Poutine et Sarkozy
S'il est une entente que j'ai appelée de mes voeux, c'est bien celle-là, et parait-il la mayonnaise a pris... en n'oubliant pas que l'on parle de cosmétiques et non de gros sous. La Russie est incontournable et il vaut mieux s'en faire une alliée qu'une adversaire humiliée et culpabilisée.
La victoire de Poutine illustre à merveille l'influence de la Sainte Frousse sur l'opinion manipulée par Poutine. Et alors? Qui feint de croire que la Russie est un pays démocratique? Les rêveurs innombrables qui jouent l'indignation, et militent pour nos frères Tetchènes, ne payeront pas le pots cassés.
A contrario, de plus en plus nombreux sont ceux qui ici rèvent d'un Poutine pour notre pays saisi de stagnation. Delors disait déjà que ce pays est ingouvernable. Que vaut-il mieux : un état fort et peu tolérant dans un pays ayant renoué avec le travail et le réalisme, et sanctionnant durement les saboteurs, ou la prolongation du système Chirac qui nous conduira à un déclin rapide avec les troubles, les violences, l'insubordination devant la loi, la destruction des classes moyennes et la fuite de cerveaux?
Des membres de l'ISD, ont présomptueusement émis leur superstratégie pour Poutine. Il pensaient qu'en nommant Zoubkov, il en profiterait pour lui faire nettoyer les écuries d'Augias, pour, le vieux président éventuellement atteint par un maladie, et sûtrement par le vieillissement, cèderait la place au sauveur de la Grande Russie. Mais l'annonce, ce matin du choix du leader libéral Medvedev, démentait cette hypothèse. Quand on a le pouvoir, on ne le lâche pas et Poutine le sait fort bien. Il n'est pas homme à se contenter d'un parachute doré. .
L'évolution de la Russie inquiète les observateurs de l'ISD. Tous, optent pour la permanence de Poutine, ce qui signifie une solidité rassurante pour les investisseurs. Un libéral au pouvoir consoliderait cette impression d'avancée de la démocratie. Mais est-il vraiment un libéral? Qu'adviendra-t-il des grands oligarques, et des oligarques d'Etat? Pis encore, la montée d'un nationalisme chez les jeunes qui se double de xénophobie et d'orgueil expansionnisme, ne peut-il dégénérer en une réappropriation des biens étrangers? Faut-il s'engager ou au contraire résister aux chant des sirènes?