Bouillon de culture
Tuesday, 2 September 2008
CHRONIQUE
Reprise exceptionnelle
Heureusement Emmanuel Dyan est dans les parages, loin de l'Inde où il exerce ses hautes compétences et il m'a appris des "trucs" nouveaux, tant il est vrai qu'on n'en a jamais fini avec les jongleries informatiques, surtout quand la mémoire fait cruellement défaut. Car vous savez qu'une partie de mon cerveau est frappée d'amnésie.
J'en profite pour parler avec vous en attendant des temps meilleurs et en esprérant qu'ils ne soient pas pire, car je dois encore subir une anesthésie générale supplémentaire. J'ai vu de mon lit d'hôpital trop de malheureux qui disparaissaient après ces opérations pour ne pas remercier le Seigneur qui m'a conservé toute ma lucidité cette fois-ci, mais aussi ma resistance presque anormale. Mes compagnons d'infortune menaient une vie tranquille, entourés par leur famille, des visages souriants dans des cadres plaqué argent, des gens normaux, avec de petits et de grands problèmes , de petits enfants brailleurs, d'autres saisis par la rougeole, la varicelle ou par la flémingite.
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Wednesday, 2 July 2008
CHRONIQUE
Chronique
Ce n'est pas la première fois que dans ce blog je fais référence à Kaffka, mais lorsque cela vous touche et met en jeu votre survie, cela vous blesse plus intensément.
Ce message est personnel mais jette un éclairage sur ce qui peut nous arriver dans un hôpital, même des meilleurs.
De tous les médecins la seule personne joignable et accessible a été le Professeur P*** dont je veux saluer la profonde humanité, reconnue de tous. Pendant mon séjour il m'a été impossible de joindre mon médecin traitant, celui censé s'occuper de moi, Lui, en revanche était toujours là..
La première fois j'ai subi le choc de l'anésthésie et j'en suis sorti amnésique. Ils ont fait attention cette fois-ci et tout semble s'être passé pour le mieux- pour le moment du moins.
Malheureusement ce qui devait être une simple opération de contrôle a été une véritable opération. Le bas de l'oesophage était couvert de varices qu'il a fallu juguler, triturer, meurtrir, tordre. Sans cette exploration je ne serais plus vivant sans doute. Dans un mois, Hôpital à nouveau pour un contrôle. Ce que je vous en dit, il m'a falu un travail harassant de déductions pour le découvrir. Il faut ajouter à cela des difficultés administratives et des négligences. Par exemple je leur ai rappelé que comme tous ceux qui n'ont plus de rate, je dois impérativement me faire vacciner. (iJ'a déjà souffert d'une septicémie pour avoir négligé cette précaution). Il a fallu que j'insiste pour me faire vacciner!
Le retour ne m'a pas laissé le loisir de faire l'inventaire de mon état mental. Les gens me trouvent normal et plein d'énergie. Le problème lancinant et de se nourrir. Menu imposé : glace au chocolat, yoghourt glacé, boissons réfrigérées, glaçons, tout ce qui est liquide et glacial, dont des glaçons. C'est tout !
Cela tombe au plus mauvais moment, celui où mes négociations avec de puissants personnages, décideront de mon sort : j'en sortirai à l'aise ou ruiné !
Un fol optimisme m'a entraîné, à l'épouvante de mon comptable, de parier pour le succès et acheter des pièces d'un intérêt culturel exceptionnel pour une fondation qui ne verra peut-être jamais le jour. Je viens ainsi d'acquérir le plus beau stylo du monde : le Bernini, taillé en vingt faces (vingt millénaires) serties de nacre. Un tout de force impossible. Cette pièce m'a été volée pendant que j'étais à l'höpital et je n'ai eu de cesse de la remplacer. J'aurais bien voulu vous la montrer, mais il faut que j'apprenne à charger de photos en provenance du cool-pix. J'ai aussi acheté un oruba,de la poterie en grès datant du XIVe siècle, la harpe de Marie Antoinette, le premier chef d'oeuvre de Naderman, le plus fameux facteur de harpes encore à vendre chez l'Oréal.
Vous excuserez cette chronique très personnelle. A propos j'ai été tancé par des collègues universitaitres qui me coneillent de ne pas parler de politique, ne pas citer même en sous-entendu des compagnies, d'adopter un style impersonnel, Le fait que ceux dont je parle sont ravis, comme la comtesse par exemple, ne les émeut pas. Je leur dis poliment que je n'ai que faire de ces rumeurs (car ces censeurs se gardent bien de décliner leur identité !
Tuesday, 24 June 2008
CHRONIQUE
Canicules
Les grandes métropoles ont chaud, bien d'autres sites aussi, à commencer par la Provence. Certes, pour ceux qui peuvent se le permettre il y a l'air conditionné. Mais dès qu'on l'arrête, la chaleur revient, pire qu'avant. Par ailleurs il est inefficace pour les appartements où les murs des voisins gardent la chaleur. Ce n'est que dans de grands établissements:hôtels, bureaux, administrations, que tout l'environnement est air conditionné. et puis, à l'exemple des Américains, l'intérieur est réfrigéré alors que l'extérieur est une fournaise. De quoi attraper la crève, sans compter les germes véhiculés par des tuyaux mal entretenu, véritables nids à poussière et à germes.
