Sunday, 28 September 2008
CHRONIQUE
Ruptures
La journée de demain s'annonce agitée et pleine d'embûches. J'espère recevoir L.H. que j'enverrai voir Nolde, et peut-être, le soir, écouter le Chant de la Terre, ou les Gurre-Lieder.
MATIN
Semailles et moissons
le nuage qui ne bougeait jamais
n'est plus
LA SITUATION INTERNATIONALE
Le jour où les poules auront des dents...
Halte!
Les poules viennent d'avoir des dents. La preuve : on me demande de donner mon avis sur la situation internationale, d'intervenir dans des tractations financières, des négociations politiques ou diplomatiques, en bref de faire ce qui est totalement en dehors de mes goûts et de mes compétences.
En matière d'évaluation géofinancière, je ne fais que suivre les deux grands scénarios, éculés à force d'être répétés.
Le scénario de la récession sévère, tient compte de la destruction massive de biens et de richesses humaines, qui tôt où tard finissent par se convertir en prospérité financière. Les gens ont pris l'habitude de gagner de l'argent sans travailler, simplement en se crevant et en gaspillant leur vie pour éviter de bâtir. Ils sont capables de sacrifier vie de famille, culture, méditation, d'occuper vingt heures par jour à éviter de travailler pour jouir dans l'intervalle de quelques heures de jouissance fugace : se dorer au soleil, se doter de pectoraux et de barres de chocolat à l'abdomen, courir après une endurance factice, machinalement faire l'amour avec des filles et des garçons plus beaux et plus jeunes. Nous nous retrouvons ramenés dans l'univers stigmatisé par Nolde (cf. le dernier billet).
Comment voulez-vous que du néant sorte une richesse durable? L'énergie du vide est une hypothèse qui ne se vérifie guère dans notre pratique quotidienne. Nous avons vu qu'en place d'attachement aux covenants d'une grande firme, les dirigeants et leurs troupes ne cherchent que leur intérêt immédiat, érigeant l'infidélité en valeur cardinale. Faute de covenants, la firme en tant que système humain se dissout et n'est plus qu'un agrégat brownien d'intérêts conflictuels. L'entreprise cesse d'être la "coalition coopérative" chère à Chris Barnard et aux grands maîtres du management. Le poules, il leur pousse des dents de carnassier.
Il nous sera donné de vérifier par l'absurde, les sages préceptes de "l'efficiency work" qui visaient à faire plus avec moins, à supprimer les complications e les sources inutiles de dépenses. Aujourd'hui les complications sont devenues manière de gagner sa vie, les parasites qui en vivent, les imposent par la mode et la superficialité, aux dupes qui les adoptent, et qui au lieu de chasser les marchands du temple, les louent comme source de profits. Tout cela par un effet de rétroaction positive au niveau des particuliers (la complixation engendre la complexité) se traduit par des boucles de rétroaction négative mal réglée au niveau des états (des mesures brutales, venues mal à propos, et ne tenant aucun compte des phénomènes d'hystérésis).*
Bien. Mais il ne s'agit encore que du scénario inévitable, rationnel, contrôlable par des leaders charismatiques et providentiels. Ce qui est infiniment plus dangereux est le scénario catastrophe, celui qui tient compte de la rupture ultime, fille de la mondialisation et de la globalisation.
Rappelons nous que comme nous l'enseigne la Sémantique Générale de Hayakawa et de Korzybski, le mot n'est pas la chose, que le signifiant n'est pas le signifié et que depuis Law on sait bien que le papier monnaie ne représente qu'un torchon de papier qui ne vaut que s'il est fondé sur une réalité réelle, physique (l'or par exemple ou le pétrole) ou une réalité psychologique (celle qui nous berce d'espoirs fallacieux). La suppression des accords sur le volant or, due à la nécessité de financer la guerre du Viet-Nam, a remplacé la réalité physique d'une garantie matérielle et limitée, par une pseudoréalité psychologique fondée sur des mythes s'invincibilité (le "progrès", la puissance américaine, la compétence de nos argentiers, la validité des théories économétriques etc).
Or on a tellement abusé de cette tolérance à la réalité on a tellement tiré sur la corde, que la réalité physique se venge et nous retombe sur le crâne comme une volée de briques.
