de Brahms. (cf. Aimez-vous Brahms?).
C'est une photo travaillée sur photoshop des gorges de Franchard où je me suis promené pendant des années dans ma jeunesse. Le chaos de Franchard se situe non loin du village mythique de Barbizon, au coeur de la forêt de Fontainebleau. Je vous engage vivement de visiter ce site par une belle journée d'hiver. Avec un peu d'imagination vous vous croirez dans un de ces makemono chinois de l'époque Ming, ou encore, ce qui n'est pas contradictoire, dans la forêt mystérieuse ou errait Hellewijn.
Thursday, 30 August 2007
Voyage d'Hiver
Note : les trois billets de la série "Le samovar de Galina Zoubov", sont des exercices de décodage. Les poèmes commentés par l'assistance choisie par Zoubov, contiennent en fait des pièges, que vous découvrirez peut-être, car je me garde bien de les signaler. Plus tard, peut-être. Disons, que derrière l'information poétique et l'atmosphère post-romantique de ces textes, de cache une autre information qui n'est ni poétique, ni, encore moins, sentimentale. Pour ceux qui veulent aller plus loin, je signale Les Sonnets de Shakespeare, Le Chant de la Terre de Gustav Mahler dans la version de Klemperer (et à ne pas télécharger, car le son est important,ainsi que le livret bilingue), et La Flûte de Jade de Franz Toussaint, dans l'édition Piazza, épuisée, mais peut-être accessible sur Amazon ou ailleurs dans le Net. Cherchez Google.
JOHN ABELL
I. Prologue
Cette nuit, j'ai joué ma dernière partie et j'ai perdu. Je contemple les nuits perdues auprès de toi et pleure mes premières larmes adultes. Tu m'as blessé et je ne pouvais me justifier tant tu croyais comprendre. Cette nuit, je cède. Non. Je lutte en cette heure de mon dernier combat. Des perspectives lointaines traversées par de grands vents hurlants m’apparaissent. Déchiré, mutilé, ne sachant où aller, je sors anéanti de notre dernière rencontre, et tu croyais donner! Qu'adviendra-t-il de ma pensée, jadis close et compacte?
La jeunesse ne m'a pas été douce.
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