Bouillon de culture
Sunday, 19 July 2009
CHRONIQUE
MARCHANDS ET EXPERTS
J'en reviens au sujet qui me tient à coeur en ce moment : la constitution de la troisième fondation, cette réssurgence de la deuxième, condamnée par les experts
On connaît mon projet de base : réunir en un lieu restreint des œuvres significatives du patrimoine de l’humanité, qui parlent à tout le monde, érudits comme ouvriers, et provoquent un électrochoc durable. En tant que professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, dont je suis un pur produit, je fais corps avec ces courageux travailleurs, qui le soir et le dimanche, sacrifient leur vie de famille pour obtenir le diplôme d’ingénieur. Je sais de quelle curiosités, de quel sérieux ils sont capables.
Mon modèle a été au fond le musée des arts et techniques, qui a été fondé pour servir de cabinet de curiosités, de collection d’objets pédagogiques de démonstration, mais à quel niveau ! Le laboratoire de Lavoisier, la machine à calculer de Pascal, l’avion de Blériot en faisaient partie. Aujourd’hui on a construit autour de ces pièces maîtresses, un écrin muséal moderne.
Le but de ma deuxième fondation était de donner à voir les témoins de l’évolution de la pensée et de connaissance, pris à leur racine, quand ils sont pour la première fois diffusés auprès d’une élite restreinte de connaisseurs. On y trouve des manuscrits exceptionnels comme les heures de Bening, mais aussi les premiers tirages des premières éditions de monuments de la science et de la littérature : l’héliocentrisme de Copernic, les dialogues de Galilée, la découverte de l’Amérique par Colomb, le premier livre d’anatomie et ses planches démonstratives par Vesale, etc.
Comment décrire l’émotion qui s’empare des hommes les plus simples pour peu qu’ils veuillent s’élever, en contemplant, voir en touchant, la première encyclopédie médiévale, une pièce de bronze où se détache en haut relief un portrait d’une expression indicible de l’empereur Hadrien, ou de Brutus, l’assassin de Jules César. De contempler ce livre d’heures de padoue, de 1370, dont tous les caractères sont sculptés en or brillant, de feuilleter la masse imposante de l’exemplaire unique sur grand papier de la Grande Encyclopédie de Diderot, ou encore le célèbre livre à couverture verte, que l’on voit dans les reconstitutions historiques de la vie de Darwin.
Certes toutes – ou presque toutes – ces merveilles se trouvent entreposées dans les grande bibliothèques d’état à Londres à NewYork ou à Paris. Mais y avoir accès est une autre paire de manche. Par ailleurs elles sont noyées armi des centaines de milliers d’ouvrages de valeur. Dans ma fondation au contraire, toutes les pièces exposées sont visibles simultanément, autorisent toutes les comparaisons, dialoguent d’objet en objet…
La densité d’une telle collection est unique au monde et elle était en voie de constitution quand le sponsor : Misha, prit la décision funeste de s’adresses à des « experts ». Tous furent aussitôt violemment critiques pour des raisons opposées ou incompatibles. L’un prétendait que détenir un livre sous forme physique était un non-sens à l’époque de la numérisation, l’autre qu’on ne pouvait rivaliser avec les grandes institutions. Le plus grotesque des jugements concernait l’édition originale du Don Quichotte de Cervantès. On en déconseillait l’achat, prétendant que le chiffre demandé (2.500.000 €) était impensable, délirant. L’ignorance s’étala au grand jour : le dernier exemplaire de ce livre fut négocié pour quatre fois cette somme voici dix ans !
Malheureusement, malgré l’ignorance et l’obscurantisme de ces étranges experts, Misha les suivit et arrêta aussitôt les achats.
Aujourd’hui, le flambeau est repris par le jeune Axel Poliakoff mais celui-ci ne se fia pas plus que Misha à mon propre jugement. Il fit traîner indéfiniment les choses au grand dam des marchands de référence qui avaient manqué des ventes pour le réserver les plus précieux ouvrages. J’appris que sans me le dire, il voulait la garantie d’un expert, partant que quelle que soit la compétence d’un marchand, il ne peut être à la fois juge et partie. Dès que je compris cela je me mis en chasse des plus incontestables sommités de chaque département. Ainsi que je le pensais, les pièces que j’avais réservées étaient à un prix au dessous du marché. En effet depuis plus d’un an, elles avaient augmenté de valeur, comme toute les pièces exceptionnelles.
