Thursday, 6 December 2007
Poutine et Sarkozy
S'il est une entente que j'ai appelée de mes voeux, c'est bien celle-là, et parait-il la mayonnaise a pris... en n'oubliant pas que l'on parle de cosmétiques et non de gros sous. La Russie est incontournable et il vaut mieux s'en faire une alliée qu'une adversaire humiliée et culpabilisée.
La victoire de Poutine illustre à merveille l'influence de la Sainte Frousse sur l'opinion manipulée par Poutine. Et alors? Qui feint de croire que la Russie est un pays démocratique? Les rêveurs innombrables qui jouent l'indignation, et militent pour nos frères Tetchènes, ne payeront pas le pots cassés.
A contrario, de plus en plus nombreux sont ceux qui ici rèvent d'un Poutine pour notre pays saisi de stagnation. Delors disait déjà que ce pays est ingouvernable. Que vaut-il mieux : un état fort et peu tolérant dans un pays ayant renoué avec le travail et le réalisme, et sanctionnant durement les saboteurs, ou la prolongation du système Chirac qui nous conduira à un déclin rapide avec les troubles, les violences, l'insubordination devant la loi, la destruction des classes moyennes et la fuite de cerveaux?
Des membres de l'ISD, ont présomptueusement émis leur superstratégie pour Poutine. Il pensaient qu'en nommant Zoubkov, il en profiterait pour lui faire nettoyer les écuries d'Augias, pour, le vieux président éventuellement atteint par un maladie, et sûtrement par le vieillissement, cèderait la place au sauveur de la Grande Russie. Mais l'annonce, ce matin du choix du leader libéral Medvedev, démentait cette hypothèse. Quand on a le pouvoir, on ne le lâche pas et Poutine le sait fort bien. Il n'est pas homme à se contenter d'un parachute doré. .
L'évolution de la Russie inquiète les observateurs de l'ISD. Tous, optent pour la permanence de Poutine, ce qui signifie une solidité rassurante pour les investisseurs. Un libéral au pouvoir consoliderait cette impression d'avancée de la démocratie. Mais est-il vraiment un libéral? Qu'adviendra-t-il des grands oligarques, et des oligarques d'Etat? Pis encore, la montée d'un nationalisme chez les jeunes qui se double de xénophobie et d'orgueil expansionnisme, ne peut-il dégénérer en une réappropriation des biens étrangers? Faut-il s'engager ou au contraire résister aux chant des sirènes?
Introduction au blog
Ce blog se distingue par son objet d'expertise et par un champ d'applications d'une variété inhabituelle.
A l'origine, il était conçu - et il l'est toujours - pour' accompagner et réactualiser mon livre "Virus, huit leçons sur la désinformation" . Paru aux Editions des Syrtes il est demeuré confidentiel faute de bénéficier des moyens de diffusion massive des grands éditeurs. Ces derniers ont été rebutés par la difficulté de lecture de cet ouvrage technique et polyvalent. Mais si la partie théorique a été rejetée parce qu'on ne la comprenait pas aisément, la partie pratique, extraits de presse ou comptes-rendus, a fait l'objet d'une conspiration du silence, parce qu'on ne la comprenait que trop.
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Wednesday, 5 December 2007
Ce billet fait suite au précédent où je donne quelques informations sur L'Isle. Je mentionne également le sommaire de la grotesque plaquette commémorative distribuée à tous les touristes dans les hôtels "de luxe" et en vente à la préfecture. J'annonce aussi mon intention d'en donner quelques extraits pour montrer à mes internautes la bétise en majesté. L'idée, on le sait, provient de deux extraits de l'Entretien, : Invocation à l'Océan, de tonalité prophétique, suivis de deux dédicaces à un Prince voué au cosmos. J'ai ressenti ces jours-ci le besoin de faire diversion en reproduisant l'antithèse de mon poème, qui provient d'une plaquette écrite avec la complicité de ma femme alors qu'on prenait le soleil violent des tropiques. Je suspecte d'ailleurs ce dernier d'avoir été responsable de ce florilège de l'imbecillité, mais il faut aussi savoir en décoder l'information derrière l'information.
A propos de soleil lion et de mancenilliers, voici trois courtes anecdotes authentiques qui vous donneront envie de visiter les tropiques.
Le jour de notre arrivée, se prélassaient sans complexe, un jeune couple en lune de miel, des anglais sans doute, tout blonds, roses et amoureux. Ils ne manquèrent pas une heure de ce délicieux soleil tropical, à peine sensible sous la caresse d'un brise rafraîchissante. Le lendemain, il disparurent. On ne les revit plus.
Le long de la plage des arbres majestueux portent un anneau rouge autour du tronc. Comme tout le monde ne le sait pas, c'est un triple signal de danger. Ces mancenillier ont une sève gorgée de vitriol et si vous vous endormez pendant que la pluie tombe, vous risquez de vous réveiller en sursaut... et défigurés. Heureusement l'anneau rouge est là pour vous mettre en garde (voir guide du parfait touriste, p.16, alinéa 326).