Le scénario de la récession tient compte du fait que lorsqu'on travaille mal ou pas du tout, on récolte la pauvreté. Mais il permet de supposer que si l'on se ressaisit, la prospérité perdue renaîtra.
Il en est tout autrement avec le scénario de la catastrophe.Il ne s'agit plus ici d'une déviation du sens, mais de la perte générale de sens. Les peuples et leurs élites vivent dans un état d'apesanteur morale et psychique qui justifie tous les fanatismes religieux, fondés sur le sens et l'appartenance communautaire. Le mot trop sollicité nous est donné en place de la chose. La chose , diluée, ne peut plus remplir son office de construction du monde, d'ordonnateur des richesses. Elle s'escamote et se cache.
Cela signifie que le divorce entre le mot (actions, obligation, papier monnaie, unités financières) et la chose (de quoi manger, se vêtir, respirer, circuler, vivre, en un mot) aboutit à la faillite du mot et le retour cruel de la chose dépourvue de mots. Le système financier ne peut plus fonctionner. De faillite en faillite, la réalité psychologique (perte de confiance) se cumule à la réalité physique (pénurie de biens), aboutissant à l'instauration d'une économie du troc. Le troc, c'est le mot récusé par la chose qui parle à elle-même.
Mais on imagine que ce heurt brutal ne peut que soulever des phénomènes de panique généralisée et de paradoxes insoutenables. C'est l'apocalypse, au sens précis du terme, car la globalisation a détruit les sanctuaires. Même la Russie, richissime en réalités physiques : gaz et matières premières, est touchée. Simultanément dans l'équation immobilier (la chose concrète, physique) / argent (la chose abstraite, volatile), les deux sont perdants. Il s'agit d'une situation paradoxale et les peuples comme les élites n'aiment guère les paradoxes.
En fait il se produira un processus que connaissent ceux qui ont vécu des guerres mondiales (ce qui a été mon cas). En un premier temps un désastre actuel est porteur de richesses potentielles proportionnées. Ceux qui survivront en sortiront considérablement renforcés. Pendant la guerre, Aimé Maeght a fait fortune grâce à sa femme, Guiguitte, marchande de poisson. En ces temps de marché noir, un dîner valait un Fernand Léger ! Mais une toile de Léger ne servait guère un estomac qui a faim!
Actuellement, les seuls biens qui aillent à contre-courant de la panique financière, sont les objets riches de sens, ainsi que le constate un article résent du NY times. Nolde se révèle ainsi avoir économiquement raison.
Voici encore une bonne raison de crééer une fondation spirituelle et culturelle. Ce qui est authentiquement précieux, résiste au temps et à la mode. Une reliure ayant appartenu à Grolier est convoitée depuis Louis XIV qui en a acheté à prix d'or et en a interdit la sortie de notre pays!
L'article de l'International Herald Tribune
Saturday-Sunday 27-28, 2008
A WAVE IF SANITY IN ASIAN MARKET
By Souren Mélikian
It is back to fundamentals across the whole breadth of the Asian Art Market. At a time when the world's financial systems wobbles on its foundations, the path taken by the art of the past centuries diverges spectacularly from that of the broader economy.*
In the contrast with the Dow Jones, prices did not go up and down like a yo yo during the auctions that went on through the week,begining September 15...
CHRONIQUE
La naissance de deux nouvelles fondations
En dépit de l'importance des évènements, et sans vouloir tomber dans la mythomanie, on ne peut éluder le parallèle entre la genèse du théâtre de Bayreuth, et celle de la fondation d'UCCLE.
Au moment de son accès au trône, le jeune Louis II de Bavière capta une bouteille à la mer lancée par le compositeur aux abois, réclamant l'appui d'un mécène pour réaliser son grand projet de l'Anneau des Nibelungs et des moyens indispensables pour lui donner vie. Le Roi seconda tous ses voeux et s'ensuivit une relation aussi ambiguë que passionnée entre les deux hoimmes. Wagner qui ne voyait que l'intérêt de sa création dut feindre de partager l'exaltation de Louis. En dépit de nombreuses vicissitudes et malentendus, frisant quelque fois l'odieux ou le ridicule, le Thêatre de Bayreuth est aujourd'hui le plus moderne du monde, et le Ring, avec Faust, le drame le plus complexe et le plus grandiose qu'esprit ait conçu.
Le parallèle s'arrête là et c'est déjà beaucoup.
