L'Entretien
Tuesday, 25 December 2007
Corrigé ce 2 janvier 2008
5. Jour de fête
Ce matin, j'ai voulu me perdre dans la forêt. Au milieu du sentier brûle une branche de sapin. Les bûcherons qui l'ont abattu ne sont pas loin. Le vent m'apporte leur cris joyeux et chasse la fumée bleue vers la vallée. J' m'écarte du sentier et suis la vapeur percée par le pâle soleil d' hiver. Des ombres grises et rouges, serpentent sur le sol...
Du haut d'un tertre, je découvre un amphithéâtre : des gros rochers alignés dans l'air cristal, dans l'air de fête, de gros rochers contemplent tout en bas, je ne sais quel combat préhistorique.
Mais ici, tout baigne dans la sérénité, la mousse est douce au pas et les feuilles mortes craquent comme du pain frais.
Mais je n'ai pas faim. On ne mange pas chez les Dieux.
5. Veillée de fête
Hors de Sentiers Battus
Ce soir,
je le passerai au coin du feu. Nul bruit de réjouissances, nulle joie trop vive, ne troublera mon esprit tendu, n'engourdira mon âme inquiète. Tout mon être aiguisera ses antennes invisibles pour capter des messages venus du lointain.
...Messages d'amour et d'amitié de ceux qui m'ont tant donné d'eux-mêmes ... parfois à leur insu ... et de ceux qui sinterrogent peut-être, seuls et dispersés dans le monde.
Je veux leur adresser des cartes que je dessinerai en attendant la venue de l'Hôte. Je serai prêt à l'accueillir puisque nul bruit profane ne masquera ce lui de ses pas, nul chant sacré n'étouffera le son lointain de Sa Voix ...
Dans le billet qui suit j'essaie de fusionner, ces vagues de subjectivité qui créent un authentique rapport à l'autres, et des informations factuelles, ou du moins, porteuses d'enseignement. Le pivot qui permet le passage est la métaphore. Mais il faut savoir la déchiffrer.
Le billet que je reproduit ici, provient d'un texte parmi ceux issus de ma solitude à Recloses et que j'ai évoqué dans le billet précedent. A première vue il s'agit d'un poème en prose, mais décodé il revêt un sens tout nouveau, : une boucle en train de se clôturer au bout des qualques décennies. Il fait partie d'un recueil qui s'appelle : Hors de sentiers battus, qui a précédé largement l'Entretien. Le texte original est accompagné par des aquarelles de lavis rose et violet. Terminé le 5 octobre 1963 à minuit, il constitue le quarantième recueil de la série.
Il évoque la veillée de Noël solitaire, à l'auberge de la Glandée. Il y en aeu beaucoup de plus. Vous constaterez la similitude avec l'esprit du blog.
Tuesday, 4 December 2007
Une communication à mes amis
Trop, c'est trop !
L'effet de médications très lourdes, votre gentillesse à tous et votre sollicitude, le respect et la confiance que mon entourage ont porté à "Monsieur le Professeur", m'ont détourné de l'esprit et du but de ce blog dont la devise "L'information derrière l'information" et le titre : décodage", ne m'autorise guère à faire part de problèmes personnels ni de ce qui bouleverse les tréfonds de mon être.
Il est temps de reprendre le harnais, et d'évacuer ce qu'il y avait de trop personnel, d'exagérément émotionnel dans les billets passés. Néanmoins, tout n'a pas été également inutile dans cette "perte de contrôle affectif", avec ce qu'il suppose d'auto-apitoyement, alors que tant de misère, tant de malheurs nous entourent. Croyez-vous que je ne ressens pas le mal à vivre, les humiliations et les incompréhensions, la solitude, qui vous accompagné dans votre parcours? J'ai connu cela, et au delà, et je vous dis, ne vous laissez pas aller, luttez, ne craignez pas de vous engager dans des sentiers arides et risqués. Les choses changent, mais pas seulement dans la mauvaise direction.
La neige est douce, la neige est chaude
A ce propos, parmi les DVD incontournables, achetez "Rêves de Kurosawa", le plus beau film que j'aie jamais vu, et qui a eu si peu d'audience. Une des séquences du film : tempête de neige, montre une cordée prise dans le brouillard, les vent hurlants, la neige meuble comme des sables mouvants. La nuit tombe et le bivouac, on n'en retrouve plus la route. Et soudain comme par magie (car c'est de la magie) les vents tombent, la neige scintille de cristaux, le ciel est d'un tendre bleu de paradis. Apparaît alors la fée des neiges; souriante, apaisante. Elle dit " La neige est douce, la neige est chaude" elle caresse délicatement les soldats qui s'abandonnent au sommeil. Mais le chef, le héros hargeux et pugnace, les secoue, les incite à ne pas se laisser aller, de ne pas s'abandonner à ce sommeil qui ressemble fort à un coma. Furieuse, la fée de transforme en un démon furieux et s'envole dans les airs. On est sortis de l'oeil du cyclone, et la sorcière a déclenché les vents hurlants. Mais infatigable, le chef oblige les sémicomateux à mettre un pas devant l'autre, à résister au mortel engourdissement, à s'arracher de l'emprise de la neige collante. Et voici. Soudain, les nuages disparaissent, le ciel s'éclarcit, le soleil du couchant illumine le camp. Car il était là le camp ! A quelques pas, et on allait se laisser mourir aussi près de la salvation ! Exultation des hommes sur fond de musique militaire claironnante et joyeuse. Quelle leçon, pour vous peut être, pour moi sûrement.
