Théories des systèmes
Wednesday, 31 October 2007
Rythmes et interférences
L'horloge astrologique
L'interprétation astrologique, on l'a vu, est d'une complexité confondante car elle doit tenir compte d'une multitude de paramètres indépendants, qui tantôt s'interpénètrent, tantôt entrent en collision.
Ci-dessous, extrait de la couverture du livre de Solange de Mailly-Nesle. L'Astrologie. Nathan.Dans La société de l'Esprit, Marvin Minsky montre que plusieurs personnalités distinctes se partagent notre terrain psychique. Nous sommes comme une maison habitée par des locataires pas toujours conciliants.
Le but de l'astrologie humaniste est précisément de tenir compte de ces personnalités, dotées toutes de potentialités qui leurs sont propres pour dégager notre "génie personnel", entravé par des freins et des conflits que nous devons assumer pour les dépasser. Cela suppose de nous extraire de la "pensée unique" qui fait de nous des "spécimens sociaux" que Marcel Duchamp nommait les "moules malik" qui habitent son chef d'oeuvre : La Mariée mise à nu par ses célibataires même". Les célibataires, caparaçonnés de plomb sont des types sociaux : le juge, le policier, le militaire... sans personnalité propre. Ils sont animés de l'extérieur par un fluide,du gaz d'éclairage d'après Duchamp !
Continuer à lire "Initiation à l'astrologie humaniste. Marina Fédier. 1"
Tuesday, 30 October 2007
Domaine public
Jusqu'où faut-il taire la vérité?
Cette question-bateau pose cependant un casse-tête pour le rédacteur de ce blog. En effet celui-ci est tenu depuis quelque temps à une certaine discrétion étant donnée sa position de juge et de partie, et ne doit ni apparaître comme un de ces insupportables parasites toujours prêts à faire valoir leurs relations, ni se dissimuler derrière un masque qui ne trompe personne. J'ai d'autant plus réfléchi à ce dilemme, que ce qui est écrit sur un blog, l'est pour l'éternité (même si c'est celle des tombeaux). On peut ajouter de l'information, mais non en retrancher.
Plusieurs de mes amis, dont mon fils, m'ont rappelé le devoir de discrétion. "Si tu divulgues des informations confidentielles sur ton blog, plus personne ne voudra se confier à toi, me dit-il et tu perdras la confiance d'hommes sérieux et puissants. Il faut donc changer noms et situations, et déjouer ainsi les moteurs de recherche."
Continuer à lire "Le journal du 30 octobre 2007"
Saturday, 27 October 2007
Nœuds sémantiques et karma
Au delà du conseil en management
Réflexions tardives sur les difficultés de conseiller des dirigeants malgré eux.
C'est mon métier.
J'entends mon vrai métier.
C'est ce qui fait de moi ce que l'on entend par professionnel.
Je ne suis sans doute pas le meilleur de la planète, selon certains critères je serais même plutôt insuffisant,mais je suis quand même un pro.
Qu'est ce qu'un pro?
Prenons l'exemple des philosophes. Certains puristes considèrent que no Aristote, ni Spinoza, ni Descartes ne sont des philosophes professionnels. Ils sont des physiciens, des géomètres, de litterateurs, de psychologues, et osons le dire, des amateurs, qui s'essaient avec bonheur à philosopher.
Le premier philosophe professionnel a été Kant. (cf. J.F.Revel, Pourquoi de philosophes?). Il répond aux critères officiels d'un philosophe patenté.
1. Il gagne sa vie de sa discipline et rien que de sa discipline. Un pro sérieux doit donc tirer sa subsistance de sa profession, comme un dentiste, un plombier ou un professeur de lycée.
2. La discipline est truffée de mots de jargon qui établit un barrage entre amateurs et pros. Kant établit ainsi un répertoire de mots spécifiques exigeant un approfondissement du code philosophique et évitant la langue courante.
3. La discipline vise la cohérence interne et doit être portée par un groupe de personnages respectables et autoproclamés professionnels, comme les psychanalystes, ou les neuroscientifiques. Hors de ce cénacle qui veille à la défense du titre, pas de salut.
4. Il est parfaitement inutile que la "science" professionnalisée corresponde à une réalité quelconque. Il suffit que ses membres, mêmes sujets aux pires divagations, puissent prouver qu'ils maîtrisent le jargon.
5. Le pro écrit des articles plutôt que des livres, et ces articles doivent être truffés de notes bibliographiques renvoyant aux travaux de pros admis par la communauté. L'auto-citation générale est mal vue et les indications telles que : "la psychanalyse admet l'existence d'un conscient " sont des signes d'amateurisme. Il faut les remplacer par une liste exhaustive de tous les ouvrages de psychanalyse sérieux 'admis par la communauté) où l'on parle de l'nconscient, dût-il y en avoir plusieurs centaines dont un grand nombre inaccessibles.
Continuer à lire "Le journal du 28 octobre 2007"
Wednesday, 24 October 2007
Sur les traces d'Arthur Koestler
Correspondances et couplages
ou quoi de commun entre la phénoménologie, la graphologie, le tarot, l'astrologie et le manège génétique?