LA GENÈSE DE LA FONDATION D'UCCLE
Que mon lecteur me reprenne après l'échec de mes deux fondations, et me débattant dans les souffrances, tout espoir étant barré. Ce qui joua le rôle de bouteille à la mer fut le blog qui venait d'être lancé et dans lequel, fort imprudemment, j'attaquai violemment un des grands de ce monde, connu pour son inaccessibilité mais aussi sa capacité d'élimination de ses adversaires. Appelons-le Edward.
Un jour, Polonius, mon éditeur, homme pacifique et fort connu, vint me voir bouleversé : il y a quelqu'un qui veut vous connaître et qui m'a demandé d'organiser la rencontre chez vous ce soir. Cet homme n'est rien moins qu'Edward! J'étais aussi perturbé que lui. Le grand Edward, que nul ne peut se targuer d'approcher, venant voir le petit Lussato ! C'était incroyable.
Il vint me voir, très grand et fort, la quarantaine jeune, les yeux impressionnants qui vous transperçaient. L'entrevue dura très peu. Il me parla de ses ambitions : l'argent et le pouvoir. Je lui répondis que je ne me souciais ni de l'un ni de l'autre et lui demandai s'il avait un coeur ou un coffre fort dans la poitrine. Il sembla déconcerté et il me répondit : je ne sais pas... Je cherche seulement l'argent et le pouvoir. Je lui répondis que je ne pouvais rien lui apporter et - à la confusion de Polonius, je mis fin brutalement à notre rencontre.
Vous êtes drôlement imprudent me dit-il. Il était déjà furieux par ce que vous avez dit sur lui dans votre blog et il le sera plus encore à présent. Ce n'est pas un homme à se mettre à dos. Cela m'est égal, répondis-je, au point où j'en suis, rien de pire ne peut m'arriver.
Mais ce n'est pas ainsi que les choses évoluèrent. Pas du tout.
Pour aller à l'essentiel, il prit l'habitude de venir me voir. Il me demandait notamment des services dont il n'avait nul besoin (sur ce qui comptait en France) et parlait fort peu me fixant interminablement de ses grands yeux qui me fascinaient. A la fin, excédé je lui lançai : chaque fois que vous me demandez une information vous l'avez déjà. Vous me faites marcher: je ne suis qu'un homme malade et inutile, que voulez-vous de moi?
"I want you !" - je vous veux- me répondit-il en me fixant. - Je ne suis pas un écureuil empaillé, pas à vendre, rétorquai-je. Mais à chaque fois qu'on se voyait il répétait ce désir. Enfin pour rompre le silence prolongé de ces longues minutes où il me fixait sans mot dire, et,pour en finir, je me souvins de la notion de covenant héritée de ma pratique des grandes compagnies et je lui dis : -bien, je me donne à vous, mais à condition que vous acceptiez mes quatre covenants. Lesquels sont-ils? Je lui répondis :
1. La confiance absolue.
- Vous l'avez déjà - me dit-il avec une vivacité qui contrastait avec ses silences.
2. Le respect absolu
- C'est déjà fait.
3. La ponctualité, je jeux qu'on se voie toutes les six semaines.
- Edward se lève aussitôt son carnet à la main et décrète : on se voit Vendredi prochain à trois heures !
4. L'éternité. Un covenant ne peut prendre fin que par la mort d'un des partenaires. Il ne peut se rompre.
- C'est non - dit-il. On ne sait pas comment une relation peut tourner de part et d'autre.
Il tiendra bon. Vous relater comment il finit par accepter le quatrième covenant, serait passionnant mais nous mènerait trop loin de notre propos. L'important est qu'à la suite de nos échanges, dans lequels je jouai avec ma vie et ma santé, notre entente devint de plus en plus étroite et professionnelle.
Un jour il me dit de but en blanc : je veux que nous soyonbs partenaires? Je veux partager avec vous un grand projet commun.
Ainsi naquit la fondation d'Uccle. Il acheta un domaine splendide, non loin d'une maison qu'il est en train de faire rénover dans la banlieue la plus huppée de Belgique, et en fit cadeau à la fondation. En retour, moi je donnai toutes mes collections muséales : les partitions musicales (Sauf le fonds Wagner déposé à la BNF) les calligraphies, les stylos, (ou ce qui en reste) les bibliothèques, des statues et des paravents (aujourd'hui en forte baisse) des objets artisanaux, notamment japonais, etc... On décida d'y ajouter des ensembles propres à attirer le public et à l'inciter de faire un crochet par la fondation : un ensemble unique au monde d'art océanien, la statuaire médiévale, l'Art chamanique etc...
