Bouillon de culture
Sunday, 30 November 2008
CHRONIQUE
Le prix des choses
Demain je pars à Genève avec S*** et C.Burgan. Destination : la plus grande et prestigieuse vente numismatique de tous les temps. Les estimations étant fixées à dix fois la valeur habituelle, des pièces légendaires sont apparues. Selon M.Baron, expert de la vente, ce qui esr le plus cher montera, ce qui est moins cher baissera fortement. J'ai passé toute la nuit à confronter le point de vue de B*** , de S*** , de Baron et des autres.
En fait le choix obéit à trois logiques distinctes :
- Le point de vue de l'investisseur, auquel cas ce sont les iii et les iiii qui doivent être privilégiés.
- Le point de vue des experts et grands collectionneurs visant à légitimer toute la collection potentielle ou actuelle.
- Le point de vue du grand public qui recherche le spectaculaire ou des histoires à se raconter.
Deux pièces répondent au premier point de vue : la chouette et Hadrien.
Voici la chouette :
Contrairement à ce que déclare le catalogue, il existe plus de pieces en circulation qu'on ne le croit. Notamment celle de la Bibliothèque Nationale de France n'a pas été mentionnée. C'est dû au fait que cette pièce n'a pas été publiée. Mais sachant que la BNF est le premièr réservoir mondial de pièces grécoromaines, et compte tenu de l'importance de l'exemplaire en question,les organisateurs auraient dû se mettre en contact avec le conservateur comme je l'ai fait moi-même. Voici un problème constant dans l'évaluation du nombre d'exemplaires.
Le second clou de la vente, celui pour lequel de nombreux amateurs se battront, et qui pourrait même dépasser le million de SF, est la pièce réputée la plus belle de l'époque romaine. On y admire l'expression un peu pensive de l'empereur, image de la tolérance et de la sagesse incarnée, tel que Marguerite Yourcenar, citée dans le catalogue, nous l'a depeint.
Voici à présent ce que les monnaies peuvent nous apprendre de leur côté.
Voyez cette dame. C'est Sabina,la femme d'Hadrien. Autant ce dernier aimait sa mère, autant il était odieux avec sa femme qu'il trompait aux yeux de tous, aussi bien avec des femmes mariées que de jeunes gens comme Antinoüs. Il ne supportait cependant pas la moindre incartade chez Sabina et il l'isolait de tout contact significatif. On dit que voyant sa fin prochaine, il empoisonna la makheureuse, ou la força à se suicider. Pour ceux qui douteraient de la hauteur de vues de Hadrien, voici un Drachme frappé à Alexandrie en 134-135 et représentant son sigisbée.
Le prix des choses
Ceci dit, je suis perplexe devant les prix que risquent d'atteindre les monnaies phares de la vente. On murmure qu'ils partiraient à 500 000 FS pour atteindre (pour le sage Hadrien) 1 500 000 à 2 millions de FS (soit autant en euros en comptant les frais). Il est interessant de se demander ce que l'on peut avoir pour ce prix dans les autres départements des deux fondations : manuscrits à peinture, Livres rares et Grolier, mingei, art d'océanie, statuaire chretienne du moyen âge, emaux de Limoges, Chamanisme du grand nord, chamanisme nepalais, partitions musicales, manuscrits musicaux, paravents.
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Saturday, 29 November 2008
CHRONIQUE
Notations
Aujourd'hui, la journée était bien remplie. J'ai tenu à revoir les manuscrits miraculeux de Heribert Tenschert et de faire partager mon émotion à S*** et à Michel, mon chauffeur, toujours avide de sensations culturelles.
Ci-dessus de gauche à droite, S*** et les enfants, Heribert Tenschert et Bruno Lussato.
Nous avons tous ressenti le même émerveillement, avec un sens du miraculeux qui impregnait les pages aux lettres d'or du livre d'heures de Ramo de Ramedellis (Padoue, 1380) le seul connu au monde. Merveilleux comme le Livre de Kells en ce qu'il semble avoir été fait par des anges et non une main humaine.
