La réduction du paquet d’ondes, une métaphore de la création
Je me souviens qu’un devoir qui m’avait été imposé au Bac était lié à la distinction entre imagination diffluente et imagination créatrice.
L’imagination diffluente, n’est pas centrée, ni structurée. Elle n’obéit pas à une logique précise et d’apparente plutôt à ces rêves éveillés où vous vous rêvez tout à la fois grand savant, président de la République et jouisseur paresseux de la Jet Sociéty. Sans aller dans des exemples aussi caricaturaux, quel est le poète débutant, le peintre du dimanche, le romancier en herbe, le compositeur amateur, qui saisis par un enthousiasme irrépressible ne s’écrient
« je sens que je vais faire quelque chose de grand, de neuf, d’original, le vois clairement l’œuvre terminée, je sens les clameurs de mes admirateurs, oui, j’ajouterai ma pierre à la postérité ! »
Malheureusement dès que ces magnifiques images, ces sons délicieux ou âpres, ces intrigues originales mettant en scène des personnages saisissants, glissent de la rêverie, aussi aboutie fût-elle, à la réalisation, toute cette magie s’évanouit au dur contact du matériau.
Sous la plume, le vers hésite, le clavier stérilise la phrase inspirée, les couleurs ne veulent pas épouser la teinte rêvée, et il en est de la mélodie pressentie, comme des mots que l’on sent au bout de la langue et qui ne veulent pas sortir de leur silence. Pour rester dans la métaphore quantique, il suffit d’observer notre création en gestation pour la faire avorter. Lorsque nous comparons le résultat de notre rêve créateur dans l’univers matériel on a le plus souvent un choc, et il n'est pas agréable. C’est le fameux passage du Deuxième monde de Popper (celui du psychisme et des états de conscience) au Troisième monde (celui des projection mentales dans l'univers physique) qui fait problème.
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