Chronique italienne N°20
À la recherche du fruit défendu
Une des caractéristiques de Force de la Terre est la proclamation de tabous, qui définissent le licite et l'illicite (un peu à la manière de l'Islam et de la religion chrétienne), dans toutes les dimensions HUMELD, celles qui déterminent notre jugement. Ces tabous, jadis codifiés, ont été introjectés dans la population et ont fait partie de ce que l'on appelle d'un nom disparu aujourd'hui avec la chose : les moeurs, bonnes ou mauvaises.
Les limites balisaient le champ sémantique et suggéraient jusqu'où on pouvait aller trop loin dans la permissivité. Ainsi les notions de bon et de mauvais goût, (E) de débauche ou de plaisir grossier (H), de vérité et de fausseté (V), de cohérence ou de démence (L), de progrès et de culture ou de déconstruction et de barbarie (D), de morale ou d'immoralité (M) faisaient-elles partie d'un consensus propre à la civilisation occidentale et fondant en retour son identité.
Malheureusement, au fil des décennies, ces valeurs se sont desséchées, elles ont régressé en conventions creuses, et tout ce qui n'était pas utile ou agréable fut exclu du socialement admissible. L'eau vive de la création stagna et se figea dans un académisme stérile. Les principes introjectés et ressentis par la population et par les élites, se muèrent en postures artificielles et figées. Les esprits épris de liberté, les créateurs, les génies, se révoltèrent contre ce qu'ils attribuèrent à la bourgeoisie étroite du XIXe siècle et ainsi naquit Médusa.
Médusa, influencée par l'Union Soviétique et par la haine de classe infusée par des intellectuels aigris, prit l'exact contrepied de Force de la terre. Notamment les totems furent inversés, devenant tabous. La bourgeoisie tirait un plaisir pervers de la rupture des tabous, l'attrait du fruit défendu pimentait la vie sans grand danger pour les totems destabilisés en connaissance de cause. Mais Médusa ne connaissait d'autre fruit défendu que les valeurs bourgeoises. Ce qui était obscène, condamnable, immonde au point de ne pouvoir être prononcé, était ce que la bourgoisie portait au pinacle : la décence, la propreté, l'honneur, l'obéissance, la discipline, le respect des forces de l'ordre, la pudeur, la famille, le travail assumé comme une valeur sacrée, le sacré lui-même, l'élégance de la langue et la richesse des vêtements et des palais, les signes extérieurs de richesse et réussite, l'attachement à la patrie etc. En revanche, on montrait la plus grande tolérance, pour les criminels, les voleurs (surtout s'ils s'attaquaient aux riches), on prônait le misérabilisme, la laïcité, voire le blasphème, le mariage homosexuel, l'alliance entre couples libres, les "gros mots" et le perler des banlieues pauvres, l'escamotage plus ou moins réussi des signes extérieurs de richesse, la pornographie, etc...
La fracture
Médusa envahit le cerveau droit des intellectuels ou de ceux qui se croyaient tels et prit la forme d'un dieu dogmatique et envahissant. (cf. Les travaux de Julien Jaynes). Le cerveau gauche restait indemne. Les contaminés vaquaient à leurs occupations, manifestaient intelligence et imagination dans leur profession, en un mot ils paraissaient montrer les qualités intellectuelles et créatrices qu'ils revendiquaient en tant que classe. Ces gens-là formèrent les universitaires, servirent de modèle aux journalistes et aux hommes de médias, et par leur intermédiaire infusèrent les virus Médusa à une large partie, la plus vulnérable, de la population, celle qui donne la primeur aux mots sur les choses, aux idées sur les réalités. En Italie, elle imprégna les différents partis qui constituent la nébuleuse Prodi.