Un autre livre étonnant était ce Fiore du Virtù (Modène 1340) de l'atelier de Tomaso da Modena, fait pour le Podestà de Modène Bertran del Pogetto. Ce qui frappe est la combinaison de couleurs profondes de bleu lapis lazuli, de vert et de brun sépia avec des bordures oranges. L'état de fraîcheur est incomparable, comme tous les livres de Tenschert, et les 35 miniatures sont autant de tableaux indépendants du texte.
Autre merveille, l'Armorial de la Toison d'Or commandé sans doute par Charles Quint et comprenant cinq miniatures pleine page très expressives, dans le style de Simon Bening, représentant les premier souverains de l'ordre accompagnés par leur blason en pleine page à quoi il faut ajouter 185 armoiries. Une erreur stupide du copiste remplaça Wilhelm von Nassau, par Guillaume comte de Nassou. Or ce dernier était l'ennemi juré de Charles Quint. C'était comme représenter le marquis de Sade, au Paradis! En conséquence, il n'était plus question d'offir le manuscrit à Charles Quint, sans quoi il eût fini dans les propriétés royales!
Il serait trop long d'énumérer les autres chefs d'oeuvre, dont un maître ressemblant au Bourdichon des Heures d'Anne de Bretagne, mais bien antérieur et de facture supérieure.
Et une bible de 48 lignes, incunable magistralement enluminé, de Schoeffer de Mayence, le collaborateur de Gutemberg, daté du 14 Août 1462.
Je m'en vais à Genève Ludi soir avec mon ami S*** et Claude Burgan pour assister à la vente.
Cet après-midi je suis allé voir l'exposition Tàpies chez Lelong, rue de Messine, et j'ai appris que l'artiste est atteint d'une terrible affection: la macula. C'est une tâche noire qui apparaît au centre de la rétine et qui envahit peu à peu le champ de vision. C'est comme la surdité chez Beethoven : une tragédie et un ascèse. Les dessins et sculptures exposés étaient intéressants, mais aucun n'était comparable à la force des pièces anciennes. Aucun ... Sauf un. C'est une sculpture en terre cuite émaillée assortie d'une croix et de multiples incisions. La force de cette oeuvre dominait toute l'exposition et elle figure parmi les plus émouvantes et la plus puissante de ce que je connais de lui. Si j'avais eu 150 000 euros, et trente ans pour en jouir et assister à sa reconnaissance, je me serais précipité ! Mais je suis loin d'avoir l'un et l'autre et je me contente de rêver.
Sandrine est venue me voir resplendissante. Elle va au bal des débutants (comme adulte bien sûr) et j'en profite pour vous présenter ma muse préférée !
Cet après-midi, nous sommes passés Marina et moi, devant une présentation de la vente du 4 décembre. Nous avons été frappés par la puissance funèbre et saisissante des stèles funéraires de Borneo. Mimi de Bourbet se demande avec suscpicion comment des bois en un tel état de conservation, datant du XIIe siècle dans une lande battue par les catastrophes climatiques, peut se trouver dans un tel état! La réponse se trouve peut-être au musée du Qaui Branly. Nous irons y faire un tour demain.
Un poteau funéraire. Modang. Telen river. Kalimantan. Borneo. XIIe-XIIIe siècles.
Poteau funéraire fortement stylisé, presque abstrait. Voir ci-dessus.
Nous avons trouvé également un objet destiné à la collection monétaire : un rouleau de plumes d'un sucrier cardinal. La longueur, la finesse des plumes et la beauté de leur couleur, les fils ornés de coquillages, permettent d'acheter un service, un beau cochon ou une épouse. Il provient des îles Salomon, .
Pour terminer avec cette vente, voici une très impressionnante tête d'un monolithe en basalte, Ejagham, région de la Cross River, Nigeria. Elle a été répertoriée alors que le monolithe était entier. Bien que cette tête n'appartienne pas à un pôle réservé à l'Océanie, il peut constituer un jalon dans la ligne de la spiritualité.