Continuer à lire "Le journal du 28 septembre 2008"
Saturday, 27 September 2008
CHRONIQUE
FONDATIONS DÉFUNTES
DE LA COLLECTION Á LA FONDATION
Ayant été au cours de ma vie un collectionneur invétéré, j'ai commencé - banalement - par la philatélie. C'était pendant l'occupation allemande sous protection italienne, pendant la guerre. Mon cousin Carlo me montrait quelquefois son trésor : un album de timbres des colonies italiennes montés sur une magnifique reliure à anneaux. C'était surtout la reliure que j'admirais ! Mais on me fit cadeau d'un vieux recueil ou les timbres le plus rares étaient reproduits et quelques uns (les moins chers) contre-collés. Je m'initiai ainsi aux mystères des chiffres maigres, des vignettes triangulaires du cap de bonne espérance et de la semeuse sur fond lilas. Je ne sais ce que vint cet album avachi, mais il fut remplacé par une passion bien supérieure :la numismatique. J'échangeais des pièces avec Pierre Landron. D'une part des pièces carthaginoises à l'éffigie de tête de cheval, et d'autres tellement corrodées de vert-de gris qu'elle ressemblaient à des débris pierreux. D'autre part des roubles, des sequins, des farthings, des livres sterling, des dollars d'argent, beaucoup de pièces chérifiennes et turques. Enfin, j'amassai au fur et à mesure de leur parution des pièces contemporaine. Les monnaires d'avant-guerre, étaient des jetons supposés contenir de l'or (chambre de commerce et d'industrie de Paris) et , frappés pendant la guerre, d'affreuses pièces perforées d'un trou central de couleur gris bleuté.
Mon oncle Albert m'offrit un beau coffret d'acajou surmonté d'une vitrine et contenant quatre tiroirs emboîtés. Il fut perdu qaund nous déménageames de Tunis à Paris après la guerre. Ce fut un réel chagrin. Je reconstituai des séries fleur de coin de la monnaie, année par année avec une patience inlassable. Elles furent dérobées par la fille de mon employé que les transforma aussitôt en sucettes!
Je me rabattis alors sur la collection de minéralogie. Je l'achetai à très bon compte chez Deyrolles, rue du Bac et je pus constituer une collection enviable encore aujourd'hui, car pleine de specimens anciens provenant des universités allemandes. J'appris plus tard que de généreux supporters payaient à mon insu la différence entre le prix réel et le prix déclaré.
Je dois conserver quelque part le coffret à trois grands tiroirs, emplis de phosgénites de Monteponi (Sardaigne) de pépites d'or natif, d'opales du Queensland, et de Topazes blanches de l'Oural... Que de magie dans ces vieilles étiquettes, técrites en une belle bâtarde violette, semblable à celle qui balisait les vitrines du Musée d 'Histoire Naturelle.
A l'occasion de BIKINI, (en 1945?) on reproduisit sur la couverture de Science et Vie, côte à côte, le champignon atomique et des cristaux fluorescents d'un jaune-vert éclatant qui me fascinèrent aussitôt. Ainsi me spécialisè-je dans les minéraux radioactifs et me mis-je à fréquenter assidûment ceux qui les récoltaient : M Guillemin, M.Charvet, notamment m'ouvrirent les tiroirs de leurs collections. Je repartais de mes longues après-midi chez eux, riche de connaissance de première main, avec en prime, quelques échantillons pour ma petite collection. (A présent que j'y songe, je n'avais pas vingt ans alors. Or du temps de ma rencontre avec Lasse Hall, je connaissais encore M. Guillemin, je devais sans doute avoir à peine cet âge. La transcription de 1962 du Livre de L.H. doit donc être postérieure de dix ans aux évènements.)
