Billets indélébiles
Ce blog explore les differentes formes de désinformation, c'est à dire les distorsions et altérations intentionnelles qui affectent un message, le long du chemin qui prend son origine dans une oeuvre d'art, un roman, ou le compte-rendu d'un évènement, pour aboutir à ce que l'on veut que le recepteur en perçoive.
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Wednesday, 28 February 2007
A propos de Wikipedia
J'ai toujours été réservé, voire négatif, sur la valeur des informations récoltées sur le Web. Certes Google est précieux, mais bien souvent l'essentiel ne s'y trouve pas. C'est ainsi que j'ai cherché en vain à "Russell Ackoff" , un de mes anciens collègues de la Wharton School, la célèbre loi qui traite des relations entre la quantité de données et le nombre d'informations exploitables. Trop d'informations tue l'information. Le Web vérifie cette loi qui traite... du Web! Je suis d'autant plus à l'aise pour rendre hommage à Wikipedia, que je trouve remarquablement neutre et fiable. Que ferais-je sans cet outil?
J'ai été particulièrement surpris de trouver sur la page d'accueil une analyse assez fine et très bien faite de la Sonate Op.111 de Beethoven, suffisamment professionnelle pour mériter (ou être sanctionnée par) un index violet, dans mon blog. Je me suis demandé qui était le musicologue qui avait signé cet article, à mi-chemin entre l'analyse pour étudiants et la bonne vulgarisation. Quelle a été ma surprise de constater qu'ils se sont mis à plusieurs, pendant un temps considérable, pour pondre, ce qui aurait demandé une bonne nuit de travail à un élève de conservatoire consciencieux! Après tout je connais le problème ayant rédigé tout seul, avec l'aide de Mlle Niggli, mes huit cent pages sur le Ring. Si j'avais adopté le système Wikipédia, un siècle n'auraient peut-être pas suffi.
L'absence de productivité de la rédaction de ces articles, provient sans doute du fait que dans ce travail d'équipe, les intervenants sont de qualité très inégale et font perdre du temps par des observations intempestives. Et dans un souci louable de démocratie, on n'ose les désavouer. On rencontre ainsi des remarques idiotes, où faute de critiquer un contenu qui leur échappe, les intervenants se singularisent en reprochant au principal auteur d'être trop passionné, d'utiliser des termes élogieux tels que chef d'oeuvre, génie, ou sublime, ou encore de formuler des remarques tout à fait pertinentes et factuelles mais originales. Il paraît qu'il n'est pas de bon ton d'exprimer une admiration légitime pour telle subtilité, telle invention d'écriture, telle profondeur de sentiments. Par ailleurs, il faut se garder d'exprimer une idée originale, et une connaissance n'aurait droit de cité que si elle a été empruntée à un ouvrage connu ou un article d'une revue honorable. On devrait à ce compte exclure de la littérature, la plus grande partie des commentaires professionnels et des articles d'encyclopédie. Certes l'auteur se défend, mais que de temps perdu! Mais en fin de compte l'article est excellent et fiable. J'espère y ajouter quelques compléments dans mon blog, à la rubrique "Beethoven". Je n'oserais les insérer dans Wikipédia, on risquerait de m'objecter qu'elles sont inédites. Pour les citer, il faudrait d'abord que je les édite auparavant dans quelque revue de musicologie.
Le fait qu'un article de ce niveau apparaisse en page d'accueil de Wikipedia signifie, soit que l'intérêt pour la culture humaniste est toujours vivace, soit que les lecteurs du dictionnaire font partie d'une élite. En tout cas félicitations!
Mes remerciements à Emmanuel Dyan et à Loïc Le Meur, pour leur aide précieuse. En matière de blog, je ne m'y connais pas plus que n'importe quel utilisateur de PC, et cela doit se sentir. J'apprends et c'est la raison pour la quelle je ne me sens pas encore le courage de faire connaître ce blog. Merci pour les amis qui s'y sont aventurés. Leurs commentaires seraient les bienvenus.
