Friday, 8 May 2009
CHRONIQUE
SEUL AVEC MON MAC
Je suis toujours à Deauville, où le temps est superbe. Pluie le matin, soleil radieux sans un nuage dans le ciel, l'après-midi et le soir. Jusqu'ici je pensais qu'on exagérait toutes ces sinistres prédictions sur la pollution parisienne. Il suffisait croyais-je, que l'on avait toujours la ressource en guise de vacances de prendre l'air aux jardins Kahn, au prè Catelan ou à Bagatelle. Je me sentais épuisé comme un vieillard (ce que je suis après tout, mais j'ai tendance à l'oublier !) je me traînais, et je mettais cela, ce qui est bien naturel, sur le compte de mon état de santé problématique. Or depuis que je me trouve à Deauville, toute fatigue a disparu par enchantement, je dévore allègrément les kilomètres. Je retrouve les charmes du marché où chez Loulou le pêcheur vient offrir ses merveilles encore frémissantes. Une merveilleuse odeur de poisson frais envahit la halle du fond du marché, odeur qu'on avait oublié dans les restaurants de la Capitale et des meilleurs, pour ne pas parler des poissonniers qui vous vendent moins bien pour cinq fois plus cher.
Les odeurs ... Je me souviens avec une intense nostalgie du parfum de la mer, son écume salée, sur le sable jaune et chaud, constellé de beaux coquillages. C'était à Tunis dans la station d'Hamilcar, située juste avant Carthage. Ceux qui vont faire bronzette suer les plages de la Méditerannée aussi bien que des Caraïbes, ne connaissent plus ces senteurs d'écume salée si particulière, tuée sans doute par la pollution universelle des eaux, comme l'air frais et pur est chassé de l'étouffoir du bassin parisien. Et puis l'odeur des lanthanas, des belles de jour et des belles de nuit au crépuscule dans le jardin de ma tante à Carthage, celle des citronniers à l'Ariana, la senteur pénétrante du jasmin que les jeunes arabes, deux par deux, se tenant par le petit doigt, portaient à l'oreille ! Cela, m'a-t-on dit, se trouve encore à Grenade, comme à Seville et d'autres lieux intenses d'Espagne. Mais guère plus en France, ni en Italie, je suppose. Ne vous moquez pas trop de ces digressions d'un homme dont l'enfance fut comme un rêve parfumé dont vous aurez de la peine à retrouver l'équivalent dans notre société de loisirs organisés. Je suis influencé tout simplement par le récit du narrateur qui dans "Le Club Dumas", mêle passé et futur, fantasmagorie et fiction. J'en reviens à l'intitulé de mon billet : mon Mac et moi. Plusieurs remarques me viennent à l'esprit:
1. Tout ce que les possesseurs d'un Mac m'ont appris, c'est à allumer l'appareil, à quitter une application et comment fonctionne ma clé USB. Mais aucun de m'explique comment faire passer cette clé d'un signal rouge à un signal bleu clignotant, ni comment passer à Word. Tous les spécialistes contactés m'ont dit qu'il fallait m'inscrire et payer de 35 euros à 90 euros, ce que j'ai essayé de faire sans succès, jusqu'à ce que S```m'a appris qu'il suffisait tout simplement d'appuyer sur le logo Word !
2. J'ai finalement trouvé en tâtonnant comment faire passer ma clé USB au clignotant bleu ce qui me permet de vous adresser ce billet.
3. De même j'ai appris tout seul à me servir de ce merveilleux outil qu'est le McBook Air. Ceux qui m'ont dit qu'il me faudrait trois mois pour m'habituer à ce nouvel environnement, tout à fait différent d'un PC ne savent pas ce qu'ils disent. Il est évident que si je n'avais jamais appris à utiliser les ressources de VISTA, je ne me serais pas débrouillé ainsi en deux jours, sans mode d'emploi, et personne pour me guider. Allons donc !
4. Ce qui est extraordinaire pour quelqu'un tributaire d'orange, et d'un PC, c'est de pouvoir écrire sans arrières-pensées, sans devoir enregistrer à chaque paragraphe, sans passer obligatoirement par Word pour sauvegarder le texte, et en se résignant à la perte des images.
5. Non moins louable est l'ergonomie idéale du clavier. Touches douces, qu'il suffit d'effleurer, d'un réglage de pression bien calculé, (un pianiste sent cela), s'éclairant à l'obscurité.