Ce n'est que bien plus tard, en 1982, alors que j'étais marié et établi, que je devins le conseil d'Alain G*** Je l'aimais beaucoup parcequ'il avait un fort caractère. Il me considérait avec respect car je faisais partie du covenant de Philips, de la Shell, et d'autres puissants groupes, sans compter le poset que j'avais déserté à Wharton, pour retrouver mon pays. Je me trouvai pris dans un dilemme. Philips et Thomson étant adversaires, à qui donner la préférence? Le covenant régla les problèmes : il ne se dissout pas. Je refusai donc de recevoir le moindre franc de Philips tant que je travaillerais pour G*** On verrait plus tard, et de fait on a vu. Alors que le lien avec G*** ne résista pas à sa conversion à droite, le covenant avec Philips demeura inaltéré.
G*** était l'amant d'une charmante jeune femme, idéaliste et de gauche. Elle me considérait comme Socrate au milieu de ses disciple et ainsi naquit l'idée d'édifier pour moi une fondation, un lieu magique, financé par des séminaires Th*** et Auchan, sur un programme de Marina Fédier. Cette professionnelle, ma soeur de surcroît, avait déjà commencé à former à la culture des cadres d'Auchan, dans des locaux plus ou moins catastrophiques, ou chez moi, dans la maison de Fourqueux. Mais ils avaient du succès, et G**** ordonna de trouver un lieu idéal, pas loin de sa maison de campagne. Nous trouvâmes l'ancienne propriété de Pierre Guerlain, le fondateur de la firme de parfums, aux Mesnuls, pas loin de Montfort l'Amaury. Le site était splendide, la maison, conviviale et gaie, la vue étendue. De la terrasse on voyait s'ébattre des oies et des cygnes, courir des cerfs et se promener des hérons.
J'eus l'idée de garnir les vitrines et les bibliothèques de collections pédagogiques et stimulantes, sachant en tant que les objets sont les meilleurs des professeurs. Marina se chargeait de la partie immatérielle, de l'organisation des rpogrammes, du choix des conférenciers. Moi, j'achetai des ensembles complets. Un musée de la photographie, un autre de l'audiovisuel (on y trouvait la première caméra Lumière !,) une bibliothèque wagnérienne occupait une pièce spécialisée, etc... Mais c'était le Japon qui l'emportait. A ce mement j'alleis plusieurs fois par An rendre visite à Sh*** et aux patrons de Pionneer et de JVC, les adversaires de G***. Entre les durs japonais et moi, ce fut une histoire d'amour, de poésie et de culture. Eberlués les représentants de Th***, furent priés de nous laisser seuls, les grands patrons et moi, et nous passames des heures à parler de Haï KU, de l'école d'Osaka, et du grand Korin Ogata. Sous l'égide de Sh*** le musée du papier et les plus grands maîtres de cet art, constituèrent une magnifique collection de Washi (le papier artisanal des maîtres). Mieix encore.Il me firent cadeau pour la fondation d'un temple enjambant une cascade qui donnait sur l'étang des Mesnuls. Quelle époque bénie ! J'adorais le Japon, et je connus des grands artistes du Nihonga, des génies verriers comme Minami Tada, qui fit un lustre aux mille cristaux à l'hôtel Royal à Osaka, et bien d'autres maîtres de l'origami (pliages de papier) et des objets en kaki (comme ceux de l'illustre Hiroko Noguchi, qui fit cadeau de ses chefs d'oeuvre). Toutes ces pièces sont heureusement préservées et elles seron visibles dans la grande Fondation d'Uccle dont on parlera plus tard.
Tout à une fin.
G***, à la chute de la gauche, passa à droite, larga sa muse gauchiste pour se marier à Clémentine G*** BCBG. Finis les séminaires, larguées les collections, bazardés les dons deShinji. Que vais-je faire de fusumas dis-je, abasourdi.
(Les fusuma sont des portes coulissantes double face. Vous pouvez les admirer ce mois-ci au Musée Guimet. Allez-y sans tarder avant que l'expo prenne fin).?
- "Des portes? Dit-il négligemment, des portes? Mais ça se vend des portes ! "
Je crois qu'il voulait transformer le temple sur la cascade en un local bétonné destiné à ses discours, avec en place du cabinet de méditation un cabinet d'aisance. Le projet n'eut pas lieu car on m'a dit que le sol argileux et meuble qui s'acommodait de la fragile structure de bambou, s'affaissa sous le poids du béton. Se non e vero, è ben trovato. Par la suite, G*** acheta le château Louis XIII qui bordait le "moulin des Mesnuls (la propriété Guerlain) et il fut décoré par mme de N***, une amie de C.G***. Cela finit en lieu pour les noces et banquets. Tel fut la lamentable fin de ma première fondation.