Tuesday, 27 February 2007
Dans cette deuxième partie de la revue de presse, nous faisons figurer en caractères rouges la nature de la désinformation et les noeuds sémantiques qu'elle sert. On mettra ces notations brèves en tête d'entrée, enregistrée en caractères bleus. Nos commentaires sont en italique, à la fin de la rubrique ou de l'extrait.
Nous rappelons la signification des principaux noeuds sémantiques extraite de Virus.
Force de la Terre. Elle est fondée sur les traditions, le respect des ancêtres, l'ordre et l'accord avec la nature. Le travail, la famille, le clan et la patrie, l'honneur, la décence, l'inégalité acceptée des conditions, une séparation nette des sexes, avec une domination souvent apparente de l'homme, le sens du commerce, la recherche de l'hédonisme, le respect des artistes et des savants,sont autant d'ingrédients du noeud sémantique humaniste. Pendant le XIXe siècle, Force de la terre s'est dégradée, ne recherchant que l'utile (l'argent et le pouvoir) et l'agréable (le divertissement, le sexe, le paraître) et répudiant l'art d'avant-garde. Elle réside aujourd'hui dans les classes moyennes et laborieuses, les artisans, les petits entrepreneurs, ce que l'on nomme "la majorité silencieuse".
Medusa. Nait en réaction violente contre les excès de Force de la Terre, et étend dans sa contestation la forme humaniste. Elle prend le contrepied des valeurs bourgeoises traditionnelles, et tend à donner une vision pessimiste du monde, appelant à la révolution.
Matrix. Matrix est fondée sur la notion de gigantisme, et de lutte du plus fort, répudiant tout ce qui est spirituel et culturel. Si Médusa est né en réaction de Force de la Terre dégradée, Matrix en est le prolongement et porte au paroxysme le couple "utile-agréable".L'utile est réduit à la recherche du profit à court terme, et envahit le monde (mondialisation, économies d'échelle, synergie, globalisation), l'agréable, ainsi mondialisé et marchandisé, devient la consommation de masse et la distraction banalisée.
Djihad apparaît comme l'antithèse à la fois de Matrix et de Médusa. Il prône la stricte observance religieuse et bien qu'aujourd'hui, il réside presque exclusivement dans le monde musulman, d'où son nom, alors qu'au moyen âge, il était catholique (l'inquisition, les progroms). Il est yang, et apparaît comme un retour à l'odre violent, contre la tolérance prise pour de la permissivité, le chaos et aujourd'hui, le nihilisme d'un Occident travaillé par Médusa. Cependant Djihad est un allié objectif de Médusa qui vise la destruction de la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine, comme Médusa est l'allié objectif de Djihad qui vise le même objectif.
Syndrome de Stockholm antérograde. Ses adeptes, n'attendent pas d'être kidnappés pour défendre leurs ravisseurs contre les forces de l'ordre (Syndrome de Stockholm classique), il se mettent artificiellement, et virtuellement dans la mentalité des victimes, afin de justifier leur ralliement aux bourreaux.
Continuer à lire "Revue de presse 2006. Suite."
Ces extraits sont autant de "carottes" forées dans le magma médiatique de la grande presse. Le décodage se limite à la désignation des noeuds sémantiques, (notés en rouge) qui influencent grilles de lecture et appréciations subjectives, dissimulées sous des apparences factuelles.
Nous rappelons la signification des principaux noeuds sémantiques extraite de Virus.
Force de la Terre. Elle est fondée sur les traditions, le respect des ancêtres, l'ordre et l'accord avec la nature. Le travail, la famille, le clan et la patrie, l'honneur, la décence, l'inégalité acceptée des conditions, une séparation nette des sexes, avec une domination souvent apparente de l'homme, le sens du commerce, la recherche de l'hédonisme, le respect des artistes et des savants,sont autant d'ingrédients du noeud sémantique humaniste. Elle réside dans les classes moyennes et laborieuses, les artisans, les petits entrepreneurs, ce que l'on nomme "la majorité silencieuse".
Medusa. Nait en réaction violente contre les excès de Force de la Terre, et étend dans sa contestation la forme humaniste. Elle prend le contrepied des valeurs bourgeoises traditionnelles, et tend à donner une vision pessimiste du monde, appelant à la révolution.
