Sunday, 9 December 2007
Chronique
L'Art d'être grand-père
Ce petit garçon de quatre ans est heureux de vivre, adore ses copains de la maternelle, commence à jouer un peu de musique classique, dil fait preuve d'une énergie et d'un caractère indomptables, je lui sers un peu de second grand-père. Son père et sa mère travaillent comme des forcenés pour monter leur PME, actuellement en plein essor, ils ont acquis la confiance et le respect de leurs relations d'affaires, et ont acheté à crédit une petite maison coquette avec un jardin, à proximité de l'entreprise. Ils sont partis de rien, sans un sou en poche et à force de détermination, de sérieux, de courage, ils ont édifié une PME et une famille. Les parents accordent une grande attention au niveau culturel et à l'éducation de leur fils, et espèrent qu'il deviendra quelqu'un de bien, d'honorable et citoyen dans le pays choisi, la France.
Le monde de ce petit garçon risque de s'écrouler du jour au lendemain, le foyer dispersé, la misère installée, l'avenir des parents détruit d'un coup de pied nonchalant comme on balaye une fourmilière. Tout ceci à cause d'une juge manipulée par des malfrats, n'admettant sans doute pas que le travail et l'ambition soient récompensés et ajoutant la coercition à la mauvaise foi, dignes des procès staliniens. Et cela se passe en France. Cela ne saurait étonner tant ce pays a doté d'une impunité totale tant de gens mal payés, souvent aigris et pressés, instruisant à charge et à décharge et intouchables. Mais il ne s'agit plus ici d'impréparation, d'incompétence ou de bêtise, comme pour cette boite de caviar qui avait mal tourné, mais de la vie d'un enfant, qu'on envisage froidement de démolir, sans la moindre pensée aux conséquences. Comment qualifier cette juge? Je connais à fond le dossier mais je ne puis parler tant que l'affaire n'est pas close devant la justice. Le moment venu, la sanction morale tombera.
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La cagnotte vidée
Un des plus véhéments adversaires de Nicolas Sarkozy, lui reproche à juste titre de casser la cagnotte de l'intéressement pour distribuer des cadeaux de Noël. Comment lui en faire grief? Lorsque dans certaines PME, 30% du capital a été légué par le fondateur aux collaborateurs, capital qui ne sera débloqué qu'au bout de quelques années de dévouement à l'entreprise, ou à la retraite, le but est de protéger la PME des prédateurs et de mettre les employés les plus modestes à l'abri de OPA. Un autre but est de dissoudre la frontière employé-employeur et de supprimer les classes. Enfin cet argent est réinvesti dans l'entreprise et surveillé avec beaucoup de sérieux et de ponctualité par les travailleurs de la base, qui épluchent les comptes, et s'interessent à la gestion en bon père de famille de LEUR firme.
En supprimant cette cagnotte, on enseigne aux employés le court terme, on les détourne de l'esprit de parcimonie et de pensée long terme, on coupe tout pari sur le futur, à tous les échelons, on supprime de l'emploi et on détourne la distribution de l'argent, du travail pour tous et en France, pour le dilapider en gaspillages éphémères, qui ne profiteront qu'aux pays du tiers monde, et procurant l'exaltation hilarante de celui qui casse la tirelire pour s'acheter un écran à plasma coréen.
L'année d'après, le Président sera obligé de trouver un autre subterfuge, un autre palliatif.
Tout ceci,je l'ai écrit dans un billet récent et je conviens que c'est du rechauffé, ou plutôt qu'il le saurait, si on faisait abstraction de l'autre côté des choses.
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La plaquette commemorative
De l'éruption de la Montagne Pelée
Billet terminé. Voir plus bas le témoignage du docteur Grataloup
On trouvera plus bas l'argumentation du Docteur Grataloup, chef d'oeuvre de politiquement correct. Essayez de détecter les contradictions internes. Un tel témoignage pourrait-il exister aujourd'hui, et si oui, sous quel déguisement?
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Saturday, 8 December 2007
Une soirée avec un (vrai) connaisseur.
