*** La dialectique centralisation/décentralisation
Ce texte suppose connue la signification de ces termes, passés dans la langue courante. Le but de ces notations est de les axiomatiser afin de prouver qu'ils sont cohérents, autojustifiés et incompatibles.
Cohérence
Le postulat de base de la centralisation tient en trois assertions : les hommes sont bêtes, malhonnêtes et paresseux. Il s'agit d'une dérivation du paradigme impérial qui postule l'existence d'un principe transcendant, universel et éternel, dont la vertu se transfère à un médiateur humain :le chef. Ce dernier étant investi de la grâce surhumaine, est intelligent, probe et travailleur. On l'a deviné c'est le patron de droit divin ou ayant gagné ses galons par une lutte d'obstacles épuisantes. C'est aussi le guide, le président d'une république, le dictateur.
On peut construire à partir des trois assertions les dérivations suivantes :
Les hommes étant bêtes, il faut leur mâcher le travail, en décomposant les difficultés en petites opérations, comme on découpe la viande en petis morceaux pour la faire avaler à un enfant récalcitrant. C'est le travail en miettes selon l'expression de Friedmann. Ce travail n' pas de sens autre que très local.
Les gens étant malhonnêtes il faut les contrôler par des vérificateurs, qui à leur tour, sont assujettis à contrôle. Seul le chef en est dispensé.
Les gens étant paresseux, il faut les faire pointer.
Si nous rapprochons cette logique de celle de l'hypermoule, nous constatons que les employés ne sont que les clones d'un hypermoule détenant l'intelligence, la probité et le dévouement total à la firme.
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