Mais une partie de la population finit par se révolter, et ceux qui avaient voté pour les idées de gauche et pour Prodi, finirent par se rendre compte confusément de ce que Bossuet avait condensé en une formule frappante : ils détestaient les conséquences des causes qu'ils avaient adoré en votant à gauche. Le fruit défendu ayant disparu, hors des frontières il n'y avait plus de limites. Et plusieurs scandales éclatent simultanément dans la grande presse, sans que le public prenne conscience de l'information qui se cache derrière l'information délivrée. Cest-à-dire l'information relative à Medusa. Reprenons quelques uns des grands thèmes qui font la une des journaux, ces derniers jours.
1. La justice médusa, protège les criminels contre les victimes. On apprend ainsi avec ahurissement que la plupart des vols viols, violences, déprédations, proviennent de récidivistes qui n'ont subi que des peines légères.
2. La justice médusa protège les ivrognes meurtriers contre leurs victimes. On apprend avec encore plus de stupéfaction, que non seulement les ivrognes criminels sont laissés en liberté, mais qu'on leur restitue leur permis de conduire au bout de trois à six mois, ce qui leur permet impunément de tuer d'autres victimes. La réaction des parents des victimes et de la population a obligé Prodi à admettre la gravité des ces massacres, sans avouer qu'ils sont dûs aux textes, et à qualifier d'homicides criminels ces récidives meurtrières. En revanche, aucune compensation réaliste n'est prévue pour indemniser les victimes du laxisme d'état.
Pour fixer les idées, le nombre de morts, victimes d'ivrognes, a oublé depuis que Prodi est au pouvoir, atteignant plus de cinq mille.
3. En compensation, on décide de ne plus poursuivre au pénal, les auteurs conscients des fraudes alimentaires, y compris celles dont ils savent pertinemment qu'elles peuvent affecter la vie des victimes.
4. La grande affaire culturelle qui fait la une de tous les journeaux, est l'interdiction d'entrée des mineurs dans l'exposition à Milan : "vade retro" homosexuelle et blasphématoire. Elle prenait le contrepied des valeurs de Force de la terre, et scandalisa une partie de la population. L'intelligentsia bien évidemment protesta bruyamment au nom de la liberté de la création artistique, et Naples accueillera en grande pompe l'exposition diabolique. Ceci n'aurait pas de signification particulière, l'art n'ayant rien à voir avec les tabous moraux, si ce n'est que pas une fois on n'a évoqué la valeur culturelle et artistique des tableaux. Nul ne s'en est occupé. Ce qui montre, si besoin en était, que seule la valeur idéologique était en cause, et qu'un totem inversé dominait les esprits, non moins répréhensible que l'interdiction du maire de Milan.
6. Puisque nous en sommes au politiquement incorrect, évoquons l'affaire qui a suscité un scandale mondial : l'affaire des prêtres pédophiles américains. Dire que c'est inadmissible c'est ne rien dire. Un message de probabilité un ayant une valeur informationnelle proche de zéro. En effet qui pourrait soutenir le contraire? En revanche quelques données contextuelles pourraient nous faire réfléchir.
a) Les événements se sont produits en grande partie pendant la deuxième guerre mondiale. On juge le passé.
b) La population des prêtres non pédophiles est sans commune mesure, supérieure aux cas de déviants.
c) On connait des cas très nombreux, où les actes de pédophilie sont bien plus nombreux, sans que l'on émette autre chose qu'une protestation polie et marginale dans les commissions de l'ONU. Par ailleurs la population catholique n'est pas, et de loin , plus visée que d'autres classes professionnelles no confessionnelles.
d) Le sommes en jeu sont énormes et les avocats animés d'un zèle louable et désinteressé pour les victimes, touchent 40% des sommes obtenues. Il est évident que ce sommes sont sans commune mesure, que celles touchées dans d'autres pays ou d'autres circonstances pour des actes pires encore, tels que la torture et la mort d'enfaint mineurs. Le tourisme sexuel , n'est que la face émergente d'un iceberg de corruption.
La désinformation touche une fois de plus en priorité la communauté catholique.