Le journaliste De Remigis, (Il Foglio) qui a déjà à plusieurs reprises interviewé Nicolas Sarkozy, et votre serviteur pour son blog, est un pianiste qui a dû abandonner la carrière pour des raisons bassement matérielles. Il se bat pour trouver un local à Rome où il puisse s'exercer sur son Yamaha. Naguère quand il jouait une ou deux heures de Bach ou de Chopin, les voisins venaient le complimenter. Aujourd'hui, leur successeurs, des jeunes rappeurs, le menacent de papier bleu. Le rap, la télé, la vidéo, c'est parmis, c'est de la culture populaire qui est un droit acquis. La musique classique c'est pour les riches et les élitistes, et on n'a pas à se plier à leurs caprices.
Je racontai à Remigis ma détestation pour le public des concerts, ces gens qui vont aux antipodes pour écouter leur idole : Gergiev ou autrefois, Karajan. Un de ceux-ci, Eusébe Tartefine me dit qu'il n'avait pas eu le temps de voir l'émission d'Arte sur Tristan à l'exception du troisième acte qui était bon. Il assistait en effet à un concert d'une jeune violoniste à la mode qui devait jouer un florilège exquis. Je me souvins des heures pendant lesquelles je pleurai toutes le larmes de mon corps, où j'eus le sentiment d'un insondable mystère qui provenait de la prise en masse de tous les facteurs que Wagner avait pesés à la nanoseconde. L'émotion provenant de la tragédienne Waltraud Meyer, et du langage des corps de Chéreau aurait frisé la grandiloquence et le sentimentalisme, n'était la richesse de la composition et la structure musicale fortement intégrée. Mais en entendant juxtaposés ces morceaux instrumentaux de concert voués à la délectation, comme préparation au plus sublime des monuments du XIXe siècle, on ruinait irrémédiablement les liens les plus raffinés de la toile intégrée.
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Deux conceptions divergentes Viola - Chéreau
J'ai toujours observé la plus grande parcimonie dans le choix de mes concerts et mes opéras, afin de garder toujours en mémoire les grandes voix et l'emprise des chefs, et je ne le regrette pas. L'exploration d'une oeuvre comme Tristan ne peut se passer d'une étude très détaillée de la partition d'orchestre, et la représentation est la récompense de celui qui a pris la peine de jouer la transcription de paino. (Dans ce cas, celle de Hans de Bulow).
Les représentations que je garde ainsi vivaces sont celles de Kirsten-Flagstad, Max Lorenz, au pupitre, Georges Sebastian, de Kna, avec Martha Mödl ou Astrid Varnay, puis Carlos Keiber-Ponnelle et Ligendsa. Les autres ne pouvaient se comparer. Et puis, j'ai vu la version de Bill Viola, et cela été un véritable choc. J'ai écrit dans ce blog, qu'on ne peut en aucun cas la considérer comme une représentation d'une oeuvre de Wagner mais comme un création originale à mi-chemin entre la plus haute création de notre plus grand vidéaste, Viola et le monstre qui devait révolutionner l'histoire de la musique.
J'ai failli manquer sur Arte la représentation de Tristan pour l'ouverture de la Scala, avec Baremboïm, Waltraud Meyer et ... Patrice Chéreau.
S'il est un metteur en scène que j'admire profondément c'est bien Chéreau que François Regnault son dramaturge m'a fait apprécier, et dont le Ring reste pour moi "le plus beau spectacle du monde". Ma soeur m'a tiré de mon ordinateur pour me signaler la retransmission et elle-même a été émue par la direction de Baremboïm et la mise en scène de Chéreau. Sans elle j'aurai manqué, outre le premier acte, les actes II et III.
La comparaison entre la création géniale de Viola (avec Gergiev au pupitre, et qu'on aura la chance de revoir en 2008 à Paris) et la recréation de Chéreau, était passionnante. Après voir entendu et vu avec la plus grande intensité, ces monuments dramatiques, ma religion est faite : c'est Wagner qui l'emporte. Wagner, décodé par Patrice Chéreau, bien entendu. Baremboïm était tellement plongé dans la partition que les applaudissements, lui ont arraché une rapide grimace d'agacement, vitre réprimée. Chéreau qu'on a interviewé était lugubre. On a l'impression que cet homme ne peut sourire. Pourquoi? Parce qu'il ne considère pas son travail sur les corps, comme quelque chose de futile. Parce qu'avec le déroulement du spectacle c'est un peu de sa vie qui s'écoule.