A demain et bonne nuit,
votre Bruno Lussato
Wednesday, 26 November 2008
CHRONICLE
The second Foundation
The scope of this paper, is to define what would be such a foundation. I mean a foundation that would be both the opposite ad the complement of the Uccle's foundation. The sponsor of this small foundation is the Institute of System's Development, ISD-Geneva © but I'm doubtful as it concerns the financial and cost side. Although the maintenance costs are extremely low, the invested capital would be very high according to the small size of the exhibition rooms. This is due to the expensiveness of the collections. On the other hand, the foundation could attract sponsors because it's financial schok-proof. In fact he value of its objects is less affected by a monetary disaster, that most of other investments Irreplaceability indicator ii is high. (ii indicates the uniqueness and the importance of a good).
Antoni Tàpies: imaginary writing
Like the first Foundation in Uccle (Belgium), the second Foundation ultimate goal is to open the mind of ordinary people as well as experts, but it calls to intellect and history of human thinking rather to feeling, aesthetic sense and spirituality.That comes from its scope. In fact the departments of the second formation are numismatics, calligraphy, evolution of writing and printing processes, from the first manuscripts and books of hour to the Grolier library in witch every book harmouniously combines an apex of superior bindings, of genial printing and paper, and excellence of texts. To possess a Grolier Book is a honour for a public library, and the second foundation has three of them, collected during half a century.
Above : Zantani, numismatic plates. From Grolier library.
Another very important department of the second foundation consist in a gathering of major books, first edition in their first printing. Most of them are as legendary as the theories of Copernicus and Galileo Galilei, or the letter of Colombo to the king of Spain, announcing the discovery of America. We have too some masterpieces like the first illustrated edition of Dante Divina Commedia with the complete engravings of Botticelli, done for this edition. The illustrated manuscripts are also of a impressive quality, like the Alexander conquests.
Above, Quinte Curce, history of Alexander the Great. Ca.1460, manuscript on paper.
As unexpected as it can be, most of the visitors are more impressed by an illustrious book or a book of hours than by a virgin of the XIIth century ! . Therefore, the public of the second foundation may be more numerous than the first foundation one's.
Above, Copernicus, first edition, first printing. 1542.
The second foundation is physically too small to permit seminars or mass manifestations. as the first one. But it receives scholars and educated people who want seriously improve their knowledge.The ambiance is very convivial and evokes the silence and humility that you could find in old monasteries.
The only personnel of the second foundation consists of two educated and enthusiastic guides, which are too responsible of the cleanliness of the place, an an administrative half time, competent and fond of our institution. I experimented such a low costs organization in my former Center of Montfort l'Amaury, and it worked perfectly well.
The nodes (or poles) and the lines.
Unlike the first foundation, there are not such a concentration of specialized objects to compete with great institutions as the Getty's. For example in the first Foundation we have a japanese Mingei department, which aims to completeness and competition with european museums. Thus we have no specialization on Greek coins, like the Alpha Bank Collection, but only a line, which allow to compare the evolution of monetary system, as a metaphore of our crisis.
In spite of its low costs of maintenance, and its small scale, the foundation is very expensive. For instance the Gutemberg Bible, when it is available, is worth 40 millions of euros. Our strategy is responsible for these high investments. To attract people and command respect of specialists, we must acquire unique or very rare items like the Grolier's or the Divina Commedia illustrated editions. (No exemplar in private hands.
Above : Bill Viola handwriting.
The costs of such an investment, that in spite of its stability, exceeds the budget of ISD, unless we find a miracolous sponsor !It's why I prefer to call this small Foundation, an utopia.
Do you want to help me? I need only some millions of euros. Thanks and good night.
Bruno Lussato
Saturday, 22 November 2008
CHRONIQUE
La désinformation des honnêtes gens
et autres réflexions à bâtons rompus.
Ce n'est point de la subtile désinformation fabriquée, pratiquée et diffusée par les professionnels en la matière, qui ne sont que rarement des barbouzes, mais de celle qui émane de votre collègue de bureau, vous savez qui. Mais oui c'est lui avec ses cheveux blonds coupés à ras, ses grands yeux sans malice, sa poignée cordialement gauloise, et son sourire si franc, que vous n'y voyez malice.