Hier j'ai voulu visiter l'exposition de Hokusai au musée Guimet. Elle se trouve au sous-sol et elle est assez exiguë. A la caisse on m'a vivement dissuadé d'y pénétrer. L'air y est irrespirable à cause de la chaleur véhiculée par les visiteurs trop nombreux, et vers la fin, ils laissent dernière leur passage eux une véritable étuve. Le seul remède : y aller à dix heures, dès l'ouverture. Derrière moi, un bruit de sirène, le SAMU. Un des visiteurs vient d'avoir une attaque. Ainsi périodiquement on doit véhiculer d'urgence des imprudents qui affrontent la canicule interne plutôt que de se sauver, pour ne pas perdre le bénéfice de la queue interminable et le montant de leur billet.
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Monday, 23 June 2008
CHRONIQUE
Grandes promesses et petites vexations
Le milieu professionnel et même amical (c'est moins vrai pour une vraie famille) est plein de gens puissants, comme d'agents d'influence qui se disent vos obligés et qui vous promettent, qui une recommandation auprès d'un personnage influent ou utile ( un bon dentiste, le fonctionnaire qui déverouillera votre dossier, un électricien ou un plombier) qui, leur appui en cas de pépin grave : "je serai toujours là dans l'adversité". Si vous avez quelque argent, il se feront inviter dans un restaurant réputé, car ce sont généralement des amateurs de vins fin et de cuisine délicate. S'ils se piquent de culture, c'est chez Lipp qu'ils se feront inviter, ou encore qu'ils vous inviteront, pour s'apercevois qu'ils ont oublié leur portefeuille. Il est facile de les voir , allez à midi dans un restaurant huppé, ils sont là, escrocs et parasites, avec leur victime. Relisez aussi (je suis poli car vous ne l'avez sans doute pas lu) Les Facheux de Molière, ou Volpone.
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Sunday, 22 June 2008
CHRONIQUE
Une promenade au Musée Guimet
Elle s'impose. En ce moment il y a une exposition des oeuvres, estampes et dessins, du plus prodigieux génie que le Japon ait enfanté. Le dessinateur fou de son art, mort dans la misère à l'âge de 95 ans, pauvre moineau déplumé, vieillard déchu... Mais il y a aussi bien des chefs-d-oeuvre des colections permanentes qui méritent le détour : sans compter la statuaire khmère, trois statues japonaises de sages et bienheureux, la collection Granddidier de porcelaines, le paravent d'Ogata Korin...
Mais quelqu'un a été oublié ainsi que son oeuvre majeure, et ne figure dans aucun guide, il n'est même pas honoré par une mention. C'est l'architecte qui a refait le vieux musée sombre et poussiéreux en un miracle d'équilibre, de noblesse, d'imagination, d'emploi des couleurs et des matières. Les éclairages sontparticulièrement étudiés. Par exemple les vitrines ne sont pas éclairées par de multiples spots. Elles sont surmonées d'un voile translucide, et c'est lui qui reçoit les rayons d'un fort projecteur. La lumière ainsi diffuse, montre, sans ombres, l'objet également éclairé de toutes parts, sans ombres ni reflets.
Lorsqu'ils y vont mes amis emportent un coolpix (une caméra c'est trop voyant) en essayant d'échapper à la vigilance maussade des cerbères. Ils ne sont pasà pour vous aider, mais pour appliquer le règlement, un point c'est tout.
Oui, allez en vitesse au Guimet. (Place d'Iena)
Pour ceux qui veulent emporter avec eux un objet de qualité, continuez le billet.
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Sunday, 15 June 2008
CHRONIQUE
Des goûts et des couleurs
Tous croient l'avoir.
Le goût.
Surtout ceux qui n'en n'ont pas et qui justifient leur choix les plus kitsch par la phrase-bateau : des cadeau : des goûts et des couleurs...
Certes il y a des gens qui de manière innée ont le sens des proportions, de l'harmonie, de la distinction, du raffinement, bref tout ce qui permet de séparer le goût de la barbarie. Mais des connaissances sans cesse approfondies sont nécessaires pour développer cette aptitude qui se cultive comme une rose au lieu de proliférer comme du chiendent, cas de la barbarie. Fuyons l'ignorance glorieuse. Ignorants et fiers de l'être! N'en connaissez-vous pas dans votre entourage.
Le goût s'affine et se développe au contact des musées, des châteaux, du grand patrimoine qui nous été légué par des maîtres. Un exemple :le musée Guimet, qui abrite des laques et des netzuke, des porcelaines et des paravents destinés à embellir la vie, mais où l'artisanat confine le génie créateur. Au musée Guimet visitez (s'il est exposé) le chef d'oeuvre des grands parmi les plus grands, Ogata Korin, destiné au plaisir des yeux, mais allant aussi loin qu'un chef d'oeuvre de la statuaire grecque.
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