Continuer à lire "Le journal du 4 décembre 2007"
Monday, 3 December 2007
Dédicace
Mon cher Océan,
c'est un grand risque qu'ont assumé pour toi tes parents, en t'octroyant le nom le plus difficile à porter entre tous. Dès lors, te voici voué à l'impossible, au destin le plus vaste, le plus primordial, le plus essentiel, synthèse grandiose des forces contradictoires qui gouvernent un univers éclaté.
Depuis cinquante ans, c'était le temps où je rencontrai pour la première fois le professeur Isak Borg, mon prédécesseur dans la route d'une vie, l'Océan ne cesse de me hanter. Il ouvre les portails de mon travail le plus essentiel, la première de ses centaines de séquences. Le thème de l'Océan ne cesse de faire surface dans le flot de 40 000 pages manuscrites destinées à la BNF, sysmographe de nos délires collectifs.
Continuer à lire "Le prince venu de l'Océan"
Thursday, 22 November 2007
Der Wanderer
Le voyageur
Voici un thème récurrent chez poètes et musiciens. On le rencontre dans les Sonnets de Shakespeare, l'Adieu du Chant dela Terre, les lieder éponymes de Schubert... et il forme la trame de cette série des Fraises Sauvages, pélerinage d'un vieil homme à ses sources d'eau vive.
Le moineau
A la fin de son parcours, il s'aperçut qu'avec la vie, l'argent lui était compté. Les quarante voleurs s'étaient partagés ce qui restait de son pécule qui n'avait été dévoré par son amour du confort et de la vie aisée. N'aimant pas sentir le poids des contraintes financières peser sur son imagination, il les négligea et induisit en tentation les prédateurs attirés par tant d'inconscience. Citons le fisc spoliateur qui l'accusa à tort d'abus de droit et le dépouilla cyniquement, son personnel qui mit à sac tout ce qui pouvait avoir la moindre valeur de ses objets, le plus riche de ses clients, Ali Sandagarao Mossa Saadi Bey, qu'Allah bénisse cet homme de bien, et qui profita de la naïveté de son conseiller pour le spolier proprement, les compagnies d'Assurances; et deux ou trois cambriolages bien ciblés. De tout le travail d'une vie d'orgueil, de prestige et de rayonnement culturel, il ne resta que ces vestiges que le vieillard revisita comme une ruine témoin d'une gloire disparue.
Le vieux tomba aussi soudainement que progressivement (les deux vont de pair) des classes aisées, à la pauvreté dorée... or de Bologne qui devient noir de vergogne. On lui fit comprendre que seul le nécessaire du nécessaire lui permettrait de survivre une année. Mais, opiniätre, il ne l'entendait pas ainsi :" je ne puis me priver de tout se dit-il, je continuerai à m'offrir de petits plaisirs et lorsqu'il n'y aura plus rien dans la caisse, je me tuerai, en douceur, sans douleur ni violence."
Laissez moi vous rappeler cette histoire du cancéreux à qui les psécialistes prédirent une survie d'un an au maximum. L'homme décida de tout liquider pour jouir enfin de la vie. Il s'offrit les plus belles croisières, les mets les plus délicats, les filles les plus somptueux.
Un an plus tard, il était guéri mais sans le sou !
Le pauvre Beethoven ne savait comment payer ses soins médicaux. Les Anglais charitables se cotisèrent pour régler l'opération, et feignirent de croire à toutes les symphonies et oratorios prêts à être imprimés. L'angoisse du pauvre sourd, était la survie : si je guéris, comment pourrai-je subsister? Cela nous révolte aujourd'hui, et pourtant ...
Mais, le vieux ne pensait plus à ces tristes prémonitions et le soleil brillait pour lui. Précisément, ce 22 Novembre 2007, ll faisait un ciel sans nuages, merveilleusement limpide et il sortit. Si son esprit marchait assez bien et il respirait l'air vivifiant.
Dorante : Comment se porte Madame Jourdain?
Madame Jourdain : Elle se porte sur ses deux jambes.
(Le bourgeois gentilhomme)
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