Continuer à lire "Le journal du 27 septembre 2008"
Sunday, 21 September 2008
CHRONIQUE
Des valeurs et des prix
Je n'ai jamais eu la notion du sens, des prix, tu temps, de tout ce qui est chiffré, confusion mentale aggravée comme vous le savez par mes nombreuses anesthésies. Mais vous conviendrez avec moi que dans la conjecture spéculative dans laquelle une solide et valeureuse banque d'affaires, de la plus haute réputation (Lehmann Brothers) disparait en quelques jours il y a de quoi s'affoler.
NOTE À L'INTERNAUTE
Grâce aux efforts réunis de Sandrine et d'Emmanuel Dyan, on est arrivés je ne sais comment à vous placer une illustration sur le Blog à laquelle je tenais le plus : celle du jeune Lars Hall, dont vous verrez la reliure du livre, mais surtout le dessin pris voici cinquante ans. J'aurais bien aimé lui accoller son sosie s'il n'était interdit de citer des noms et de reproduire les photos. Il parait que la ressemblance est si frappante que je risque d'avoir des ennuis, car il se reconnaîtra. Heureusement le livre et la photo datant de 1962 le danger est écarté ! Je vous engage vivement à voir son portrait au début du billet. Il a la même importance que le "Portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde. Reportez vous au billet du 15 septembre 2008, "continuer à lire".
En ce moment,ma soeur procède à la politique d'achat du Centre Interculturel d'Uccle, dit ici " grande fondation". La tâche doit se faire rencontrer les différents civilisations au niveau culturel le plus élevé. (On évite de toucher à Jeff Koonz). On y trouve en même temps des objets "habités" par un Dieu, et des chefs d-oeuvre d'artisanat. Parmi les contraintes on trouve les exigences suivantes :
1. Les objets doivent être de la plus haute qualité muséale de niveau américain. On sait en effet qu'en Europe il est interdit aux musées de vendre des pièces, ce qui limite les possibilités d'achat. Au contraire aux Etats Unis, il est permis aux grands musées de se défaire de leurs pièces moyennes, pour en acheter de meilleures, ou plus conforme à leur plan de recherche et leur orientation. Ce qui explique la plus haute qualité de bien des pièces, et l'accès à des pièces majeures;
2. Les objets ne doivent pas être anonymes, mais avoir une histoire à raconter, des caractéristiques exceptionnelles qui se prêtent à l'enseignement et à la pédagogie.
3. La nécessité de ne pas surpayer les oeuvres . Cette contrainte est la plus difficile à suivre. En effet dans le secteur des pièces muséales les marchands n'ont pas de problème pour vendre leurs pièces, mais au contraire pour se les procurer et de les remplacer. C'est particulièrement vérifié pour les boutiques exclusivement destinés à des musées où les marges de négociation, souvent pratiquement inexistente.
4.La nécessité de frapper très fort pour certains ensembles qui attirent les amateurs et le grand public. Un exemple en est des collections célèbres rapportées par des explorateurs connus. Une fondation comme celle d'UCCLE est vulnérable à deux points de vue : elle doit possèder tout son patrimoine et elle refuse d'organiser - comme Giannada" des prêts. Sa dimension est de taille limitée.
5. Une ouverture à un vaste public local (Bruxelles) mais débordant sa zone de rayonnement. Dès visiteurs venus d'autres régions européennes doivent pouvoir être attirées et on profiterait notamment de la place favorable de Bruxelles en tant que ville de culture et centre politique et administratif.
6. Il faut éviter une trop grande spécialisation des collections et des conférences, réunions et entités de recherches. Certains domaines peu connus tels que "le toit du monde" (Art chamatique de l'HIMALAYA.) et qui peuvent devenir des centres d'expérimentation et de recherche.
Les prix
J'ai eu l'idée d'accompagner MADAME FEDIER dans une partie de sa prospection des marchands et des ventes aux enchères. J'au pu ainsi, selon mon habitude, prendre du recul et me poser des questions relatives au rapport prix-qualité et des ordres de grandeur. Afin de complémenter la grande fondation, Myriam Mastroianni pour Andorre me donna l'idée de me concentrer sur les minuscules. Notamment pièces de monnaies, bibliographie, statuaire nouvelle calédonienne, ou nègre et livres d'heures.