C'est aussi votre médecin, votre avocat, votre marchand préféré de saucisses ou votre antiquaire qui vous sert quotidiennement sous les bâches du marché de Deauville. Le grand problème est de détecter les failles de la désinformation, la fêlure, la petite contradiction interne. L'autre grand problème est de rompre avec le traitre! Mais qui retrouverez vous pour le remplacer? Un encore plus franc-honnête, ou un à qui on donnerait le bon Dieu sans confession? Graves dilemmes qui m'ont occupé ces jours-ci.
Mes tribulations à travers les nombreuses spécialités que j'ai dû explorer pour mes fondations m'ont apporté bien des enseignements sur les demi-mensonges et les demi-vérités prodiguées par les marchands. Ceux-ci pratiquent une sorte de malthusianisme envers leur collègues, mais ils risquent de perdrent la fidélité de leur meilleurs clients potentiels, ceux qui ne songent pas à marchander, mais sont avides de connaissance. Et s'il et un domaine où les mensonges ont les jambes courtes, c'est bien celui-là.
M. Baron me propose pour 125 000 FS le colosse de RHODES en vente chez Vinchon pour 38 000 €. Certes, on ne peut nier que le premier exemplaire soit meilleur de style et de netteté de frappe. Mais Mme Berthelopt me fait remarquer que la fleur a subi un beau coup. Je ne l'avais pas remarqué, mais à présent je ne vois plus que lui. Je téléphone à Baron, qui a été frappé d'un aveuglement sélectif : il ne voit pas le coup! Il prétend qu'il n'existe pas, mais qu'il va se renseigner.
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►Voir ci-contre la photographie du choc
En ce qui concerne la pièce gauloise de Paris, dont on nous dit qu'il n'y a que dix exemplaires, j'apprends que le modèle comprend six variantes, nommées classes. L'ex.Vinchon du mois d'octobre appartenait à la classe 5, celui de Genève, à la classe 2. Qu'est-ce que cela signifie? Il y a bien une étude qui fait foi, mais nul ne l'a. Difference de prix : entre 75 000 FS et 15 000 euros !
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Ceci est une bonne mise en garde contre les chausse-trappes qui guettent l'évaluation ii. ii dépend de la rareté de l'objet, mais qu'est-ce qu'un objet? Faut-il compter d'infimes variantes comme autant d'objets? Cela permet d'affirmer aux organisateurs de la vente de Genève qu'ils présentent une pièce extrêmement rare.En fait le premier parisiis. est un classe 5, infiniment moins rare et moins abouti que le classe 2 du second, ce qui explique une forte différence de prix.
LE CAS DU BREVIAIRE DU XIII ème siècle.
Ce prestigieux document vient de se vendre à Drouot (vente du 18 Novembre 2008). Bréviaire à l'usage de Paris. Début du XIVe siècle en un fort volume in-8o (127 x 195 mm) de 527 feuillets de parchemin calligraphiés et enluminés, reliure du XVe siècle.
J'avoue avoir été désagréablement surpris par la qualité de la reliure et surtout son état, et la taille réduite des feuilles qui généralement exigent de grandes marges. Restait à scruter l'imagination et le style des feuillets. Signalons cependant que ce bréviaire estimé 100 000 / 150 000 € a été vendu à X*** pour 1 500 000 € soit 1.800 000 € et remis en vente pour la modique somme de 30 000 000 €. Je m'abstins au grand soulagement du marchand qui l'avait acheté, car elle était promise à la puissante fondation G*** avec qui il voulait entretenir les meilleures relations, et on le comprend.
Voici un exemple de feuillet.
Comparons cette page à un manuscrit présenté par le marchand le plus célèbre pour sa sophistication et son exigence de qualité, ... pour ses prix également. Je veux parler de Héribert Tenschert
Il me propose une Bilia Sacra; Paris ca. 1250-1260 en deux volumes. Manuscrit enluminé sur peau de vélin avec 81 initiales historiées et plus de 80 initiales ornementales. Etat imessable et pratiquement non rogné. Sur brun et rouge sur parchemin, en une textura gothique. Bien que de Paris, elle a été illuminée peut-être à Rouen ou par des Maîtres du Nord.