Je compte passer les prochains jours sur la Cote d'Azur chez mon vieil ami Igor le père d’Axel, et partisan de la fondation. Je compte l’éclairer sur la manière dont se font les grandes fondations d’importance muséale. Elles sont toutes nées de la passion de grands collectionneurs, et de l’orgueil de marchands d’envergure mondiale, fiers de participer à la naissance d’un musée. Par exemple la célèbre collection Yves St. Laurent – Pierre Bergé, a été édifiée avec Alain Tarica pour la peinture, et de deux grands marchands de premier plan pour l’orfêvrerie et l’Art Déco. Les rares pièces achetées à droite et à gauche, comme le faux della Robbia dont j’ai fait l’acquisition (ravalée depuis) se sont révélées douteuses.
J’ai constitué des collections muséales parmi les pus importantes du monde, et j’ai souvent acheté aux enchères. Mais jamais directement mais par l’entremise d’un de mes marchands de référence. Un seul problème se posa, avec Albi Rosenthal, qui avait comme client et votre serviteur, et la Piermont Morgan Library. Il me le dit franchement : il faisait le jeu de l’institution new-yorkaise, mais avec toute cette honnêteté, il se débrouilla pour me refiler de l’intox pour me décourager de participer à la vente. La fois d’après, je ne me fis pas prendre et cela me permit de l’emporter sur la Deutsche Bank et la fondation Richard Wagner à Bayreuth.
Mon marchand de référence en matière de partitions musicales avait la réputation auprès de ses collègues d’être affreusement cher. Mais c’était le numéro un Mondial et de loin. Aucun expert ne pouvait rivaliser avec son expérience. Cet homme s’appelait Hans Schneider et son fief était Tutzing dans le lac où vécut Richard Wagner. Je finis par lui acheter tout son fonds wagnérien, accumulé pendant quinze ans. Je ne regrettai jamais de lui avoir fait confiance.
L’équivalent de Schneider, en matière de manuscrits anciens, est Heribert Tenschert à Bibemühle sur le Rhin. Mais d’une part, Tenschert occupe une position mondiale plus importante car les manuscrits à peinture sont plus prisés que les partitions musicales. D’autre part, alors que je n’éprouvais aucune sympathie pour Schneider, j’éprouve une réelle amitié pour Tenschert et une estime et une considération que je manifeste à peu de gens autour de moi. C’est un homme généreux, d’un désintéressement total quand il croit à un grand projet, et d’une universalité culturelle rare. On peut en dire autant pour d’autres grands marchands comme Alain Tarica qui a hérité de son père Samy, ou Clavreuil, de la troisième génération de libraires de très haut niveau.
Je suis donc absolument affirmatif : une collection d’envergure muséale ne se fait pas sans un marchand digne de confiance, et qui se passionne pour un projet commun.
Actuellement grâce à Oleg qui a compris à fond le concept, et Philippe Boudin qui après une période où il nous considérait comme de simples collectionneurs, adoptait une attitude de commerçant, et qui est devient un grand marchand, nous avons surclassé ce que Montgomery a accumulé en trente ans d’activité. Nous pouvons tous déclarer sans mentir, qu’en six mois nous avons constitué le seul musée d’envergure en art Japonais poulaire (Mingei) du monde occidental, et nous en sommes, Oleg, Boudin et moi, légitimement fiers. Mais Oleg m’a fait confiance. Il a agi en humaniste et en homme d’envergure, de la trempe culturelle des Getty ou des Thyssen.
lire les expertises dans le corps du billet.
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Sunday, 14 June 2009
CHRONIQUE
La Joconde et la machine à laver
Je me trouvais à l'aréoport de Pise, prêt à m'envoler pour Paris, après un magnifique périple qui me transporta (dans tous les sens du terme) du Collegio Del Cambio de Pérugia, des 35 églises de Todi, à l'étrange place en demi-lune concave où se tient, à Sienne, le Paglio, et dans la même ville, le Duomo, zébré de marbre noir et blanc qui servit d'inspiration à Parsifal, l'oeuvre ultime de Wagner, et à Pise, outre la tour penchée, le Battistero et le Duomo aux impressionnantes mosaïques byzantines. L'entrée de l'Eglise est payante, et elle est remplies de machines à sous qui délivrent des conférences, des cartes postales ou autres biens de consommation.