Une des réflexions qui m'aida à cerner les ordres de grandeur de prix dont on aurait pu penser qu'il serait plus abordable pour les miniatures que pour les pièces majeures: la taille des pièces d'où l'idée de créer un musée de toutes petites pièces où - à prix égal on atteindrait une qualité digne des très grands musées; puis l'exploration de civilisations inconnues et peu àla mode. Citons de minuscules pièces du haut moyen âge ou de la statuaire nègre , et l'art des netzuke.Parmi les "exotiques" l'Art du toit du monde (l'Himalaya et le Népal) ou de l'Asinara (Sardaigne) sont des exemples. Or en comparant les prix, on retrouve à peu près les mêmes prix. Citons les décadrachme, les reliures de Jean Grolier, les livres d'heures médiévaux. Citons ainsi quelques psaultiers, des éditions rares de bibliophiles, des partitons musicales come celle de l'Art de la Fugue.
Continuer à lire "Le journal du 22 septembre 2008"
Saturday, 20 September 2008
CHRONIQUE
La Russie et l'occident
Ce sujet m'a été demandé à plusieurs reprises, mais il est particulièrement difficile à traiter car d'une part la situation ne cesse d'évoluer, de l'autre les analyses disponibles sont empreintes de présupposés doctrinaires et reflètent plus les opinions et la vision de " l'expert " qu'une réalité, même fragmentaire. Le pire est la vision dite géopolitique, qui considère l'Occident comme un tout et n'établit aucune distinction entre la Grande Bretagne et la France par exemple.
Il est évidemment des gens, d'ailleurs très nombreux, qui connaissent bien la situation et savent la suivre, mais il ne vont pas s'en vanter. Moi-même, je ne puis exprimer librement mes opinions, de peur de transgresser les limites de la confidentialité.
NATALIA NAROCHNITSKAYA. Foundation for Historical Outlook Moscow
Pourquoi Russes et Occident ne s'aiment pas
1. Le background de la mésentente : le vieux schisme orthodoxie-catholicisme de 1054.
2. Amplifié par le nouveau schisme entre communisme et libéralisme : les deux cousins ennemis du XXe siècle.
3. La Russie a vaincu Hitler et Napoléonqui eux-même ont mis à genou le reste de l'Europe : humiliation des Européens.
4. Les Européens ne veulebt pas dépendre de l'énergie russe
5. L'Europe et l'Occident ont profité de la faiblesse russe sous Eltsine, et l'ont méprisée pour cela. Is ne respectent pas les naïfs, les faibles;mais paradoxalement, on supporte encore moins son réveil.
6. Les Russes occupent tous les domaines du pouvoir : ressources, territoire, volonté, cerveau, science, cerveau, équipements militaires, personnels qualifiés. Jalousie et gêne de l'Occident.
7. La Russie est une nation d'un tel niveauque sa seule exiustence pose un problème à l'ordre mondial et dérange tous ceux qui veulent un ordre unipolaire.
8 Le retour de la Russie à l'orthodoxie gène l'Occident matérialiste, qui l'est plus que la Russie ex-soviétique.
9.La Russie est une barrière naturelle contre l'islamisme, mais refuse d'être instrumentalisée par les Américains contre l'iSLAM. Pouchkine a dit que l'Europe a été sauvée des Mongols par les Russes, et les Russes pensent que bnous sommes ingrats. Les Russes reprochent aux Américains d'avoir appuyé les Tetchènes. La Russie est une barrière naturelle.
L'Europe comme entité historique et géopolitique devrait bénéficier d'une Russie forte plutôt que redevenue faible et s'unir pour la survie de l'Europe. L'Europe a peur de mourir pour que quoi que ce soit car le libéralisme met la vie physique au dessus de tout. La Russie a subi deux fléaux : le communisme et le libéralisme. La dernière épée contre la Russie fut le communisme qui lui fit perdre une pârt de son identité et, hélas quand il a été vaincu ke virus libéral a poursuivi son action contre l'identité.
COMMENTAIRES DE Bruno Lussato.