Matrix. Si Medusa est né en réaction de Force de la Terre dégradée, Matrix en est le prolongement et porte au paroxisme le couple "utile-agréable". L'utile devient la recherche du profit à court terme, et envahit le monde (mondialisation, économies d'échelle, synergie, globalisation), l'agréable, ainsi mondialisé et marchandisé, devient la consommation de masse et la distraction banalisée.
Djihad apparaît comme l'antithèse à la fois de Matrix et de Medusa. Il prône la stricte observance religieuse et bien qu'aujourd'hui, il réside presque exclusivement dans le monde musulman, au moyen âge, il était catholique. .
Syndrome de Stockholm antérograde. Ses adeptes, n'attendent pas d'être kidnappés pour défendre leurs ravisseurs contre les forces de l'ordre (Syndrome de Stockholm classique), il se mettent artificiellement, et virtuellement dans la mentalité des victimes, afin de justifier leur ralliement à leurs bourreaux.
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Sunday, 25 February 2007
*** Nous attaquons ici l'analyse du développement de la sonate en la mineur K310.
Nous citons Füssl et Scholtz (Urtext) :
" Ainsi que les notations dans le reste du 1er mouvement, il est remarquable de signaler que la relativement longue section piano de l'exposition et de la réexposition, s'oppose à un bloc fortissimo dans le développement qui commence dans la dominante secondaire de si majeur qui tombe sur un pianissimo après quatre mesures (à nouveau sans le moindre changement structurel et pianistique!), pour conclure fortissimo quatre mesures après dans un total de 18 mesures qui inclut le commencement de la rexposition. Ce mouvement avec ses contrastes dynamiques violents (il est très rare que Mozart écrive pp ou ff) tout en préservant l'unité thématique et architecturale la plus grande possible, semble avoir été conçu orchestralement plutôt que pianistiquement"
h
►
Ci dessus on a reproduit le passage pp et une partie de la suite ff.
i
Ci dessus nous reproduisons la fin de la réexposition, à partir du moment où les pianistes amorcent leur crescendo, alors que rien de tel n'est indiqué dans la partition. Les trois sections de ce passage appellent des accents énergiques : les deux premières mesures sont péremptoires, à la 5ème mesure un déferlement descendant et furieux en septième diminuée, brisé par un nouvel accord de septième au registre aigu, conduit à la conclusion dactylique implacable. Comment imaginer un tel paroxysme dans une nuance piano? Nul n'y parvient, et nous mêmes, en dépit de notre bonne volonté, avons du mal à l'interpréter conformément à l'original.
Continuer à lire "Mozart. Sonate pour piano K310, suite."
Saturday, 24 February 2007
*** Interprétations du premier mouvement de la sonate en la mineur pour piano K310 de Mozart
.............................♦a...................................................♦b
..♦c...........................................................♦d
L'interprétation de a et de b, pose problème. D'après l'Urtext Edition de Schott (Fussl/Scholz) les appoggiatures doivent probablement être jouées comme des croches comme en c et d où Mozart les met au net. La raison d'une notation différente pourrait être que dans a et b le retard est une dissonance alors que c'est une consonance dans c et d. Au cours d'une discussion animée, René Leibowitz me démontra que jouer l'appoggiature comme deux croches sur une dissonance, était une erreur de composition que jamais Mozart n'aurait laissé passer. On peut en effet argumenter que jouer les mêmes notes sur des accompagnements différents est difficilement défendable. Mais il y a une autre raison que l'on pourra aisément ressentir en écoutant les pianistes qui comme Dinu Lipatti jouent toutes les appoggiatures d'une manière uniforme, et ceux qui comme Lili Kraus, respectent la notation de l'autographe. (Appelons la première interprétation,lissée : V 2; la seconde, la version conforme à l'autographe V 1) Incontestablement V1 est plus âpre, plus dramatique, introduisant une sorte d'halètement. Le retour du thème apparaît alors une variante moins dure, qui prépare la transition vers le deuxième thème. La baisse de l'agressivité introduit une sorte de résignation, ou d'abandon qui me semble psychologiquement plus juste.
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