Assise sur le banc à côté de moi et de Marina qui était du voyage, feuilletait distraitement un guide des propriétés en vente ; une grande femme blonde, aux yeux d’un bleu dur, et à la mâchoire forte et molle tout à la fois. Elle surveillait du coin de l’œil ses deux mioches, deux turbulents enfants d’une dizaine d’année, qui jouaient à s’étriper ou à se mitrailler : pan ! pan !. Ma sœur, liante comme de coutume s’adressa à elle :
- Vous venez de visiter l’Italie, madame. ? La toscane, l’Ombrie ?`
- Vous préférez Detroit à l’Italie ?
- Cent fois ; ça me manque les centres commerciaux, les big bonanza, les autoroutes larges et les parkings ; Et notre cuisine, nos Hot Dogs,
Ceci n’est peut-être pas du mot à mot, mais l’esprit y était. Je me souviens de l’air beat avec lequel notre béotienne prononçait le mot « big Bonanza », ce sont je crois des points qu’on collectionne lorsqu’on achète assez de marchandise, et puis il y a les promotions, les soldes… enfin c’est le pied, quoi
Lorsque je compare ces magnifiques réalisations des temps passés, avec la monotonie la banalité ou, pour les meilleures d’entre elles, je ne sais quoi de glacé et de prétentieux,
On me répond : on ne peut tout avoir : notre siècle a placé ailleurs ses priorités et elles sont bien plus importantes : nous avons sauvé des vies humaines grâce aux antibiotiques, on a libéré la femme du funeste Kinder,Kirche, Küche grâce à la pilule et l’avortement légal, et n’oublions pas la machine à laver qui évite l’esclavage des grands récipients bouillants concoctant la lessive, puis du « bleu » lapis, pour terminer par les séchage sur un pré un jour de plein soleil. Et l’auto ? Et la télévision ? Bill Gates a montré qu’avec une matrice de 100 écrans à plasma reliés aux cent plus prestigieux musées du monde ,z-et des images qui défilent pendant 15 secondes chacune, un chercheur ou un artiste peuvent accéder à plus d’informations en une heure, qu’un humaniste que vous admirez tant pendant toute sa vie ! Et grâce à l’internet, vous pouvez avoir le choix entre des millions de morceaux de musique. Plus que tous les compositeurs et musiciens de jadis réunis, et pendant toute leur vie ! Donc la culture elle même y gagne et on peut faire mieux que la Joconde. Par dessus le marché, la vision de la Joconde n’est plus passive : grâce aux logiciels appropriés, vous pouvez devenir co-créateurs en changeant les couleurs, en combinant ses trait avec ceux de Mao ou de Hitler.
Autre argument choc. Ces villes d’art ont subi la sélection naturelle qui fait que seuls les chefs d’œuvre subsistent. Le temps a fait son œuvre et l’image en est faussé, embellie.
Quoi qu’on pense de ces prises de position hélas fréquente, le débat qu’elle suscitent masque l’essentiel ; qu’est-ce qui nous oblige à choisir ? En quoi le fait de créer la Joconde entraine-t-il l’impossibilité de construire une machine à laver, ou de faire de la recherche biologique ? Quant à l’argument de la sélection naturelle, il est falsifié par l’exemple de nombreuses petites villes comme Riequewir, qui sont restées sans le moindre changement.. Ce qui était naguère habité par des servantes ou des palefreniers, et aujourd’hui la résidence de la upper class !
Hier j’ai admiré une exposition de voitures anciennes Citroën. Les calandres anciennes, étaient laides et majestueuses, elles avaient de la classe. Mais une voiture apparut, unique dans son design, géniale comme une sculpture de Brancusi (toutes proportions gardées) ; bref, un objet d’art. Vous avez peut—être oublié la DS19 (et la DS21). Je le disais qu’est-ce qui s’oppose à ce qu’on dote ce chef d’œuvre des quelques vrais progrès de la technologie : le GPS, l’appuie tête, l’air conditionné, la faible consommation,
Malheureusement les voitures se sont entièrement banalisée, avec une exception miraculeuse : la Rolls Royce berline. Cette banalisation est due à un génie de l’architecture : Colani. Ce novateur suisse, oeuvrant au Japon décida d’éliminer toutes les duretés géométriques. Il avait remarqué que ces formes anguleuses n’existent pas dans la nature. Il prôna alors des objets ronds, sans aspérités. Tous se gaussaient de lui, jusqu’à ce qu’il put trouver un appui en la maison d’appareils photos, Canon.