Très judicieuse explication mais qui a l'inconvénient d'être trop globalisante. Les facteurs locaux ont leur poids et en Occident, L'Amérique ne réagit pas comme le Danemark et comme la France.En particulier ce pays a joué un rôle particulier en exportant dans le monde l'anticléricalisme (les lumières) la bureaucratie à la française (Crozier, Gélinier) le règne de la raison pure (Alain Minc) et en y ajoutant la haine des riches,la jalousie et le mépris. Les petits juges mal payés, les syndicats, la gauche revancharde sont un obstacle au progrès et réprouvent les excès dispendieux et le m'a-tu-vu des Russes, qui sont cependant admis chez les riches arabes du golfe. Ces facteurs jouent un rôle de frein puissant qui contrecarre la forte inclination des Russes pour la France. Ajoutons à cela la lâcheté et l'avarice petite-bourgeoise des notables français, répandus dans la population et le rôle mondial de la presse et des "intellectuels". Il serait une grave erreur de sous-estimer le rôle particulier de notre pays dans les relations avec les Russes. On attribue à la fois un rôle exact à la presse (cf. la chute de Lehmann) et exagéré (la force des choses l'emportera toujours). On sous estime également la chute culturelle grave de 'lOccident (les armes de destruction massive). Enfin il manque la distinction entre civilisations fondées sur la notion d'appartenance (l'islam) et celles qui sont dépourvues de tout patriotisme et de toutes chaleur communautaire (le libéralisme à outrance et la spéculation débridée).
On aura remarqué que mes billets sont en avance sur les parutions. C'est que j'établis des réserves car j'envisage des voyages et je ne disposerai pas d'un ordinateur pour le blog. Vous aurez ainsi de la lecture d'avance. J'ai quelque remords d'avoir gaspillé des billets pour retranscrire la quasi totalité d'un ouvrage aussi personnel que le Livre de LH. Mais après tout il fait partie d'une catégorie admise (le dossier de l'entretien) et je considère que la fin est ce que j'ai fait de mieux depuis que ce blog existe.
Avant de passer à la situation géopolitiquen à autre chose, un problème de chronologie se pose. Les évènements décrits dans le livre de L.H. ont-ils eu lieu en 1962 et la source est-elle originale?
En 1962, soit voici 44 ans j'avais 31 ans ce qui ne correspond guère au récitt .A 31 ans, ma vie était déjà orientée selon de nouvelles voies, au BHV et au CNAM.
Si je me reporte à la description des lieux et des êtres, je trouve les éléments factuels suivants:
- Je connaissais Max Lorenz, et Flagstad dans Tristan et Isolde.
- j'allais , crois-je, à Recloses et j'étais maigre comme un clou. Je faisais de la calligraphie.
- mes protecteurs étaient M.Canat, mme Lapp, Mme See. je collectionnais les minéraux,(M.Guillemin).
- J'improvisais et je faisais de la poudre aux yeux. J'étais au lycée CARNOT.et mon modèle était un superbe suédois blond, Nicolas Martin, qui me dédaignait et qui me tolérait à cause de Flagstad. Je finis par ledominer et et descendis même chez lui, dans la Lorraine. Il s'était à la fois embourgeoisé et provincialisé. Piteux. Je crus par la suite trouver des succédanés de L.H mais tous finirent mal. J'habitais au Grand Hotel. bien entendu et mon père travaillait dans les surplus américains (la snvs) avec pour assistant un certain Gilbert Bokanowsky, qui joua le rôle de LOUIS XVI dans le film de Sacha Guitry. Les deux hommes fumaient comme des pompiers dans la chambre 152.
A 32 ans, j'étais déjà apprécié au BHV, ma carrière était amorcée et je me vois plutôt comme débutant ayant tout juste en quête d'un emploi. Tout cela ne correspond guère à la larve minable que Lasse avait connue. C'était donc avant. Mais quand?
Je fouillai alors méthodiquement dans mes écrits et ce que j'y trouvai me stupéfia. Dans tout ce que j'avais produit avant 1962, il n'y avait rien.
Rien.
Absolument rien. Comme si une amnésie scripturale s'était abattue sur mes archives. Tout avait pris un départ fulgurant en 1962. Que s'est-il passé en 1962? Pourquoi 1962?
En revanche, je dénichai collées dans de vieux albums en décomposition, des photos. Je les détériorai hélas en essayant de les décoller, sans penser à les photocopier!
Continuer à lire "Le journal du 21 septembre 2008"
|
Commentaires