Musique et drame
Wednesday, 6 June 2007
Début de l'analyse de la sonate KV 310. 1er Mouvement. Pour la suite remontez l'ordre des séquences vidéo. Pour activer la vidéo, appuyez sur le triangle blanc : deux coups pas trop rapprochés.
Th.1. cellule initiale La cellule initiale du premier thème est jouée deux fois. La première est correcte. On remarque que l'appoggiature tombe en décalage. La seconde interprétation est incorrecte ; l'appoggiature est jouée comme deux croches liées ce qui ôte le caractère âpre de l'entrée en matière. Réécoutez plusieurs fois les deux versions.
En chiffres rouges, le numéro de la mesure. En vert, les commentaires..
Référence de la sonate : KV 300 d (310). Urtext Edition. Schott/Universal
Probablement composée au début de l'été 1778 à Paris. Allegro maestoso
Cette indication laisse supposer que tout le mouvement est sous le signe du iambe un peu militaire, ou solennel, voire légèrement funèbre. Dans tous les cas elle implique un jeu "sérieux" et point trop léger. L'interprétation pourtant admirable de Dinu Lipatti, est trop diaphane, mis à part le fait que l'appoggiature a été normalisée ce qui supprime le côté âpre des premières mesures. Le début doit être joué forte, ce qui est impliqué par le p. qui suit. Dominique vient de me signaler la version d'un jeune débutant : François Dumont qui est irréprochable du point de vue digital, alors que ce que vous entendez ci-dessus, n'est qu'une lecture pédagogique. Malheureusement le tempo très rapide n'a rien de maestoso, les codas sont joué ff au lieu de p, ce qui dénature l'oeuvre, et l'articulation exagérée et mécanique ôte tout le mystère à cette oeuvre bouleverdante. Le début est presque guilleret. Certes, ce ne sont que des connotations, mais elles sont importantes dans cette "perle noire".
Deuxième version. 5 juin 2007. Piano Steinway.
Friday, 1 June 2007
Nouvelles du blog
Enfin ! Hier soir, par téléphone, Emmanuel Dyan est parvenu à fixer sur le blog l'enregistrement du deuxième mouvement de la sonate en la mineur de Mozart. Je n'ai rien compris à son explication, et je ne suis pas sûr qu'il l'ait lui-même. Deux erreurs ont été commises : j'ai suivi stupidement les indications d'encodage, dans lesquelles on m'informait que 100% avait été encodé, alors qu'on n'en était sans doute qu'au tiers, l'autre erreur provenant que j'avais oublié de copier l'adresse de Dailymotion.
Il ne me reste plus qu'à faire suivre l'interprétation, (qui ne me satisfait qu'à moitié, les conditions n'étant point favorables) d'un plan sommaire du morceau joué. Sommaire, car je me propose dans les jours qui suivent, d'analyser plus finement, note par note, les mouvements, ce qui signifie, encoder une ou deux dizaines de fragments musicaux. Des centaines d'étapes en vue, de la lecture de la partition à son enregistrement sur le blog.
Avis aux internautes. J'ai reçu sur mon e-mail plusieurs commentaires qui ont l'air d'être fort intéressants à propos du dialogue au sommet et du duo d'amour de L''Entretien.Puis-je prier les internautes de poster leurs commentaires, directement sur le blog, ainsi nous pourrons tous en prendre connaissance. Merci...
Cher monsieur,
J'ai conçu un baromètre de l'humeur à partir des 5 critères HUMELD afin d'y dégager la proportion de gens qui fonctionnent selon les critères que vous énoncez.
Je souhaiterais vous rencontrer avant de mettre ce site en ligne et vous invite à me contacter afin de convenir d'un rdv.
Voici le type de messages que je reçois souvent. Je suppose que les émetteurs désirent garder leur anonymat, comme Mme K.S. dont je ne divulguerai pas les coordonnées. Je rappelle que les critères HUMELD correspondent à l'attribution des jugements de valeur à un objet, un individu ou un événement. D'habitude, nous concoctons notre propre cocktail de critères, bien souvent adaptés à une situation donnée. Voici le code : H pour hédonique (plaisir-peine), U pour utilitaire (Utile- inutile - nuisible), M pour moral (Bien-mal) E pour esthétique (Beau - laid), L pour logique (Vrai - faux), D pour développement (Evolué - régressif).
