Brouillon d'inculture
Saturday, 25 August 2007
La France au travail et les Français à la pétanque
J'ai été en retard pour la rédaction du journal du 25, étant occupé à changer d'hôtel. Me voici passé du Château au Grand Hôtel. Cet établissement, fréquenté entre les deux guerres par ma mère et se amies, avait conservé voici quelques années un charme désuet. Il n'était pas très luxueux, mais confortable, le public était sympathique : beaucoup de vieux couples, des genevois venu assister aux ventes aux Enchères de Me Kohn, à la recherche d'opalines Napoléon III, de tapis anciens, de Renoirs presque authentiques, de Trouilleboeuf, authentiques, et autres meubles estamplillés Jacob. Une de figures les plus marquantes étaient Marcel Dassault, accompagné d'un général-assistant-garde du corps et de son épouse, Lucienne Marino, pianiste. La piscine manquait du confort le plus élémentaire, et c'est pourquoi voici quelques années j'émigrai au Château qui venait de s'en doter une, magnifique, et dont le parc était un véritable paradis vert. Le château ayant décliné, à la suite de manque de personnel qualifié, je descendis au Grand Hôtel.
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Wednesday, 22 August 2007
Défense et illustration du Blog
Propos d’un amateur
Libération du 22 août 2007 page 24 (écrans. Médias), le quotidien publie un réquisitoire en règle contre le blog et titre :
« Je suis contre cette culture de l’amateurisme »
Andrew Keen , blogueur britannique, dénonce dans un livre l’utopie de l’Internet participatif.
Son blog : www.thegreatseduction.com
Ses références :
The Cult of the Amateur
Comment Internet tue notre culture
L’intervieweuse (?) Frédérique Roussel note que dans un article publié en 2006 dans The Weekley Standard, Keen n’hésite pas à rapprocher ce « cauchemar de Socrate » à l’idéologie communiste.
Voici quelques extraits de l’article :
… L’Internet est devenu un marigot où baignent un maximum d’inepties, un tombeau de la culture de qualité, fossoyée par la gratuité. … Des millions de singes derrière leur clavier alimentent une jungle de médiocrité. … Tout le monde s’exprime certes, mais « narcissiquement », et la culture est de qualité de plus en plus médiocre. L’éthique de l’amateur est si dominante que l’expertise, le talent et le savoir perdent du terrain. Des analyses politiques superficielles, des vidéos pitoyables, des romans illisibles.
… Wikipédia, l’encyclopédie collaborative en tête des recherches mondiales, n’a pas plus de valeur qu’un Trivial Pursuit, avec plein d’erreurs et de demi-vérités.
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Monday, 13 August 2007
Médusa à Salzbourg. Berlioz venge Berlioz
Benvenuto Cellini et Lélio.
Salzbourg fait une farce à Berlioz, titre le Figaro du 13 août 2007.
Mais le compositeur se venge post mortem maudissant ...
les profanateurs qui osent porter la main sur les ouvrages originaux, leur font subir d'horribles mutilations qu'ils appellent corrections et perfectionnements, pourlesquels disent-ils, il faut beaucoup de goût. Tels sont ces vulgaires oiseaux qui peuplent nos jardins publics, se perchent avec arrogance sur les plus belles statues, et quand ils ont sali le front de Jupiter, le bras d'Harcule ou le front de Vénus, se pavanent fiers et satisfaits, comme s'ils venaient de pondre un oeuf d'or.
(Lelio, récité par Gérard Depardieu)
L’opéra de Berlioz, est épuisant à monter et à mettre en scène. Valery Gergiev, le chef d’orchestre, était inquiet de la performance qu’il devait diriger au Festival de Salzbourg.
Mortier l'ancien directeur du festival s’était déjà distingué dans l’art de monter des spectacles dans l’esprit opposé à celui qui avait animé le compositeur, avec comme but, le souci de provoquer le public le plus conservateur du monde. Il fallait surenchérir. Ce fut réussi.