Elle comporte des centaines de figures fantastiques dans les marges, et cite des éléments figuraitfs (dragons, serpents, personnages de fable). 683 pages dont une double page en parchemin comme frontispice. Le volume I a une reliure ancienne, le volume II moderne. Folio (ca 290 x 192 mm), complet. Reliure par Devauchelle dans le style du XVe siecle.
Il est incontestablement difficile de départager les deux livres. L'un a une reiure d'époque ( en pietre état ) et une beaucoup plus grande richesse mais plus petite et un siecle plus tard, ce qui ne se voit guère à l'oeil du public.Elle coûte 3 000 000 € .L'autre a une reliure en pastiche, et plus de sobriété, de grand format et ne coûte que 12 000 €.
BIBLIA SACRA TENTSCHERT
LETTRINE BREVIAIRE DROUOT
Comment départager les pour et les contre le manuscrit G*** ?
Je vous laisse chercher et je vous dis bonne nuit.
Bruno Lussato
Tuesday, 18 November 2008
CHRONIQUE
Une visite à Genève
Mon ami S***, qui en mon absence prendra en vharge ce blog, et moi-même avons été à Genève voir Franck Baldacci un passionné de numismatique qui pendant deux ans de travail acharné a rassemblé les chefs d'œuvre en vente dans la vente du 2&3 décembre 2008. Nous avions vu le catalogue et voulions examiner les quatre pièces maîtresses de la vente. Ce qui m'attirait le moins était Hadrien. Claude Burgan m'avait affirmé avec bon sens, qu'à défaut de cette pièce, vendue à un prix exorbitant, on en trouverait celle d'un autre empereur tout aussi belle. Cette pièce avait déjà été mise en vente plusieurs fois, signe de spéculation mortifère, et qu'elle était parfaite, mais d'un prix ridicule, point de vue partaagé par mme Vinchon et par tous les numismates sérieux. Par acquis de conscience nous demandames à la voir. Ce fut un éblouissement ! Non seulement l'exemplaire était parfait, mais il s'en dégageait des ondes positives totalement insoupçonnables en voyant la photo. L'expression empreinte de bonté et de sagesse du vieil empereur était fascinante. M.Baldacci nous dit que certains amateurs étaient restés en arrêt devant ce momument pendant une demi fournée,fascinés, et je puis le comprendre. Nos yeux à S*** et à moi, ne pouvions détacher notre regard de cet homme qui semblait vivre. C'était la plus belle monnaie que nous eussions vu, mais plus que cela, un monument d'une portée universelle. Aucune autre pièce ne pouvait égaler une telle spiritualité. D'ailleurs sans loupe elle était encore plus impressionnante qu'avec une loupe, ce que nous avons constaté avec d'autres pièces très fortes.
Ci-dessus, Hadrien.
Après nous vimes la chouette en or. En dépit de son extrême rareté nous fumes moins impressionnés que par celle en argent.Celle-ci, comme Claude Brgan me le fit remarquer avait un défaut à l'avers: une double frappe :
Le détail ci-contre escamote la double frappe qui est bien visible à la vue, bien que peu gênante.En définitive, ce qui prime est largement l'état exceptionnel de fraîcheur de cet exemplaire; évalué à 20 000 € alors que la pièce rarissime en or, moins impressionnante est évaluée à plus de 400 000 €
Le revers a été utilisé pour illustrer le catalogue.
Comparez avec la version rarissime en or:
Un cas très interessant est celui du premier humain romain à être représenté sur une monnaie:
Il est décrit comme suit : Titus Quinctius Flamininus, 196 BC. La première monnaie antique à représenter un romain de son vivant. D'une extrême rareté, une monnaie spectatculaire et superbe. Provien de la coll. Nelson Bunker Hunt, Sotheby's New York 19.06.1990. 10 ex. connus à ce jour dont 4 dans des musées. Est. 200 000 FS
Voici à présent un autre de ces exemplaires vendu le 11 et 12 decembre 2006 chez Numismatica.