Le grand psychologue Jean Piaget était taraudé par une obsession. Il avait reconnu en même temps que Sr Karl Popper, que le conscient n'est pas réductible à son substrat neurologique ou hormonal. Le conscient n'a pas de masse, pas d'énergie, pas de temps (Niels Bohr a montré qu'il était "plat" et qu'il générait le présent. Cette observation avait échappé à Piaget qui s'enlisait sur la psychologie du temps, égaré par son collègue Paul Fraisse. (cf. Traité de Psychologie expérimentale vol I, PUF et Fraisse, PUF. ). Dès lors se posait le problème insoluble du couplage entre les deux univers. Dans la thèse interractionniste, les représentations du réel, sont des particules dépourvues de masse et de matiérialité. Comment pourraient-elles interagir avec des décharges de neurocepteurs et hormones ou des impulsions électriques neuronales dotées d'une masse et d'une énergie. On est conduit à supposer l'existence d'un tiers inclus (selon la terminologie des contradictoires de Stéphane Lupasco) à la fois matériel et immatériel Ce qui à l'époque paraissait une absurdité, à la notre nous est familiarisée par le double statut du réel : onde immaterielle ou particules discrètes.
Il existe une seconde explication nommée le parallélisme. Les deux mondes matériel et immatériel, ont en commun une communauté de structures. Le conscient serait ainsi un modèle du cerveau. On en vient à supposer que lorsqu'on modifie un des paramètres d'un système, le paramètre correspondant serait également modifié, sans masse et sans énergie. Il suffirait que deux systèmes soient homomorphes (en correspondance structurelle) pour qu'ils aient même comportement.
Continuer à lire "Le journal du 25 octobre 2007"
Thursday, 30 August 2007
Le Paradigme Necromonte. Au delà de la masse critique
Cinquième livraison
Necromonte
Nous allons à présent, mon garçon, aborder quelques mystères relatifs au dilemme macro-micro et aux catastrophes qu'il provoque.
Alexandre
En quoi est-ce lié à la bulle, Professeur?
Necromonte
Toute bulle est associée à un divorce entre le macro-tout et les méga-parties ou si tu préfères, la faille entre l'approche giga et l'approche micro. L'approche giga, c'est le modèle statistique qui sert aux prédictions des financiers, qui à leur tour inspirent les préconisations des banques commerciales aux particuliers.
L'approche micro, c'est le comportement concret, imprévisible, des investisseurs pris un à un, au moment ou ils prennent leur décision. Avant qu'ils prennent leur décision, et dans l'incertitude, tous les scénarios sont possibles. Pour réduire celle-ci, les mathématiciens bancaires utilisent des modèles statistiques orientés vers le passé et faisant totalement abstraction des propriétés spécifiques de chaque investisseur et de chaque décision qu'il prend. Or le comportement global prédit par les mathématiciens est composé de l'agrégation des comportements individuels tout en étant d'une nature totalement différente, irréelle, abstraite.
En d'autres termes les constituants concrets du marché, les décisions d'investissement, sont dues à des facteurs tels que la perception mentale et la mémoire court terme d'individus conscients, ignorés totalement par les modèles mathématiques. Or comme ces modèles sont dominants et imposés à tous les investisseurs via les banques d'affaires et les fonds, puis les banques commerciales, le mimétisme domine. Il suffit qu'un fonds soit recommandé pour que tous s'y engagent, et que de ce fait le fonds s'emballe. Ainsi se crée une bulle.
Continuer à lire "Masterclass pour Alexandre 5"
Wednesday, 29 August 2007
VEINES DE DRAGON
Les peintres chinois de paysage appelaient ainsi les lignes de forces invisibles qui régentaient l’équilibre taoïste entre le plein et le vide ; les nuages et les ondes blanches et les rochers et les arbres noirs, l’immatériel et le dense, la nature omniprésente et les objets solides et ponctuels dont l’homme n’est qu’une partie. Il faut beaucoup de science, de conscience et de prescience pour détecter ces réseaux fantomatiques, bien plus subtils que les grilles un peu mécaniques qui sous-tendaient l’ordonnance formelle des tableaux occidentaux : proportions harmoniques et nombre d’or.
Nous venons d’achever notre séminaire ISD de l’année 2007 qui se tient comme à l’accoutumée à Divonne-les-bains pendant le mois d’Août. Les travaux de notre petit Think Tank sont scientifiquement, technologiquement, politiquement , etc. incorrects et se sont heurtés à la pire des attaques : la loi du silence. Les travaux annuels sont présentés sous forme de rapports à l’italienne, illustrés et imprimés en violet et en rose. On ne sait trop où les ranger, ce qui est le but du format. Je rappellerai que le premier rapport édité fin 1970 suscita un scandale en annonçant la fin de la suprématie des la grosse informatique et l’avènement de ce que nous avons appelé faute de mieux la « microinformatique ». Le terme depuis a fait son chemin et plus encore la chose. Depuis l’ISD s’est attaqué à d’autres problèmes, toujours de nature systémique. Lors de ma leçon inaugurale au CNAM, je prévoyais une double évolution du monde de l’entreprise : la déshumanisation, l’interconnexion systémique génératrice de discontinuités et de catastrophes (au sens de Thom). Le Monde (Jacqueline Grapin) et le Figaro (Alain Vernay) publièrent en première page mes sombres prédictions. Elles s’attirèrent une réponse violente de la part de Valéry Giscard d’Estaing, que je n’appréciais guère, et qui jugea mes idées néfastes pour la société. Il prévoyait lui, des lendemains qui chantaient, grâce à la haute technologie de l’informatique centralisée et à la télématique, issue du Plan Calcul.
Si je reviens sur ces points d’histoire, c’est que les prédictions jugées pessimistes et passéistes, sont en train de se vérifier sans que les utopistes de la Hi Tech, et les modélisateurs financiers, modifient leur point de vue.
Je n’étais pas prophète.
Continuer à lire "La dernière séance de l'ISD sur les discontinuités"
|
Commentaires