Musique et drame
Monday, 5 November 2007
Entrée dans le Ring
Masterclasses pour Alexandre
Je m'en suis déjà expliqué dans un précédent billet sur ► l'argent fou, Le Ring de Richard Wagner est un réservoir inépuisable d'enseignements paradigmatiques, qui ne prennent toute leur utilité et leur signification qu'au début du XXIe siècle. Ils analysent avec une acuité exceptionnelle les rapports complexe entre l'argent-pouvoir illimité, valeur close sur elle-même, étrangère à toute autre, et l'amour. Amour de la femme, amour de la nature, respect des cycles naturels, pleine conscience de la valeur d'une femme. La thèse soutenue dans le Ring, repose sur l'incompatibilité entre l'amour, la nature et l'argent et le pouvoir. Il y a bien des tentatives hypocrites pour avoir le beurre, l'argent du beurre, et la crémière, mais elles reposent sur des faux-semblants qui finissent par se fissurer, puis par s'écrouler.
Des quatre drames qui constituent la Tétralogie, le plus "hard" est certainement l'Or du Rhin, prologue aux trois journées, piédestal de 2h40 à une monument qui en dure quinze. Dans toutes les quatre séquences, on trouverait difficilement une étincelle d'humanité, une once de sentiment. L'obsession du pouvoir illimité, des richesses sans fond, domine toute considération contingente, comme l'avenir de la planète, promise à la pollution universelle. Tous les dés sont pipés. Si l'on excepte les deux figures féminines de Freia (la valeur et la beauté d'une femme) et d'Erda (la prophétesse, émanation de la nature menacée dans son équilibre) tout mentent, tous biaisent, la mauvaise foi domine toutes les répliques.
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Sunday, 4 November 2007
Le roi Cochet
Les deux colombes, au théâtre de la Potinière à Paris.
D'accord, Sacha Guitry n'est pas Molière, mais tout est relatif. Lorsqu'on le compare aux divertissements télévisuels et aux pitreries des stars adulés du public et faisant assaut d'aigreur et de vulgarité, il est un super Molière. Ce qui le sépare des plus grands, outre quelques effets facilesn est la superficialité du fond. Ce n'est au fond que du divertissement, mais de quelle qualité !
La Potinière est un tout petit théâtre un peu pauvre, dans le quartier le plus riche de Paris, non loin du Ritz et du Grand Hôtel. La distribution est dominée par Cochet dont la réputation est légendaire parmi les jeunes débutants de la comédie, qui viennent essayer de comprendre "comment il s"y prend". Autrefois, ils se glissaient dans les répétitions de Patrice Chéreau. Mais les autres rôles sont admirablement tenus de la soubrette, aux deux viragos sus-nommées les blanches colombes en passant par l'extraordinaire princesse russe, plus russe que nature, grande, visage anguleux et princièrement vêtue. Quelle classe !
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Sunday, 28 October 2007
A l'attention de Didier Rochand, un ami du Canada.
Ci-dessous Marina Fédier, Pierre Lussato, Bruno Lussato, Estera Lussato.
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Saturday, 27 October 2007
Henri Dutilleux à l'honneur à Versailles
Nicolas Sarkozy absent, Claude Guéant très présent, Gergiev adulé.
Henri Dutilleux dans la Galerie des Glaces ouverte pour lui tout seul !
Le concert d'hier à Versailles a commencé dans la pagaille. En partie grâce à Pagaillon qui a mis tous les bâtons dans les roues avec un insigne mépris des artistes. On peut féliciter le choix qui l'avait nommé jadis ministre de la culture! Jack Lang - que je n'aime pas - était d'une autre stature!
Tout s'est ligué contre la malheureuse soirée. Pour commencer les embouteillages de départ de vacances. Puis le "dialogue" entre les syndicalistes voyous et Nicolas Sarkozy. Ceux-ci avançant la rue comme argument et refusant de discuter. Les téléspectateurs ont pu admirer la patience et la fermeté du Président face à de véritables malfrats,qui ne parlaient que de rapports de force avec un ton plus que menaçant. Le Président essaya de leur expliquer que l'on ne pouvait favoriser une classe sociale par ailleurs fort bien pourvue au détriment de la majorité des français qui travaillent et qui n'ont pas les moyens de faire du chantage. Peine perdue.
Le soir le Président - déjà ébranlé par son divorce (quel gâchis qu'un amour qui tourne à l'obsession!) finit la journée épuisé. On le serait à moins. Au dernier moment on lui représenta qu'on avait besoin de lui ailleurs que dans une salle de concert : au bureau ! On imagine la déception de ceux qui s'étaient précipités non pour entendre un des plus grands chef du monde, et acclamer le plus grand de nos compositeurs, mais pour avoir une chance de serrer la main à Nicolas Sarkozy? Heureusement ils n'étaient pas très nombreux, et l'assistance passa une des soirées culturelles les plus mémorables.
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Sunday, 21 October 2007
MOZART
Don Giovanni. Wilhelm Furtwaengler, Philharmonique de Vienne. 1955. Unitel.****
La réalisation d'un Don Giovanni satisfaisant est un cauchemar. On ne sait d'ailleurs pourquoi. Tantôt la Zerline est grotesque (le film de Losey), tantôt la mise en scène est compassée et la direction sans vie, (Karajan à Salzburg) pour ne pas parler des versions opéra de province, ou ultramodernes (se passant dans un hypermarché ou n'aimporte où, avec un Leporello qu'on confond avec un Don Giovanni). Et puis l'oeuvre est redoutable à chanter et à diriger. Furtwaengler avait fait un DVD Live, à mourir d'ennui, ou plutôt de sommeil tant c'était lent et sombre.
Cete version est exceptionnelle. Elle ne saurait faire oublier peut-être d'éblouissantes représentations avec Mariano Stabile, mais elles ne sont pas enregistrées. Il s'agit ici d'un des tous premiers films d'opéra en couleur, reconstitué d'après une représentation à Salzburg en 1954 mais enregistrée sans public pour les effets spéciaux. La distribution est légendaire avec Cesare Siepi dans le rôle titre. La mise en scène est crédible et s'accorde bien avec la musique. Qu'importe qu'elle soit conventionnelle et fidèle (c'est devenu une insulte aujourd'hui, mais c'est bien agréable). La direction de Furtwaengler est impressionnante de dynamisme, de violence et de précision expressive. C'est la seule version qui me paraisse rendre justice à l'opéra le plus important du XVIIIe siècle, comme l'est Tristan au XIXeme siècle et Wozzeck au XXème.
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Saturday, 20 October 2007
Mahler, le Chant de la Terre La trilogie de Li-Tai-Po, suite.
Cinquième mouvement, troisième partie de la trilogie.
Note . La traduction de Hans Bechtle est en vert, l'original de Li-Tai-Po traduit par Franz Toussaint est en violet.
UN JOUR DE PRINTEMPS
Le poète écrit quelques verres à la louange de l'ivresse
L'homme ivre au Printemps
Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi bon le tourment et la peine?
Puisque la vie est décevante comme un rêve,
pourquoi se tourmenter?
Je bois jusqu'à perdre haleine
tout au long du jour !
Je préfère m'énivrer jusqu'à tomber.
Et quand je n'en peux plus de boire,
le gosier et l'âme pleins,
je vais en titubant vers ma porte
et je dors merveilleusement !
C'est ce que j'ai encore fait hier.
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