En voici la description: Romains une monnaie historique exceptionnelle tant par son importance historique que son état de conservation. Superbe exemplaire. Pour les Grecs comme pour les Romains, seuls les dieux pouvaient figurer sur les monnaies et ne pas respecter ce principe revenait à commettre un véritable sacrilège.10 exemplaires connus à ce jour dont six entre des mains privées. Cet exemplaire est indubitablement le plus beau de tous. En 1955 àl'occasikon de l'entrée de cette pièce dans les collectiopnsbritanniques,R.A.G.Carson déclara que c'était "l'une desplus notables acquisitions du Departementet certaienemtn la plus importante pièce ajoutée aux séries romaines". L'estimation de 250 000 FS fut pulvérisée : la pièce se vendit 460 000 FS ! Ce qui signifierait que les 200 000 FS de l'estimation est un point de départ ridiculement bas.
Un point me tracassait et je m'en voris à Baldacci : comment deux pièces peuvent être qualifiée de "plus beau", il faut donc en déduire que celle présentée à la vente du 2 decembre 2008 est inférieure à celle de deux ans auparavant.
Baldacci semblait embarrassé : il expliqua, un peu confusément que l'expression de la pièce présentée était plus douce, plus ronde que la précédente, plus agressive. Et vous, chers internautes, qu'en pensez vous. Il reste que les deux sont splendide et d'une importance historique qui va avec l'évolution. Titus avait en effet conquis les faveurs des Grecs d'Europe en leur donnanty la liberté au lendemain de la défaite macédonienne sur les Cynocéphales. C'est pour honorer leur bienfaiteur que les,Grecs émirent ces magnifiques statères en or.
Mais ce qui nous frappa au plus haut point et qui ne ressort pas du tout dans les reproductions, ce fut les pièces archaïques de Macédoine tel ce tétradrachme d'argent vers 500 BC où on voit un lion attaquer un taureau qui s'affaisse est probablement la pièce la plus ancienne d'Acanthe, dotée d'un haut relief. Un chef d'oeuvre de finesse et de brutalité.'Un superbe exemplaire à patine de médailler. FS 75 000.
Ci-dessus, on reconnaît la force des monnaies archaïque qui apparaît avec plus de force dans l'attaque du taureau par le lion.
L'impression produite par cette minuscule monnaie est indescriptible. Par quel miracle peut-elle nous impressionner comme s'il s'agissait d'une statue de génie? Le très haut relief et la patine jouent sans doute leur rôle et l'état de conservation aussi, qui respecte tous les détails. Mais ceci n'explique pas tout. Voyez par exemple ci dessous ce homme à tête de loup, un statère delectrum de Cysique, vers 500-475 BC, " une création époustouflante, entre le monstrueux et l'harmonieux. Superbe exemplaire de cette monnaie exceptionnelle". FS 100 000.
Ici encore on perd l'effet extraordinaire que produit la pièce, même (et surtout) sans loupe. Mais voyons une pièce de la même provenance mais 50 ans plus tard:
Dans le catalogue elle est qualifiée de "composition pleine de finesse et d'élégance" et elle évaluée comme la précédente FS 100 000. Mais nous sentons qu'avec l'avènement de l'esthétisme qui trouvera son apogée avec Syracuse, on perd vitalité, puissance et émotion.
Pour terminer, voici un dinar de 862 - 866, de la plus grande rareté. Il s'agit de la première monnaie d'or frappée à la Mecque, évaluée 50 000 FS.
J'ai alors demandé si on ne pouvait pas trouver des pièces à un prix plus abordable, hors mode. On me montra une pièce datant de Charlemagne, un denier de Trévise très rare de 771 à 793, pour 10 000 FS.
Nous tombames en arrêt devant un ducat non daté de Fernand d'Aragon frappé à Naples, un très beau portrait (rnv. 1458-94).
