Soumission et domination
Monday, 16 July 2007
Chronique italienne N°20
À la recherche du fruit défendu
Une des caractéristiques de Force de la Terre est la proclamation de tabous, qui définissent le licite et l'illicite (un peu à la manière de l'Islam et de la religion chrétienne), dans toutes les dimensions HUMELD, celles qui déterminent notre jugement. Ces tabous, jadis codifiés, ont été introjectés dans la population et ont fait partie de ce que l'on appelle d'un nom disparu aujourd'hui avec la chose : les moeurs, bonnes ou mauvaises.
Les limites balisaient le champ sémantique et suggéraient jusqu'où on pouvait aller trop loin dans la permissivité. Ainsi les notions de bon et de mauvais goût, (E) de débauche ou de plaisir grossier (H), de vérité et de fausseté (V), de cohérence ou de démence (L), de progrès et de culture ou de déconstruction et de barbarie (D), de morale ou d'immoralité (M) faisaient-elles partie d'un consensus propre à la civilisation occidentale et fondant en retour son identité.
Malheureusement, au fil des décennies, ces valeurs se sont desséchées, elles ont régressé en conventions creuses, et tout ce qui n'était pas utile ou agréable fut exclu du socialement admissible. L'eau vive de la création stagna et se figea dans un académisme stérile. Les principes introjectés et ressentis par la population et par les élites, se muèrent en postures artificielles et figées. Les esprits épris de liberté, les créateurs, les génies, se révoltèrent contre ce qu'ils attribuèrent à la bourgeoisie étroite du XIXe siècle et ainsi naquit Médusa.
Médusa, influencée par l'Union Soviétique et par la haine de classe infusée par des intellectuels aigris, prit l'exact contrepied de Force de la terre. Notamment les totems furent inversés, devenant tabous. La bourgeoisie tirait un plaisir pervers de la rupture des tabous, l'attrait du fruit défendu pimentait la vie sans grand danger pour les totems destabilisés en connaissance de cause. Mais Médusa ne connaissait d'autre fruit défendu que les valeurs bourgeoises. Ce qui était obscène, condamnable, immonde au point de ne pouvoir être prononcé, était ce que la bourgoisie portait au pinacle : la décence, la propreté, l'honneur, l'obéissance, la discipline, le respect des forces de l'ordre, la pudeur, la famille, le travail assumé comme une valeur sacrée, le sacré lui-même, l'élégance de la langue et la richesse des vêtements et des palais, les signes extérieurs de richesse et réussite, l'attachement à la patrie etc. En revanche, on montrait la plus grande tolérance, pour les criminels, les voleurs (surtout s'ils s'attaquaient aux riches), on prônait le misérabilisme, la laïcité, voire le blasphème, le mariage homosexuel, l'alliance entre couples libres, les "gros mots" et le perler des banlieues pauvres, l'escamotage plus ou moins réussi des signes extérieurs de richesse, la pornographie, etc...
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Saturday, 7 July 2007
Chronique italienne N°13
Suicides doux
Je pensais y avoir été un peu fort avec mes sinistres quatre cavaliers d'hier. Je me suis dit que cela tournait à l'obsession apocalyptique. Et puis... aujourd'hui les journaux italiens en rajoutent. A en croire certains gourous, il y a 50% de chances que l'espèce humaine ne franchisse pas la barrière du siècle. Elle aura accompli toute seule une autodestruction aussi efficace, que les siècles de glaciation qui ont eu raison des dinosaures. Alleluiah ! L'apocalypse, celle de Jean, est moins sinistre. Tout d'abord la fin du monde met bien plus de temps à s'accomplir, et puis pour nous consoler, il y a la grande prostituée de Babylone, de la porno à grande échelle. Evidemment la pollution des eaux, le bombardement venu des sauterelles d'acier larguant leur charge bactériologique, la secheresse et les inondations, la désinformation pénétrant dans chaque foyer sur des murs-écran, et puis la carte à puce renfermant les données obligatoires pour pouvoir commercer, circuler, respirer et même mourir, tous ces malheurs, ont leur contrepartie contemporaine, mais au moins ils étaient localisés à certaines régions (un tiers de la surface de la terre) alors grâce à la globalisation c'est toute la planète qui est touchée. Et puis l'Apocalypse finit sur un happy end, exclu même dans les hypothèses les plus optimistes des écologistes. Non, décidément mon article sur les cavaliers de l'apocalypse, je ne le désavouerai pas. A ceux qui nourriraient encore un doute, je les renvoie à quelques articles de journaux.
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Chroniques italiennes N°12
JOKE
Un médecin reçoit un ami en consultation. "J'ai une mauvaise et une bonne nouvelle à t'annoncer. La mauvaise : tu n'en as que pour trois mois à vivre. La bonne : je viens de coucher avec ma secrétaire".
Ce n'est ni très original, ni de très bon goût, vous direz-vous. C'est pourquoi un des artistes les plus célèbres de notre temps, Richard Prince, a transcrit cette plaisanterie (joke) sur une toile et l'a vendue à prix d'or, comme toutes celles de la série des "jokes". En voici une autre, un peu plus longue.
