Brouillon d'inculture
Monday, 8 September 2008
CHRONIQUE
D'une catastrophe à l'autre
Les catastrophes font vendre et chaque chaîne, chaque gros titre décline ses choix, d'une étonnante variété. Là ce sont des méduses géantes qui envahissent par paquets visqueux nos plages, ailleurs c'est une météorite censée s'écraser sur la terre d'ici après demain, plus loin des enfants égorgés, des femes violées, des rivières polluées rendant les mets impropres à la consommation. "Sais-tu pourquoi on ne trouve plus de carottes au marché? ", ainsi commence l'Entretien ou Apocalypsis cum figuris, Apocalypse à images.
Mais qu'est-ce qu'une catastrophe? En langage scientifique, élaboré par Thom, c'est tout simplement une perturbation brutale et imprévisible tout en étant fatale. Vous remplissez un verre à raz-bord : rien ne se passe.Une goutte supplémentaire, puis une autre et encore une autre laissent le système en l'état. Et puis voici : une goutte supplémentaire fait dégouliner l'eau brutalement. Il s'est produit une discontinuité dans le processus. Ça passe ou ça casse.
Un Haï Kaî japonais illustre bien ce concect de discontinuité paradoxale et imprévisible :
Semailles et moissons
le nuage qui ne bougeait jamais
n'est plus
(Bozon)
Notre ère est favorable aux phénomènes de seuil dus aux conséquentces imprévisibles de conséquences à court terme prévisibles.
Les experts pointus férus de technologie rêvent d'utopies déjà démodées sitôt pensées car elles ne tiennent pas compte des circonstances aléatoires ou tout simplement des conséquences ultimes du rêve rationnel qui débouche dans un pur irrationnel.
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CHRONIQUE
Excellence, quintessence et kitsch
Du temps où j'édifiai ma seconde fondation, aux Capucins, j'avais prévu une salle d'exposition qui contenait des objets très variés. La première vitrine correspondait à une plaquette déclinée en plusieurs aires de civilisation : la quintessence.
Qu'est-ce que la quintessence d'un objet? Un objet qui a de la quintessence a de la quintessence, celui qui n'en a pas, il n'en a pas , basta!
Ont de la quintessence : la baguette, l'eau Perrier, la 2CV Citroën, Chanel N° 5, pour la France, le Ray Ban, la bouteille de Coca Cola, le Steinway de Concert, le Bus à impériale, le Hamburger, la Harley Davidson, pour d'autres pays.
L'objet de quintessence est immuable, passé à l'état de symbole, évident, inaltéré. A ne pas confondre avec l'objet d'excellence comme la Rolls Royce. Il en existe trop de modèles pour gagner son statut immatériel. La 2CV, est une 2CV, comme la bouteille de Perrier.
Certes le temps modifie cette hiérarchie. Qui se souvient du savon Palmolive avec son papier vert et sa baguette noire?
L'objet d'excellence est un exemple de ce que la technique et l'artisanat font de plus parfait, c'est un record, un modèle à admirer et à imiter. Une Ferrari, un Stadivarius, le Concorde, un Netzuke, une porcelaine d'époque Ming, sont d'une beauté parfaite. Ce sont des témoins d'excellence et de grands maîtres du goût et du Connoiseurship. J'ai toujours aimé la compagnie de ces gentlemen, ils ont la connaissance d'un expert, avec un certain raffinement en plus et une largeur d'esprit qui manque au commissaires priseurs dépourvus de discernement et de passion.J'ai eu chez moi un Léger de 1913, provenant de chez Kahnweiler, l'ami du peintre et exposé par les conservateurs des plus grands musées. Et aussi de magnifiques makemono de Chen Jo et de Wang Uyan Chi provenant de chez Dubosc. Tous étaient faux. Ce fut ma soeur qui le pressentit. Elle n'est pas diplômée en histoire de l'Art. Elle a le goût, l'intuition et le sensde l'équilibre qui font l'authenticité, la vie, le rayonnement d'une bonne oeuvre authentique. Et elle "s'y connaît" en plus. C'est cela le connoisseurship.
Le Kitsch, c'est selon le auteurs l'art du bonheur ou l'horreur esthétique. (Cf. G.Dorflès, l'occhio comune de Guido Ballo, Abraham Moles). C'est l'imitation améliorée : le piano-bar, la tour eiffel-baromètre, les déclinaisons de la Joconde, en serviette, set de table, papier peint ou médaille en argent fleur de coin comme valeur-refuge pour notaires de province. C'est l'horreur esthétique, la barbarie culturelle, que feignent d'approuver les snobs. Pouah !
Note : un journaliste d'Art qui passait par là me taxe d'élitiste bourgeois. Tant pis, je m'y ferai.
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Wednesday, 2 July 2008
CHRONIQUE
Chronique
Ce n'est pas la première fois que dans ce blog je fais référence à Kaffka, mais lorsque cela vous touche et met en jeu votre survie, cela vous blesse plus intensément.
Ce message est personnel mais jette un éclairage sur ce qui peut nous arriver dans un hôpital, même des meilleurs.
De tous les médecins la seule personne joignable et accessible a été le Professeur P*** dont je veux saluer la profonde humanité, reconnue de tous. Pendant mon séjour il m'a été impossible de joindre mon médecin traitant, celui censé s'occuper de moi, Lui, en revanche était toujours là..
La première fois j'ai subi le choc de l'anésthésie et j'en suis sorti amnésique. Ils ont fait attention cette fois-ci et tout semble s'être passé pour le mieux- pour le moment du moins.
