Organisation
Wednesday, 7 November 2007
Billet terminé ce 7 novembre 2007
Le Ring derrière le Ring
Le grand public ne perçoit de l'intrigue du Ring que la structure de surface. On peut la résumer comme suit : Wotan a touché à l'anneau maudit, il devra expier comme tous ceux qui affrontent l'interdit et défient l'anathème. Tous ceux qui ont touché à l'or fatal seront voués à la mort. C'est la loi des contes de fée et des légendes.
Mais cette interprétation est totalement fallacieuse. Si tout ceux qui s'emparent de l'anneau doivent mourir, c'est qu'ils ont transgressé le système de transactions. Alberich est le seul qui se soit acquitté du payement, et c'est pourquoi il sera le seul personnage qui restera vivant.
Réfléchissons un instant : Wotan vole l'anneau et s'en sert pour payer le château. La propriété de ce dernier est donc illégitime. Elle transgresse la loi de la Lance qui assure le pouvoir des dieux qui dès lors est menacé dans ses fondements. Il a violé la constitution.
Fafner également s'est emparé de l'anneau par le vol et viole les lois. Tôt au tard il devra payer la transgression. Pour l'éviter, il se transforme en dragon et couve l'or le protégant contre toute intrusion menaçante.
L'or appartient légitimement aux filles du Rhin qui demandent justice à Wotan.Mais celui-ci au lieu de le leur restituer; a conservé pour s'acheter le château.
Il n'est donc pas question de maléfice, mais de vol, de tricherie, de rupture de contrats. Wotan devra payer tôt ou tard, mais comment?
Continuer à lire "Masterclasses pour Alexandre. Fin"
Saturday, 3 November 2007
L'argent rend fou
Le pouvoir, le sexe, le shox biz, la drogue, la violence, le massacre collectif, aussi. On peut ajouter aux causes de la folie ordinaire la pauvreté, l'anonymat et la solitude, la privation sexuelle, la frustration du drogué inhibé, la haine non assouvie... En bref, tout le monde il est fou, tout le monde il est méchant.
Dans le passage ci-dessous, Wagner décrit les ravages de l'argent fou, (ici symbolysé par un anneau d'or) chez un psychopathe frustré qui ne pouvant conquérir l'amour le remplace par l'obsession de l'argent illimité, l'argent comme but unique de l'existence. Et cette frénésie est contagieuse...
Alberich
... Maudit soit cet anneau!
comme j'ai maudit pour l'obtenir !
Son or me donnait un pouvoir immense,
que désormais son charme engendre
la mort pour celui qui le porte !
Nul n'aura de joie
à le détenir,
son clair éclat
ne donnera nul bonheur !
Qui le possède
sera rongé de souci,
et qui ne l'a pas
sera dévoré d'envie !
Que tous convoitent
sa possession,
mais que nul n'en jouisse
avec profit !
Que son maître le garde sans bénéfice,
mais qu'il attire sur lui l'assassin !
Voué à la mort,
le lâche sera tenaillé par la peur ;
tant qu'il vivra,
il dépérira de désirs,
maître de l'anneau
mais esclave de l'anneau...
Richard Wagner, in Voyage au coeur du Ring, volume I .
L'Or du Rhin, IV.
Fayard, 2005. Traduction Françoise Ferlan
Continuer à lire "Masterclass : la folie Matrix, études de cas"
Wednesday, 31 October 2007
Rythmes et interférences
L'horloge astrologique
L'interprétation astrologique, on l'a vu, est d'une complexité confondante car elle doit tenir compte d'une multitude de paramètres indépendants, qui tantôt s'interpénètrent, tantôt entrent en collision.
Ci-dessous, extrait de la couverture du livre de Solange de Mailly-Nesle. L'Astrologie. Nathan.Dans La société de l'Esprit, Marvin Minsky montre que plusieurs personnalités distinctes se partagent notre terrain psychique. Nous sommes comme une maison habitée par des locataires pas toujours conciliants.
Le but de l'astrologie humaniste est précisément de tenir compte de ces personnalités, dotées toutes de potentialités qui leurs sont propres pour dégager notre "génie personnel", entravé par des freins et des conflits que nous devons assumer pour les dépasser. Cela suppose de nous extraire de la "pensée unique" qui fait de nous des "spécimens sociaux" que Marcel Duchamp nommait les "moules malik" qui habitent son chef d'oeuvre : La Mariée mise à nu par ses célibataires même". Les célibataires, caparaçonnés de plomb sont des types sociaux : le juge, le policier, le militaire... sans personnalité propre. Ils sont animés de l'extérieur par un fluide,du gaz d'éclairage d'après Duchamp !
Continuer à lire "Initiation à l'astrologie humaniste. Marina Fédier. 1"
Tuesday, 30 October 2007
Domaine public
Jusqu'où faut-il taire la vérité?