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Thursday, 11 June 2009
CHRONIQUE
LE RAT ET LE NAVIRE
On ne peut faire crédit au capitaine dont le vaisseau est en train de sombrer.
Hier ce fut une journée noire pour moi, je connus, ce qui ne m'est pas coutumier, un effondrement total. Les digues ayant cédé, les larmes succédèrent aux larmes, pour adopter la frappante expression de Goethe dans son admirable dédicace de Faust II.
Nul doute que la trahison du jeune homme provoqua en moi un tel effondrement. Tous mes amis - qui connaissent son identité - ont été indignés et m'ont pressé de lâcher prise. De l'ignorer dorénavant. Il ne mérite pas, disent-il et ils ont raison, que je souffre ainsi à cause de lui. J'avoue que mon estime pour lui, qui jusqu'ici était dissociée de son comportement envers moi, s'est évaporée et qu'il m'apparaît actuellement comme un gamin égoïste, sans classe ni manières, un fils à papa qui se fait la grosse tête, ce que son propre père dit avec élégance : " il vous aime beaucoup, mais il est jeune. Il a besoin de mûrir"
Mais on ne se refait pas ! De ma vie, je n'ai jamais lâché prise. Comme un chien accroché à son os, je n'ai jamais abandonné une lutte, je me suis toujours battu jusqu'à l'extrême limite de mes forces, et quelques fois ... au delà !
Je viens d'apprendre que le jeune homme se trouvait hier à Paris, et qu'il est encore présent aujourd'hui dans la capitale. Je lui ai adressé un SMS d'urgence où je fais allusion aux désagréments divers qu'entraîne son hostilité; à la fois pour lui et pour sa famille. Certes, je lutterai aussi pour les atténuer, par égard pour son père et de sa famille qui est aussi la mienne.
Mais mon sang n'a fait qu'un tour devant tant d'affronts. Puis je me suis souvenu des propos que j'ai mis dans sa bouche, hier, par jeu.
Ils contiennent hélas une bonne part de réalité. Je me sens, je me vois, je me considère comme vivant encore jusqu'à cent ans ce qui eût été le cas sans la fatalité qui me poussa à me faire opérer le jour de la grève du sang. la chance, nous la rencontrons bien souvent dans nos échecs. Echec d'obtenir une place de retour dans l'Airbus fatal, échec bienvenu si j'avais attendu la fin de la grève pour me faire opérer. Or, les dés étant jetés, il faut me voir avec les yeux des autres. Si j'excepte ceux qui m'aiment : les gens de Lille, Sandrine, Tatiana, Olaf et Socrate, sans compter évidemment ma propre soeur, pour le reste il n'y a que des rapports d'intérêt. et quel intérêt que peut présenter un vieillard malade, condamné à brève échéance, un mort en puissance?
C'est un tigre édenté aux griffes émoussées. Il ne saurait faire de mal à personne, donc on peut le bafouer, l'ignorer, le moquer sans complexe. Lorsque j'étais jeune et férocement ambitieux, je disais cyniquement d'un vieil ennemi : patientes, tu as un avantage sur lui : dans quelques temps il cessera de te faire de l'ombre car le temps est ton allié : tu auras gagné parce que tu lui survivras ! Un corps en faillite c'est irrattrapable. Non. N'investissez pas sur moi. Antonio a pu retrouver une partie de ses bateaux, Olaf peut connaître à nouveau la fortune si la conjoncture s'oriente autrement...
Mais debout, lâche voyageur, tu es environné d'amour et de respect de ceux qui comptent en ce monde, tu ès en pleine forme physique, entouré et choyé, le printemps a fleuri pour toi, les pivoines de Bagatelle ont enchanté ton coeur, et tu voudrais abandonner la lutte? Sors dans la plus douce nuit de l'année, puise l'énergie vitale dans les esprits qui entrent en toi par le truchement de ton Steinway de concert, splendide cygne noir dont tu as tant rêvé pendant ta jeunesse. Ne permets à personne de douter de ta survie pendant des nombreuses années encore. Ce n'est pas mentir car pour toi une heure vaut une demi-journée de vivant.
Un de mes clients a tout pour être heureux, mais il m'a avoué que plutôt que le Paradis, ce sont les grises limbes du purgatoire qui l'habitent. Oui. Continue de te battre, de t'indigner, de souffrir par ceux que tu aimes, car c'est cela qu'être vivant.