Ainsi s'acheva notre visite. Le rêve serait devenu réalité peut-être en d'autres temps et même voici moins d'un an. Mais au fond, l'important c'est de se bercer d'illusions agréables, quand en même temps elles vous apportent de la connaissance et vous font aborder des territoires lointains et ignorés. J'espère que ces billets numismatiques vous ont interessés, et je vous avouerai que j'ai acheté un grand coffre numismatique, qui ne contiendra hélas, qu'une seule monnaire : ma chère aréthuse de Evainetos. Comme la nature,ainsi que les placards, ont horreur du vide, je trouverai bien quelque chose de très abordable à des bourses modestes et non deshonorant pour remplir ces jolis tiroirs garni de faux velours rouge et gainés de vrai cuir!
Dans le corps du billet, j'essaierai de comparer une magnifique tête de face proposée par Vinchon, à d'autres provenant de salles des ventes.
Bonne nuit,
Bruno Lussato.
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Sunday, 16 November 2008
THE CHRONICLE
The second foundation
THE ULTIMATE GOAL, THE WHY
The scope of the second foundation is to enhance the creativity and cultural level of the ordinary, and to gain the respect and recognition by great experts.
The scope of the foundation is also to infuse enthusiasm and a deep understanding of arts, science and history to people of all conditions and level. It is to say to those who possess the genuine will to progress in the knowledge of human thinking at its highest level. Such will is rare, because most of humans in our consumable and distraction era are passive. It's why we must severely limit the number of visitors, accordingly with the restricted space of the second foundation. On the other hand, they can see and appreciate in a very intimate and convivial way, the exhibited items.
THE ULTIMATE GOAL, THE HOW
The structure of the second foundation is similar to that of the Uccle foundation in Belgium. (Fondation Lussato - Fédier). It consists in a network rather labyrinthic comprising two kind of elements : the lines (or strings) and the nodes.
THE LINES
The items are distributed in sequential paths. For exemple in the Second Foundation, all the coins belong to different epochs and geographic areas, when in most the collections they are gathered in specialities such as greek or byzantine pieces. This is necessary as we do not have the funds to encompass the whole range of the matrix time-space of the monetary production. Keeping this exemple in mind, we could consider the diachronic order who distributes coins from 550 BC to the Euro, like a convénient time scale. All the historical and artistic-scientific events can be illustrated by a corresponding coin emission. But there is another way to decode the coin diachronic line, which is much more interesting. It can perfectly explain the terrific crisis which is at his beginning. It is more than a metaphora : it represents directly, without any cosmetic artifice to cover the financial civil servant tracks.
In the second foundation the lines are complementary to those of the Uccle foundation. They are brain-oriented, i:e they deal with evolution of thinking in art, science, philosophy and history. The paper and the ink are the major vehicles to convey communications. We will collect all which is related to the writing, personal and collective. These lines are : calligraphy, paper museum of Tokyo, manuscript books, first incunables and first editions of the major events, evolution of binding from the middle age to modern artists.
THE NODES
A node is a concentration of items of a single specialty, which aims to completeness. The scope of the node, is to gain reputation to both experts and scholars and to laymen. A node must rivalise with the most prestigious institutions and to encourage men of even remote countries to visit the foundation. An exemple of node in the first foundation, is the Mingei, popular craftmanship ancient and modern. Now we assist in Paris to a plethora of exhibitions on Mingei. But these pieces come from Japan and The States. When these interesting exhibitions will come to an end, there will be no one single place to admire masterpieces and litterature about Mingei ... except in the Uccle Foundation. It is what marketing people calls a niche. Such niches will permit the foundation to developp nodes, which otherwise would be too expensive.
At the present time it is yet difficult to fix our nodes without the cooperation and support of our sponsors. Nevertheless we can make suggestions, after an extensive view on the market. Even though Marina Fedier is in charge of the selection and purchases of works of arts, in the second foundation Bruno Lussato will be incharge of this function. His knowledge justify this responsability and he must have carte blanche in the limits of a declared program. The nodes could be :
- Bindings from middle ages to modern epoch.