Les mancenilliers arborent de jolies baies d'un rouge cerise. Un jour, des amoureux, émules de ceux que nous avons cité, en on croqué une ou deux. La machoire tétanisée, ils furent transportés d'urgence en hélicoptère à l'Hôpital de Miami Beach,et on ne sait s'ils ont survécu.
Notre ami le sous-prêfet à qui on se plaignait de la laideur des plages du Bakoua et de Fort-de France, nous dit : allez vous baigner dans la plage tout à fait à l'extrémité de l'Isle. Il n'y a jamais personne et l'eau est propre.
Sitôt dit, sitôt fait. L'ocean aux flancs d'argent bruissait et ondulait invitant à la plongée. La profondeur était faible et l'eau turquoise comme celle d'un prospectus de tour opérators. Je nage quelques brasses, délicieux ! Tout à coup ma femme interloquée ne me voit plus! J'ai disparu ! En fait j'ai été happé par un rouleau d'une extraordinaire violence qui m'a roulé, broyé, concassé, sans que rien n'y paraisse à l'extérieur. Au sous-préfêt à qui je contai ma mésaventure, il laissa tomber négligemment : ah oui, la saison nous pourvoit régulièrement de son contingent de jambes cassées et ce côtes félées. Rien de mortel, mais on en a pour quelques semaines d'hôpital. On s'en remet. Je lui répondis que ces explications j'aurais préféré en bénéficier avant pas après!
Hommage à la Martinique
Parodie à double détente
Billet réactualisé le 6 décembre à 9heures
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Tuesday, 4 December 2007
Hommage à la déesse Pelée
Il m'a été échu à moi aussi d'avoir bénéficié d'une vraie famille avec une femme golfeuse et bridgeuse, un fils plein de vie et de paresse. Entre le golf de l'une et le motocross de l'autre, il m'est arrivé vivre des moments de pur bonheur, et un des meilleurs remontent à des vacances à la Martinique, où un ami d'enfance de ma femme était sous-préfêt de l'Isle. A vrai dire, la pêche sous-marine révélait en guise de trésors, de vieux pneus, des oursins noirs incomestibles et des cannettes de Coca Cola. Le palace de l'Isle, le Bakoua était une batisse bruyante, dont les chambres ronronnaient toute la nuit du bruit de l'air conditionné mal réglé; La cuisine, parlons-en ! Non. N'en parlons pas.
Parmi les attractions charmantes de l'Isle, l'excursion s'imposait des ruines de St Pierre, enseveli en 1902 par le volcan de la Montagne Pelée et des sources d'Ajoupa-Bouillon, riches en bilarziose. Nou avons aussi visité une plantation en pleine forêt vierge, de roses procelaines noires et des mancenilliers, à la sève corrosive et aux baies mortelles.
Une plaquette pour touristes fut éditée à l'occasion de la rencontre historique du Président Américain John Ford, si je ne m'abuse, et de M.Giscard d'Estaing, dans une ancienne plantation d'esclaves. La plaquette affirmait que depuis cette commémoration, la Martinique servait de pont d'union obligé entre l'Amerique et l'Europe. Une nouvelle ère de coopération se levait dans une aube radieuse, bénie par Aimé Césaire, l'immortel poète de l'Isle.
La plaquette était truffée de poémes conçus par les poètes de l'Isle, disciples d'Aimé Césaire, de feuilletons romanesques dans le plus pur style du XIXe siècle colonial, et approuvé par la commission Aimé Césaire; et surtout de petites annonces très intéressantes. Je confectionnai alors à partir d'un cahier d'étudiant "conquérant" un florilège de ces hagiographies. L'un des poèmes avait pour thème l'Océan, et c'est sa déclamation à Madame de Bournet, ce soir, qui provoqua notre fou-rire inextinguible.
Pour ne pas vous faire lanterner, voici le sommaire de cette auguste plaquette.
Plaquette commémorative tirée à 15 000 exemplaires limités pour les présidents de la France, des Etats-Unis, Monsieur Aimé Césaire, etc....
Citations : Mon Dieu, que vous êtes français !, s'était écrié le Général de Gaulle.
"Et l'on passait à notre cou de bête domptée, le collier de la servitude et du sobriquet. (Aimé Césaire).
Un témoignage du docteur Grataloup, témoin oculaire de l'Eruption Néfaste.
Les révélations du gouverneur Louis Mouttet qui n'hésita pas à sacrifier la vie des habitants, pour les inciter à voter plutôt qu'à fuir. Bel exemple de patriotisme.
Hommage à la Martinique à Aimé Césaire
(La lèche hystérique de la mer,
Aimé Césaire).
L'Océan, poème de Tristan Camomille, émule d'Aimé Césaire, chantre immortel de L'ISle.
Une Allégorie de Monsieur Luçat de Brunhof
Notre feuilleton : La Nymphe de Lagardère, grand roman de Georges de Val Argent. Troisième partie, : La faute de Jeannine. Une mystérieuse rencontre.