Peter Rusicka choisit Philipp Stolzl l’auteur de vidéoclips publicitaires et rock, notamment pour Madonna et Mike Jagger, n’ayant apparemment aucune expérience de l’opéra ni de la musique romantique. Toutes les conditions d’un beau succès furent donc réunies. Et les bobos, assujettis à Médusa firent chorus, applaudissant les fastueuses trouvailles, telles qu’un hélicoptère de marque Cellini, et sifflant Gergiev coupable de diriger la partition dans un style qui ne convenait pas au spectacle.
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Saturday, 11 August 2007
Catastrophes
L'expression catastrophe dans la théorie éponyme n'est pas nécessairement liée à des événements terrifiants ni même négatifs. Elle est cependant associée à juste titre à des manifestations d'angoisse, de stupeur, de désorientation, et souvent de remise en cause. Au sens de Thom, une catastrophe est une discontinuité dans le déroulement d'un processus, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, ou encore un changement brutal de paradigme. Dans le billet de Marina Fédier qui précède ce journal, elle parle du basculement soudain d'un paquet d'ondes à des particules minuscules, ou encore elle pose la terrifiante enigme du passage de la physique normale à la fnatasmagorie quantique. Ce sont des catastrophes. Un Hai-ku japonais exprime mieux qu'une longue dissertation le caractère traumatisant d'une catastrophe :
Semailles et moissons
Le nuage qui ne bougeait jamais
n'est plus
Alors qu'une sécheresse jamais vue frappe les moissons et les semailles, que Vienne, Autriche connaît des pics inédits de chaleur alors que Berne est sous les eaux, cette citation est tout à fait à propos. Nous continuons à semer, à moissonner comme si le nuage qui ne bougeait jamais devait continuer à délivrer son ondée bienfaisante. Le mot "jamais", l'usage de l'imparfait, et le présent implacable qui conclut le haï-ku forment des oxymorons éloquents.
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Thursday, 9 August 2007
Que d'eau, que d'eau !
On ne prête qu’aux riches. On a raconté que le Général Mac Mahon, voyant pour la première fois la mer, en Bretagne, et prié de livrer ses impressions, déclara: que d’eau, que d’eau !
La réalité est toute autre. C’est à l’occasion des graves inondations provoquée par la crue de la Garonne, que le général de Napoléon prononça ces paroles définitives.
Elles furent reprises par la suite dans bien des occasions : Venise, et aujourd’hui Divonne, où il ne cesse de pleuvoir lamentablement, transformant le Château en arche de Noé. Elle inspira à un collègue canadien, suivant le journal télévisé une variante :
Que de vide, que de vide !
Ce condensé d’informations majeures et souvent imprévisibles, nous apprenaient des nouvelles susceptibles de bouleverser notre vie quotidienne, comme notre conception du monde. Saviez-vous par exemple :
Que le président Sarkozy déjeunera en famille avec le président Bush, une étrange coïncidence faisant que celui-ci ne réside qu’à 80 miles de celui-là ?
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Monday, 6 August 2007
Vous avez dit populaire?
La télévision est de plus en plus passionnante en ce mois d'août. Ma chambre d'hôtel est agrémentée d'un écran plat posé sur le bar, qui a remplacé l'ancienne télévision en couleurs. Le gain de place est nul, puisque le dessus du bar a une dimension invariable. En revanche l'image, jadis lumineuse et brillament colorée est d'un grisâtre vaguement teinté, ressemblant aux clichés noir et blanc recoloriés, des rééditions rajeunies du muet. Heureusement le contenu sauve le contenant. Nous avons vu les labos où l'on cultive le virus de la fièvre aphteuse.
Rassurez-vous, il n’y aucun risque de contagion, le labo est bien de chez nous, rien à voir avec les anglais qui ont laissé échappé le virus. On a donc interdit une fois de plus les importations de vaches et de bœufs britanniques dans l’UE, ce qui arrange et notre prestige et nos affaires.
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