Sunday, 7 June 2009
CHRONIQUE
COULEUVRES ET LAPINS
Ce Dimanche, je devais recevoir trois visites :
Alexandre Del Valle, un courageux et talentueux spécialiste de l'Islam passionné par l'équilibre des forces et des idéologies qui broient les populations,
Pierre Seznek un ambitieux qui cherche frénétiquement à étendre son réseau de relations en Russie et son amie. Sezneck chante magnifiquement et a le don rare d'attirer à lui les plus somptueuses - et admirables - créatures. Sa dernière amie allie une beauté éblouissante à une vive intelligence et un charme irrésistible. En définitive, elle s'est décommandée, puis hier au dernier moment cela a été le tour de Pierre lui-même. Des lapins...
Cette semaine, le jeune homme dont il a été beaucoup question, dans ces derniers billets, m'a posé, lui, des lapins téléphoniques. Cela va plus loin, d'ailleurs car il s'est froidement assuré que je ne pourrai me dégager de son emprise, en me tendant un piège, puis en me faisant avaler des couleuvres. J'en ai beaucoup souffert, et il le sait.
C'est la même attitude méprisante qui, par mimétisme sans doute, affecte mes relations avec une de ses employées les plus efficaces, que j'ai pourtant aidé de mon mieux auprès de son patron. J'avouerai que je n'en fais pas grand cas, car cela dissipe les illusions que je pouvais nourrir sur cette femme intelligente qui s'est révélée une arriviste au petit pied.
DERNIERE MINUTE
Alexandre del Valle n'est pas venu! L'erreur ne vient pas de lui, le pauvre, mais de Pierre Seznek, qui a omis de l'avertir qu'il ne pourrait pas le véhiculer dans sa voiture, et n'a pas non plus jugé bon de m'avertir. Enfin, il faut de tout pour faire un monde, et il faut se fier à l'infiabilité de certains individus. Comme le dit Brecht,
comme on fait son lit on se couche, si quelqu'un doit crever, c'est toi !
Marina et Jean-Marie, avaient préparé un succulent repas pour Del Valle et nous devrons le consommer demain, si nous sommes toujours à Deauville, car il est possible que je parte à Paris. C'est demain en effet que je saurai à quelle sauce je serai mangé et quand je serai opéré, si l'opération est possible. Ils se sont tous donné beaucoup de mal. Socrate voulait m'emmener en Israël où il connaît les meilleurs chirurgiens, mais ici, j'ai des attaches, je ne suis pas un numéro pour le Professeur Paul. Je me souviens que Sergei Pugatchev ne jurait que par un procédé censé vous guérir instantanément. Il suffisait d'appliquer le principe selon lequel une très forte fièvre tuait les virus. On vous portait le sang pendant quelques instants à une température non pas de 40° mais de 60°. Certes on avait de fortes chances d'y laisser la peau, mais avec la satisfaction de tuer cette saloperie de virus!
J'en serai quitte pour aller au cinéma, ce qui m'arrive une fois par an ! Dans le corps du billet j'ai l'intention de transférer mes impressions sur Stefan Zweig, dont je viens de lire "Les vingt quatre heures de la vie d'une femme".
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Thursday, 4 June 2009
CHRONIQUE
Fragments épars
Je me débats encore avec mon Apple. J'ai demandé à Michel de se rendre chez Apple et de se faire expliquer les rudiments, ce qui est juste nécessaire pour consulter mon blog, l'éditer, contrôler la taille et la couleur des caractères, et diffuser sur le web. Je sais que c'est une tâche qu'il n'aime pas, aussi s'est-il contenté de téléphoner ) Apple qui lui a conseillé de se brancher sur la hot line, ou d'apporter l'ordinateur. Autre suggestion, due à Jacques Pozzetto: demandez au Syndicat d'initiative de Deauville, l'adresse d'un informaticien. Avec cela, me voici bien avancé. Je vais essayer à titre de test, d'enregistrer ces quelques lignes puis de revenir au weblog.
Apparemment cela a fonctionné. Pour combien de temps?
ALEXANDRE PUGACHEV
Les Echos ont mal orthographié son nom (devenu Pugatchev) Le fils de mon ami Sergei, et mon disciple préféré, a eu droit à une page entière des "Echos", où la photo le montre tout à fait à son avantage, c'est-à-dire tel qu'il est, contrairement à une affreuse photo parue dans le "Figaro".
