Tuesday, 31 July 2007
Six mois !
Six mois déjà se sont écoulés depuis la création de ce blog, commencé le 3 février 2007, au parfait ahurissement de mon entourage. En effet je n'ai jamais caché mon aversion pour l'Internet, détestation que je partage avec Alain Finkielkraut. Une des raisons en est le très bas rapport qualité/temps passé, et l'envahissement de plantes vénéneuses qui contaminent le reste. Plus que jamais la formule de Calfon se révèle exacte : ce qui est important n'est pas ce que l'internet fait de vous, mais ce que vous faites de l'internet. Malheureusement notre pouvoir est limité, noyé dans le monstrueux tsunami de fausses-vraies informations, toujours lacunaires et coupées de leurs racines culturelles. Le chant que font entendre les hommes de culture, moines des temps d'aujourd"hui; est aussi faible que celui d'une mouette prises dans la tempête. Et puis, l'information est souvent lacunaire, imparfaite, partiale, grossière et même ordurière. Mais comme elle est théoriquement gratuite, elle est préférée au livre, qui subsiste néanmoins comme un médium de référence, l'équivalent des manuscrits de la Renaissance par rapport aux incunables et aux imprimés.
Alors pourquoi? J'ai déjà signalé un enchaînement de raisons : le dépôt de L'Entretien à la Bibliothèque Nationale de France, la nécessité de le transposer sur ordinateur, et de là, d'en diffuser des fragments pour l'Internet. Puis il faut considérer que mon contact avec les internautes, est la poursuite légitime de mon effort d'enseignement, et une réactualisation de Virus.
Enfin l'essentiel : expérimenter de nouvelles voies de l'Internet, structure en spirale ouverte comme un forum, fermée comme un manuel de mathématiques afin de réaliser L'Entretien sous sa forme définitive : celle de l'Hypertexte multimédia, ouvert sur le monde.
Toutes ces raisons, Finkielkraut ne les avait sans doute pas. L'écriture lui suffisait. Il maintint sa ligne de conduite, il préserva la cohérence de sa pensée. Il fut fidèle à ses postulats. On ne peut que l'admirer.
Mais ma pensée est incohérente, disjointe, fluctuante. Elle ne peut se couper du monde réel ni du monde des esprits. Et puis ... la rencontre au mement opportun d'un passionné hautement compétent : Emmanuel Dyan, la "serendipity" curieusement représentée dans le nom de l'opérateur.
J'ai déjà publié à maintes fois les statistiques. Je me contenterai d'en donner l'état aujourd"hui à 0h00.
La tendance paradoxale à la hausse du nombre de visites, s'est confirmée. Voici la succession des chiffres du 26 au 31 juillet.
373, 440, 578, 585, 663, 690.
12701 visites pour ce mois. 333 articles. Et surtout un nombre en constante augmentation des commentaires.
Une tendance à suivre : l'ouverture vers d'autres experts (Bonnet, Marina Fédier), la séparation des feuilletons,(Nuits d'Août), des masterclasses, et des journaux. Le recours à l'image est devenu habituel et à la rentrée, j'espère accroître et améliorer les programmes video. Sachez que je suis ouvert à toutes les suggestions.
MERCI et bonnes vacances.
Deuxième livraison
La découverte
Séquence 214 de L'Entretien
Pour lui être agréable et lui témoigner sa reconnaissance, car s’il était cruel, il n’était pas mufle, et aussi par lassitude, il la suivit dans la boutique de joaillerie. Partout de fines chaînettes, des petits cœurs, de minuscules médailles pendaient derrière une vitrine plate. Ils étaient en or disait la pancarte. 9 carats, songea Lars. Sur les présentoirs, à portée de main, d’énormes chaînes dorées, de lourds pendentifs, des colliers d’émeraude, des bracelets de rubis. De la verroterie.
Continuer à lire "Les nuits d'Août 2"
Le chantre de la mort rattrapé par la Mort
Un échiquier. Le chevalier joue avec un prêtre au visage plein et blafard, cheveux dissimulés par une capuche, yeux noirs et vides d’expression, lèvres minces et ironiques. C’est la Mort, telle que Ingmar Bergman l’a dépeinte dans son chef d’œuvre absolu : Le Septième sceau. Fresque grandiose et monochrome, fusion entre la barbarie médiévale et celle de notre siècle, celui du communisme, du national socialisme et de l’islamisme. Eres de confusion, aussi vides que les yeux de la Mort.
Ingmar Bergman vient de s’éteindre à l’âge de 89 ans, doucement, veillé par une de ses filles, une mort comme on voudrait tous l’avoir, sans convulsion ni douleurs, ni cris ni chuchotements. Il est de ceux qui ont prouvé que le cinéma peut être un genre majeur, tant il a contrôlé chaque détail, préservé le plan d’ensemble des tentations du succès. Ses œuvres sans complaisance sont totalement exemptes de maniérisme en dépit de leur extrême originalité qui les rapproche de l’ésotérisme mais qui n’est que concentration de pensée.
Ingmar Bergman, plus encore que les autres génies du cinéma, est celui qui m’a le plus influencé. Depuis mon adolescence, marquée par la maladie et la peur, la révolte et la soumission, je ne pus me débarrasser de la terreur de la mort, conséquence de mon attachement viscéral à la vie. Tant de choses qui ne seront pas vécues, pensées, ressenties, exprimées et surtout créées. On joue avec la Mort, on ruse, et puis on renverse les pièces des échecs. Dans le Septième Sceau, antidote à la mort, l’amour de deux êtres sains et jeunes, pour qui le chevalier se sacrifie. Mais autre antidote mauvais : la torture, les persécutions, justifiées par les extrémismes de la populace hurlante, bavant sa haine. Nous vivons tout cela aujourd’hui.