6. En revanche je suis déçu par la faible autonomie bien inférieure des quatre heures déclarées. Je vous prends à témoin. La charge était à 100% lorsque j'ai commencé à écrire ce billet. Elle est tombée à 54%. Cela signifie que je ne pourrai pas pas parvenir jusqu'au bout ! je suppose que ceux qui ont dit cela n'écrivent pas des textes aussi longs que bien de mes billets.
7. Il faut que j'apprenne à mettre sur mon billet, comme sur Word, une barre d'outil qui me permette de choisir la taille et la couleur de mon texte.
Autour de moi la même ignorance. Les utilisateurs que j'ai contacté, n'écrivent pas de texte bien mis en page et en couleur. Il écrivent des messages de style SMS, ou ils n'écrivent pas du tout ! Que font-ils alors de ce merveilleux joujou?
Tout simplement, ils joignent l'utile à l'agréable, devise des temps présents.
L'utile : leurs comptes, leurs statistiques, leurs rapports, leur situation boursière, Google...
L'agréable : comme réservoir inépuisable d'images culturelles : la famille et les enfants, les copains lors d'un meeting, avec Véronique à la Martinique devant la mer bleue et des palmiers , Sibyll à Courchevel, en piste toutes dents dehors et lunettes noires immenses, Corinne aux Maldives, devant la mer bleue et des palmiers, bronzée comme du pain d'épices, un capuchon de papier sur le nez et d'immenses lunettes noires, les gosses et leur mère du deuxième lit, en train de poser devant leur châlet loué à Avoriaz, et pour les cadres supérieurs, avec leur supérieur hiérarchique et des collègues, dans le hall d'un palace de Dubaï, etc. etc.
Il y a aussi encore plus culturel comme la vue sur une table japonaise avec un assortiment de poissons crus et de papillotes de légumes exotiques, ou de geishas servant du boeuf de kobe (pour les cadres dirigeants). Ou encore, suprême apothéose avec le célèbre sumotori Yogi Tataye. Parmi les choses agréables de la vie, Google vous remplit de bonheur : charmantes vahinés, massages écologiques relaxants, adresses choisies de tout ce que l'imagination vous permet de copuler, le contact avec une inconnue (ou un mec) fascinants à l'autre bout du monde ! Tour ça mes chers internautes, que nul ne se soucie d'avois
t des mises en pages élaborées et boussées de signes colorés (rouges pour les notes, vert pour les citations, bleues pour les chapitres sous-chapitres. Je dois à présent apprendre a installer cette barre d'outils, à rendre opérationnel WORD et à faire marcher mon email.
Je continue à éplucher le "Club Dumas", et je découvre bien des astuces et des métaphores particulièrement complexes, bien supérieures au médiocre "Code Vinci de Dan Brown". Ce 9 mai 2009 0h10
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CHRONIQUE
LES BIBLIOPHILES DE
ARTURO PEREZ-REVERTE
Je me suis amusé à relire la première partie du "CLUB DUMAS", qui a inspiré le film de Polanski "La Septième Porte". Une des différences entre livre et film, est l'érudition souvent un peu lassante du livre. On y étale avec complaisance et une accumulation de détail digne de Umberto Eco, les références exactes des trésors bibliophiliques de grands collectionneurs et libraires, de ceux à "faire transpirer un serpent" et de rareté et de valeur légendaires.
En seconde lecture je me suis penché avec intérêt sur cette fastidieuse énumération.
Le but de ma démarche était de comparer la valeur de ces livres prétendus légendaires, à la collection que j'ai rassemblé pour la seconde fondation. Qu'on en juge d'après mes citations textuelles du "Club Dumas":
1. Il feuilletait avec intérêt (DE SYMMETRIA) de Dürer, Paris 1557, réimpression de la première édition latine de Nuremberg, en bon état et avec de grandes marges. Flavio serait devenu complètemet fou et n'importe qui aurait perdu la tête".
2. "(DE REVOLUTIONIS CELESTIUM) de Nicolas Copernic, deuxième édition, Bâle 1566. Une bagatelle n'est-ce pas ?... Comme la (VULGATA CLEMENTINA) que vous voyez à votre droite, entre les six volumes de la (POLIGLOTA) de votre compatriote Cisneros et :es (CRONICARIUM) de Nuremberg. ..."