Cette question-bateau pose cependant un casse-tête pour le rédacteur de ce blog. En effet celui-ci est tenu depuis quelque temps à une certaine discrétion étant donnée sa position de juge et de partie, et ne doit ni apparaître comme un de ces insupportables parasites toujours prêts à faire valoir leurs relations, ni se dissimuler derrière un masque qui ne trompe personne. J'ai d'autant plus réfléchi à ce dilemme, que ce qui est écrit sur un blog, l'est pour l'éternité (même si c'est celle des tombeaux). On peut ajouter de l'information, mais non en retrancher.
Plusieurs de mes amis, dont mon fils, m'ont rappelé le devoir de discrétion. "Si tu divulgues des informations confidentielles sur ton blog, plus personne ne voudra se confier à toi, me dit-il et tu perdras la confiance d'hommes sérieux et puissants. Il faut donc changer noms et situations, et déjouer ainsi les moteurs de recherche."
Continuer à lire "Le journal du 30 octobre 2007"
Saturday, 27 October 2007
Nœuds sémantiques et karma
Au delà du conseil en management
Réflexions tardives sur les difficultés de conseiller des dirigeants malgré eux.
C'est mon métier.
J'entends mon vrai métier.
C'est ce qui fait de moi ce que l'on entend par professionnel.
Je ne suis sans doute pas le meilleur de la planète, selon certains critères je serais même plutôt insuffisant,mais je suis quand même un pro.
Qu'est ce qu'un pro?
Prenons l'exemple des philosophes. Certains puristes considèrent que no Aristote, ni Spinoza, ni Descartes ne sont des philosophes professionnels. Ils sont des physiciens, des géomètres, de litterateurs, de psychologues, et osons le dire, des amateurs, qui s'essaient avec bonheur à philosopher.
Le premier philosophe professionnel a été Kant. (cf. J.F.Revel, Pourquoi de philosophes?). Il répond aux critères officiels d'un philosophe patenté.
1. Il gagne sa vie de sa discipline et rien que de sa discipline. Un pro sérieux doit donc tirer sa subsistance de sa profession, comme un dentiste, un plombier ou un professeur de lycée.
2. La discipline est truffée de mots de jargon qui établit un barrage entre amateurs et pros. Kant établit ainsi un répertoire de mots spécifiques exigeant un approfondissement du code philosophique et évitant la langue courante.
3. La discipline vise la cohérence interne et doit être portée par un groupe de personnages respectables et autoproclamés professionnels, comme les psychanalystes, ou les neuroscientifiques. Hors de ce cénacle qui veille à la défense du titre, pas de salut.
4. Il est parfaitement inutile que la "science" professionnalisée corresponde à une réalité quelconque. Il suffit que ses membres, mêmes sujets aux pires divagations, puissent prouver qu'ils maîtrisent le jargon.
5. Le pro écrit des articles plutôt que des livres, et ces articles doivent être truffés de notes bibliographiques renvoyant aux travaux de pros admis par la communauté. L'auto-citation générale est mal vue et les indications telles que : "la psychanalyse admet l'existence d'un conscient " sont des signes d'amateurisme. Il faut les remplacer par une liste exhaustive de tous les ouvrages de psychanalyse sérieux 'admis par la communauté) où l'on parle de l'nconscient, dût-il y en avoir plusieurs centaines dont un grand nombre inaccessibles.
Continuer à lire "Le journal du 28 octobre 2007"
Wednesday, 24 October 2007
Sur les traces d'Arthur Koestler
Correspondances et couplages
ou quoi de commun entre la phénoménologie, la graphologie, le tarot, l'astrologie et le manège génétique?
Le grand psychologue Jean Piaget était taraudé par une obsession. Il avait reconnu en même temps que Sr Karl Popper, que le conscient n'est pas réductible à son substrat neurologique ou hormonal. Le conscient n'a pas de masse, pas d'énergie, pas de temps (Niels Bohr a montré qu'il était "plat" et qu'il générait le présent. Cette observation avait échappé à Piaget qui s'enlisait sur la psychologie du temps, égaré par son collègue Paul Fraisse. (cf. Traité de Psychologie expérimentale vol I, PUF et Fraisse, PUF. ). Dès lors se posait le problème insoluble du couplage entre les deux univers. Dans la thèse interractionniste, les représentations du réel, sont des particules dépourvues de masse et de matiérialité. Comment pourraient-elles interagir avec des décharges de neurocepteurs et hormones ou des impulsions électriques neuronales dotées d'une masse et d'une énergie. On est conduit à supposer l'existence d'un tiers inclus (selon la terminologie des contradictoires de Stéphane Lupasco) à la fois matériel et immatériel Ce qui à l'époque paraissait une absurdité, à la notre nous est familiarisée par le double statut du réel : onde immaterielle ou particules discrètes.
Il existe une seconde explication nommée le parallélisme. Les deux mondes matériel et immatériel, ont en commun une communauté de structures. Le conscient serait ainsi un modèle du cerveau. On en vient à supposer que lorsqu'on modifie un des paramètres d'un système, le paramètre correspondant serait également modifié, sans masse et sans énergie. Il suffirait que deux systèmes soient homomorphes (en correspondance structurelle) pour qu'ils aient même comportement.
Continuer à lire "Le journal du 25 octobre 2007"
|
Commentaires