Continuer à lire "Le journal du 31 juillet 2007 (suite)"
Monday, 30 July 2007
Première livraison
ERRANCE
Séquence 212 de L'Entretien
Le jeune homme errait sans but sur la grève déserte. Il songeait à son père avec qui il avait si souvent sillonné les plages du côté d’Angelholm et les sombres forêts de l’arrière pays. Il avait été assassiné par le clan des informaticiens de Minsk.
Il le supposait du moins, car chaque fois qu’il essayait de glaner des informations, les regards fuyaient, les conversations sortaient de leurs cours, les propos déviaient, comme choqués par une indécence. On le consolait hypocritement. Ses demi-frères étaient mariés et ne pardonnaient pas à leur père ce rejeton tardif qui les privait d’un tiers d’héritage et d’autant d’affection.
C’est qu’il était le préféré du puissant chef de la dynastie des Hall-Bentzinger. Venu bien tard mais d’autant plus désiré par la deuxième épouse de Lars Hall. Elle mourut empoisonnée par Helmwige, la marâtre, celle qui tenait les cordons de la bourse. Elle était assurée de l’impunité : enquête bâclée, boucs émissaires, l’affaire fut classée. Le cœur du garçon brûlait de haine rentrée. On lui avait enlevé sa mère, puis son père. Plus tard, il le savait, ce serait son tour. Un événement fortuit : un accident ou une rixe qui aurait mal tourné.
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Les Nuits d'Août
Un feuilleton. Introduction
Nous entrons dans la zone la plus creuse de l'actualité. Les journaux sommeillent. Même Marianne s'assagit et devient un modèle d'objectivité, caustique mais convenable.
Jadis vitupérant contre le dictateur Sarkozy, en le dépeignant sous les traits d'un dangereux extremiste néofasciste, replié sur son bastion UMP, le magazine de Jean-François Kahn, ne trouve d'autre à critiquer que les postures comiques du "je suis partout, moi,moi,moi". C'est un peu court, mais c'est distrayant.
Mieux encore, Marianne reprend les réactions de H.M.Bronstein et relevant à juste titre l'incohérence du Président, qui serre la main d'un terroriste méprisable et courant lui offrir le nucléaire tout en s'indignant de ce que l'Iran tout aussi peu convenable, puisse avoir accès aux mêmes avantages.
Marianne ouvre des portes ouvertes en feignant de découvrir qu'en politique il y a deux poids et deux mesures. Dans les médias aussi, plus ou moins. Mais chez Marianne c'est généralement plutôt plus que moins.
Continuer à lire "Le journal du 31 juillet 2007"
Sunday, 29 July 2007
Statistiques
A quoi bon consulter des statistiques qui ne peuvent répondre à aucune de vos questions? Le mois dernier à partir du Samedi précédant le deuxième tour des legislatives, le nombre annoncé de visites était aberrant, allant de 800 à plus de 1200. Le 21 de ce mois-ci, la fréquentation descendit à 271 visites. J'y vis un signal : les internautes commençaient à partir en vacances, et il était temps de les imiter. Je vous fis part de mes doutes, et aussitôt come pour me démentir, la fréquentation repartit en flèche pour atteindre hier soir le record mensuel de 585. Le rythme de croisière dépassa les 400 visites. Certes, le mois d'Août sera beaucoup plus calme m'annonce mon blogueur qui me conseille de lever le pied. Mais tellement de choses sont en suspens.
Masterclasses
Elles sont restées en panne. Pourtant que de chapitres à lancer dans le cyberespace. Citons :
la statique des représentations, ou comment les représentations s'agglutinent dans notre conscient, se séparent, s'étoffent ou au contraire s'appauvrissent. Dans ce chapitre on étudie la hiérachisation des objets plus ou moins stables qui constituent le "théâtre mental". On montre avec Popper, la différence irreductible qui sépare le mental de l'hormonal et du neuronal.
La dynamique des représentations étudie les relations des représentations en situation de concurrence. Lorsque le Champ R est sursaturé, pour qu'une représentation soit admise, il faut qu'elle en chasse une autre. La capacité d'une représentation de s'imposer, je l'ai appelée ergie, pour éviter le mot énergie aux connotations incorrectes. R fonctionne sans énergie.
La dynamique des fortes ergies, envisage le cas où des représentations trop fortes exigent une ergie négative de sélection pour les empêcher d'envahir R. Les complexes, et les phénomènes psychoanalytiques rentrent dans ce cas, mais aussi les processus parapsychologiques.
La théorie des noeuds sémantiques s'insère à ce niveau, ainsi que les phénomènes d'incongruence qui causent la répulsion de deux représentations. Elle débouche sur l'hypothèse de personnalités partielles habitant notre cortex et prenant le dessus, selon les circonstances.
Le chant de l'acier
Vous aurez noté la présence de cinq séquences de l'Entretien. On doit bien entendu les lire dans le sens inverse d'un livre, en suivant les numérotations 1,2, 3.4, 5 etc...
Lisez les attentivement. Elle contiennent en germe un vrai polar qui aboutit à Saga.
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