Par exemple à la fin, lors de la mort d'amour, Isolde dont la pureté du profil, l'intensité tragique et souriante de l'expression, et les pianissimi déchirants qu'elle émet nous ménage une surprise. Un filet de sang s'écoule du front, comme un accident crânien et finit par couler et ensenglanter toute la moitié du visage, toujours souriant, transfiguré. A côté l'oeuvre de Viola semble abstraite. Les amants rejoignent le cosmos, ils perdent leur matérialité et cette vision est à l'unisson des associations mystiques du poème qui prennent tout leur sens.
Alors que l'interprétation de Bill Viola exige une exégèse poussée du poème, et une sensibilité à l'art contemporain, celle de Chéreau exerce un effet immédiat, irresistible, résistant à toute explication : elle est là, sans le moindre arbitraire, la moindre licence, le moindre chi-chi. Cette simplicité est magnifiée par le jeu d'acteurs dignes des vidéos religieuses de Bill Viola, par un jeu de noirs et blancs dignes d'une tragédie grecque... mais ce qui emporte tout, est la passion des acteurs, invisibles chez Viola.
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Friday, 7 December 2007
Chronique
Scoops
Lazareff avait coutume de dire : un chien qui mort un homme ce n'est pas une nouvelle, un homme qui mord un chien, oui.
Claude Shannon ne disait pas autre chose et reliant le concept d'information à celui d'improbabilité. Veuillez analyser sous ce angle les reactions suivantes à l'attentat du Boulevard Malesherbes, départagez les informations authentiques et gagner une paire de lunettes supplémentaires chez Affreux-Loup.
Réactions
Michèle Alliot-Marie
A. : apparemment c'est quelqu'un du cabinet qui est visé, le colis n'est pas identifié pais il y a des témoignages qui, je l'espère, permettront de l'identifier.
B. Aucun membre du cabinet n'a été visé; il passait par là et a joué de malchance. Le fait que M.Sarkozy ait d'anciens collaborateurs fidèles sur place et que ce soit son cabinet, n'est qu'une simple coïncidence.
C. Ne posez pas de questions, je ne pourrais y répondre. Je ne sais rien.
Ségolène Royal
A. A exprimé son horreur devant l'odieux attentat. Elle a exprimé sa vive émotion et fait part de sa totale solidarité pour les familles et les collègues des victmes qui sont profondément traumatisés.
B. Cet attentat a ceci de particulier : ayant causé mort d'homme, il est odieux, et Madame Royal contrairement aux autres qui l'en "foutent", elle est saisie d'horreur. Sa solidarité est Totale et elle est la seule à penser aux traumatisés.
C. Mme Royal a fait appel à M.Dray : voilà une bonne occasion de faire parler de son attitude compassionnelle. Le fait que des avocats qui s'en mettent plein le poches, et que des riches collègues de Neuilly, aient peur pour leur biens, on s'en fout.
Bertrand De La Noë
A C'est un acte particulièrement condamnable je veux exprimer ma condamnation la plus nette de cet acte criminel.
B. Avant d'éructer des condamnations qui alimentent le réflexe sécuritaire, il faut se garder de stigmatiser des chômeurs exaspéré et truandés par les riches défendus par les avocats de Neuilly. Parler de crime et de condamnation est lancer une chasse aux sorcières dans le style Battista;
Elisabeh Guigou, ancienne ministre socialiste de la Justice
A. Condamne les attentats et souhaite que la Police et le Parquet anti-terroriste retrouvent la trace des auteurs de cet acte intolérable afin qu'ils soient jugé.
B. Approuve les attentats et souhaite que la Police et le Parquet, soutenus par les intellectuels, traînent les pieds, comme d'habitude, le temps que les désespérés qui ont été acculés à cet excès irresponsables, puissent se sauver en Amérique du Sud.
Julien Dray, porte-parole du PS
A. A condamné avec la plus grande fermeté cet acte sauvage, demandant que toute la lumière soit faite sur cet attentat et que ses auteurs soient sanctionnés.
B. A regretté avec la plus grande mollesse cet acte révolutionnaire. Toute la lumière montrera peut être que la sauvagerie est dans les beaux quartiers, et que c'est par là que les sanctions devraient commencer.
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