Bruno Lussato

Su Beppe Grillo e sul Vaffanculo-Day si è parlato moltissimo nei giorni scorsi. Beppe Grillo è il comico genovese che sta facendo tremare la "casta" politica di destra e di sinistra in Italia (lo paragonano a Coluche, ma secondo me è molto più "virulento"). C'è un interessante articolo di Giovanni Sartori sul Corriere della Sera di oggi. Attenzione a ridurlo a un semplice qualunquismo o all'antipolitica. Le mando sotto un articolo in francese che illustra bene la situazione : ---------------------------------- L'acteur populiste italien Beppe Grillo mobilise les mécontents frédéric hacourt Mis en ligne le 10/09/2007 - - - - - - - - - - - Près de 30 000 personnes sont venues l'écouter samedi à Bologne. Correspondant à Rome Il a réussi son pari : Beppe Grillo, acteur comique, a mobilisé plus de 30000 personnes sur la place de Bologne, samedi, alors que sa manifestation était répliquée dans 225 villes italiennes et une trentaine à l'étranger, dont Bruxelles. Le V-Day qu'organisait samedi Grillo (où le V est pour "Vaffan...", en traduction "Allez vous faire enc...") est un succès, qui intrigue les dirigeants du pays car c'est bien à eux que le cabarettiste s'adresse, avec une rare violence verbale, pour leur faire savoir le détachement, sinon le dégoût, d'une bonne partie de la population italienne à l'égard de la politique et ses privilèges. Beppe Grillo, 59 ans, la gueulante permanente, l'ironie grinçante et approximative, est un habitué des exagérations qui plaisent au public. Dans la foulée de l'Américain Michael Moore, il s'est fait connaître pour sa défense des petits actionnaires de Telecom Italia, pour sa lutte contre les incinérateurs de déchets, pour son soutien aux sources alternatives d'énergie et pour sa lutte contre l'information institutionnelle. Après quelques incursions à la télévision et au cinéma, il s'est spécialisé dans la défense des "petites gens", en parcourant en long et en large les salles de spectacle des villes italiennes. Hurlant son mépris, il fustige la "caste politique" responsable, selon lui, de tous les maux de la nation. Le succès de son blog Beppe Grillo, c'est Robin Hood sur la scène, mais aussi sur Internet. En juin, il avait présenté l'initiative du V-Day devant le Parlement européen dans l'indifférence générale. Grillo se proposait d'être le mégaphone de tous les mécontents de l'Italie, que ce soit à propos de l'installation d'une décharge publique, de la corruption politique ou d'une récrimination contre la belle-mère. Dribblant la presse italienne qui le snobe, il a ouvert un blog sur Internet. Le bouche à oreille a fait le reste. En quelque temps, le site est devenu le plus visité de la péninsule. Grillo y recueille les plaintes les plus disparates et en fait la trame de ses shows où le public jubile, inconscient d'être à l'origine des textes éructés par le satiriste où l'expression "Vaffan..." intervient tous les dix mots. Le terrain était dès lors prêt pour le V-Day, qui s'est déroulé ce week-end en Italie. Sur scène à Bologne et relayé par une chaîne de télévision, Beppe Grillo s'est acharné sur les politiciens et les partis, "chancres de la démocratie", qu'il entend démettre pour restituer le pouvoir au peuple. Ovation garantie. Il a, dit-il, rassemblé dans la seule journée de samedi 300000 adhésions à son initiative de loi populaire visant à l'expulsion des parlementaires pénalement condamnés, à la limitation à deux mandats et à l'élection directe des candidats par vote de préférence. La dérive poujadiste est évidente. Mais Grillo exprime la distance séparant les dirigeants du pays des administrés depuis longtemps allergiques à la caste politique. Sur ce point, personne n'ose rire de Beppe Grillo, l'homme du moment.