Ce ne sont pas seulement les bouches,
mais les mains
mais les pieds,
mais les fesses,
mais les sexes;
et la nature toute entière qui se liquéfie.
Aimé Césaire.
Une interview exclusive sur les volcans, de Monsieur le professeur Amédée Léonie Pomponne, professeur d'Histoire Naturelle au lycée Aimé Césaire d'Ajoupa Bouillon, membre du comité de vigilance du Carbet.
Le billet de Napoléon Crotti : Nous bien servir c'est bien servir la France.
Les nouvelles du monde entier.
La page folklorique.
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Alfred Cortot, musicien démodé
Cette affirmation peut surprendre étant donnée la célébrité de celui qui a été considéré comme le plus grand interprète de Chopin. Mais comme avec Arturo Toscanini et, jadis Wilhelm Backhaus, tout en feignant de louer ses qualités, on ne cessait de lui chercher toutes sortes de poux dans les doigts, pour avoir l'excuse de lui préferer, qui Samson François, qui Arthur Rubinstein ou d'autres qui ne lui arrivent pas à la cheville.
La quintessence de l'art de Cortot vous le trouverez dans deux interprétations irremplaçables : les Etudes et les Préludes. Contrairement au politiquement correct qui préfère toujours les disques les plus anciens, (1932 par exemple), je donne la préférence qu contraire aux derniers, édité au lendemain de la guerre chez His Master's Voice. Je vous exhorte à commander les Préludes Op.28 (1943, RCA Victor, EMI records.) et l'édition de travail parue en 1957 aux éditions Salabert, mais qui est inusable et toujours potassée par tous les étudiants de conservatoire. Avant de vous expliquer pourquoi ces Préludes et l'édition de travail sont un des documents les plus précieux,, même pour de non-musiciens voulant progresser il faut vous assener le tombereau d'injures déversés par les critiques musicaux, sur le plus illustre des pianistes, triste privilège partagé avec Wilhelm Backhaus, traité on le sait par Clarendon, (alias Gavoty) et par d'autres cuistres prétentieux, de maître d'école besogneux. Ce dernier, offensé, ne remit jamais les pieds en France en soliste. Ce qui est assez piquant, est que l'ostracisme qui a frappé Cortot est dû à des raisons diamétralement opposées à celui qui frappe Toscanino et Backhaus. Voici donc les lieux communs anti-Cortot.
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Une communication à mes amis
Trop, c'est trop !
L'effet de médications très lourdes, votre gentillesse à tous et votre sollicitude, le respect et la confiance que mon entourage ont porté à "Monsieur le Professeur", m'ont détourné de l'esprit et du but de ce blog dont la devise "L'information derrière l'information" et le titre : décodage", ne m'autorise guère à faire part de problèmes personnels ni de ce qui bouleverse les tréfonds de mon être.
Il est temps de reprendre le harnais, et d'évacuer ce qu'il y avait de trop personnel, d'exagérément émotionnel dans les billets passés. Néanmoins, tout n'a pas été également inutile dans cette "perte de contrôle affectif", avec ce qu'il suppose d'auto-apitoyement, alors que tant de misère, tant de malheurs nous entourent. Croyez-vous que je ne ressens pas le mal à vivre, les humiliations et les incompréhensions, la solitude, qui vous accompagné dans votre parcours? J'ai connu cela, et au delà, et je vous dis, ne vous laissez pas aller, luttez, ne craignez pas de vous engager dans des sentiers arides et risqués. Les choses changent, mais pas seulement dans la mauvaise direction.
La neige est douce, la neige est chaude
A ce propos, parmi les DVD incontournables, achetez "Rêves de Kurosawa", le plus beau film que j'aie jamais vu, et qui a eu si peu d'audience. Une des séquences du film : tempête de neige, montre une cordée prise dans le brouillard, les vent hurlants, la neige meuble comme des sables mouvants. La nuit tombe et le bivouac, on n'en retrouve plus la route. Et soudain comme par magie (car c'est de la magie) les vents tombent, la neige scintille de cristaux, le ciel est d'un tendre bleu de paradis. Apparaît alors la fée des neiges; souriante, apaisante. Elle dit " La neige est douce, la neige est chaude" elle caresse délicatement les soldats qui s'abandonnent au sommeil. Mais le chef, le héros hargeux et pugnace, les secoue, les incite à ne pas se laisser aller, de ne pas s'abandonner à ce sommeil qui ressemble fort à un coma. Furieuse, la fée de transforme en un démon furieux et s'envole dans les airs. On est sortis de l'oeil du cyclone, et la sorcière a déclenché les vents hurlants. Mais infatigable, le chef oblige les sémicomateux à mettre un pas devant l'autre, à résister au mortel engourdissement, à s'arracher de l'emprise de la neige collante. Et voici. Soudain, les nuages disparaissent, le ciel s'éclarcit, le soleil du couchant illumine le camp. Car il était là le camp ! A quelques pas, et on allait se laisser mourir aussi près de la salvation ! Exultation des hommes sur fond de musique militaire claironnante et joyeuse. Quelle leçon, pour vous peut être, pour moi sûrement.
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