Au fond il est possible que les deux images montrent des aspects antinomiques de son caractère. la dernière voit un être rougeaud, la figure carrée, la mâchoire lourde presque mussolinienne, le regard triomphaliste, et brutal, antipathique, presque stalinien. J'avoue ne pas avoir reconnu en lui le jeune homme que j'apprécie au point de lui donner une partie de mes biens culturels les plus précieux, qui se propose de prendre en charge la troisième fondation, lui-même avide de culture et de beauté. Alexandre est froid, voire glacial, gros travailleur, le sens de l'autorité, respecté des petits, de plain pied avec ceux de la base qui par leur travail font marcher l'entreprise, mais craint par les vizirs, les diplômés paresseux et condescendants.
Mais Alexandre n'a rien du bon jeune homme des "Echos". Certes il a la race d'un prince, qu'il tient de son père, que vous avez vu dans le blog (album de famille). Une élégance suprême, mais aussi une faculté étonnante de transformation. Caméléon, il peut revêtir la physionomie d'un jeune un peu timide, naïf, hésitant, modeste, au sourire désarmant. C'est cet aspect qu'il nous montre dans la photo des "echos" d'aujourd'hui. Il devait venir passer la journée avec moi à Deauville, mais il est resté chez lui, terrassé par la grippe, que j'espère non porcine, ni mexicaine, ni aviaire, ni A etc...
LA DISPARITION DE L'AIRBUS
Que voici un excellent cas de désinformation. La palme revient au journal "le Monde" qui est passé maître en la matière. Il annonce en page-titre un papier sur les différentes hypothèses possibles. Mais en fait il ne donne que les informations officielles les plus neutres, sans le moindre travail contradictoire. Néanmoins, même de la prose aseptisée du journal bien-pensant, on peut tirer des indices.
1. Au début on a invoqué la foudre comme cause de la catastrophe, alors que les officiels qui ont émis cette cause avec aplomb, savaient fort bien que même les éclairs les plus violents, ne sauraient affecter la sécurité d'un avion tel l'Airbus vraie cage de Faraday volante, la foudre est un phénomène routinier banal. Pourquoi donner au public comme raison la plus probable, la moins probable, si ce n'est pour distraire l'attention d'autres causes possibles?
Consulter la suite dans le corps du billet.
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Monday, 25 May 2009
CHRONIQUE
Soleil noir
Après les heures heureuses, voici le réveil décevant, ouvrant les portes du cauchemar. Cette nuit, à Deauville, le bruit d'un orage torrentiel s'est mêlé aux rêves suscités par le paracétamol, si bien que je ne savais pas s'il était réel ou rêvé. Ce matin en dépit des prévisions météo, soleil superbe et vent de terre. Toutes sortes d'ennuis cumulés : grève des trains, défection de cet escroc d'employé de maison qui, non content de m'avoir délesté de quelques dizaines de milliers d'euros, destiné à payer mes impôts, continue ses magouilles, de faisant tantôt interner dans une clinique psychiatrique, où on ne le garde guère, et pour cause, tantôt envisageant de fuir à l'étranger en abandonnant femme et enfants dans le dénuement. Irrécupérable. Il paraît que la fréquentation pendant dix ans de Jacques Martin, lui a tourné la tête et la tentation de jouer les grands seigneurs auprès de sa nouvelle épouse (qui vient de demander le divorce), a été un des facteurs qui l'ont poussé à dilapider les sommes volées, en costumes de Boss, montres chics, un Apple extra-plat comme le mien, une Renault Scénic, une moto de grande marque, et toutes sortes de folies. Je lui ai donné la chance de se réhabiliter en acceptant le contrat longue durée que je qui proposais. En vain. Il ne pensait qu'à prendre la poudre d'escampette. Tous mes amis m'ont pressé de porter plainte.
Demain je rencontre le Major Rivière, au commissariat du XVIème arrondissement, et en qui j'ai une confiance totale, pour lui demander conseil. En attendant, je n'ai personne pour s'occuper de moi et de Marina, et nous nous trouvons désemparés. La perle colombienne, Myriam, dont je vous ai entretenu, ne peut entrer chez nous qu'en Septembre. Demain à 10 heures, Michel vient nous chercher à dix heures. Dutilleux a demandé ses coordonnées pour inviter "le gentil chauffeur" au concert de Gergiev à son concert de ce soir au Théâtre des Champs Elysées. J'en suis ravi, et lui ne se tenait pas de bonheur. Je lui ai conseillé d'acheter le programme et de le faire dédicacer par Valery Gergiev et Henri Dutilleux.