Après avoir participé à une rixe dans un bar, un ivrogne prend sa voiture, parcourt le trottoir à contre-courant et tu quatre jeunes gens de vingt ans. Légèrement blessé il est soigné à l'Hôpital. Après quelques jours, étant guéri, il s'ôte le pyjama, salue les infirmières et s'en va.
Certes, on aurait pu profiter de son immobilité forcée de quelques jours pour lui adresser un mandat d'arrêt, mais la loi stipule qu'il est inutile d'arrêter un imputé en pyjama, le risque de fugue n'existant pas. Et en effet, le prévenu ne s'est pas sauvé, on lui a appelé un taxi et il est sorti par la porte principale.
L'homme est un immigré albanais nommé Ashim Tola et l'histoire est relatée en première page de La Stampa.
Friday, 6 July 2007
Chroniques italiennes N°11
Les quatre cavaliers de l'Apocalypse
Ci dessous la page de garde d'un des volumes du manuscrit "éléphant," ( L'Entretien)
Le premier, monté sur un cheval blanc, promettait la victoire. Il partit sous les acclamations de la multitude. Il annonçait un monde meilleur, où la globalisation, le libre-échange, la technologie informatique, la découverte de nouvelles ressources, suspendraient le cours de l'histoire. Il partit pour combattre l'obscurantisme, et ne revint jamais.
Le second, monté sur un cheval rouge, sûr de sa force et de sa virilité, combattit les mécréants, les esclaves et les corrompus. Il les domina, massacra hommes femmes et vieillards, et les survivants, il les réduisit en esclavage.
Le troisième, monté sur un cheval noir, expliqua qu'il fallait économiser les ressources, que la planète n'était pas un pourvoyeur éternel ni sans fin. On mesura ainsi l'énergie, l'eau, le pain et l'huile, et le temps. Il fut secondé par une armée de bureaucrates zélés qui, comme des sauterelles, firent main basse sur toutes les denrées épargnées par le second.
Le quatrième, monté sur un cheval jaune, assécha les océans, noya les terres fertiles, et fit de la planète verte, une terre jaune où des ossements pourrissaient.
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Monday, 2 July 2007
Chroniques italiennes N°7
Statistiques : hier nous avons dépassé le cap de 42.000 visites, à partir d'un point de départ de 1700 visites le premier mois d'activité. Je suppose que l'activité devrait se ralentir en été, car tous ne peuvent en vacances accéder à l'Internet. En ce qui me concerne, j'essayerai d'être toutes les nuits à mon poste.
On s’en douterait, le sujet favori d’Octopus, (les mass media, l'information de masse), celui qui fait grimper les ventes mieux que le geste insensé d’un lutteur, qi a trucidé toute sa famille, ou de la négociation sur l’âge de la retraite, c’est djihad, et les actes terroristes manqués qui en découlent. Il suffit qu’une poignée d’imbéciles fanatisés s’attaquent aux points sensibles (et il y en a des myriades) de notre occident, pour que la panique.déferle sur la planète, excitée par la surenchère médiatiaque.
Ce qui est particulièrement intéressant dans ces attentats manqués, c’est qu’on ne peut les comprendre ponctuellement, et ce n’est pas en condamnant des insensés vociférants qui, en proie aux flammes, ne songent qu’à massacrer avant de mourir, qu’on résoudra le problème.
C’est qu’il ne relève pas de l’approche « biologique » de la désinformation, qui ne traite que le cas par cas, mais de l’approche cosmogonique. Celle-ci postule qu’il existe des noyaux durs de croyance ( les noeuds sémantiques) d’où se propagent des ondes de terreur et d'enthousiasme. Il suffit qu’un fanatique capte le paquet d’ondes pour qu’il se produise une réduction des potentialités qu'il véhicule (ce que l'on nomme l'utopie), en une actualisation ponctuelle, ici et maintenant. Interroger des suspects ne peut permettre que de traiter des particules élémentaires individuelles comme si elles étaient autonomes.
Prenons en exemple le spectre formé par de la limaille de fer dont on saupoudre une plaque et placée au dessus d'un puissant aimant. Les particules s’orienteront selon des figures définies. De leur point de vue, ou plutôt de celui des enquêteurs qui interrogent chaque parcelle d'information élémentaire, on a l’impression que le problème c’est eux, alors que c’est l’aimant. Deux exemple d’aimants sont l’imam Omar Bakri, expulsé d’Angleterre pour prêcher inlassablement le djihad le plus dur. L’autre, infiniment plus important est un des quatre terroristes libérés, et qu’on a rendu à la liberté, dont il use en envoyant 300 gosses kamikases en Europe, dont ceux qui interviennent dans les actes terroristes qui font la une. On fait mine de s’en offusquer, mais on se garde bien de supprimer les aimants. Si on avait passé par les armes bien des chefs terroristes, on n’aurait pas été exposés à des chantages, auquels nous cédons bien souvent.
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