Mahler, le Chant de la Terre La trilogie de Li-Tai-Po, suite.
Cinquième mouvement, troisième partie de la trilogie.
Note . La traduction de Hans Bechtle est en vert, l'original de Li-Tai-Po traduit par Franz Toussaint est en violet.
UN JOUR DE PRINTEMPS
Le poète écrit quelques verres à la louange de l'ivresse
L'homme ivre au Printemps
Si la vie n'est qu'un rêve,
à quoi bon le tourment et la peine?
Puisque la vie est décevante comme un rêve,
pourquoi se tourmenter?
Je bois jusqu'à perdre haleine
tout au long du jour !
Je préfère m'énivrer jusqu'à tomber.
Et quand je n'en peux plus de boire,
le gosier et l'âme pleins,
je vais en titubant vers ma porte
et je dors merveilleusement !
C'est ce que j'ai encore fait hier.
Qu'entends-je en me réveillant? Ecoute!
Un oiseau chante dans un arbre.
A mon réveil, j'ai regardé autour de moi.
Un oiseau gazouillait parmi les fleurs. Je lui demande si c'est déjà le printemps.
Je l'ai prié de me renseigner sur la saison,
Il me semble que c'est un rêve.
L'oiseau gazouille : oui! Le printemps
est venu, dans cette nuit !
et il m'a répondu que nous étions à l'époque où le printemps dait chanter les poseaux.
Je regarde de tous mes yeux profondément,
l'oiseau chante et rit !
Je remplis à nouveau mon verre
et le vide jusqu'au fond
Comme j'étais près de m'attendrir,
je me suis encore versé à boire,
et je chante tant que brille la lune
dans le noir firmament !
J'ai chanté jusqu'au lever de la lune,
Et quand je n'en peux plus de chanter,
alors je me rendors.
et j'ai à nouveau perdu la notion des choses.
Que m'importe le printemps ?
Laissez-moi être ivre-mort !