Malheureusement ce qui devait être une simple opération de contrôle a été une véritable opération. Le bas de l'oesophage était couvert de varices qu'il a fallu juguler, triturer, meurtrir, tordre. Sans cette exploration je ne serais plus vivant sans doute. Dans un mois, Hôpital à nouveau pour un contrôle. Ce que je vous en dit, il m'a falu un travail harassant de déductions pour le découvrir. Il faut ajouter à cela des difficultés administratives et des négligences. Par exemple je leur ai rappelé que comme tous ceux qui n'ont plus de rate, je dois impérativement me faire vacciner. (iJ'a déjà souffert d'une septicémie pour avoir négligé cette précaution). Il a fallu que j'insiste pour me faire vacciner!
Le retour ne m'a pas laissé le loisir de faire l'inventaire de mon état mental. Les gens me trouvent normal et plein d'énergie. Le problème lancinant et de se nourrir. Menu imposé : glace au chocolat, yoghourt glacé, boissons réfrigérées, glaçons, tout ce qui est liquide et glacial, dont des glaçons. C'est tout !
Cela tombe au plus mauvais moment, celui où mes négociations avec de puissants personnages, décideront de mon sort : j'en sortirai à l'aise ou ruiné !
Un fol optimisme m'a entraîné, à l'épouvante de mon comptable, de parier pour le succès et acheter des pièces d'un intérêt culturel exceptionnel pour une fondation qui ne verra peut-être jamais le jour. Je viens ainsi d'acquérir le plus beau stylo du monde : le Bernini, taillé en vingt faces (vingt millénaires) serties de nacre. Un tout de force impossible. Cette pièce m'a été volée pendant que j'étais à l'höpital et je n'ai eu de cesse de la remplacer. J'aurais bien voulu vous la montrer, mais il faut que j'apprenne à charger de photos en provenance du cool-pix. J'ai aussi acheté un oruba,de la poterie en grès datant du XIVe siècle, la harpe de Marie Antoinette, le premier chef d'oeuvre de Naderman, le plus fameux facteur de harpes encore à vendre chez l'Oréal.
Vous excuserez cette chronique très personnelle. A propos j'ai été tancé par des collègues universitaitres qui me coneillent de ne pas parler de politique, ne pas citer même en sous-entendu des compagnies, d'adopter un style impersonnel, Le fait que ceux dont je parle sont ravis, comme la comtesse par exemple, ne les émeut pas. Je leur dis poliment que je n'ai que faire de ces rumeurs (car ces censeurs se gardent bien de décliner leur identité !
Tuesday, 24 June 2008
CHRONIQUE
Canicules
Les grandes métropoles ont chaud, bien d'autres sites aussi, à commencer par la Provence. Certes, pour ceux qui peuvent se le permettre il y a l'air conditionné. Mais dès qu'on l'arrête, la chaleur revient, pire qu'avant. Par ailleurs il est inefficace pour les appartements où les murs des voisins gardent la chaleur. Ce n'est que dans de grands établissements:hôtels, bureaux, administrations, que tout l'environnement est air conditionné. et puis, à l'exemple des Américains, l'intérieur est réfrigéré alors que l'extérieur est une fournaise. De quoi attraper la crève, sans compter les germes véhiculés par des tuyaux mal entretenu, véritables nids à poussière et à germes.
Hier j'ai voulu visiter l'exposition de Hokusai au musée Guimet. Elle se trouve au sous-sol et elle est assez exiguë. A la caisse on m'a vivement dissuadé d'y pénétrer. L'air y est irrespirable à cause de la chaleur véhiculée par les visiteurs trop nombreux, et vers la fin, ils laissent dernière leur passage eux une véritable étuve. Le seul remède : y aller à dix heures, dès l'ouverture. Derrière moi, un bruit de sirène, le SAMU. Un des visiteurs vient d'avoir une attaque. Ainsi périodiquement on doit véhiculer d'urgence des imprudents qui affrontent la canicule interne plutôt que de se sauver, pour ne pas perdre le bénéfice de la queue interminable et le montant de leur billet.
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Monday, 23 June 2008
CHRONIQUE
Grandes promesses et petites vexations
Le milieu professionnel et même amical (c'est moins vrai pour une vraie famille) est plein de gens puissants, comme d'agents d'influence qui se disent vos obligés et qui vous promettent, qui une recommandation auprès d'un personnage influent ou utile ( un bon dentiste, le fonctionnaire qui déverouillera votre dossier, un électricien ou un plombier) qui, leur appui en cas de pépin grave : "je serai toujours là dans l'adversité". Si vous avez quelque argent, il se feront inviter dans un restaurant réputé, car ce sont généralement des amateurs de vins fin et de cuisine délicate. S'ils se piquent de culture, c'est chez Lipp qu'ils se feront inviter, ou encore qu'ils vous inviteront, pour s'apercevois qu'ils ont oublié leur portefeuille. Il est facile de les voir , allez à midi dans un restaurant huppé, ils sont là, escrocs et parasites, avec leur victime. Relisez aussi (je suis poli car vous ne l'avez sans doute pas lu) Les Facheux de Molière, ou Volpone.
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Wednesday, 4 June 2008
CHRONIQUE
Des plantes et des hommes
Parmi les choses stupides on peut compter les agendas, les modes d'emploi, les recettes distribuées par les spécialistes et appliquées avec zèle. (C'est un pro qui me l'a dit). Ainsi on dessèche des plantes qui meurent faute d'eau parce qu'on suit les doses prescrites aux temps indiqués par les paysagistes pro, on tue les hommes par un surdosage de médicaments sans se préoccuper du passé, des allergies spécifiques ou du poids du patient, on envoie chez le radiologue, un type qui boite parce qu'un clou est ressorti de sa chaussure...
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