CHRONIQUE
SEUL AVEC MON MAC
Je suis toujours à Deauville, où le temps est superbe. Pluie le matin, soleil radieux sans un nuage dans le ciel, l'après-midi et le soir. Jusqu'ici je pensais qu'on exagérait toutes ces sinistres prédictions sur la pollution parisienne. Il suffisait croyais-je, que l'on avait toujours la ressource en guise de vacances de prendre l'air aux jardins Kahn, au prè Catelan ou à Bagatelle. Je me sentais épuisé comme un vieillard (ce que je suis après tout, mais j'ai tendance à l'oublier !) je me traînais, et je mettais cela, ce qui est bien naturel, sur le compte de mon état de santé problématique. Or depuis que je me trouve à Deauville, toute fatigue a disparu par enchantement, je dévore allègrément les kilomètres. Je retrouve les charmes du marché où chez Loulou le pêcheur vient offrir ses merveilles encore frémissantes. Une merveilleuse odeur de poisson frais envahit la halle du fond du marché, odeur qu'on avait oublié dans les restaurants de la Capitale et des meilleurs, pour ne pas parler des poissonniers qui vous vendent moins bien pour cinq fois plus cher.
Les odeurs ... Je me souviens avec une intense nostalgie du parfum de la mer, son écume salée, sur le sable jaune et chaud, constellé de beaux coquillages. C'était à Tunis dans la station d'Hamilcar, située juste avant Carthage. Ceux qui vont faire bronzette suer les plages de la Méditerannée aussi bien que des Caraïbes, ne connaissent plus ces senteurs d'écume salée si particulière, tuée sans doute par la pollution universelle des eaux, comme l'air frais et pur est chassé de l'étouffoir du bassin parisien. Et puis l'odeur des lanthanas, des belles de jour et des belles de nuit au crépuscule dans le jardin de ma tante à Carthage, celle des citronniers à l'Ariana, la senteur pénétrante du jasmin que les jeunes arabes, deux par deux, se tenant par le petit doigt, portaient à l'oreille ! Cela, m'a-t-on dit, se trouve encore à Grenade, comme à Seville et d'autres lieux intenses d'Espagne. Mais guère plus en France, ni en Italie, je suppose. Ne vous moquez pas trop de ces digressions d'un homme dont l'enfance fut comme un rêve parfumé dont vous aurez de la peine à retrouver l'équivalent dans notre société de loisirs organisés. Je suis influencé tout simplement par le récit du narrateur qui dans "Le Club Dumas", mêle passé et futur, fantasmagorie et fiction. J'en reviens à l'intitulé de mon billet : mon Mac et moi. Plusieurs remarques me viennent à l'esprit:
1. Tout ce que les possesseurs d'un Mac m'ont appris, c'est à allumer l'appareil, à quitter une application et comment fonctionne ma clé USB. Mais aucun de m'explique comment faire passer cette clé d'un signal rouge à un signal bleu clignotant, ni comment passer à Word. Tous les spécialistes contactés m'ont dit qu'il fallait m'inscrire et payer de 35 euros à 90 euros, ce que j'ai essayé de faire sans succès, jusqu'à ce que S```m'a appris qu'il suffisait tout simplement d'appuyer sur le logo Word !
2. J'ai finalement trouvé en tâtonnant comment faire passer ma clé USB au clignotant bleu ce qui me permet de vous adresser ce billet.
3. De même j'ai appris tout seul à me servir de ce merveilleux outil qu'est le McBook Air. Ceux qui m'ont dit qu'il me faudrait trois mois pour m'habituer à ce nouvel environnement, tout à fait différent d'un PC ne savent pas ce qu'ils disent. Il est évident que si je n'avais jamais appris à utiliser les ressources de VISTA, je ne me serais pas débrouillé ainsi en deux jours, sans mode d'emploi, et personne pour me guider. Allons donc !
4. Ce qui est extraordinaire pour quelqu'un tributaire d'orange, et d'un PC, c'est de pouvoir écrire sans arrières-pensées, sans devoir enregistrer à chaque paragraphe, sans passer obligatoirement par Word pour sauvegarder le texte, et en se résignant à la perte des images.
5. Non moins louable est l'ergonomie idéale du clavier. Touches douces, qu'il suffit d'effleurer, d'un réglage de pression bien calculé, (un pianiste sent cela), s'éclairant à l'obscurité.
6. En revanche je suis déçu par la faible autonomie bien inférieure des quatre heures déclarées. Je vous prends à témoin. La charge était à 100% lorsque j'ai commencé à écrire ce billet. Elle est tombée à 54%. Cela signifie que je ne pourrai pas pas parvenir jusqu'au bout ! je suppose que ceux qui ont dit cela n'écrivent pas des textes aussi longs que bien de mes billets.
7. Il faut que j'apprenne à mettre sur mon billet, comme sur Word, une barre d'outil qui me permette de choisir la taille et la couleur de mon texte.
Autour de moi la même ignorance. Les utilisateurs que j'ai contacté, n'écrivent pas de texte bien mis en page et en couleur. Il écrivent des messages de style SMS, ou ils n'écrivent pas du tout ! Que font-ils alors de ce merveilleux joujou?
Tout simplement, ils joignent l'utile à l'agréable, devise des temps présents.
L'utile : leurs comptes, leurs statistiques, leurs rapports, leur situation boursière, Google...
L'agréable : comme réservoir inépuisable d'images culturelles : la famille et les enfants, les copains lors d'un meeting, avec Véronique à la Martinique devant la mer bleue et des palmiers , Sibyll à Courchevel, en piste toutes dents dehors et lunettes noires immenses, Corinne aux Maldives, devant la mer bleue et des palmiers, bronzée comme du pain d'épices, un capuchon de papier sur le nez et d'immenses lunettes noires, les gosses et leur mère du deuxième lit, en train de poser devant leur châlet loué à Avoriaz, et pour les cadres supérieurs, avec leur supérieur hiérarchique et des collègues, dans le hall d'un palace de Dubaï, etc. etc.
Il y a aussi encore plus culturel comme la vue sur une table japonaise avec un assortiment de poissons crus et de papillotes de légumes exotiques, ou de geishas servant du boeuf de kobe (pour les cadres dirigeants). Ou encore, suprême apothéose avec le célèbre sumotori Yogi Tataye. Parmi les choses agréables de la vie, Google vous remplit de bonheur : charmantes vahinés, massages écologiques relaxants, adresses choisies de tout ce que l'imagination vous permet de copuler, le contact avec une inconnue (ou un mec) fascinants à l'autre bout du monde ! Tour ça mes chers internautes, que nul ne se soucie d'avois
t des mises en pages élaborées et boussées de signes colorés (rouges pour les notes, vert pour les citations, bleues pour les chapitres sous-chapitres. Je dois à présent apprendre a installer cette barre d'outils, à rendre opérationnel WORD et à faire marcher mon email.
Je continue à éplucher le "Club Dumas", et je découvre bien des astuces et des métaphores particulièrement complexes, bien supérieures au médiocre "Code Vinci de Dan Brown". Ce 9 mai 2009 0h10