Les Nuits d'Août
Un feuilleton. Introduction
Nous entrons dans la zone la plus creuse de l'actualité. Les journaux sommeillent. Même Marianne s'assagit et devient un modèle d'objectivité, caustique mais convenable.
Jadis vitupérant contre le dictateur Sarkozy, en le dépeignant sous les traits d'un dangereux extremiste néofasciste, replié sur son bastion UMP, le magazine de Jean-François Kahn, ne trouve d'autre à critiquer que les postures comiques du "je suis partout, moi,moi,moi". C'est un peu court, mais c'est distrayant.
Mieux encore, Marianne reprend les réactions de H.M.Bronstein et relevant à juste titre l'incohérence du Président, qui serre la main d'un terroriste méprisable et courant lui offrir le nucléaire tout en s'indignant de ce que l'Iran tout aussi peu convenable, puisse avoir accès aux mêmes avantages.
Marianne ouvre des portes ouvertes en feignant de découvrir qu'en politique il y a deux poids et deux mesures. Dans les médias aussi, plus ou moins. Mais chez Marianne c'est généralement plutôt plus que moins.
Et puis, Marianne a la mémoire courte. Elle oublie le scandale dont elle se fit l'écho avec toute la presse, faisant retomber sur Bush l'indignité des tortures. Et les Baudrillard de salon en rajoutaient, parlant rien moins que de la déchéance de l'occident. et évoquant pour la centième fois, les supplices infligés aux suspects du FLN, par les Para. Aucune description ne nous fut épargnée : la gégène, le supplice de l'eau, et de la baignoire, les brûlures de cigarettes, la morsure des chiens, les simulacres d'exécution, et les insultes proférées contre le Coran. Le cas de Alleg, fit l'objet d'innombrables ouvrages et servit d'icone.
En revanche, on chercherait en vain dans Marianne, ni sous la plume des bonnes consciences autoproclamées, autre chose qu'une énumération sèche et laconique des sévices subis, et encore, pas toujours. Alors? Ajoutons que si le Président Sarkozy a de bonnes excuses morales pour diner avec le diable sans cuiller, et en s'en glorifiant, (le pétrole) on ne peut en dire de même pour les intellectuels de gauche qui n'ont rien à crandre, ni à gagner, et pour cause.
Régime minimum
Ce journal va donc fonctionner, comme l'ensemble de la presse en régime de service minimum.
Mais, le mois d'Août est également propice aux feuilletons romanesques de toutes sortes. Cela remplit avantageusement l'actualité politique, les récits de sécheresse et d'inondation, et autres joyeusetés.
Les résultats de ces cinq derniers jours sont paradoxaux. Alors qu'on peut s'attendre à une chute du nombre de visites avec les vacances, faute de Wii accessibles, rien de tel ne se produit. Qu'on en juge :
Le 26 : 373 visites, le 27 : 440, le 28 : 578, le 29 : 585, le 30, le record du mois : 663.
Nuits d'août, le feuilleton du mois creux et des nuits perdues
Alors j'ai décidé de vous livrer mon feuilleton. Mais non sans quelques restrictions :
1.Le feuilleton n'est pas un soap opera, il est composé d'une avenue, ou plutôt de ce tronçon d'avenue dont j'ai déjà parlé. C'est une intrigue unique, isolée de son contexte soap, et prenant place entre "l'histoire du jeune homme qui a perdu son père", qui en est l'embryon, et "Saga", le duo d'amour entre Lars et Clara. J'espère périodiquement débiter en rondelles cette portion de L'Entretien inédite et restée manuscrite, avec la mention rituelle "la suite au prochain numéro".
2. Le feuilleton a une base autobiographique qui figure dans une autre région de L'Entretien : Le livre de L.H. J'ai en effet connu Lars Hall Bentzinger au Grand Hôtel, place de l'Opéra où je vivais avec mes parents. Je connaissais la grande cantatrice wagnérienne (la plus grande du siècle passé) Kirsten Flagstad. Mariée en première noces avec l'industriel Hall, elle se remaria avec Johangsen de qui elle eut une fille : Else. Hall eut un fils : Lars, dit familièrement Lasse, qui fit périr à petit feu son beau père, profitant des règlements de compte alliés (Johangsen faisait partie du parlement Kisling, Flagstad dût se cacher chez son chauffeur et seul le général Mc Arthur et le grand rabbin de New York, purent la tirer de ce piège).
Je connus Lasse, de passage au Grand Hôtel et dont j'ai dessiné les traits. Je me trouvai pris aussitôt pris dans un cas de conscience, notamment à cause de mon admiration pour Kirsten Flagstad. Lasse me témoigna la plus vive sollicitude, mais au bout de six mois je rompis notre profonde amitié pour les raisons morales qu'on devine. Et puis, je le craignais. Nous en souffrimes, et si c'était à refaire, je crois que j'aurais agi autrement. Le fils de Lars, que je nomme Lars Hall III est purement imaginaire, mais curieusement je l'ai rencontré cette année et je me pose à nouveau le même cas de conscience.
L'épisode où Lars Hall III se rend à New York et rencontre un mentor : Valentin Ludell et une jeune ambitieuse : Christine, est une transposition de mes relations avec Lasse. Le Plaza a simplement remplacé le Grand Hotel. L'ironie veut qu'il ait été transformé en appartements de luxe cette année.
3. Enfin les signets noir et vert, avertissent le lecteur : pour la plupart ils avertissent : passez outre, ici il n'y a rien à voir. Le signet noir indique que le feuilleton appartien à l'Entretien tout en le déformant, puisqu'il est sorti de son contexte. Le signet vert indique une trangression aux lois de Wikipédia. Le rôle du blog n'est pas destiné à faire valoir le talent (ou le non-talent) du blogueur, pas plus que son besoin d'ego. Il n'est pas non plus destiné à servir de poubelle aux écrits dont aucun éditeur n'a voulu. Sur ce point je me suis déjà exprimé. L'Entretien est inéditable à cause de sa structure de .. blog ! Cependant sa destination officielle au département des manuscrits anciens de la Bibliothèque Nationale de France, lui confère une respectabilité qui légitime sans doute sa présence sur ce blog... mais présence simplement tolérée !