« C’est certain, dès que l’économie américaine reprendra on sortira de la crise, cela prendra un an ou deux, pas plus »,
« Mon boulot c’est très compliqué, je suis très spécialisé, mais sinon je m’y connais bien en foot, vous aimez le foot ? »
« Ce mariage était formidable et quel plaisir de revoir cette famille si unie ».
« Non je ne suis pas croyant… Dieu, c’est une invention humaine, cela n’existe pas, vous ne le pensez pas ? »,
« Le réchauffement climatique, il faut qu’ils arrêtent, vous avez senti ce froid aujourd’hui ? »
« Les équations de Bertalanffy, c’est comme la physique de Newton, on sait à quelle vitesse la pomme tombe mais on ne sait toujours pas pourquoi. »
« Oui l’iphone est vraiment extraordinaire, il y a vraiment des applications pour tout, regardez ! »
Comme beaucoup d’autres, je suis plongé quotidiennement dans un bruit étouffant et loin de mes préoccupations réelles - en ce moment les fameuses équations de Bertalanffy, père de la théorie de systèmes. Heureusement, je trouve ici un espace pour retrouver ce que j’appelle l’extra-sensibilité c'est-à-dire un regard tourné vers la magie du monde, une recherche de vibration à l’unisson de cette réalité, une démarche qui permet de toucher l’Esprit qui a inspiré les œuvres de l’humanité.
Voici comment je voudrais contribuer à éclairer le mystère de la théorie des systèmes. En effet, la lecture des ouvrages qui traitent de ce sujet nous laisse sur notre faim. De même que la physique ne permet pas de comprendre pourquoi les corps s’attirent mutuellement (mais seulement d’exprimer la force de l’attraction en fonction des masses respectives et de leur distance), la théorie des systèmes échoue à décrire la nature du lien qui unit les parties au tout. En effet, pour que les parties manifestent des propriétés spécifiques à leur appartenance au système, il faut bien qu’il existe une relation, un lien qui les unisse, ou encore un vecteur de transmission des données du tout vers les parties. Quel est donc ce lien qui permet d’affirmer que « le tout est plus que la somme des parties » ? La théorie des systèmes n’en dit rien et pour cause : la plupart des organisations sont dépourvues de reliant apparent. Ainsi dans le développement embryonnaire de l’animal on peine à découvrir ce qui assure la coordination des cellules. Autre exemple : comment expliquer que le cristal se structure selon des formes si singulières ? Ces questions semblent aussi impossibles à résoudre que la recherche du lien gravitationnel : le fameux et toujours introuvable graviton.
La suite dans le corps du billet !
J'attends quelques appréciations supplémentaires pour commenter la fable des sept fils et vous livrer la suite des paraboles. Encore merci au Professeur Lussato pour sa confiance.
Il me semble pourtant que l’on peut découvrir l’explication de la structuration des organisations par un tout autre chemin… un chemin que l’on peut facilement pressentir à notre échelle : l’échelle des organisations humaines. En effet, nos sociétés sont incontestablement des organisations et les organisations d’humains également ne contiennent pas de liant apparent. Ce qui fait fondamentalement qu’un individu adhère et participe à une société, y trouve sa place et assume son devoir social, c’est qu’il sait et qu’il accepte cette place qui lui est assigné par le sort, la naissance ou l’éducation. Bien avant de reposer sur des éléments centralisateurs d’organisation les systèmes sociaux humains reposent avant tout sur l’intégration du code organisationnel dans chacune des composantes de la société. Ainsi, la fonction sociale d’un individu est rarement déterminée par décret présidentiel. C’est de lui-même et comme fruit de son éducation que l’individu va se reconnaître comme membre de la société et sa fonction sera déterminée par un ensemble de circonstances qui s’apparentent à des procédures préformées et non pilotées.
Peut-on imaginer qu’il en soit de même à l’échelle biologique ? Bien entendu ! Cela est même démontré par de nombreuses recherches : les cellules au cours du développement embryonnaire se spécialisent tout en intégrant un nombre considérable d’informations relatives au corps vivant qu’elles composent. Il n’y a donc pas besoin de coordination centrale pour assurer le développement embryonnaire puisque chaque cellule « sait » à quel stade se trouve le corps. En fonction de son emplacement, la cellule pourra alors se destiner en fonction d’une part de ses informations sur le tout organique et par ailleurs en fonction des cellules situées dans son voisinage immédiat et de certaines procédures biologiques. A aucun moment n’apparaîtra de corps organisateur. C’est ainsi que des masses biologiques considérables comme les arbres peuvent se structurer sans avoir le moindre besoin de cerveau. Même chez les animaux, le cerveau va surtout contribuer à faire fonctionner les sens c'est-à-dire le rapport au monde externe et non à assurer le bon fonctionnement du métabolisme.
Peut-on imaginer une pareille étrangeté au niveau de la physique quantique ? Est-ce que la gravitation qui n’est autre que la manifestation immédiate de l’organisation en système des corps physiques pourrait provenir d’une forme de « conscience » de la matière qu’elle appartient à un tout ? Evidemment, cette conscience de la particule d’appartenir à un système planétaire et solaire ne se traduirait pas par une information sous forme de « valeur » intellectuelle ou de « marqueur » biologique mais sous forme d’un « signe » physique. Il existerait une sorte de vibration commune aux particules en interaction gravitationnelle, comme un signe de ralliement. Ce signe physique commun aux matières en relations gravitationnelles s’estomperait progressivement des particules s’éloignant du cœur gravitationnel. Le mystère de la gravitation pourrait donc être découvert en observant par exemple d’infimes changements dans la structure de particules s’éloignant de l’attraction terrestre dans une fusée. On pourrait ainsi découvrir le chant du Monde.
Poursuivons justement nos analogies en nous intéressant à un autre système : le monde lui même. Le monde n'est-il pas composé de galaxies lesquelles s’éloignent progressivement les unes des autres selon un ordre systémique mis en équation depuis bien longtemps. Soit cette organisation est pilotée par un Dieu aux multiples mains qui poussent les galaxies dans un mouvement parfaitement coordonné soit les galaxies elles-mêmes « savent » qu’elles font partie de l’univers et certaines de leurs caractéristiques témoignent de ce savoir.
Finalement si le monde est bien une cascade de parties formant système devenant à leur tour partie d’un niveau suivant d’organisation et si le ciment de cet ordre général est la conscience de chaque partie de faire partie de son organisation, c'est-à-dire que les ensembles existent par ce que les parties qui les composent y croient et y adhèrent alors on s’interroge lourdement sur le destin et la pérennité d’un monde humain où l’on est porté à ne plus croire en rien.
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