A propos du décodage musical. La musique derrière la musique
J'ai rédigé aujourd'hui un article sur le son, la structure et la sémantique musicales. Pour ceux qui voudraient avoir une idée assez précise de l'extrême complexité d'une architecture géniale, et qui ne savent pas lire une partition, un livre d'impose,le Guide illustré de la musique symphonique de Beethoven. Fayard, 1995. On se demande comment un musicologue peut ainsi s'adresser aussi clairement et aussi précisément au public profane, sans céder au jargon. La réponse est simple : Michel Lecompte, l'auteur, n'est pas un professionnel, c'est un ingénieur de formation et un passionné de musique. Tout s'explique. Je vous conseille vivement, même si vous n'êtes par mélomane, d'acheter l'édition en CD de la Neuvième Symphonie de Beethoven par Karajan (ce n'est pas la meilleure mais elle sert de référence chronométrée au livre de Lecompte), puis de l'écouter en suivant les cartes en couleur qui en donnent la transcription exacte. Ce serait encore mieux si on pouvait acquérir les droits de l'enregistrement et publier un DVD avec les diagrammes très clairs défilant sur l'écran. Ce serait certainement plus instructif que de voir les mimiques cabotines d'un Karajan ou d'un Bernstein, jouant aux démiurges, et les maniérismes des preneurs d'image.
Continuer à lire "Le journal du premier juin 2007"
Thursday, 31 May 2007
..... La musique et le bruit qu'elle fait
Je fais référence à l'opinion injurieuse et imméritée que Beethoven aurait émise à propos des anglais : "Ils n'aiment pas ma musique mais le bruit qu'elle fait". De la Sonate Op.106 pour piano, il déclarait "voici une oeuvre qui donnera du fil à retordre aux pianistes, quand on la jouera dans cinquante ans". Et il ne se trompait pas. Il fallut attendre Liszt pour qu'elle soit exécutée et encore aujourd'hui, un Guy Sacre dit qu'il ne faut pas avoir d'oreilles pour l'aimer. C'est que Sacre a raison en un sens. Les oreilles entendent des sons et notre critique les veut agréables à l'oreille.
Mais en disant cela, Beethoven ne pensait pas aux sons, mais à la structure, c'est à dire l'agencement des notes, leur équilibre, leur groupement en des entités abstraites indéfiniment élaborées, développées, programmées comme une partie d'échecs. Dans la sonate détestée par notre musicologue,(à l'exception de l'adagio qui trouve grâce à ses oreilles), le bruit que fait la structure n'a souvent pas de sens pour le mélomane superficiel Par exemple on y trouve des canons à l'écrevisse. Les notes de la mélodie, sont émises dans l'ordre inverse, en commençant par la fin. C'est ce qu'on nomme la réccurence du thème. Pis encore, Beethoven superpose au thème particulièrement long, serpent musical qui n'en finit plus, sa récurrence Deux lignes sinueuses, l'une partie du passé, l'autre surgie du futur, se heurtent dans un présent fugace. Du jamais entendu.
Un certain Francès, (Psychologie de la musique, Vrin, Paris) psychologue expérimental scientifiquement correct (et musicalement incorrect) croit avoir démontré, protocoles rigoureux menés en laboratoire à l'appui, que les gens ne peuvent entendre des structures aussi complexes qu'une récurrence ou que la musique sérielle. Par exemple, les gens qui prétendent entendre de la musique dans Wozzeck d'Alban Berg, le plus grand opéra du XXe siècle, sont des snobs ou des charlatans. La musique dodécaphonique dont il est composé, d'une complexité inouïe, ne peut qu'être lue et pas écoutée. Aujourd'hui on ne compte plus les amateurs qui idôlatrent cette musique bouleversante, sans compter les chanteurs dont on ne peut imaginer qu'ils n'entendent pas ce qu'ils chantent.
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Wednesday, 30 May 2007
Mozart. Sonate KV 310, Premier mouvement. 30 mai 2007
..... L'information derrière l'information.
PLAN DU PREMIER MOUVEMENT. Aller aussi à 1 2 3
En chiffres rouges, le numéro de la mesure. En vert, les commentaires..
Référence de la sonate : KV 300 d (310). Urtext Edition. Schott/Universal
Probablement composée au début de l'été 1778 à Paris.
..... Allegro maestoso
Cette indication laisse supposer que tout le mouvement est sous le signe du iambe un peu militaire, ou solennel, voire légèrement funèbre. Dans tous les cas elle implique un jeu "sérieux" et point trop léger. L'interprétation pourtant admirable de Dinu Lipatti, est trop diaphane, mis à part le fait que l'appoggiature a été normalisée ce qui supprime le côté âpre des premières mesures. Le début doit être joué forte, ce qui est impliqué par le p. qui suit.
L'Exposition
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