Déchirement
Cela m'a fait oublier un temps mes soucis. Parmi eux, l'attitude franchement hostile du jeune homme dont je tais le nom, faisant suite, à une semaine d'intervalle, aux plus touchantes preuves d'affection qui se sont hélas révélées purement verbales. Je ne puis savoir ce qui est à l'origine de ce revirement inexplicable car il m'est impossible de le joindre. Par ailleurs il a demandé, à toutes nos relations communes, de rompre tout contact avec moi.
Jamais personne sauf lui, ne m'a manqué de respect depuis mon entrée dans la vie active. C'est au fond une expérience nouvelle que je vis, peut-être bien méritée, pour celui qui s'intitule : le moineau déplumé et qui ressemble à l'oiseau peint, titre du premier roman de Kosinski.
Photos de famille
Ne figurent dans le blog que ceux qui le veulent bien. C'est ainsi que mon fils, Pierre, m'a interdit de parler de son récent voyage, pourtant bien intéressant. Il était passablement heurté par la manière dont je partage ma vie, mes sentiments, mes convictions avec les internautes. J'ai presque toujours été d'un avis contraire de mon fils, ce qui est normal étant son environnement naturel : la finance multinationale, qui m'est tout à fait antipathique. Cette prévention l'empêche de comprendre que grâce au blog, tous mes clients, mes amis, ceux que j'aime ou que j'admire, savent tout les matins où j'en suis dans mon parcours. Ils sont ravis de figurer dans mes billets, car c'est une preuve de mon attachement pour eux. Donc, je signe et persiste. Les chiens hurlent et la caravane passe !
Je rassemble les photos de l'album de famille. Le Professeur Stanislas Pol qui me soigne depuis douze ans m'a promis de m'adresser la sienne. C'est le médecin le plus humain, le plus pédagogue, et le plus compétent d'après ses collègues et mon coeur déborde de reconnaissance envers cet homme de bien. Reconnaissance aussi pour la fidélité que Socrate Papadopoulos me témoigne en me téléphonant chaque jour ponctuellement pour me remonter le moral.
Violence urbaine
J'ai rencontré beaucoup de victimes de la violence urbaine autour de moi. Mon voisin m'a raconté une histoire à vous faire dresser les cheveux sur la tête. Cet homme d'une soixantaine d'années rentrait paisiblement chez lui, en passant par un raccourci : une ruelle calme du Raincy, lorsqu'il fut violemment agressé par un jeune arabe et un noir gigantesque. Il l'étranglèrent à moitié, le tabassèrent et il fut sauvé par une voiture de Police anonyme qui passait providentiellement par là. L'arabe menaçait les policiers et le noir en agressa violemment l'autre et se sauva. Il fut rattrapé, menotté et conduit au poste de police. La victime encore sous le choc ramassa son portefeuille, l'ouvrit et vérifia : les quinze euros n'y étaient plus, mais l'essentiel : sa carte bleue, avait échappé à la convoitise des agresseurs. Le lendemain, il alla retirer un peu d'argent pour couvrir les frais de son voyage en vacances, mais sa carte fut rejetée, puis avalée. Il s'avéra qu'il s'agissait d'une carte périmée depuis belle lurette, que les agresseurs avaient substituée à l'authentique. Un des deux compères se trouvait dans une cabine voisine de la sienne pendant qu'il prenait ses billets, et réussit à capter son code. Lorsque notre retraité finit par découvrir la supercherie, il fit opposition mais trop tard. En deux jours les malfrats avaient retiré des sommes importantes dans différentes billetteries.
Des histoires semblables j'en entends de plus en plus souvent et de celles font les manchettes de France-Soir. Les spectateurs qui sortent de la Bastille ou d'autres salles de spectacle un peu isolées, n'osent plus prendre les transports en commun : il se trouvent perdus dans l'Afrique noire. Les rues ne sont plus sûres et la France que j'ai connue avant la vague d'immigration massive n'est plus la même. Les intellectuels, la gauche-caviar, les idéologues de tout poil, culpabilisent tous ceux qui déplorent cette situation, et nul n'a le courage de faire remarquer que cette France multiéthnique n'a rien en commun avec le melting pot qui fonda l'Amérique et qui subsiste aujourd'hui.