3. "C'était la deuxième édition latine du (DE RE METALLICA) de Georgius Agricola, sortie des presses de Froben et Episcopius à Bâle, cinq ans seulement après la première édition de 1566.
Il poussa (l'expert) un grognement de satisfaction en allumant sa cigarette." Il serait fastidieux de continuer et j'aborde tout de suite mes commentaires.
1. Nous acceptons la réimpression de APOCALYPSIS CUM FIGURIS de Dürer parce qu'elle est est plus complète et améliorée par Dürer lui-même. C'est un magnifique exemplaire monté sur onglets et, de loin, l'oeuvre la plus importante du Maître. Elle fait partie de la deuxième fondation et nul n'est devenu fou par sa possession !
2. Notre exemplaire est la première édition, premier tirage. Le grand public comme les connaisseurs, sont tous impressionnés de le tenis entre leurs mains, alors que qui se soucie de la Vulgata Clementina, sinon des bibliophiles ?
3. Nous cherchons activement l'édition originale et nous avons négligé une édition postérieure, le deuxième, en vente à Drouot à un prix d'ailleurs modique.
Je ne parle pas en l'air. Dans ma collection de partitions originales, je n'ai que des premiers tirages de premières éditions, dont les légendaires Quatre Saisons de Vivaldi dont il n'existe que quatre autres exemplaires dans les bibliothèques nationales.
Les exceptions sont l'originale de l'Art de la Fugue de Bach, dont je n'ai que toutes les premières éditions de Nägeli. J'ai failli en acheter le seul exemplaire en mains privées, mais j'ai dû renoncer, underbidder frustré, car j'avais contre moi Bill Gates !
Dans la collection aujourd'hui entreposée dans les sous-sols du département de la musique de la BNF, figurent des oeuvres que même de grands musées n'ont pas comme par exemple les trois éditions simultanées de la Flûte Enchantée, ou l'édition originale avec la liste des souscripteurs et toutes le parties d'orchestre ayant servi aux premières représentations ! J'ai écrit que dans la Seconde Fondation nous avons des éditions incomparablement supérieures à celles qui font baver les bibliophiles de Arturo Reverte. Mais cela suppose que LH III tienne parole et qu'il joue le jeu avec moi.
Je ne me fais pas de mauvais sang pour la suite. LH III a toutes les qualités et l'appétit de culture indispensables pour commences une collection, qui dans des années ou des décennies, deviendra célèbre dans le monde et dignes de la grande dynastie d'où il descend. S'il me faisait faux bons, j'aurais alors les mêmes réactions que celles du pauvre Fargas, contraint de se défaire de ses livres bien-aimés pour sauver les plus précieux, que je viens d'énumérer plus haut.
Vous avez sous les yeux mes premiers tâtonnements sur Apple. On améliorera au fur et à mesure. Deauville, 3h34 Bonne nuit.
Wednesday, 6 May 2009
CHRONIQUE
A DEAUVILLE
Je profite de ces quelques jours de répit pour me reposer à Deauville. S'il m'est possible néanmoins de communiquer avec vous, mes chers internautes, c'est parce-que j'ai emmené avec moi un Apple que j'ai acheté pour cela.
Ma chère Sandrine m'avait prédit les plus grandes difficultés pour m'adapter à Apple, et on me dit que seul Emmanuel Dyan qui a enfanté du bloc, était capable de me tirer d'affaire. En fait, ainsi que vous pouvez le constater, au bout d'une journée, je parviens néanmoins à me débrouiller.
Un problème cependant. Il m'est impossible de trouver ma barre d'outils, ce qui fait que je ne puis ni changer la dimension des caractères, ni la couleur. "
C'est ainsi que chronique doit apparaître en large et rouge, et "A Deauville "en large, incliné et bleu, ne donnent rien.
Que faire?
Monday, 4 May 2009
« C’est certain, dès que l’économie américaine reprendra on sortira de la crise, cela prendra un an ou deux, pas plus »,
« Mon boulot c’est très compliqué, je suis très spécialisé, mais sinon je m’y connais bien en foot, vous aimez le foot ? »
« Ce mariage était formidable et quel plaisir de revoir cette famille si unie ».