- Masterpieces of monetary historical and aesthetic value
- First editions, from Copernicus to Einstein, from Dante to Pouchkine. They cover the following sections :
- Science and mathematics
- Discoveries and travels
- Medecine
- Philosophy
- Litterature and poetry.
Bruno Lussato began three nodes :
- Grolier, Mayeu and two other very rare and important books. (Binding)
- Divina commedia (litterature)
- Evainetos decadrachm of Syracuse. (Numismatics).
The items acquired are for the most rarity and reputation among experts. The ordinary people is amazed to see such masterpieces. T.M. of the first foundation wanted to seize one of the books of hours for her foundation although it fits better in the second.
SOME IMAGES
See above one of the first purchases, one of the most celebrated books since five hundred years and a honour to possess one for a public library. To get three Grolier, is an exceptionnal challenge.
An exemple of book of hours. Our is considerably older and better.
Our specimen of the most beautiful coin in the world. It is not rare but most of the experts declare than they never have seen a coin with so large a "flan" and absolutely complete. The speculators neglected it because it was not rare.
THE COST SIDE
The main working tool of the second foundation is the collection of objects.
The "small foundation" will cost about the same price than the UCCLE Foundation, but the maintenance costs are like these seismic building conceived to resist to the earthquakes. The second foundation is built schock -proof thanks its very low salaries and no staff. Only an animator is necessary and there is no use to get an expert. If there is a war or some disaster, the foundation can enkyst and sleep like a kind of hibernation. These features are very important for a foundation who must live for centuries. All the dividend shares from the capital bequeathed by the founder, can vanish suddenly. It is not the place in such an introduction to detail the organization planned by Bruno Lussato. It is rather complex but don't forget that his job is professor of efficiency work and oriented toward the drastic cut of the non-necessary costs.
The foundation owns the property on its patrimony and it is not entitled to lend items from other institutions and/or private collectors. As opposed to this rule, it is permitted to lend its isolated items, and even a large part of the collections to other institutions, but on three essential conditions :
- the safety of collections are controlled and ensured ,
- the borrower is a public or a wellknown institution, prestigious and of international fame,
- in return, the borrower should mention the provenance of the items and make the promotion of the association.
THE PURCHASE STRATEGY
An increasing success of the works of art, contradict those who wait that a collapse will permit them to pay considerably less the masterpieces. The contradiction comes from the fact that the Art market is very different of the other good capital. But we must take care, because a lot of investors want only make good benefits and could be disappointed when value drops. They would sell their collections and destabilize the whole market. An other trap is to trust experts, who makes their own interest.
Bruno Lussato made an intensive study about the choice either to wait or to buy very quickly a piece of art. He discovered a main factor : the irreplaceability indicator, ii. It is based on a very simple observation : when an item is unique, it has no sense to wait that its price drops! It simply desappear from the market in case of crisis. On the contrary, when you have many exchangeable items for sale, you can always negociate. What we call exchangeable is about a trap. It is possible in fact that a piece would have many variations, and one of them could be "unique". But you are not entitled to declare it RRRR even if it is alone of its kind in the market, since it is exchangeable with other variations.
A very brilliant demonstration is the next sale in Zürich, where russian buyers have automatically sélected the true ii. avoiding the trap.
Of course the ii indicator is not the unique criterion. All the other demands must be fulfilled: the condition, the historical importance, the beauty. Here is an exemple of the coins selected by the buyers.
The most beautiful roman coin est. FS 400 000 3 EX+ 1. This one is by far the best. RRRR
; The most beautiful celtic coin. Est :FS 75 0000 10 ex. RRR
Titus Quinctius Flamininus, gold stater, 196 BC. The first coin engraved with a living Roman. FS 200 000 4 (museums) + 6. RRR
The best gold coin with the celebrated Athena owl FS 400 000. 3 EX. (museums) + 1 (this one, the very best). RRRR
Two of these pieces are genuine ii and meet all the other demands : the Titus and the Athena owl in gold.
THE COMPARATIVE COST OF THE NODES
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