Les Noirs, les Mexicains de tout poil qui dominaient démographiquement l'Amérique, et politiquement aujourd'hui, sont des patriotes américains, ayant accepté ses lois et ses coutumes; et respectueux de sa culture. Il sont aussi bien catholiques que protestants et peu nombreux les fauteurs de trouble sont sévèrement traités.
Je ne fais que de dresser un constat. Les Noirs non assimilés, les Arabes islamistes, ne sont pas les seuls à se poser en ennemis de notre société. On peut y ajouter les Yougoslaves, les Roumains, bien des Gitans couverts par l'euphémisme : gens du voyage, expression typiquement intello et bien pensante. En revanche les Chinois, les Japonais, les Italiens devenus rares, les Russes et les Polonais, se fondent dans la population et constituent un apport riche et fécond.
Bien entendu je ne parle pas des honnêtes citoyens qui forment le noyau stable des couches d'immigration, mais des malfrats, fils du regroupement familial laxiste des années 90. Statistiquement ils sont responsables de 80% des rapines, et ils ne cachent pas la haine pour la France qui a la bonté (ou la faiblesse) de les accueillir. Cette haine est teintée de mépris affiché pour le masochisme des bons antiracistes.
Cadavres et fosses d'aisance
A ce propos, je dois vous raconter, qu'au marché, chez mon bouquiniste habituel, je suis tombé sur un livre particulièrement immonde de Céline., L'école des cadavres, si ma mémoire est bonne. Nous savons tous qu'il faut dissocier le créateur qui peut être aussi odieux que Picasso et l'oeuvre chargée d'une profonde humanité, comme Guernica.
Dans le cas de Céline c'est l'oeuvre elle-même dont le contenu ignoble, et elle doit son style, d'être prise pour une grande création littéraire.
Il y aurait ainsi un divorce au sein de la même oeuvre entre le côté face, le style, et le côté pile le message. Il faudrait pour cela admettre que les qualités littéraires de Céline compensent son ignominie foncière. C'est ce que pensent les beaux esprits qui décident de la qualité d'un texte. Mais si nous y regardons de plus près, nous avons le droit de rejeter cette appréciation. Si le style est aussi grossier et obscène dans sa forme qu'il l'est dans son contenu, l'équilibre entre les deux faces contenant/contenu sont équilibrées et toute contradiction disparaît. Obscénité de la langue et licences du style, sont d'ailleurs non seulement reconnues par ses admirateurs, mais considérées comme des atouts majeurs.
Ci-dessus, un pamphlet antisémite de Céline, qui a connu en un an 69 éditions ! La publication de cette oeuvre immonde a été arrêtée par la volonté de ses héritiers. Je l'ai achetée au marché de Deauville.
La littérature et la poésie françaises s'extirpèrent lentement de la barbarie populacière, notamment grâce aux efforts de Mlle de Scudéry, une bas-bleu un peu ridicule qui ouvrit cependant la voie à la racine qui boit l'eau de la fontaine Molière. (Racine, Boileau, La Fontaine, Molière, et dont le raffinement se prolongea jusqu'à nos jours. Corneille, la Bruyère, Marivaux, Stendhal, Proust, Balzac, Victor Hugo, Paul Valery, et René Char. furent deses grands défenseurs. Cette langue est un pur joyau d'ironie, de vérité dans les descriptions, cette recherche du mot propre et de l'expression juste propres au génie français d'autrefois.
Or Céline a ressuscité la brutalité et la vulgarité populacière en en rajoutant. La volonté d'écrire grossier était étayée par la grossièreté du message. A l'odeur des cadavres pourrissants du message antisémite et pro-nazi, s'allie la puanteur de fosses d'aisance du texte. Cet écrivain s'est appliqué à démolir soigneusement ce qui faisait la qualité de notre belle langue, précurseur des textes Rapp français les plus haineux.
Mais une catégorie très parisienne de bien pensants et fils de bourgeois, adooore être choquée se donnant à peu de frais l'illusion d'enfanter des êtres généreux et à la mode. J'ai connu cela en Mai 68 où ces fils de riches, sous le regard admiratif de leurs parents, allaient vociférer des hymnes à la gloire du bon Mao, et énoncer des propositions démentes, encouragées par Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, au Théâtre de l'Odéon. Et voici qu'on remet cela!
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