« Non je ne suis pas croyant… Dieu, c’est une invention humaine, cela n’existe pas, vous ne le pensez pas ? »,
« Le réchauffement climatique, il faut qu’ils arrêtent, vous avez senti ce froid aujourd’hui ? »
« Les équations de Bertalanffy, c’est comme la physique de Newton, on sait à quelle vitesse la pomme tombe mais on ne sait toujours pas pourquoi. »
« Oui l’iphone est vraiment extraordinaire, il y a vraiment des applications pour tout, regardez ! »
Comme beaucoup d’autres, je suis plongé quotidiennement dans un bruit étouffant et loin de mes préoccupations réelles - en ce moment les fameuses équations de Bertalanffy, père de la théorie de systèmes. Heureusement, je trouve ici un espace pour retrouver ce que j’appelle l’extra-sensibilité c'est-à-dire un regard tourné vers la magie du monde, une recherche de vibration à l’unisson de cette réalité, une démarche qui permet de toucher l’Esprit qui a inspiré les œuvres de l’humanité.
Voici comment je voudrais contribuer à éclairer le mystère de la théorie des systèmes. En effet, la lecture des ouvrages qui traitent de ce sujet nous laisse sur notre faim. De même que la physique ne permet pas de comprendre pourquoi les corps s’attirent mutuellement (mais seulement d’exprimer la force de l’attraction en fonction des masses respectives et de leur distance), la théorie des systèmes échoue à décrire la nature du lien qui unit les parties au tout. En effet, pour que les parties manifestent des propriétés spécifiques à leur appartenance au système, il faut bien qu’il existe une relation, un lien qui les unisse, ou encore un vecteur de transmission des données du tout vers les parties. Quel est donc ce lien qui permet d’affirmer que « le tout est plus que la somme des parties » ? La théorie des systèmes n’en dit rien et pour cause : la plupart des organisations sont dépourvues de reliant apparent. Ainsi dans le développement embryonnaire de l’animal on peine à découvrir ce qui assure la coordination des cellules. Autre exemple : comment expliquer que le cristal se structure selon des formes si singulières ? Ces questions semblent aussi impossibles à résoudre que la recherche du lien gravitationnel : le fameux et toujours introuvable graviton.
La suite dans le corps du billet !
J'attends quelques appréciations supplémentaires pour commenter la fable des sept fils et vous livrer la suite des paraboles. Encore merci au Professeur Lussato pour sa confiance.
Continuer à lire "Repérez l’intrus : "
CHRONIQUE
Défense et illustration du mingei
La collection d'Art Populaire japonais ou Mingei a progressé. Le but étant de surclasser la célèbre collection Montgomery, amassée en trente ans, et de devenir le premier centre Mingei du monde, en dehors du Japon, nous disposons des recherches au Japon, que Monsieur Boudin a mené pour nous au Japon. Si Olaf nous suit, et Dieu sait l'effort que cela exige pour lui, le Centre d'UCCLE aura un musée prêt à fonctionner dès à présent. Comme les travux d'aménagement dureront encore une bonne année (les autorité Belges sont terriblement tatillonnes sur les permis de construire) je compte rapatrier dans l'actuel Musée du Stylo et de l'Ecriture, 3,Rue de Maupassant, actuellement fermé pour cause de hold-up et de vols de la part des gardiens, la collection Mingei. Les parisiens et les visiteurs de passage dans la capitale, pourront ainsi en profiter, et le renom d'UCCLE ne pourra qu'en profiter.
Le véritable problème est que les dernières pièces destinées à surclasser la collection Montgomery, sont extrêmement chères, à cause de leur ancienneté (toutes datant de Kamakura, à Momoyama) de leur qualité, et de leur rareté. Dans le corps du billet, vous trouverez des illustrations de ces pièces.
Commentaire sur la parabole de S***
J’ai lu avec intérêt la parabole de notre ami S*** et je lui ai longuement répondu lorsque après avoir enregistré à plusieurs reprises mon texte, la page web a expiré, et avec elle tout ce qui avait été sauvegardé. Mon fils a pu restaurer aujourd’hui le billet perdu, mais il part demain aux aurores, et Sandrine avait auparavant donné sa langue au chat. Je vais donc essayer de me remémorer de ma réponse à la parabole.
J’ai trouvé de l’huile pressée à froid, la seule qui soit bonne pour la santé, parce qu’elle n’est pas trafiquée et contient toutes ses vitamines. Rue de Rivoli. Ils ont deux variétés d’huile pressée à froid. Une vient de Corse. Elle est bien verte mais elle est moins goûteuse que celle qui vient de Sardaigne. Mais l’huile pressée à froid de Sardaigne est plus claire que l’huile pressée à froid en Corse. J’aime la Corse, la terre est rouge, la mer toujours bleue, mais il y a les corses. Il faut s’en débarrasser. Ils pratiquent la vendetta … corse, ils posent des bombes dans les villas des touristes, mais aussi des autres corses. Ils fichent rien, ils sont des italiens expatriés par Napoléon. Napoléon était un mythomane, comme le roi soleil et Hitler. C’était un italien qui a fondé la Corse pour se venger des Italiens qui le méprisaient à cause de sa petite taille. La Corse nous a envahi et dominé, mais l’huile d’olive pression à froid est bien verte. J’ai trouvé rue de Bucy une autre boutique de grand luxe et très chère. Ils ont une huile très très chère en pression à froid mais elle est jaune. Les autres que la boutique présente comme de grands crus ne portent pas la mention pressé à froid. Alors je me méfie. On ne trouve pas chez Hédiard ni chez Fauchon d’huile d’olive pressée à froid. Mais on m’a dit qu’on la trouve à la Vie claire à bon marché, et aussi chez le supermarché Champion au bas de ma rue. Mais ce sont des bobards parce qu’il n’y a pas écrit pressé à froid. Mais le livre de diététique de Sylvestre Bouchinet dit qu’il ne faut prendre que de l’huile pressée à froid autrement on s’empoisonne, on attrape le cancer, et des rhumatismes, et la cataracte. C’est terrible. Comment ils font alors les chômeurs et les clochards ? Heureusement qu’il y a la sécu qui veille sur eux. Mais le livre ne dit pas où on peut avoir de l’huile d’olive de première pression à froid qui soit bon marché. Il ne dit pas non plus où on peut avoir de l’huile de première pression à froid chère. Il dit seulement qu’on ne doit pas prendre de l’huile pressée à chaud. Ce soir je vais me verser dans un bol de l’huile de Corse pressée à froid, elle est plus verte mais moins juteuse que celle qui vient de Sardaigne. Dans l’huile je vais saupoudrer de sel, d’ail moulu, de cumin, de coriandre moulue, de poivre blanc moulu, de colombo et de gingembre moulu. Je tremperai dedans du pain poilane bien frais et je mangerai ça pendant la nuit. Les choses les meilleures sont les choses les plus simples disait à la télé Rika Zarai. Je suis d’accord. Quoi de plus simple que du jus d’olive pur sans rien pour le dénaturer ? … …
Vous trouverez ce genre de propos dans La Cantatrice Chauve d’Ionesco. Il faut voir ce spectacle au minuscule théâtre de la Huchette, où on le donne depuis des décennies. A défaut achetez le DVD que je vous ai conseillé. Il est excellent. Voici à présent un autre commentaire.
Chère, on t’envahit pour ton anniversaire mais on a voulu te faire une surprise à toi et à ton mari. – Tu ès très belle, tu sais, je ne sais pas comment tu fais à garder la peau aussi fraîche. Tu me diras le nom de ton esthéticien. – Ne dites pas de bêtises, notre chère ne se fait même pas tirer la peau, et puis elle porte un grand chapeau. – Quelle bonne idée, ça protège du soleil. On n’est pas bronzée l’été mais l’hiver, la peau est comme celle d’une jeune femme de quarante ans. – Mais il faut mettre un masque à bec pour éviter la grippe porcine. C’est difficile avec le fil du téléphone ; Attention au cellulaire, il donne le cancer. – Mais avec une oreillette… - Elle est sans fil donc elle capte les ondes léthales, c’est la mort lente ! – Il faut bien mourir un jour ma chère, c’est Nino Caprone qui l’a dit à la télé – mais les ondes de tout manière, on les a tout autour de nous – Vous croyez aux mediums ? – Il n’ya pas à croire, ça existe, qui le nie ? – Moi j’ai une très bonne voyante qui lit l’avenir dans les épluchures de pomme de terre. – Mais rien en vaut les prédictions du Sar Krishnapoïa, il est de passage à Rome cette semaine, et je peux vous mener chez lui, il est fascinant. – Mais que fait-on pour la grippe mexicaine ? – On dit la grippe A ma chère, il ne fait pas vexer les pauvres mexicains. C’est simple. Il faut éviter de s’embrasser. On doit simplement baiser le bout de vos doigts et avec ces derniers, effleurer le front de votre ami, ou de votre compagne. – Il exagère Berlusca, il est trop volage. Sa femme a raison. Je lui ai écrit pour la réconforter. Ma femme de ménage a son copain qui est le copain du chauffeur de madame Berlu. – Le copain, lui, il a conduit un professeur célèbre spécialisé dans la gériatrie. Il peut nous procurer des masques à bec. Il est tard. Il est 3h34. Le temps a filé comme une comète. – Il faut attendre généralement le mois d’Août pour le voir zébrer le ciel. En ce moment c’est plutôt la saison des tremblements de terre. – Quelle épée de Damoclès sur nous autres pauvres romains, j’ai fait construire un abri antisismique – c’est de la foutaise mes poulettes, il vaut mieux vous transporter à Bruxelles ou en Nouvelle Zélande. – Que la lune est grosse, on dirait un fromage français. – Signe de mauvais temps, quand elle est découverte. – Mais quand elle est couverte par un halo, c’est aussi un signe de pluie et de tempête. – Le mieux, c’est quand on ne la voit pas. On évite les coups de lune. – La lune me fait peur, elle porte sur les nerfs d’une femme aussi fragile et délicate que moi. – Ecoutez ce son de guitare, c’est poétique, avec ce ciel étoilé. Les étoiles brillent comme des diamants véritables cousus sur une robe de velours noir. – Quelle jolie comparaison chère, quelle imagination poétique. – Il ne faut pas le dire, mais j’écris des poèmes sur la solitude et sur l’amour. Un éditeur m’a promis de m’éditer, tant il a été ému. – Gratuitement ? –Gratuitement, sauf une participation aux frais d’impression de diffusion, de publicité et de restaurant à l’intention des journalistes de mode. –
Ceci ne vous rappelle rien ? Hé bien, revoyez Juliette des Esprits, un des plus beaux films de Fellini. A acheter absolument, ou à emprunter à votre meilleur ami, en omettant de le rendre, bien entendu. Je crois que c’est le meilleur commentaire au billet de S***
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Saturday, 2 May 2009
CHRONIQUE
Dans l'attente
La vie n'est-elle pas une éternelle attente : rèves, espoirs, confiance, appréhension, angoisse, méfiance, terreur, ne sont que des projections que nous attribuons au futur. Aujourd'hui, c'est la grippe A, la peur du chômage, d'être agressé et torturé par des barbares. Cela n'arrive pas qu'aux autres! Et cette attente nous sépare des autres, du carpe diem source de toute sagesse en des temps où les horloges ont perdu leurs aiguilles, l'argent est élastique et oscille entre inflation et déflation, où le moindre sursaut boursier nous laisse espérer la fin de la crise...
Herbe, dans un souci d'équilibre a cité des passages de la Tora, qui ne sont guère plus édifiants que les imprécations islamistes. Mais on pourrait en dire autant en lisant les écrits de l'inquisition. Ce qu'en revanche Herbe oublie, est que depuis longtemps, ces attitudes se sont amendées, l'Eglise a fait amende honorable, les juifs ont pu tuer, bombarder des innocents, animés par un esprit de vengeance et de peur. Mais jamais ces religions n'ont revendiqué, ni poussé à la torture et à la barbarie. Etablir une symétrie entre les camps de concentration staliniens ou chinois, et les bombardements alliés pendant la guerre, voire même l'horreur d'Hiroshima, est de la mauvaise foi ou de l'aveuglement. Les négationnistes n'ont pas fait autrement.
Je déteste tous les fanatismes, la négation des personnes et des contextes, et je me suis élevé avec force contre le nouveau pape. Mais une excommunication ne peut être mise sur le même plan que la lapidation lente jusqu'à ce que mort s'ensuive, ni - comme le faisait Saddam Hussein, la lente dissolution d'un corps vivant et conscient dans une baignoire d'acide sulfurique.
D'après Poumeyrol.
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